Le fil d’une vie


12 septembre 2009 par JMD

 

Une chronologie pour se repérer. Une chronologie pour comprendre. Une chronologie pour établir un lien, pour suivre un fil. Parfois épais. Parfois ténu. Le fil d’une vie. Celui que l’honnête cambrioleur en retraite Jacob coupe le 28 août 1954. Une chronologie à caractère historiographique aussi. A lire, à commenter, à compléter éventuellement, à imprimer, etc…

1879 :

Vers 1889 :

  • – Scolarité chez les Frères des Ecoles Chrétiennes de Marseille.
  • – Certificat d’étude.

1890 :

  • décembre: Rencontre avec le capitaine Martinaud de la compagnie Freycinet.

Vers 1891 :

  • 22 janvier: Embarquement comme mousse à bord du Thibet.
  • – Embarquement sur le Ville de la Ciotat en partance pour Nouméa et Sydney.

Vers 1893 :

  • – Désertion à Sydney.
  • – Jacob pirate?
  • – Arrestation à Marseille, Jacob est jugé pour désertion et acquitté au regard de son jeune âge.

1896 :

  • – abandon de la navigation

1897 :

1898 :

  • – Installation à Marseille de l’équipe du Libertaire
  • – Jacob apprenti typographe, apprenti pharmacien, secrétaire dans une fonderie aux Chartreux à Marseille, licencié systématiquement après visite de la police marseillaise.
  • – 22 septembre: Jacob acquitté de l’accusation de la tentative de vol commis à la fonderie des Chartreux

1899 :

1900 :

  • nuit du 18 au 19 avril: Evasion de l’asile du Montperrin à Aix en Provence
  • – Jacob se réfugie à Sète chez l’anarchiste Saurel, ami de Caserio, et forme chez lui sa première bande de cambrioleurs.
  • Entre le 17 et 23 juillet: cambriolage de la résidence secondaire à Sète de l’avocat montpelliérain Torquebiau
  • – La bande de voleurs écume tout le midi

1901 :

  • – Installation à Paris, boulevard d’Ornano puis rue Leibniz. L’activité des Travailleurs de la Nuit commence.
  • – A Paris Jacob devient Georges Escande, antiquaire, il fréquente le café Mugniez où se retrouvent socialistes, anarchistes et royalistes;il se rend fréquemment aux Causeries Populaires animées par Libertad
  • 28 février: Jacob réussit à s’échapper de l’interpellation de policiers orléanais en faisant feu sur l’agent Couillot; son complice Royères est arrêté.
  • – Jacob employé comme acteur dans la pièce Quo Vadis à Paris
  • – Jacob passe en Allemagne et manque de se faire arrêter à Epinal
  • 9 juin: cambriolage de la résidence du juge de paix Hulot au Mans; un billet signé Attila est laissé sur place: «Au juge de paix nous faisons la guerre».
  • Septembre: cambriolage à Spa du château de la reine des Belges.
  • 6 octobre: vol Bourdin rue Quincampoix à Paris en compagnie de Clarenson et Bonnefoy.
  • 24 novembre: vol Guénard à Amiens.
  • – Jacob quitte Paris après le vol Bourdin, il réside à Bordeaux avec Honoré Bonnefoy puis à Toulouse, puis reviens sur Paris au bout de six mois.
  • – Possibles cambriolages en Afrique du Nord et en Egypte

1902 :

  • Janvier: arrestation de Clarenson au casino de Monté Carlo.
  • 14 mai: la cour d’assises de la Charente condamne Arthur Roques aux travaux forcés à perpétuité, peine ramené à dix ans le 7 octobre
  • Felix Bour intègre la bande
  • 22 novembre: Cambriolage de l’église de Brumetz et du château de la comtesse de Melun

1903 :

 

1904 :

  • 28 août: Billet de Jacob, incarcéré à la prison d’Abbeville et demandant aux camarades parisiens d’éliminer Gabrielle Damiens, amante de Joseph Ferrand, dont les aveux à l’instruction ont amené au démantèlement des Travailleurs de la nuit.
  • Septembre?: mort à Paris de Gabrielle Damiens.
  • Décembre: création à Amiens du journal anarchiste Germinal, totalement acquis à la cause de la défense de Jacob et des Travailleurs de la Nuit.

