Le temps de fait rien à l’affaire …


30 avril 2016 par JMD

Une apparence ordinaire, un butin de cinq millions de francs, une formidable bande de cambrioleurs, un homme revenu de tout, de la guillotine, du bagne et même de cette anarchie dont il aurait été viscéralement attachée. Restent quelques copains, dont un travaillant au Canard Enchaîné, et un dernier et passionné amour avant de se suicider. N’oublions pas non plus un prénom suffisamment méridional pour susciter l’exotisme en plein centre de la France. Là, on pourrait nous objecter qu’à Reuilly, on ne connaissait guère le vieux marchand forain que sous cette enseigne. Marius Jacob reste d’autant plus facilement une légende qu’il permet de nourrir son lot de journalistes berrichons – ou autres. Faute de pouvoir sauter sur Kolwezi dans un pays « où il ne se passe rien », l’honnête localier nourri aux bons gros stéréotypes peut alors profiter de n’importe quel évènement pour rappeler aux indigènes vivant dans cette zone de non droit historique qui était vraiment le vieil et paisible ermite de Bois Saint Denis souvent assis sur un banc devant sa maisonnée. Emmanuel Bédu de la Nouvelle République connait son métier et, lorsque l’acteur Georges Descrières – celui qui, dans les années 1970, contribua à populariser à la télévicon le gentleman de Maurice Leblanc – meurt le 19 octobre 2013, il ne lui en fallait pas tant pour pondre un papier de légende. De légende ? Un véritable morceau d’anthologie de la lupinose d’expression française plutôt. Car si la célébrité trépassée « a laissé une trace cinématographique », le héros du cru demeure quant à lui un mythe que l’auteur affirme vrai. Le problème avec les mythes, c’est qu’ils font des trous dans la réalité. Génération Lupin ? Le temps ne fait rien à l’affaire. Lire le reste de cet article »

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Un médecin au bagne chapitre 4


23 avril 2016 par JMD

Le taux de mortalité au bagne oscille dès le départ autour de 10%. Il y a bien sûr des périodes de creux comme en 1911 (5%) et d’autres voyant les fagots tomber comme à Gravelotte. La grippe espagnole est ainsi fautive d’une véritable saignée en 1918. Si l’on excepte le petit nombre, relativement parlant, de morts violentes (rixe, suicide, meurtre, violence des surveillants de l’AP, accidents), la maladie occupe donc une part importante du décompte macabre. Et tout concourt, nous dit Louis Rousseau dans le chapitre IV de son livre, à faire de la Guyane un véritable charnier pour les hommes punis. L’espérance de vie à l’arrivée ne dépasse alors pas les cinq ans. La santé constitue un thème récurrent dans les préoccupations du condamné aux travaux forcés et du relégué, tous deux soumis à des maladies proprement tropicales. Elles sont aussi liées au manque d’hygiène, à la claustration, aux déficiences médicales mais encore et surtout aux carences alimentaires. L’Administration a toujours affamé les condamnés et abîmé leur santé par une nourriture insuffisante et malsaine, écrit-il  dans le chapitre 2 consacré au régime des condamnés. Les affections les plus bénignes deviennent fatalement mortelles et le médecin peut alors livrer dans ce quatrième chapitre un véritable inventaire de la pathologie carcérale dans les bagnes guyanais. Force est de constater, que Louis Rousseau, du fait de sa profession, maîtrise son sujet. Aux îles du Salut comme sur la Grande Terre, le bagnard malade est un être faible et les velléités de soins qu’affichent certains médecins se brisent fréquemment face à la mauvaise volonté de l’A.P. qui voit d’un très mauvais œil, et celui qui a prêté le serment d’Hippocrate, et le détenu malade, le plus souvent considéré comme un simulateur. Il y en eut peu en réalité. Lire le reste de cet article »

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Dix questions à … Vincent Henry


