Articles taggés avec ‘AP’

Mes tombeaux 26


samedi 20 août 2022 par JMD

Les Allobroges

7ème année, n° 1299,

vendredi 27 février 1948, p. 2.

Mes tombeaux

souvenirs du bagne

par Paul Roussenq, L’Inco d’Albert Londres

XXV

Soixante pour cent des libérés du bagne étaient voués à la famine et menacés de la relégation : le bagne n°2

Anecdotes

Un curé-aumônier s’était fixé à St-Laurent. Cet honorable ecclésiastique ne pouvait pas voir les bagnards qui le lui rendaient bien. Il allait jusqu’à se joindre aux chasseurs d’hommes pour la poursuite des évadés.

Un jour, dans les alentours du village, trois libérés le croisèrent. L’ayant dépassé, ils imitèrent le cri du corbeau : croa ! croa !

Notre homme, qui avait de l’esprit. leur lança : « Partout où l’on voit des corbeaux, il y a de la charogne ! » Lire le reste de cet article »

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Mes tombeaux 24


samedi 13 août 2022 par JMD

Les Allobroges

7ème année, n° 1297,

mercredi 25 février 1948, p. 2.

Mes tombeaux

souvenirs du bagne

par Paul Roussenq, L’Inco d’Albert Londres

XXIII

Dans la jungle de la « Tentiaire » luttant contre l’Administration : les médecins du Bagne

A part quelques exceptions, ces dévoués praticiens se donnaient corps et âme pour soulager autant qu’il était en leur pouvoir la grande misère des condamnés. On peut dire qu’ils n’avaient de militaire que le nom. Chaque jour leur visite à l’hôpital se prolongeait pendant des heures. Chaque malade était l’objet de soins attentifs. Car pour eux, il n’y avait pas de forçats, seulement des malades. A leur visite journalière au pénitencier et périodique dans les camps ils s’attachaient à prodiguer la manne de leurs bienfaits : repos. hospitalisation, prescriptions de travaux légers, attributions de lait condensé et de fortifiants. Lire le reste de cet article »

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Mes tombeaux 21


mercredi 3 août 2022 par JMD

Les Allobroges

7ème année, n° 1294,

samedi 21 – dimanche 22 février 1948, p. 2.

Mes tombeaux

souvenirs du bagne

par Paul Roussenq, L’Inco d’Albert Londres

XX

Un tronc de bananier pour figurant, le condamné à mort assistait à la répétition de son supplice

LA GUILLOTINE

Une douzaine de condamnations à mort étaient prononcées bon an mal an par le Tribunal Maritime spécial. Elle se trouvaient dans le cas d’être suivies d’exécution dans 1a proportion de la moitié, environ.

Du jour de la sentence à celui de l’expiation, il s’écoulait de longs mois. Et si le jugement venait à être cassé, puis confirmé à nouveau, ce qui était assez fréquent – alors il fallait compter bien davantage, au moins deux ans, de l’anxiété au calme, du doute à la désespérance. Lire le reste de cet article »

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Mes tombeaux 20


samedi 30 juillet 2022 par JMD

Les Allobroges

7ème année, n° 1293,

vendredi 20 février 1948, p. 2.

Mes tombeaux

souvenirs du bagne

par Paul Roussenq, L’Inco d’Albert Londres

XIX

La visite incognito (?) du Procureur général bouleversait les habitudes du bagne

« C’est bien vous le « nègre » ? demanda le Président – « Oui, Monsieur le Maréchal » – « Eh bien ! mon garçon, je vous félicite de l’être doublement. Ça vous revenait de droit. Continuez ! »

L’élève Liontel continua. Pour le moment, il était Procureur Général. Dès qu’il reçut la lettre de Charvein, il ne fit qu’un bond pour réquisitionner un vapeur à destination de Saint-Laurent. Comme un de ces vapeurs devait partir dans la soirée, il décida de le prendre sans retard, en emmenant son secrétaire particulier.

