Articles taggés avec ‘Belle’

Le Visage du Bagne : chapitre 16 Les Évasions


lundi 2 octobre 2023 par JMD

Pour la plupart de ces hommes – la presque totalité –, dont la Guyane sera le tombeau, il y a en eux une lueur qui ne s’éteindra qu’avec la vie : l’espérance. Même dans les pires conjonctures, ils espéreront toujours et quand-même. Le mirage de l’évasion ne cesse de les attirer ; cette pensée ne cesse de les hanter.

Les forçats, pour désigner cette chose précieuse et inestimable entres toutes – la liberté – emploient une métaphore touchante dans sa concision : la Belle.

Pour eux, « la belle » c’est de partir au loin vers l’Inconnu, n’importe où ; c’est de respirer un autre air sous d’autres cieux – ne plus entendre la cloche, ne plus voir de casques.

C’est aussi l’espoir tenace, en leur cœur, de revoir un jour la maman et de l’étreindre en versant de douces larmes…

Fuir le Bagne, ses tourments, ses bassesses et ses servitudes, le fuir à tout prix – le reste n’importe ! Lorsque les projets sont mûris, il s’agit de les concrétiser en des préparatifs appropriés, avant que de les mettre à exécution.

Cela demande du temps.

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Mes tombeaux 23


mercredi 10 août 2022 par JMD

Les Allobroges

7ème année, n° 1296,

mardi 24 février 1948, p. 2.

Mes tombeaux

souvenirs du bagne

par Paul Roussenq, L’Inco d’Albert Londres

XXII

« Le sort tomba sur le plus jeune » Quatre fugitifs tenaillés par la faim dévorèrent un camarade

Naturellement, ces outlaws étaient armés. ils vivaient là en paix. On essaya de les déloger, à plusieurs reprises. On fit appel à la troupe, à la gendarmerie. En vain. Bien à l’abri dans leurs retranchements, voyant sans être vus, ces coureurs de brousse demeuraient inexpugnables. On dut y renoncer.

Les annales du Bagne gardent le souvenir de tragiques évasions. Celle par exemple, dont la brousse vénézuélienne devait être le témoin d’un macabre épisode. Lire le reste de cet article »

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Mes tombeaux 22


samedi 6 août 2022 par JMD

Les Allobroges

7ème année, n° 1295,

lundi 23 février 1948, p. 2

Mes tombeaux

souvenirs du bagne

par Paul Roussenq, L’Inco d’Albert Londres

XXI

Du fond de la plus noire détresse luisait, au cœur des condamnés, un espoir : la Belle

Le plus marquant de tous les bourreaux qui se succédèrent à la Guyane, fut certainement le dénommé Hespel, dit Chacal. Il avait passé par tous les degrés de la filière : Maison de correction, Maison Centrale, Bataillons d’Afrique, Travaux forcés, Détention perpétuelle à titre militaire. Gracié de cette dernière peine, il était venu s’échouer au Bagne.

C’était un drôle. Il allait visiter régulièrement ses clients éventuels, leur apportait des douceurs et du tabac. Lire le reste de cet article »

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Georges


jeudi 2 décembre 2021 par JMD

Le voyage de Georges est sans retour. C’est du moins ce qu’il y a d’écrit sur la 1e de couverture du beau livre de Solveig Josset qui sortira officiellement en juin 2022 au Verger des Hespérides. Il est d’ores et déjà disponible sur le site internet de la chouette maison d’édition nancéenne, spécialisée dans le livre jeunesse. Elle vient de frapper un grand coup dans l’historiographie des bagnes guyanais en offrant à ses jeunes lecteurs la connaissance des camps de travaux forcés de la colonie française d’Amérique du Sud. Georges Bienvenu a réellement existé. Il portait le matricule 38523. Il est décédé aux camps des Hattes (aujourd’hui la commune d’Awala-Yalimapo) le 8 décembre 1912. Un parfait inconnu, un anonyme parmi les quelques 100 000 hommes et femmes punis, envoyés loin de la métropole (Nouvelle-Calédonie comprise) entre 1852 et 1938. Son arrière-arrière-petite-fille a décidé de réinventer son histoire. Elle n’est pas jolie mais c’est un pavé, une brique frappée du sceau de l’Administration pénitentiaire, que le môme va manger dans sa face. Lire le reste de cet article »

