Articles taggés avec ‘camelote’

Mes tombeaux 12


samedi 2 juillet 2022 par JMD

Les Allobroges

7ème année, n° 1285,

mercredi 11 février 1948, p. 2.

Mes tombeaux

souvenirs du bagne

par Paul Roussenq, L’Inco d’Albert Londres

XI

De CAYENNE à SAINT-LAURENT les surveillants servaient d’intermédiaires aux débrouillards

LES FORÇATS CHEZ EUX

Généralement, les transportés devaient fournir journellement huit heures de travail.

Le reste du temps, ils le passaient dans leurs cases.

La case, c’était le « home » des bagnards ; ils étaient là chez eux – sans contestation possible. Les surveillants n’y pénétraient jamais qu’en l’absence des occupants, par exemple pour opérer une fouille, ou bien lorsqu’un fait grave s’y produisait. De même que jadis les églises étaient des lieux d’asile inviolables, ainsi en était-il, par analogie, des locaux d’habitation affectés aux condamnés. Lire le reste de cet article »

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L’enfer du Bagne 3e version ?


samedi 23 mai 2020 par JMD

Sisteron, juin 1942. Les écrits de Roussenq (1885-1949) ressemblent à cette vie houleuse et souffrante que le réfractaire a pu endurer. Mais là où on aurait pu le croire, fini, cassé, brisé, il n’en fut rien. Celui qui n’était plus un homme mais un bagne, comme il a pu le dire à Albert Londres en 1923, a su rebondir, retrouver vitalité et énergie ; il a repris une plume que le glorieux parti des travailleurs lui avait confisquée en le faisant revenir de Guyane en décembre 1932. C’est donc à la citadelle de Sisteron que l’Inco, une nouvelle fois prisonnier, donne une autre version de son enfer carcéral et colonial. Lire le reste de cet article »

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Little boxes


samedi 6 octobre 2018 par JMD

Alexandre Jacob a ramené peu de choses de Guyane. Cela peut se comprendre aisément, le souvenir matériel appelant le plus souvent une période positive de l’existence. Lorsqu’il débarque à Saint Nazaire en octobre 1925, il a avec lui la montre que lui avait envoyée son ami Jacques Sautarel et une petite boite aujourd’hui conservée au Centre International de l’Anarchisme de Marseille[1]. Verni à l’extérieur et sans décoration, l’objet en bois de forme parallélépipédique tient facilement dans la main : 3,6 cm de large sur 10 cm de long et 3,7 cm de haut. Il présente l’originalité d’une double ouverture autorisée par deux plaques superposée et pivotantes autour d’une visse métallique. La plaque supérieure d’environ 4 mm d’épaisseur et 6 cm de long s’incruste dans la laque inférieure, 2,5 cm plus grande. Une fois ouverte par rotation, la plaque supérieure laisse la possibilité de tirer vers soi puis de tourner la plaque inférieure. Apparait alors le contenu de la boite, soit une cavité d’environ 2,2 cm de large sur 6 cm de long et environ 2cm de profondeur. Nous pouvons, à l’aide de la nouvelle Le procureur de SA République[2], déterminer qui a fabriqué le coffret et savoir à quoi il pouvait bien servir. Lire le reste de cet article »

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Un médecin au bagne chapitre 6


samedi 25 juin 2016 par JMD

La Belle : aquarelle de bagnardLe chapitre 6 du livre du Docteur Rousseau aborde logiquement le thème de l’évasion après l’analyse plus que critique des processus de normation faisant du bagnard un rouage interchangeable parce que périssable. Eradiquer toute velléité d’opposition, briser les énergies, le bagne est un monde violent et totalitaire qui n’offre aucune perspective de régénération. L’ogre carcéral se nourrit de l’infortune du condamné qui n’a d’autres alternatives pour s’y soustraire que de crever ou d’embrasser la chimérique Belle. 95% des évasions échouent, nous dit en 1930, Dieudonné, forçat anarchiste, ancien membre de la bande à Bonnot, lui-même évadé en 1926[1]. Pourtant, l’infime petit nombre de réussites suffisent à entretenir le mythe, à relever l’espoir du détenu prêt à braver une faune hostile, une végétation particulièrement inhospitalière, une mer houleuse et infestée de requins. Si Louis Rousseau insiste sur les obstacles qui mettent en échec le fuyard, ce n’est que pour mieux stigmatiser « de remarquables exemples d’énergie ». Loin de condamner l’acte, il donne de nombreux exemples d’évasion, utopie libératrice confinant à l’obsession. Les motivations de l’évadé répondent à la souffrance endurée et mettent en relief une espèce « d’instinct de conservation ». Mais, ici, pas de narration dramatique et prodigieuse, à la manière d’un Gaston Leroux ou d’un Henry Charrière[2]. Le médecin a choisi d’exposer un phénomène largement plus complexe qu’il n’y parait et qui fait « partie du système pénitentiaire ». Lire le reste de cet article »