Il arrivait le lendemain à Saint-Laurent-du-Maroni. Le Directeur l’attendait. Lire le reste de cet article »

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Mes tombeaux 14


samedi 9 juillet 2022 par JMD

Les Allobroges

7ème année, n° 1287,

vendredi 13 février 1948, p. 2

Mes tombeaux

souvenirs du bagne

par Paul Roussenq, L’Inco d’Albert Londres

XIII

Contre les injustices et l’arbitraire une plume intervenait inlassablement. Celle qui signait matricule 37.664

Le décret du 4 septembre 1891, modifié par celui du 31 juillet 1903, donnait toute latitude aux transportés pour adresser toute réclamation par écrit et sous pli fermé, aux autorités administratives et judiciaires de la Guyane, au Gouverneur et aux Ministres de la Justice et des Colonies. Ces lettres, dûment enregistrées dans un cahier de transmission, devaient être acheminées sans retard vers leur destination. Ces dispositions ne pouvaient avoir et ne devaient donner lieu à aucune limitation. Lire le reste de cet article »

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Mes tombeaux 11


mercredi 29 juin 2022 par JMD

Les Allobroges

7ème année, n° 1284,

mardi 10 février 1948, p. 2.

Mes tombeaux

souvenirs du bagne

par Paul Roussenq, L’Inco d’Albert Londres

X

Une fleur s’épanouissait parmi toutes les turpitudes; et cette fleur c’était MAMAN

C’est pourquoi le Bagne avait la mentalité spéciale, son opinion publique et sa morale négative. Les bagnards avaient des besoins et des aspirations qu’il fallait satisfaire, coûte que coûte. Rejetés de la Société qui les ignorait, ils se créaient une manière de vivre qui pouvait heurter les idées reçues, mais qui leur convenait à eux, à défaut d’une vie régulière.

Un esprit de solidarité animait tous les membres de cette communauté de réprouvés. Si leurs faits et gestes n’étaient pas toujours marqués du sceau de l’élégance, ils l’étaient souvent par celui d’une impérieuse nécessité. Lire le reste de cet article »

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Georges


jeudi 2 décembre 2021 par JMD

Le voyage de Georges est sans retour. C’est du moins ce qu’il y a d’écrit sur la 1e de couverture du beau livre de Solveig Josset qui sortira officiellement en juin 2022 au Verger des Hespérides. Il est d’ores et déjà disponible sur le site internet de la chouette maison d’édition nancéenne, spécialisée dans le livre jeunesse. Elle vient de frapper un grand coup dans l’historiographie des bagnes guyanais en offrant à ses jeunes lecteurs la connaissance des camps de travaux forcés de la colonie française d’Amérique du Sud. Georges Bienvenu a réellement existé. Il portait le matricule 38523. Il est décédé aux camps des Hattes (aujourd’hui la commune d’Awala-Yalimapo) le 8 décembre 1912. Un parfait inconnu, un anonyme parmi les quelques 100 000 hommes et femmes punis, envoyés loin de la métropole (Nouvelle-Calédonie comprise) entre 1852 et 1938. Son arrière-arrière-petite-fille a décidé de réinventer son histoire. Elle n’est pas jolie mais c’est un pavé, une brique frappée du sceau de l’Administration pénitentiaire, que le môme va manger dans sa face. Lire le reste de cet article »

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L’enfer du Bagne 3e version ?


samedi 23 mai 2020 par JMD

Sisteron, juin 1942. Les écrits de Roussenq (1885-1949) ressemblent à cette vie houleuse et souffrante que le réfractaire a pu endurer. Mais là où on aurait pu le croire, fini, cassé, brisé, il n’en fut rien. Celui qui n’était plus un homme mais un bagne, comme il a pu le dire à Albert Londres en 1923, a su rebondir, retrouver vitalité et énergie ; il a repris une plume que le glorieux parti des travailleurs lui avait confisquée en le faisant revenir de Guyane en décembre 1932. C’est donc à la citadelle de Sisteron que l’Inco, une nouvelle fois prisonnier, donne une autre version de son enfer carcéral et colonial. Lire le reste de cet article »

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Calendrier Jacob : août 2020


dimanche 3 mai 2020 par JMD

Deux hommes sur une île

Rien ne prédestinait Louis Rousseau, médecin de la coloniale, qui débarque aux îles du Salut le 1er septembre 1920 à la dénonciation de l’univers carcéral.