1905 :

  • 6 février: mort de Marius Royères à la prison de Fontevrault.
  • du 8 au 22 mars: Procès d’Amiens.
  • 14 mars: expulsion de Jacob et de 7 autres inculpés à la suite d’un incident entre les avocats de la défense et le président Wehekind
  • 22 mars: Verdict, Jacob est condamné aux travaux forcés à perpétuité.
  • 6 ou 7 avril 1905: transfert de Jacob à la prison d’Orléans, «le pays des frelons», début de la correspondance avec Marie Jacob
  • 3 juillet: mort de Joseph Jacob
  • 24 juillet: Procès d’Orléans, Jacob est condamné à 20 ans de travaux forcés pour tentative d’homicide sur l’agent Couillot.
  • 2 août: Jacob franchit les portes de la citadelle de Saint Martin de Ré; il est immédiatement mis à l’isolement dans l’infirmerie du dépôt pénitentiaire.
  • 1er octobre: Procès de Laon, Marie Jacob et Jacques Sautarel sont acquittés, Rose Roux, l’amie de Jacob, voit la condamnation d’Amiens (5 ans) confirmée.
  • 22 décembre: Embarquement sur le Loire pour la Guyane, via Alger.

 

1906 :

1907 :

1908 :

  • janvier – mars: Affaire Olga Kazelnelson: Charles Malato aurait trouvé une jeune femme d’origine russe qui aurait accepté de contracter un mariage blanc avec Jacob afin que celui-ci puisse être envoyé en concession.
  • – Classement de Jacob dans la catégorie B des internés aux îles du Salut
  • 25 décembre: Affaire Capelletti; averti par le forçat Ferranti, Jacob et Ferrand tuent Capelletti qui a tenté d’empoisonner Jacob.

 

1909 :

  • 5 octobre: le TMS condamne Jacob et Ferrand à 5 ans de réclusion pour le meurtre de Capelletti.
  • 11 octobre: Sur le vapeur Maroni qui ramène Jacob et Ferrand aux Iles du Salut, le surveillant Bonal abat le forçat Vinci, Ferrand tente de s’évader en se jetant à l’eau, Jacob et Ferrand à leur retour déposent une plainte relatant l’affaire.

1910 :

  • 13 avril: le TMS confirme en appel la condamnation de Jacob et Ferrand mais ramène la peine à 2 ans de réclusion à compter de cette date.
  • mai: L’AP met la main sur deux revolvers, cachés dans des boites de sardines, adressés au forçat Fau et semble-t-il destinés à Jacob.

1911 :

  • 12 novembre: le TMS acquitte Jacob et Ferrand de l’accusation de dénonciation calomnieuse dans l’affaire du meurtre du forçat Vinci.

1912 :

  • 17 juin: Fin de la réclusion cellulaire de Jacob qui alterne des phases d’opposition à l’Administration Pénitentiaire et des phases dépressives

fin de l’année : tentative de prises d’armes sur l’île Royale ?

1913 :

  • 27 janvier : le TMS acquitte Jacob de l’accusation de complicité de tentative d’évasion avec deux autres forçats, Radtke Deleuze.

1915 :

  • – projet de Jacob d’écrire un ouvrage de sociologie criminelle.

1916 :

  • 1er avril: Jacob est nommé à la seconde classe.
  • mars – décembre: Projet de Jacob pour faire sauter le vapeur Maroni.

1917 :

  • – échec du projet d’évasion avec Dieudonné, alias Emilienne dans la correspondance avec Marie Jacob.
  • fin de l’année: Jacob s’évade à l’aide de flotteurs mais il est rejeté sur les rives rocheuses de l’île Royale. Jacob absorbe du chlorhydrate de morphine, provoquant ainsi une mort apparente, mais la supercherie est découverte par le médecin des îles.
  • 24 décembre: mariage de l’artiste de boulevard Romanitza avec l’avocat parisien André Aron. Marie Jacob travaille comme couturière pour Romanitza Aron et le couple devient le pivot central des démarches de Marie Jacob en faveur de son bagnard de fils.

1918

  • 10 avril: les TMS condamne Jacob à deux ans de réclusion pour tentative d’évasion
  • 1er août: le TMS casse et annule en appel de la condamnation à deux ans de réclusion.

1919 :

  • 31 mars: le TMS acquitte Jacob pour sa tentative d’évasion

1920 :

  • 1er avril: Jacob est nommé à la première classe.
  • 1er septembre: Arrivée du docteur Louis Rousseau aux îles du Salut, amitié avec Jacob.
  • – Echec d’un placement en assignation chez Jean Galmot
  • – Jacob travaille comme garçon de famille chez le surveillant chef Pasqualini et chez le gestionnaire des îles du Salut Alric

1922 :

  • – Louis Rousseau quitte la Guyane; en France l’ancien médecin des bagnards mène une active campagne en faveur de son ami Jacob

1923 :

  • – rencontre avec Albert Londres

1925 :

  • – Ultime projet d’évasion.
  • février – mars: Campagne de presse en faveur de la libération de Jacob menée par les journalistes Million dans Le Peuple et Roubaud dans Le Quotidien.
  • 8 juillet: Décret présidentiel commuant la peine de Jacob à 5 ans de réclusion à purger en métropole.
  • 18 octobre: Jacob est interné au dépôt pénitencier de Saint Nazaire.
  • 30 novembre: Jacob est transféré à la prison de Rennes.
  • 20 décembre: Jacob est transféré à la prison de Melun.

