Le Marseille de Jacob

Jacob le Libertaire


vendredi 31 août 2018 par JMD

« Je fus donc initié à l’anarchie très jeune, entre treize et quatorze ans. Mais jusqu’à ma condamnation, rien ne prédisposait à l’illégalisme ». Alexandre Jacob ne devient pas anarchiste à une date précise comme il l’écrit à Jean Maitron en 1948 dans ses Souvenirs rassis d’un demi-siècle. C’est en effet à cette époque que, malade, il abandonne sa vocation maritime et finit d’être convaincu par le prosélytisme du fils d’un voisin des Jacob que la justice a placé entre les mains de Joseph, devenu boulanger après avoir lâché lui aussi la navigation. Nous sommes vers 1893, soit en pleine période des attentats qui frappent la France. L’effervescence politique qui en résulte a de quoi attirer, charmer, séduire un jeune garçon qui, fort de son expérience au long cours, peut ainsi concrétiser ses colères et théoriser ses observations : « J’allais aux soirées familiales, aux conférences avec l’âme d’un croyant » écrit-il encore à l’historien du mouvement libertaire. De public, Alexandre Jacob devient vite militant, fréquentant toutes sortes de réunions et intégrant le groupe de la Jeunesse Internationale à Marseille. Le Libertaire publie même les articles du jeune homme de 17 ans en 1896. Si, dans l’article « Engrenage autoritaire » paru dans le n°32 de la feuille parisienne, ce dernier narre son expérience de mousse, il élargit dans les trois papiers qui suivent son champ de démonstration et, à n’en point douter, développe une réelle disposition à la dialectique. La lutte des classes selon Alexandre Jacob a des relents individualistes. Le tsar de toutes les Russies, Flaissières le maire de toute la cité phocéenne et les syndicats du cru passent ainsi en 1896 à la moulinette. Un an plus tard, l’honnête gamin écrit encore avec ses camarades dans l’Agitateur, le journal que leur groupe vient de faire reparaître. Rien d’étonnant de la sorte à le voir repéré et manipulé cette même année par la police qui quatre ans après les vote des lois dites « scélérates » pratique encore la chasse aux anarchistes. Le 3 août 1897, Alexandre Jacob est arrêté pour fabrication d’explosifs. Lire le reste de cet article »

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (4 votes, moyenne: 5,00 sur 5)
Loading...

Quel scénario pour le Mont de Piété de Marseille ?


dimanche 3 juin 2018 par JMD

Le vol du Mont de Piété de Marseille reste sans nul doute le premier coup d’éclat de l’honnête cambrioleur Jacob. A ce titre, il donne le ton à la geste de l’anarchiste et nourrit forcément un imaginaire qui peut rendre l’individu attachant du fait de la bonhommie, de la truculence, au final de la sympathique reproductibilité de l’acte délictueux commis par l’audacieux personnage. Pour autant l’incroyable histoire pose un réel problème de sources comme peut le laisser à penser un récent article paru sur le site internet Retronews de la Bibliothèque Nationale de France. Si le papier de Michele Pedinielli ne brille pas par son analyse, puisant allégrement chez Wikipedia et Bernard Thomas, les titres de presse utilisés soulèvent en revanche nombre de questions et en premier lieu celle d’un scénario original qui pourrait être remis en cause. Lire le reste de cet article »

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (3 votes, moyenne: 5,00 sur 5)
Loading...

Le mousse et les requins


samedi 7 novembre 2015 par JMD

Mais qu’allait-il faire dans cette galère ? Voir le monde qui n’est pas beau ? Suivre le chemin tracé par son alcoolique et boulanger de père ? Toujours est-il que nous ne savons pas grand-chose de la période de navigation du jeune Jacob. Une majorité des bâtiments sur lesquels il a travaillé appartiennent à la compagnie des Messageries maritimes. Rappelons également que Joseph Jacob a également œuvré pour cette compagnie. Nous n’avons pu découvrir les dossiers des Jacob, père et fils. Cela s’explique aisément. Les archives privées de cette compagnie ont été détruites, brûlées dans les années 1980, soit peu de temps après la fusion (le 23 février 1977) entre les Messageries Maritimes et la Compagnie Générale Transatlantique. Nous ne saurions même presque rien  si Alexandre Jacob, à la fin de sa vie, ne s’était pas confié à Alain Sergent son premier biographe. Quelques informations transparaissent encore dans la correspondance que l’honnête cambrioleur a pu entretenir avec sa mère depuis le bagne, avec Jean Maitron en 1948 ou encore avec les époux Passas entre 1951 et 1954. L’adolescence d’Alexandre Jacob donne ainsi  lieu à de multiples interrogations, vite résolues par une imagination débordante. L’effet, autorisé et alimenté par l’absence de source, permet d’entrevoir une jeunesse extraordinaire et accrédite l’hypothèse d’une révolte en gestation. Sur terre comme sur mer, l’enfant puis l’adolescent Jacob prendrait la mesure de la question sociale. Il y a peu Eric, webmestre du site l’Ephéméride anarchiste, a retrouvé dans un numéro du Libertaire pour l’année 1896 un article fort intéressant et riche ici d’enseignement. L’engrenage autoritaire est signé … Alexandre Jacob. Un document totalement indédit. Lire le reste de cet article »

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (5 votes, moyenne: 5,00 sur 5)
Loading...