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Un médecin au bagne chapitre 3


samedi 26 mars 2016 par JMD

Louis Rousseau devant son armoire de souvenirs, vers 1947On ne vit pas au bagne ; on y crève ou on survit. En détaillant avec force d’exemples le régime des condamnés dans son chapitre 2, le docteur Louis Rousseau posait dans une aussi froide qu’implacable et empirique démonstration les conditions de l’affaiblissement et donc de la mort programmée du condamné à la relégation ou aux travaux forcés. Le fagot n’a alors d’autres choix pour échapper à sa triste condition que la Belle ou la camelote. Mais ces deux pratiques pour illégales qu’elles soient font partie du système ; elles le nourrissent même, nous dit le médecin du bagne. Il évoque l’évasion dans le VIe chapitre de son salutaire ouvrage après avoir entrevue le trépas de l’homme puni par la maladie et la répression. La camelote, c’est la combine qui permet à un bagnard, à un surveillant d’améliorer son sort pour le premier et pour le second d’arrondir ses fins de mois. Elle consiste généralement à de la vente en tout genre : nourriture, tissus, médicaments, objets fabriqués par les bagnards, etc. Et tous en Guyane en croquent. Lire le reste de cet article »

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Un médecin au Bagne chapitre 2


samedi 20 février 2016 par JMD

Mourir au bagne ? D’accord mais de mort lente, le ventre vide, mal logé et mal habillé, semble nous dire le docteur Louis Rousseau. Le propos de l’Oncle dans un Médecin au bagne vise en effet à démontrer que l’espérance de vie en Guyane ne dépasse guère les cinq années à l’arrivée du forçat. Ici, on meurt et la mort violente, le meurtre, l’exécution capitale, le suicide ou l’accident, pour fréquents qu’ils soient, n’entrent finalement que de manière dérisoire dans un décompte macabre qui, durant la transportation d’Alexandre Jacob, fait passer de vie à trépas, tous les ans, environ 10% de la population carcérale guyanaise. Au fil des pages de son réquisitoire, Rousseau démonte alors les mécanismes d’une machine à broyer le vaincu de guerre sociale. Lire le reste de cet article »

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Poste restante à la cure de Saint Laurent du Maroni


samedi 22 mars 2014 par JMD

Sans appui, sans soutien, sans un lien aussi minime soit-il avec l’extérieur, le prisonnier, l’enfermé, le bagnard ne peut espérer adoucir son sort à l’intérieur de son espace carcéral. Sa survie dans un milieu particulièrement mortifère en dépend. Mais les conditions de détention réduisent largement les marges de manœuvre. Il faut alors des trésors d’imagination pour parvenir à faire passer entre les mailles du filet de la censure pénitentiaire un colis ou un courrier. Car la correspondance du bagne est minutieusement épluchée par une bureaucratie qui ne manque pas de confisquer les missives dès que celles-ci lui semblent suspectes. Pour contourner cette censure, le forçat doit faire confiance à un intermédiaire qui, au passage, n’hésite souvent pas à se faire rétribuer ou à garder pour lui la nouvelle, la monnaie ou la marchandise tant attendues. Ce peut être un forçat libéré, un surveillant peu regardant … ou bien encore, le cachet de la poste faisant foi, un curé. Lire le reste de cet article »

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Anars bagnards 10


samedi 6 août 2011 par JMD

Où il est développé l’idée que, de la débrouille à la punition en passant par la plainte, la morale anarchiste influe fortement la vie du fagot libertaire. Solidarité dans la survie où l’on retrouve aussi l’honnête cambrioleur Jacob. 10e épisode.

Deuxième partie : Codétenus : le cas des droits communs

Comme nous l’avons déjà montré, la partition entre « droits communs » et « politiques » n’est pas si simple pour la période et l’échantillon qui nous préoccupent. En effet, les anarchistes sont considérés par la justice lors de leur condamnation comme des prévenus de droit commun. Mais, nous l’avons exposé, ils n’étaient pas traités comme tels lors de leurs séjour au bagne. Les mesures particulières de surveillance et de traitement, auxquelles ils sont soumis montrent une discrimination certaine. Celle-ci, basée sur l’idéologie anarchiste, augmente la cohésion de notre groupe et renforce leur comportement de « résistance »[1]. Lire le reste de cet article »

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Le procureur de SA République


samedi 10 mai 2008 par JMD

extrait du livret de pécule de Jacob à Fresnes en 1927Le procureur de SA République est le texte écrit par Alexandre Jacob qui nous a permis de faire le rapprochement avec le fagot Barrabas. Celui-là apparaît également dans La vie des forçats d’Eugène Dieudonné, ami de Jacob. Le billet de l’Administration Pénitentiaire guyanaise, reçu par le prisonnier Jacob à Fresnes en 1927, prouve alors que Barrabas n’est autre que Jacob lui-même. Par la truculence du style, ce dernier arrange certainement son récit. Néanmoins, il fournit des noms, indique des dates et des lieux qui montrent la maîtrise de son sujet et qui autorisent l’authentification des faits narrés. La nouvelle qui suit met en scène la débrouille de Barrabas Lire le reste de cet article »

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