1926 :

  • 19 juin: Décret présidentiel ramenant l’emprisonnement de Jacob à deux ans.
  • 3 août: Jacob est transféré à la centrale de Fresnes, fin de la correspondance avec Marie Jacob.

1927 :

  • – Rencontre probable à la prison de Fresnes avec les Espagnol Durruti, Jover et Ascso et avec le jeune communiste François Chasseigne, futur député maire d’Issoudun et ministre de Vichy
  • 30 décembre: Libération de Jacob.

1928 :

1929 :

  • – participation à la libération du bagnard anarchiste Paul Vial?
  • – organisation d’une conférence à Paris sur l’organisation du bagne

1930 :

1931 :

  • 16 janvier: Inscription au registre du tribunal de commerce de la Seine comme commerçant ambulant.
  • Jacob fréquente les Humbert, Eugène et Jeanne, animateurs du mouvement néo-malthusien, rue de la Duée à Paris où il contracte un mariage blanc avec la femme d’un antifasciste tué en Italie
  • – Jacob 1er lecteur du Voyage au Bout de la Nuit de Louis Ferdinand Céline

1935 :

1936 :

  • Fin de l’année: Jacob en Espagne en tant que marchand d’agrumes?, possible rencontre avec le marchand d’armes Basile Zaharoff dans le midi de la France.

1937 :

1939

1940 :

  • 22 janvier: Mariage d’Alexandre Jacob avec Pauline Charron

1941 :

  • 18 juin: Mort de Marie Jacob

1944 :

  • – Des maquisard perquisitionnent chez Jacob croyant trouver chez lui des stocks de tissus utilisables.
  • – Amitié avec Guy Denizeau, marchand forain à Lussault sur Loire

1945 :

  • – Jacob est condamné par le tribunal d’Issoudun à quelques jours de prison pour non présentation de facture sur des rouleaux de tissus.

1948 :

  • – Ecriture des Souvenirs rassis d’un demi siècle pour la thèse de l’historien Jean Maitron

1950 :

  • 16 décembre: Mort de Pauline Charron.
  • – L’écrivain Alain sergent, André Mahé de son vrai nom, passe une dizaine de jours à Bois Saint Denis, pour faire la biographie de Jacob.
  • – Alain Sergent, «Un anarchiste de la Belle Epoque», Paris, Le Seuil.
  • – Jacob cesse son activité de forain.

1951 :

  • 23 août: Robert Passas rencontre Jacob à Reuilly.

1952 :

1953 :

  • – Projet de suicide reporté d’un an en raison de l’amour déclaré pour Josette Passas
  • fin de l’année: séjour de Jacob chez les Denizeau à Lussault sur Loire
  • – courte correspondance avec le jésuite Riquet, avec Alain Bombard

1954 :

  • avril: Article Lettre ouverte à Georges Arnaud dans le n°66 de Défense de l’Homme
  • début août: Josette passe quelques semaines à Bois Saint Denis chez Jacob.
  • samedi 28 août: banquet offert à une dizaine d’enfants de Bois Saint Denis
  • samedi 28 août: Suicide d’Alexandre Marius Jacob.
  • Décembre: parution post-mortem dans L’Unique de la lettre au procureur de Marseille

1964 :

  • Août: articleL’homme qui inspira Arsène Lupin d’Alain Sergent et Gilbert Guilleminault dans le n°213 d’Historia

1970 :

  • – Bernard Thomas, Jacob, Tchou

1993 :

1994 :

  • – Halfbrodt Michael, Alexandre Marius Jacob, Lebensgeschichte eines anarchistischen Diebes, Moers (Allemagne), Syndicat A, 1994.

1995 :

1998 :

  • – Bernard Thomas, Les vies d’Alexandre Jacob, Mazarine, 1998

1999 :

  • – L’Insomniaque publie, dans la collection A couteaux tirés, trois petits volumes reprenant des extraits des Ecrits: Travailleurs de la Nuit, Extermination à la française, A bas toutes les prisons

2003 :

  • – Documentaire de Christine Bouteiller sur Jacob pour la chaîne de télévision Toute l’Histoire

2004 :

2005 :

  • – colloque Jacob à l’occasion des 40 ans du CIRA Marseille
  • – réédition d’Un anarchiste de la Belle Epoque par les Editions Libertaires

2006 :

2007 :

2008 :

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