Jean dans la Feuille de Paul


dimanche 6 janvier 2013 par JMD

Il est, dans la blogosphère, des feuilles virtuelles, sympathiques et plaisantes, dont la lecture ne manque jamais de retenir notre attention. Si vous cliquez dans la rubrique « Copinage mais pas que cela », vous allez vous perdre avec délectation dans les pérégrinations culturelles et touristiques de Paul le Charbinois. Celui-là, de temps à autres, laisse quelques commentaires dans les colonnes du Jacoblog. Il nous a justement fait remarquer à propos de l’interview de Jean Contrucci mis en ligne le 13 octobre dernier, que lui aussi avait apprécié les enquêtes de Raoul Signoret dans le Marseille de la « Belle Epoque ». Le papier de La Feuille Charbinoise, en date du 1er décembre 2007, nous permet alors de revenir  sur cette formidable série que sont Les Nouveaux Mystères de Marseille. Lire le reste de cet article »

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (5 votes, moyenne: 5,00 sur 5)
Loading...

Va petit mousse… (1e partie)


dimanche 12 juin 2011 par JMD

Jacob mousse, fonds Jacob, CIRA MarseilleAndré Mahé

L’homme qui servit de modèle à Arsène Lupin : l’indomptable Marius Jacob

In L’épopée de la révolte

Le roman vrai d’un siècle d’anarchie 1862 – 1962

Denoël, 1963 Lire le reste de cet article »

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (3 votes, moyenne: 5,00 sur 5)
Loading...

Lupinose 51 au Monde


mardi 3 mai 2011 par JMD

L’été est propice aux articles plus légers dans la presse nationale. Le Monde, le très sérieux Monde, l’austère Monde n’échappe pas à la règle. Le 05 août 2010, le torchon fondé par Hubert Beuve-Méry invite le courageux lecteur qui ose s’aventurer jusqu’au plus profond de ses pages intérieures à s’aventurer dans Marseille au rythme de la petite et grande histoire. Par le biais de son correspondant local, le quotidien promotionne la truculente et toute méridionale verve de Jean-Pierre Cassely, guide ou conteur ou les deux à la fois. L’homme semble connaître sa ville sur le bout des doigts ou plutôt jusqu’à la pointe de ses escarpins. Lire le reste de cet article »

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (2 votes, moyenne: 5,00 sur 5)
Loading...

Salauds d’pauvres !


samedi 2 avril 2011 par JMD

Bien avant la répression, la résignation, c’est-à-dire l’acceptation du rapport dominant – dominé par celui qui est au plus bas de l’échelle sociale, constitue le meilleur garant de cette harmonie universelle présentée en toute logique comme naturelle puisque, depuis la nuit des temps, il y a des riches et des pauvres. La marge, l’immense masse des exclus du capital, l’énorme troupe des traîne-misère doit donc se comporter de manière léthargique et louanger le bon cœur de dame patronnesse qui fait tinter la timbale au sortir de l’église en y glissant quelques sous. La retraite pour le salarié, l’aumône pour le mendiant, les freins à la révolte ne manquent pas. L’article d’Augustin Sartoris, premier d’une série avortée pour cause de fermeture définitive du journal L’Agitateur, s’inscrit dans la logique des « appels » de la feuille libertaire marseillaise aux exclus du partage social. Lire le reste de cet article »

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (3 votes, moyenne: 5,00 sur 5)
Loading...

La mort du hussard Agostini


samedi 5 mars 2011 par JMD

Comme toute feuille militante, L’Agitateur remplit pleinement son rôle de propagande et d’organe de liaison régionale. L’actualité, qu’elle soit internationale, hexagonale ou locale, ne sert de fait que de support au discours anarchiste des membres de la Jeunesse Internationale de Marseille qui font le dit journal. Dans son étude, Régine Goutalier peut ainsi regretter en 1971 la faiblesse informative de l’article Aux patriotes sur la mort dans la cité phocéenne du cavalier Agostini du sixième régiment de hussards en ce début d’année 1897. « Cette habitude de procéder par allusion à des faits supposés connus du public rend aujourd’hui incompréhensible certains passages ». Et l’auteur finit par se demander « de quelle injustice, par exemple, a pu être victime » le militaire trépassé « que l’on présente comme un martyr ? » Lire le reste de cet article »

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (2 votes, moyenne: 5,00 sur 5)
Loading...