L’homme, né en 1879, doit redoubler d’activité dans des locaux insalubres où le matériel manque et  où la nourriture, insuffisante en quantité, est le plus souvent détournée.  Quitte à bousculer l’ordre naturel du bagne. Belbenoît, dans ses souvenirs, rapporte qu’il arrive fréquemment au docteur de faire un tour dans la basse-cour des gardiens pour tirer avec son fusil une vingtaine de poulets et d’en faire préparer un repas pour ses patients. Le médecin dépasse son simple rôle de soignant ; c’est ce qui justifie son opposition à l’AP… et aussi son départ de Guyane deux ans après y avoir posé les pieds. Lire le reste de cet article »

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Little boxes


samedi 6 octobre 2018 par JMD

Alexandre Jacob a ramené peu de choses de Guyane. Cela peut se comprendre aisément, le souvenir matériel appelant le plus souvent une période positive de l’existence. Lorsqu’il débarque à Saint Nazaire en octobre 1925, il a avec lui la montre que lui avait envoyée son ami Jacques Sautarel et une petite boite aujourd’hui conservée au Centre International de l’Anarchisme de Marseille[1]. Verni à l’extérieur et sans décoration, l’objet en bois de forme parallélépipédique tient facilement dans la main : 3,6 cm de large sur 10 cm de long et 3,7 cm de haut. Il présente l’originalité d’une double ouverture autorisée par deux plaques superposée et pivotantes autour d’une visse métallique. La plaque supérieure d’environ 4 mm d’épaisseur et 6 cm de long s’incruste dans la laque inférieure, 2,5 cm plus grande. Une fois ouverte par rotation, la plaque supérieure laisse la possibilité de tirer vers soi puis de tourner la plaque inférieure. Apparait alors le contenu de la boite, soit une cavité d’environ 2,2 cm de large sur 6 cm de long et environ 2cm de profondeur. Nous pouvons, à l’aide de la nouvelle Le procureur de SA République[2], déterminer qui a fabriqué le coffret et savoir à quoi il pouvait bien servir. Lire le reste de cet article »

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Deux hommes sur une île


mardi 2 janvier 2018 par JMD

Jacob 1903Révolutionnaire anarchiste, Alexandre Jacob a fait sa révolution par l’éventrement des coffres-forts au début du siècle dernier. Il s’est retrouvé, « vaincu de guerre sociale », aux îles du Salut en janvier 1906[1]. Louis Rousseau a prêté le serment d’Hippocrate en 1902 et n’a cessé de bourlinguer depuis sur cet empire français où le soleil ne se couchait jamais. Il s’est retrouvé médecin aux îles du Salut quatorze ans après Jacob. Deux hommes a priori différents, deux destins qui se croisent pourtant et une indéfectible amitié qui s’ensuit. Nous sommes allés à leur recherche ; nous avons suivi leurs pas ; nous avons reconstitué la scène de leur rencontre. Lire le reste de cet article »

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Le Travailleur de la Nuit


mercredi 26 avril 2017 par JMD

L’honnête cambrioleur serait-il en passe de devenir un phénomène culturel ? En décembre dernier, le magazine à vocation éponyme, Télérama, dressait des louanges méritées au docu-fiction d’Olivier Durie, diffusée sur la chaîne Histoire dirigée par le si peu progressiste Patrick Buisson. Le film tenait à vrai dire son rang même si, pour accrocher le spectateur, les références au héros littéraire de Maurice Leblanc ne manquaient pas et pouvaient finir par apparaître quelque peu lourdingues et déformatrices. Malgré tout, l’ambition du réalisateur parvenait à ses fins et on pouvait être honnêtement édifié sur la geste jacobienne. Nous savions prochaine et attendions avec impatience la sortie chez Rue de Sèvres du Travailleur de la Nuit, la nouvelle bande-dessinée de Matz et Chemineau. Tout vient à point à qui sait pourtant attendre. Tout vient à point même les ouvrages … à prétention biographique encensés par la critique. On n’a pas été déçu. Lire le reste de cet article »