16 avril 2016 par JMD

Incontestablement, l’album de Vincent et Gaël Henry, sorti le 6 janvier dernier aux éditions Sarbacane, n’est pas passé inaperçu et la presse a dans sa grande majorité loué le travail des auteurs d’Alexandre Jacob journal d’un anarchiste cambrioleur. La BD, superbement dessinée, drôle, vivante, tout en mouvement, narre une histoire connue des jacoblogueurs. Elle vous emmène dans des contrées proches et lointaines à la fois, dans un monde où on peut être voleur et honnête, militant et théoricien de la cause anarchiste, sans pour autant se réduire à une facile – et toute commerciale – élégance morale, à un humour potache qui aurait fait la fortune d’un héros de papier. Car l’existence même d’Alexandre Jacob est ici soumis « comme un problème à vos intelligences » (déclaration « Pourquoi J’ai cambriolé ? », Germinal, n°11, du 19 au 25 mars 1905) et, surtout – ce qui ne gâche rien, bien au contraire – garanti sans lupinose aucune … ou presque. Vous allez saisir les vols de nuit de Jacob et des Travailleurs de la Nuit sans tomber dans le travers du roman d’aventure, qui fleure si bon l’illusoire extraordinaire mais n’autorise pas la perception de phénomènes historiques nettement plus larges et complexes. Gaël et Vincent Henry sont parvenus à replacer l’honnête cambrioleur dans cette lutte des classes, que d’aucuns auraient aimé voir terminée depuis la chute d’un mur à Berlin en 1989, dans cette Belle Époque qui ne le fut pas et qui envoya tant et tant de « vaincus de guerre sociale » crever outre-Atlantique. Mais de cela, il sera certainement question dans le deuxième volume du journal d’un anarchiste cambrioleur devenu bagnard. En attendant, Vincent Henry a bien voulu répondre à nos dix questions. Lire le reste de cet article »

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Vol à Alençon


9 avril 2016 par JMD

A la limite de la Sarthe et au sud du département normand de l’Orne, Alençon connait une période de déclin depuis que, au milieu du XIXe siècle, plutôt que de passer par elle, la ligne de chemin de fer Paris – Brest traverse les villes du Mans et de Laval. C’est alors une cité endormie, au propre comme au figuré, d’environ 17000 âmes que les Travailleurs de la Nuit (Jacob, Ferré et Bour) visitent au mois de février 1903. Le larcin, examiné lors de la cinquième audience du procès d’Amiens en 1905, n’est de toute évidence pas à ranger dans les plus fructueuses opérations de déplacement de capitaux des illégalistes. Il permet d’entrevoir toutefois le mode opératoire des tournées de la bande puisque la ville n’en demeure pas moins au centre d’une liaison nord – sud de train. Le domicile de la victime se situant près de la gare, il est possible d’envisager alors une halte rapide. De fait, en passant par Alençon, les honnêtes cambrioleurs se dirigeaient fort probablement vers Cherbourg ou bien filaient droit sur Tours.  L’histoire ne dit pas si les vêtements réappropriés étaient en dentelle. Lire le reste de cet article »

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Ça cheule à Cholet !


2 avril 2016 par JMD

Un cambriolage local, une bande de voleurs anarchistes, des victimes du cru et des coupables innocentés. Le 21 octobre 1903, le juge Hatté, qui instruit l’affaire des bandits d’Abbeville, rend compte au garde des sceaux des conclusions qu’il peut tirer de l’interrogatoire de l’anarchiste Alexandre Jacob, effectué dix-huit jours plus tôt. Les minots Marcel Coutaud et Gustave Picard ne sont ainsi pas les auteurs de l’indélicatesse commise chez le lieutenant Xardel à Cholet. Cent treize ans plus tard, un journaliste du Courrier de l’Ouest rouvre un dossier d’autant plus facile à mettre en valeur qu’aux ingrédients classiques du fait divers vient s’ajouter un extraordinaire parallèle littéraire. Incroyable mais assurément vrai. Jeannot a dû abuser de la trousseminette, du muscadet et du rosé d’Anjou en cet hiver 2016. Normal, il faut bien se réchauffer un peu surtout lorsque l’on s’appuie sur un aussi imbuvable ouvrage à prétention historique pour édifier son lectorat presque vendéen sur une erreur judiciaire passée. La pisse-copie a ingurgité Le forçat intraitable de Jacques Colombat, source lupinienne inépuisable et épuisante. Il a aussi consulté la presse d’époque. Mais ce qui devait arriver arriva. Arsène Lupin a sévi au pays des tire-jus rouges en 1903 et, à sa place, deux gamins ont été condamnés malgré tout par une toute aussi intraitable Dame Thémis.  Ca cheule à Cholet, ça mouche et c’est à pleurer … de rire aussi. Lire le reste de cet article »

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Un médecin au bagne chapitre 3