MilitantE ?


samedi 1 janvier 2011 par JMD

La femme n’existerait-elle qu’en tant que reproductrice et objet sexuel même en anarchie et aussi indépendante puisse-t-elle devenir ? C’est la question que l’on pourrait se poser en conclusion de cet article écrit par François Guy. A dire vrai, le propos d’une des plumes de l’Agitateur, même avec une louable intention, ne déroge guère à la mentalité de son temps. Lire le reste de cet article »

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (7 votes, moyenne: 4,43 sur 5)
Loading...

Freiheit über alles


samedi 4 décembre 2010 par JMD

L\'Anarchie guidant le peupleLe principe de liberté est inhérent à celui d’égalité  et c’est peut-être, sûrement, sans aucun doute pour cela qu’il fut constamment nié par le fait du prince. Là où l’épistémologie, l’historiographie, la pensée et les arts officiels mettent en exergue la légitimité des hiérarchies et des pouvoirs, le libertaire bordelais Antoine Antignac oppose logiquement en 1897, dans le deuxième et dernier numéro du journal anarchiste marseillais l’Agitateur, les concepts de nature et d’entraide. Lire le reste de cet article »

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (4 votes, moyenne: 4,00 sur 5)
Loading...

La com’ de l’Agit’


samedi 6 novembre 2010 par JMD

La première série de L’Agitateur en 1892 connaît douze numéros et, en 1893, six paraissent pour la seconde. C’est ce qui fait dire à Régine Goutalier dans son étude sur le journal anarchiste marseillais (CIRA Marseille, 1971) que la troisième et dernière série, celle de 1897, sonne, avec seulement deux numéros, comme « un chant du signe » du mouvement libertaire local. Rien n’est moins faux. Lire le reste de cet article »

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (3 votes, moyenne: 3,67 sur 5)
Loading...

Un revenant


samedi 1 mai 2010 par JMD

Par Laurent Gallet

Le 28 février 1898, il fallait être bien matinal pour voir arriver en rade de Marseille, l’Armand-Behic, des Messageries maritimes, en provenance d’Australie. C’est qu’à son bord avait été pris le premier anarchiste français condamné dans une affaire de propagande par le fait, Antoine Cyvoct. Ce dernier, condamné pour avoir « par machinations et artifices coupables » provoqué l’attentat, qui fit une victime, ayant eu lieu dans la nuit du 22 au 23 octobre 1882, au restaurant l’Assommoir, situé dans le sous-sol du théâtre Bellecour, revenait d’un séjour de 14 années dans l’enfer du bagne néo-calédonien. Lire le reste de cet article »

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (5 votes, moyenne: 5,00 sur 5)
Loading...

Tripalium


dimanche 4 avril 2010 par JMD

Figure incontournable de l’anarchisme bordelais, Antoine Antignac fournit deux articles à L’Agitateur en 1897. Celui sur le travail ne dénote guère dans cette feuille libertaire marseillaise. Il s’agit là d’une dialectique classique mais on la retrouve tout au long de la vie d’Alexandre Jacob. Lire le reste de cet article »

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (4 votes, moyenne: 5,00 sur 5)
Loading...

L’Agitateur d’élus


samedi 30 janvier 2010 par JMD

Président du Conseil, ministre de l’Agriculture du 29 avril 1896 au 27 juin 1898, le Vosgien Jules Méline initie le protectionnisme français, après les années de libre-échangisme du Second Empire. Mention est faite en 1897 dans les colonnes de L’Agitateur de la loi sur le sucre, favorisant selon la feuille anarchiste marseillaise une inflation nuisible aux milieux les plus pauvres. L’article qui suit prend ainsi prétexte d’un fait politique d’actualité pour appuyer son propos anarchiste et antiparlementaire. Lire le reste de cet article »

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (4 votes, moyenne: 5,00 sur 5)
Loading...

N’ayez pas peur de la liberté !


samedi 23 janvier 2010 par JMD

L\'Anarchie guidant le peupleL’article C’est la liberté qui fait peur, paru dans le premier numéro de L’Agitateur, n’utilise pas de pseudonyme. Le fait est moins anodin qu’il n’y parait. Trois ans après les lois scélérates, les libertaires, par goût et par précaution, n’abandonnent pas la culture de l’anonymat.

Cela n‘empêche pourtant pas certaines signatures d’apparaître dans le journal marseillais. C’est le cas pour l’article L’Inquisition en Espagne reprenant un papier de Charles Malato ; ça l’est encore avec le bordelais Antoine Antignac que l’on retrouve par deux fois dans cette éphémère troisième version. Lire le reste de cet article »

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (8 votes, moyenne: 4,13 sur 5)
Loading...
  • Pour rester connecté

    Entrez votre adresse email

  • Étiquettes

  • Archives

  • Menus


  • Alexandre Jacob, l'honnête cambrioleur