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Deuxième semestre 1912 aux îles du Salut : mais alors apparait la Belle


samedi 12 novembre 2016 par JMD

Nous pourrions croire Alexandre Jacob moins entreprenant une fois sa peine de réclusion purgée. Quarante-quatre mois d’encellulement ont de quoi épuiser l’homme qui, il y a peu, ne pesait plus que 39 kg avec ses chaussettes ! Nous pourrions le croire déprimé par la claustration, vaincu, brisé malgré une santé physique en nette amélioration. La multiplication des codes dans sa correspondance révèle qu’il n’en est rien. Les péripéties de la famille imaginaire de Barrabas montrent tout le contraire. Auguste le frère de Marie va se faire opérer ; il réclame à sa sœur trois ouvrages de la bibliothèque d’Elisabeth dont un sur la coutellerie ; mais, par la suite et du fait des vilénies d’Octave, Myra (contrepet de Marie) ne doit rien lui envoyer. Tous les forçats rêvent d’évasion ; le matricule 34777 tente d’embrasser la Belle par trois fois. Mais par trois fois, la gourgandine se dérobe. Lire le reste de cet article »

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Premier semestre 1910 aux îles du Salut


samedi 26 septembre 2015 par JMD

Le 25 décembre 1908, avertis par le forçat Ferranti, Alexandre Jacob et Joseph Ferrand surprennent le bagnard Capeletti en train d’essayer de les empoisonner avec du datura mis dans leur plat de lentilles. Ils le tuent. Le 5 octobre 1909, le Tribunal Maritime Spécial de Saint Laurent du Maroni condamne les deux hommes à cinq années de réclusion. Sur le vapeur qui les ramène aux îles du Salut, le surveillant Bonal assassine le forçat Vinci d’un coup de revolver tiré à bout portant. Ferrand tente alors de s’évader en se jetant à l’eau mais il est vite rattrapé. A leur retour, les deux hommes déposent une plainte pour relater le crime dont ils ont été témoin. Le 13 mai 1910, le TMS confirme en appel la condamnation de Jacob et Ferrand qui avait été cassé le 3 décembre 1909. La peine de réclusion est ramenée à deux ans. Jacob ne doit donc sortir des cachots de Saint Joseph qu’en 1912. Si les lettres qu’il adresse à sa mère sont manquantes pour les années 1906 à 1909, celles du premier semestre 1910, largement codées, nous permettent de retrouver les conséquences de l’affaire Capeletti et de l’affaire Vinci. Jacob croupit au fond de sa cellule. Il est malade mais il tient bon. Il lit, s’inquiète de la crue de la Seine, se moque de l’idée de sa mère de venir le rejoindre en Guyane et, surtout, il prépare activement sa défense devant le TMS. Il demande l’activation les réseaux de soutien car Barrabas, alias Julien, alias Jacob, tient toujours à fausser compagnie à ses geôliers. L’affaire Madelon avorte en mai 1910. L’Administration Pénitentiaire a mis la main sur deux boites de sardines étrangement lourdes. Elles contenaient deux revolvers. Les boites étaient adressées au forçat libéré Fau, nom de code Madelon. Jacob ne sera jamais inquiété pour cet envoi délictueux. Ce n’est que partie remise pour le matricule 34777, un des plus mauvais sujets du bagne parait-il. Lire le reste de cet article »