26 mars 2016 par JMD

Louis Rousseau devant son armoire de souvenirs, vers 1947On ne vit pas au bagne ; on y crève ou on survit. En détaillant avec force d’exemples le régime des condamnés dans son chapitre 2, le docteur Louis Rousseau posait dans une aussi froide qu’implacable et empirique démonstration les conditions de l’affaiblissement et donc de la mort programmée du condamné à la relégation ou aux travaux forcés. Le fagot n’a alors d’autres choix pour échapper à sa triste condition que la Belle ou la camelote. Mais ces deux pratiques pour illégales qu’elles soient font partie du système ; elles le nourrissent même, nous dit le médecin du bagne. Il évoque l’évasion dans le VIe chapitre de son salutaire ouvrage après avoir entrevue le trépas de l’homme puni par la maladie et la répression. La camelote, c’est la combine qui permet à un bagnard, à un surveillant d’améliorer son sort pour le premier et pour le second d’arrondir ses fins de mois. Elle consiste généralement à de la vente en tout genre : nourriture, tissus, médicaments, objets fabriqués par les bagnards, etc. Et tous en Guyane en croquent. Lire le reste de cet article »

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Charles la poucave


19 mars 2016 par JMD

Le 12 novembre 1902, Armand Chelle, commissaire aux délégations judiciaires de Cayenne se rend à la prison de la ville pour y entendre le forçat matricule 31011 qu’il a arrêté deux jours plus tôt. Celui-ci a tenté de s’évader. Loin de s’enfermer dans un mur de silence et d’opposition à l’Administration Pénitentiaire, le fagot s’avère plutôt loquace au grand étonnement du policier qui réitère ses visites les 17, 21 et 22 de ce mois et une dernière fois le 9 décembre. De toute évidence, l’idée d’un envoi au camp de la Montagne d’Argent effraie le bagnard au plus haut point. Ouvert dès 1852, le chantier forestier, situé sur la commune d’Ouanary, est évacué douze ans plus tard, les hommes punis y tombent comme des mouches : plus de 60% de mortalité enregistrée par exemple pour la seule année 1856 ! Réoccupé partiellement en 1886, on y envoie désormais les incorrigibles, les réfractaires, ceux qui ont tenté d’embrasser la Belle. Alors, le matricule 31011 se met immédiatement à table ; il justifie son « absence illégale » par les mauvais traitements que lui ont infligé ses codétenus mais surtout, révèle par sa délictueuse expérience l’existence d’une Internationale Anarchiste de la Cambriole. Il énonce des faits, il signale des lieux, il donne des noms. Il est coutumier du fait. Quatre mois plus tard, le 22 avril 1903 au petit matin, l’agent Pruvost est tué à Pont Rémy, dans la Somme, par Félix Bour alors qu’il tenté d’arrêter avec son collègue Anquier trois cambrioleurs signalés la veille au soir à Abbeville. Le même jour Alexandre Jacob est arrêté à Airaisne non loin de là. L’instruction en vue du procès de la bande dite « sinistre » commence et, pour le juge Hatté, les révélations guyanaises du forçat 31011 ne manquent pas d’intérêt. Lire le reste de cet article »

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Vols à Copé-City


12 mars 2016 par JMD

Meaux n’a pas toujours été un haut lieu de la consommation (donc du racket) de pains au chocolat – ou chocolatine, c’est selon. Administrée depuis 1995 (avec un intermède de 2001 à 2005) par une des plus belles têtes à claques de la sphère médiatico-politique française, la petite commune de Seine et Marne se trouve à une quarantaine de kilomètre de Paris dont elle est reliée par train depuis 1849. La ligne de chemin de fer mène tout droit vers le Nord et la Picardie. La sous-préfecture est ainsi une cible privilégiée pour les Travailleurs de la Nuit qui y officient par trois fois en 1901 et 1902. Le butin semble conséquent pour Jacob, accompagné de Ferrand et de Ferré : un revolver, de l’argent, des actions, du linge et divers objets que l’on retrouvera dans les monts de piété de la capitale. Mais l’histoire ne dit pas si l’honnête cambrioleur, qui revendique hautement « la responsabilité de [ses] actes qui ne sont pas des crimes » lors du procès d’Amiens en 1905, est revenu de terre de Brie avec un paquet de chocolatines – ou de pains au chocolat, c’est selon – pour une non moins honnête et réparatrice collation. Lire le reste de cet article »

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Amiens 8 mars 1905


5 mars 2016 par JMD

Dans les Souvenirs d’un révolté, Alexandre Jacob sait que le temps de la reprise a pris fin dès lors qu’il est interné à la prison d’Abbeville : « Tous mes projets de lutte, mes prochaines expéditions s’évanouissaient en fumée : c’est donc fini ? Tu ne verras plus rien de cela ? ». Mais, de l’anonymat du voleur, Alexandre Jacob passe à la célébrité judiciaire. Le temps des procès fait de lui une vedette des cours d’assises et confirme son militantisme libertaire. La presse n’a d’ailleurs pas manqué de relater la confrontation entre l’honnête cambrioleur et ses juges. Elle est présente en masse le 8 mars 1905 à Amiens pour l’ouverture du spectacle judiciaire. Lire le reste de cet article »

