Articles taggés avec ‘lèpre’

Eugène et les toubibs du bagne


samedi 3 novembre 2018 par JMD

La lettre porte en en-tête l’adresse du décorateur-fabricant de meubles établi au 75 de la rue du Faubourg Saint Antoine dans le XIe arrondissement parisien. Elle est datée du 21 août 1930.  Depuis son retour du Brésil en novembre 1927, Eugène Dieudonné mène une vie libre et tranquille dans son atelier. Bien sûr, il a participé à la campagne de libération de son camarade Paul Vial en 1928 et a joué son propre rôle dans la pièce de théâtre Au bagne de Maurice Prax et Henry Mas. Le spectacle tiré des écrits d’Albert Londres ne connait pas un franc succès. Comme le signale le dictionnaire Maitron des anarchistes, il s’est éloigné du mouvement libertaire et s’est attaché à la rédaction de ses souvenirs. La vie des forçats parait chez Gallimard peu de temps avant cette missive écrite pour le docteur Paul Moinet de Vichy. Ce dernier, remarque Franck Sénateur dans le livret Dieudonné des « Assiettes » aux « Durs » publié en 2015, est le beau-frère du célèbre reporter. L’homme envisagerait un livre sur les médecins au bagne et a adressé une demande de renseignements à Eugène Dieudonné qui s’est empressé répondre à ses neufs questions. Lire le reste de cet article »

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Le corps du bagnard


samedi 19 novembre 2016 par JMD

Les collections de  L’Histoire

N°64, juillet-septembre 2014

Statistiques et bosse du crime

Le corps du bagnard

Naît-on délinquant ou le devient-on ? Le bagne offre aux savants et aux criminalistes du XIXe siècle un lieu d’observation privilégié.

Par Marc Renneville et Jean-Lucien Sanchez

Spécialiste de la criminalité et de la justice, Marc Renneville est directeur de recherches au CNRS. Directeur de Criminocorpus, il a notamment publié Le Langage des crânes. Une histoire de la phrénologie (Institut Édition Synthelabo, 2000).

Chargé d’études historiques à la direction de l’Administration pénitentiaire, Jean-Lucien Sanchez a notamment publié A perpétuité. Relégués au bagne de Guyane (Vendémiaire, 2013). Lire le reste de cet article »

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Un médecin au bagne chapitre 4


samedi 23 avril 2016 par JMD

Le taux de mortalité au bagne oscille dès le départ autour de 10%. Il y a bien sûr des périodes de creux comme en 1911 (5%) et d’autres voyant les fagots tomber comme à Gravelotte. La grippe espagnole est ainsi fautive d’une véritable saignée en 1918. Si l’on excepte le petit nombre, relativement parlant, de morts violentes (rixe, suicide, meurtre, violence des surveillants de l’AP, accidents), la maladie occupe donc une part importante du décompte macabre. Et tout concourt, nous dit Louis Rousseau dans le chapitre IV de son livre, à faire de la Guyane un véritable charnier pour les hommes punis. L’espérance de vie à l’arrivée ne dépasse alors pas les cinq ans. La santé constitue un thème récurrent dans les préoccupations du condamné aux travaux forcés et du relégué, tous deux soumis à des maladies proprement tropicales. Elles sont aussi liées au manque d’hygiène, à la claustration, aux déficiences médicales mais encore et surtout aux carences alimentaires. L’Administration a toujours affamé les condamnés et abîmé leur santé par une nourriture insuffisante et malsaine, écrit-il  dans le chapitre 2 consacré au régime des condamnés. Les affections les plus bénignes deviennent fatalement mortelles et le médecin peut alors livrer dans ce quatrième chapitre un véritable inventaire de la pathologie carcérale dans les bagnes guyanais. Force est de constater, que Louis Rousseau, du fait de sa profession, maîtrise son sujet. Aux îles du Salut comme sur la Grande Terre, le bagnard malade est un être faible et les velléités de soins qu’affichent certains médecins se brisent fréquemment face à la mauvaise volonté de l’A.P. qui voit d’un très mauvais œil, et celui qui a prêté le serment d’Hippocrate, et le détenu malade, le plus souvent considéré comme un simulateur. Il y en eut peu en réalité. Lire le reste de cet article »

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La santé de Barrabas


mardi 12 août 2008 par JMD

Publicité pour le GlobéolLe bagne est une machine à broyer le criminel, un système éliminatoire où prévaut le principe du Vae Victis. Le terme revient fréquemment dans la dialectique jacobienne mais également dans celle du Médecin au bagne (éditions Fleury, 1930), le Dr Louis Rousseau. Le taux de mortalité des camps guyanais, durant toute leur histoire, oscille autour de 10%. Il y a bien sûr des périodes de creux comme en 1911 (5%) et d’autres voyant les fagots tomber comme à Gravelotte. La grippe espagnole est ainsi fautive d’une véritable saignée en 1918. Si l’on excepte le petit nombre, relativement parlant, de morts violentes (rixe, suicide, meurtre, violence des surveillants de l’AP, accidents), la maladie occupe donc une part importante de ce décompte macabre. Lire le reste de cet article »

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