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Dix questions à … Franck Sénateur


mercredi 4 mars 2015 par JMD

ll est des signatures qui comptent, il est des noms qui reviennent fréquemment lorsque l’on cherche  approfondir ses connaissances sur un sujet précis. Le bagne, la Guyane, le Caillou aussi, les hommes et les femmes punis par exemple ? C’est peu dire que Franck Sénateur maitrise une parfaite connaissance de l’histoire carcérale française. Cet enseignant a d’ailleurs créé en 1999 Fatalitas, Association pour l’Histoire et l’Etude des Etablissements Pénitentiaires de Métropole et d’Outre-Mer. On ne compte plus ses participations à de nombreuses expositions pour le musée national des prisons à Fontainebleau, pour le musée de la Préfecture de Police à Paris, à Saint Martin de Ré, à La Seyne sur Mer ou encore à Saint Laurent du Maroni. Conseiller historique sur plusieurs films  dont Les amants du bagne de Thierry Binisti en 2004 où Antoine de Caunes campe le personnage d’Albert Londres, il est l’auteur entre autres de Martinière, le transport des forçats en 2008 et de Planète évadés en 2012. Franck Sénateur avait donc toute sa place dans les colonnes du Jacoblog et c’est un historien pointu qui a bien voulu répondre ici à nos dix questions sur les camps français de déportation, de relégation et de transportation. Lire le reste de cet article »

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Le bagnard récalcitrant


samedi 29 décembre 2012 par JMD

Claude et Marius 5

Jacob est un voleur et la morale réprouve l’atteinte à la propriété. Il doit payer ses crimes. Raconter les péripéties du matricule 34477 + 300 peut devenir un exercice difficile car l’homme puni peut revêtir les habits du héros dans une institution pénitentiaire dont le seul but serait l’élimination de sa « clientèle ». L’espérance de vie du fagot à son arrivée en Guyane n’est que de cinq ans. Le bagne et ses joyeusetés sont ainsi au programme du cinquième et avant-dernier article de la série qui, dans les colonnes de La Nouvelle République du Centre Ouest, tente de faire connaître aux Reuillois leur gloire locale, même si celle-ci n’est pas du cru. Inspiré du Jacob de Bernard Thomas paru chez Tchou en 1970, le propos de Claude Nerrand n’en oublie pas moins de véhiculer la même imagerie carcérale, les mêmes édifiantes aventures, les mêmes souffrances … et les mêmes erreurs. Ici, l’honnête cambrioleur, devenu la bête noire de l’AP, n’est plus Arsène Lupin mais ressemble beaucoup à Latude ou, mieux encore, à Chéri-Bibi. L’histoire doit forcément avoir une fin heureuse sans quoi il n’y aurait pas de gloire locale. L’enfermé est libéré ici en 1928 … soit un an après sa sortie de la prison centrale de Fresnes !!! Lire le reste de cet article »

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Rencontre avec Dieudonné


samedi 28 mai 2011 par JMD

Eugène DieudonnéBien sûr, Eugène Dieudonné fait partie des figures du bagne. Mais la saynète où l’ancien membre de la bande à Bonnot discute et prépare une Belle avec celui qu’il nomme Barrabas dans son livre de souvenirs est surtout la suite chronologique d’Une évasion. Entre ces deux morceaux, que l’on trouve dans le deuxième cd des Ecrits en 1995, L’Insomniaque a inclus La recette de la cervelle que nous avons pu ouïr précédemment. Aussi bien préparé que soit ce nouveau coup d’éclat, Jacob sait très bien qu’il repose sur d’incontrôlables paramètres. Lire le reste de cet article »

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Une évasion


dimanche 22 mai 2011 par JMD

Le livret de présentation du deuxième cd des Écrits de Jacob signale les souvenirs du forçat Mesclon et l’ouvrage du Dr Rousseau comme source pour le morceau L’Évasion. Olivier Cueto, un des Insomniaques, s’est aussi déplacé aux Archives de l’Outre Mer pour y compulser les rapports du bagne. Les minutes du Tribunal Maritime Spécial de Saint Laurent du Maroni viennent en effet confirmer le propos développé dans les ouvrages utilisés. Mais le titre de la saynète ne dévoile, en mettant en avant l’échec de la tentative désespérée de Belle de Joseph Ferrand le 11 octobre 1911,  qu’une partie d’un drame à rebondissements multiples. Le meurtre du forçat Capeletti par Alexandre Jacob et son complice de cambriolages le 25 décembre 1909 aurait pu envoyer les deux hommes à l’échafaud. Lire le reste de cet article »