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Victor et Barrabas


27 février 2016 par JMD

Jacob 1903Victor Petit (1879-1919) figure en place au rayon anonyme du panthéon des oubliés de la fortune et de la félicité. Son biographe, Alain Dalotel, évoque « une vie de malheur » pour dresser le portrait du pas-de-chance Petit : orphelin, il a 10 ans lorsque ses parents se suicident pour éviter une vie de misère ; ils laissent une fratrie de quatre enfants. Engagé volontaire dans le corps expéditionnaires français de Chine à l’occasion de la guerre des Boxers, il déserte deux fois et se fait arrêter. Condamnation à 20 ans de travaux forcés. Victor Petit débarque en Guyane le 8 janvier 1903. Il porte le matricule 32308. Après de multiples tentatives d’évasion, la Belle finit par lui sourire le 11 octobre 1911. Commence un long périple qui le conduit du Venezuela à Haïti, de Haïti à la France, en passant par les USA et le Canada. Il retrouve le sol hexagonal en 1915 mais vit en région parisienne dans la clandestinité. L’ancien bagnard consigne ses mémoires ; elles sont interrompues le 20 octobre 1919 par une mort aussi mystérieuse que brutale. Retrouvés par ses arrière-petit-neveux, les souvenirs de Victor Petit ont été publiés pour la première fois en 1996 aux éditions La Fabrique de l’Histoire. Véritable mine de renseignements sur les effets soi-disant positifs de la colonisation française en Chine et en Guyane, l’ouvrage de Victor Petit évoque un grand nombre de faits, mentionne une multitude de lieux. On croise aussi la route d’une foule de personnages. Victor Petit a connu un honnête cambrioleur condamné au bagne à perpétuité le 22 mars 1905. Lire le reste de cet article »

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Un médecin au Bagne chapitre 2


20 février 2016 par JMD

Mourir au bagne ? D’accord mais de mort lente, le ventre vide, mal logé et mal habillé, semble nous dire le docteur Louis Rousseau. Le propos de l’Oncle dans un Médecin au bagne vise en effet à démontrer que l’espérance de vie en Guyane ne dépasse guère les cinq années à l’arrivée du forçat. Ici, on meurt et la mort violente, le meurtre, l’exécution capitale, le suicide ou l’accident, pour fréquents qu’ils soient, n’entrent finalement que de manière dérisoire dans un décompte macabre qui, durant la transportation d’Alexandre Jacob, fait passer de vie à trépas, tous les ans, environ 10% de la population carcérale guyanaise. Au fil des pages de son réquisitoire, Rousseau démonte alors les mécanismes d’une machine à broyer le vaincu de guerre sociale. Lire le reste de cet article »

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Vol à Chartres


13 février 2016 par JMD

Il parait douteux que les Travailleurs de la Nuit ne soient passés qu’une seule fois par la capitale de la lumière et du parfum. La préfecture d’Eure et Loire qui compte 23481 habitants en 1901 est en pleine expansion, notamment depuis l’ouverture, soixante ans plus tôt, d’une ligne de chemin de fer qui la relie à Paris. On peut alors trouver de riches demeures en pays beauceron. C’est encore le premier point de passage, à moins de 100 km de la capitale, pour une tournée vers l’ouest, « se terminant par La Roche-sur-Yon, en passant par Angers, Le Mans, Nantes ». La description du vol commis à Chartres entre le 23 décembre 1901 et le 2 janvier 1902 à l’occasion de la 3e audience du procès d’Amiens, le 10 mars 1905, nous permet d’affiner le mode opératoire des cambrioleurs anarchistes aidés aussi, il convient de le noter, par la négligence de la victime. Le butin n’est pourtant pas conséquent. Ferrand, Henry et Baudy ont poursuivi leur besogne sur Angers. Alexandre Jacob a prétendu avoir participé à ce cambriolage. Mais l’instruction parvient facilement à démonter ses affirmations. Ce n’est effectivement que vers avril-mai 1902 qu’il revient sur Paris après avoir séjourné à Bordeaux puis à Toulouse, à la suite du vol Bourdin commis rue Quincampoix six mois auparavant. Lire le reste de cet article »