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Premier semestre 1915 aux îles du Salut : luttes


samedi 18 février 2017 par JMD

La Belle : aquarelle de bagnardUn semestre de luttes ? Les sept lettres que le matricule 34777 envoie à sa mère entre le 14 janvier et le 28 juin 1915 sont marquées du sceau de la réaction et c’est un combat qu’il engage d’abord contre lui-même. Insatiable lecteur, ses goûts au sortir de la réclusion semblent s’affiner. Les demandes de livres se multiplient comme s’il recherchait dans la lecture une réponse à la crise de dépression qui l’étreint depuis 1913. Lire Nietzsche notamment et survivre au bagne ? Jacob conçoit sa résistance morale avec « ce professeur d’énergie » ; il se persuade ainsi qu’il n’y a pas de douleur mais une idée de la douleur. Jacob reprend donc à son compte les principes du philosophe allemand et pense comme lui, le 19 avril, que « ce qui ne tue pas rend fort ». Le 28 juin, il qualifie même « le chantre de Zarathoustra » de « divin éducateur ». Prisant les concepts nietzschéens, Alexandre Jacob retrouve peu à peu une vigueur d’esprit. Il développe même toute une philosophie de la résistance basée sur l’action et le refus de l’introspection, du repli sur soi. Lire le reste de cet article »

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Libérez Jacob Law !


samedi 11 février 2017 par JMD

Le cas de Jacob Law, condamné en 1907 à quinze ans de travaux forcés par la cour d’Assises de la Seine pour avoir tiré quelques coup de feu sur la soldatesque qui chargeait les manifestants parisiens du 1er mai, est révélateur de la répression de l’anarchie et du mouvement social à plus d’un titre. En 2013, les éditions de La Pigne rééditait son livre de souvenirs de l’enfer carcéral et colonial publié en 1926 aux éditions de l’Insurgés. Dix-Huit ans de bagne avait déjà été réédité par les éditions Ergégores en 2005. Mais la préface que donne l’historienne Claire Auzias pour le livre de La Pigne permettait huit ans plus tard d’éclairer le personnage et d’expliquer ses écrits de souffrance. On peut alors y apprendre que si les compagnons français de l’anarchiste n’ont pas daigné se déplacer à son procès, ils ne l’ont pas laissé tomber pour autant et dès son incarcération un réseau de solidarité se met en place : Lire le reste de cet article »

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Deuxième semestre 1913 aux îles du Salut : malade comme un … bagnard


samedi 21 janvier 2017 par JMD

Si aux îles du Salut, balayées par les vents, le forçat Jacob peut jouir d’un espace relativement plus sain, il n’échappe en revanche ni aux tracas ordinaires que sont rhumes, fièvres et névralgies, ni aux maux issus de la claustration, de la vie carcérale et de la promiscuité. Le scorbut l’a atteint maintes fois dans les cachots de la réclusion à Saint Joseph et le premier semestre de l’année 1913 l’a trouvé « complétement schopenhaurisé ». Le second ne s’annonce pas mieux. Six mois d’hospitalisation, des douleurs insupportables au point que le fagot pense mettre fin à ses jours si le supplice recommence. Jacob souffre d’une ostéite au sternum, cette « carie des os » dont serait mort le pharaon Ramses II en -1213. Ne reste alors plus qu’à curer les parties infectées et attendre une lente, une trop lente cicatrisation. Lire le reste de cet article »

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