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La valise à Dieudo


dimanche 13 décembre 2009 par JMD

C’est en 1927 qu’Albert Londres retrouve le matricule 41143 à Rio. Brésil. Eugène Camille Marie Dieudonné aurait pu y vivre en toute tranquillité si les autorités françaises n’avaient multiplié les démarches pour qu’on leur rende leur fugitif. L’impossible quatrième braqueur de la rue Ordener à Paris (21 décembre 1911), est devenu un paisible menuisier. Presque sans histoire. Lire le reste de cet article »

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Ne me libérez pas, je m’en charge


lundi 6 avril 2009 par JMD

Michel Vaujour 2009Michel Vaujour 198626 mai 1986. Journal de 20 heures. Antenne 2. La France qui a peur regarde atterrée le présentateur, Bernard Rapp, annoncer les titres principaux de son JT : « Madame, Monsieur, bonsoir. Du cinéma à la Santé avec l’évasion spectaculaire d’un détenu qui purgeait une peine de dix-huit ans de réclusion criminelle. Du cinéma parce que tout y était : l’hélicoptère, le toit de la prison et même une femme qui semblait être au cœur de l’opération. C’était à 10h45 ce matin. C’était en plein Paris ». Lire le reste de cet article »

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Barrabas 34477 + 300


samedi 6 septembre 2008 par JMD

les cellules de la réclusion à Saint JosephSi vous remplacez Marius par Martine, vous obtenez les ordinaires aventures d’un aventurier. Plus les extras. C’est ce que l’on retrouve dans ce cinquième papier de l’ancien colonel « qui ne désarme pas », et dans les cinq autres consacrés « à la découverte de Marius Jacob ». Marius et les marins. Marius et les pirates. Marius et les anars. Marius apprenti terroriste. Marius et les voleurs. Marius chez Pierre Loti. Marius à Pont Rémy. Le procès de Marius. Et, ici, Marius et les bagnards, la vengeance de Marius, Marius s’évade, ou encore la libération de Marius. Lire le reste de cet article »

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La Belle


lundi 19 mai 2008 par JMD

Lucienne BoyerLe célèbre reportage d’Albert Londres tient la France en haleine durant tout l’été 1923. Il n’est dès lors pas étonnant d’envisager un énorme succès de librairie un an après. Au bagne constitue certainement plus qu’un simple et vulgaire best-seller de bord de plage. L’ouvrage pose clairement la question de l’horreur carcérale. Historiquement, il est le point de départ d’un réel effet sur l’opinion publique. Et le reporter de conclure sa dénonciation du bagne par une lettre ouverte à Albert Sarraut, alors ministre des colonies, dans laquelle il en appelle à des changements radicaux : « Ce n’est pas des réformes qu’il faut pour la Guyane. C’est un chambardement général ». Le débat sur la suppression de ces camps de travail (Konzentration Läger en allemand) est bel et bien lancé. Lire le reste de cet article »

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Barrabas se marie


jeudi 15 mai 2008 par JMD

aquarelle de bagnard Alain Sergent ne mentionne pas l’affaire Kazenelson. Bernard Thomas, qui a du avoir accès à l’épais dossier de Charles Malato conservé aux Archives Nationales, en profite pour faire d’Alexandre Jacob un organisateur hors pairs (ce qu’il est effectivement), un brin comploteur, un virtuose de l’évasion digne d’un Latude ou d’un comte de Monté Christo, bref un extraordinaire aventurier. Nous n’envisageons pas cette affaire en la centrant sur le bagnard, dont la marge de manœuvre nous parait des plus restreintes, mais plus en l’imaginant initiée et organisée depuis Paris. Elle justifie pourtant le double statut d’interné aux îles du Salut du matricule 34777. Elle confirme surtout l’existence d’un réseau de soutien actif parmi les camarades libertaires du voleur. Lire le reste de cet article »

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