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Citoyenne lupinose


6 février 2016 par JMD

Citoyen Junior a cessé de paraître à l’été 2014. Quatre ans plus tôt, le numéro 1 de ce mensuel à vocation pédagogique invitait les jeunes têtes blondes de n’importe quel CDI[1] de France et des pays francophones à faire en une quarantaine de pages de facture somme toute classique « un voyage extraordinaire au cœur de notre droit ». Des reportages, des témoignages, des photos, des cartes, des caricatures, des jeux, des quiz et des bandes dessinées pour construire un honnête homme, pour édifier l’intègre enfant à notre justice de classe. Fais pas si, fais pas ça et rentre dans le rang ? Le n°41 du dit mensuel publié par les éditions Faton ne déroge pas à la règle éditoriale avec un sommaire riche et  surprenant. Quoi de mieux pour interpeler l’adolescent en formation que de lui révéler la citoyenneté de l’Antiquité à nos jours ? Que de le sensibiliser aux problèmes environnementaux avec les Chinois qui polluent tout chez eux ? Que de lui faire rencontrer une jeune et forcément sympathique procureure ? Ou encore de lui montrer que voler c’est mal ? C’est mal … même si l’on s’appelle Alexandre Marius Jacob. Lire le reste de cet article »

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Lupinienne philosophie du comptoir itinérant


30 janvier 2016 par JMD

Nous avions eu droit à Michel Confray le bien nommé ; nous savons depuis le 21 avril 2015 que le « philosophe forain » Alain Guyard en est pareillement atteint. Le site internet Tseweb Tv met donc en ligne ce jour une conférence de l’éminent pédagogue sur « le cambriolage des maisons bourgeoises : une alternative crédible à la crise des marchés ? » Un titre intéressant, un brin provocateur pour racoler un public que l’on espère le plus large possible. L’exposé a été prononcé « à l’IUFM dans le cadre de l’université critique et citoyenne de Nîmes » le 23 mai précédent. Citoyenne. Le mot magique est lancé. La cohorte d’indignés peut donc venir en masse. Ils auront précédemment ouï Jean-Paul Kaufmann, Jean-Marie Harribey, Laurent Mauduit, Stéphane Alliès, ou encore Philippe Corcuff sur e thème plus large des rapports entre l’argent, la politique et l’identité. Alain Guyard  a découpé son propos en quatre parties. Après avoir entendu le professeur de philosophie de comptoir itinérant vulgariser les pensées de Proudhon, d’Héraclite et de Parménide puis de Saint Augustin, l’auditoire peut enfin écouter pendant 10minutes et 52 secondes un caustique mais néanmoins édifiant boniment sur un certain Alexandre Jacob. Le site Tseweb TV a pris soin d’éclairer les lumières éteintes du béotien internaute qui ne le saurait déjà pas en précisant entre parenthèses qu’il s’agissait en réalité d’un certain Arsène Lupin.  Et l’honnête homme pensant de nous offrir pendant 10 minutes et 52 secondes un véritable festival d’approximations, d’anachronismes, de déformations, d’arrangements philosophiques avec la réalité historique. Lupinose quand tu nous tient. Florilège. Lire le reste de cet article »

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Vols à Nevers


23 janvier 2016 par JMD

Joseph Ferrand et François Vaillant ne cambriolent pas par hasard la demeure du capitaine Marty dans la nuit du 6 au 7 janvier 1903 à Nevers. Ce vol s’inscrit dans une tournée qui, deux jours plus tôt, passe par Bourges. En outre, Ferrand connait le lieu. Il y est déjà venu en compagnie de Jacob en septembre 2001. Les deux hommes avaient aussi œuvré en terre berruyère. Il y a ainsi tout lieu de penser qu’après une brouille survenue à la fin de l’année 1902, Ferrand reproduise le même parcours. Mais, en ramenant à Paris la jeune Blanche Van Laeren, rencontrée à Nevers, les deux Travailleurs de la Nuit ne firent pas preuve d’une évidente prudence et signaient de facto la fin de leur délictueuse carrière professionnelle. Le 8 janvier 1903, la demoiselle les dénonce à la police qui les arrête deux semaines plus tard. Si Jacob connaît son « Waterloo » à Airaines dans la Somme le 22 avril de cette année, le cambriolage de Ferrand et Vaillant dans la préfecture de la Nièvre peut alors sonner comme une espèce de Trafalgar annonciateur du démantèlement de la bande d’illégalistes. Lire le reste de cet article »

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