Articles taggés avec ‘ministre des Colonies’

Roussenq l’homme de lettres


samedi 14 octobre 2023 par JMD

21 octobre 1909 Je ne suis pas anarchiste

17 septembre 1910 Mémoires kadéïscopiques

30 septembre 1911 Mettre en pratique les opinions de tout un parti

19 octobre 1911 Connaître la LOI

22 novembre 1911 Petits arrangements entre gardiens et gardés

10 août 1912 Une encre particulière

6 janvier 1913 Le scorbut, le médecin et la mort

1er mars 1917 Écrire et réclamer

6 mai 1917 Une cacophonie douce dans l’harmonie d’un duo sanguinaire

24 juin 1920 Aimer sa souffrance

17 juillet 1921 Agression assermentée

6 mars 1923 Commandant de mes couilles

18 mai 1923 J’ai dicté la lettre de Dain

8 mai 1926 Surveillant alcoolique

19 août 1928 Comité de soutien

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Le Visage du Bagne : chapitre 12 Le pot de terre contre le pot de fer


jeudi 28 septembre 2023 par JMD

La réglementation du Bagne, ainsi que nous l’avons noté, se composait d’une foule de lois, décrets, circulaires et arrêtés. Les modifications et les abrogations, en faisaient un fatras administratif parmi lequel il était difficile de se reconnaitre.

Grâce aux transportés comptables, j’avais pu cependant, de bonne heure, m’initier et me documenter au sein de ce labyrinthe paperassier.

A tel point, que le Directeur Barre[1] passant un jour une inspection aux Iles du Salut, devait avouer que je connaissais les règlements mieux que lui. Cette connaissance des règlements fut pour moi un atout formidable, dans la lutte que j’entrepris dès le début contre l’Administration et ses tenants. Cette lutte, je devais la soutenir jusqu’au bout – inlassablement et sans défaillance.

C’est surtout par des réclamations écrites, que je portais mes coups contre la vieille armature de la Tentiaire[2].

Je les appuyais par des faits probants, fournissant toutes preuves matérielles et testimoniales. Lorsque les règlements étaient violés ou inobservés par ceux-là même qui devaient en faire l’application – et naturellement à notre désavantage – c’est avec une sûreté infaillible que je citai les textes, les articles et les paragraphes – ainsi que les dates. Aussi, la plupart du temps mes réclamations étaient-elles reconnues fondées. Elles avaient des suites fâcheuses, pour les agents et fonctionnaires mis en cause.

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Mes tombeaux 14


samedi 9 juillet 2022 par JMD

Les Allobroges

7ème année, n° 1287,

vendredi 13 février 1948, p. 2

Mes tombeaux

souvenirs du bagne

par Paul Roussenq, L’Inco d’Albert Londres

XIII

Contre les injustices et l’arbitraire une plume intervenait inlassablement. Celle qui signait matricule 37.664

Le décret du 4 septembre 1891, modifié par celui du 31 juillet 1903, donnait toute latitude aux transportés pour adresser toute réclamation par écrit et sous pli fermé, aux autorités administratives et judiciaires de la Guyane, au Gouverneur et aux Ministres de la Justice et des Colonies. Ces lettres, dûment enregistrées dans un cahier de transmission, devaient être acheminées sans retard vers leur destination. Ces dispositions ne pouvaient avoir et ne devaient donner lieu à aucune limitation. Lire le reste de cet article »

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Un Médecin au bagne chapitre 11


samedi 28 janvier 2017 par JMD

Rénovation pénitentiaire ? Parce qu’il est le dernier maillon d’une longue chaîne répressive qui a pour but l’éloignement, l’éviction ou plutôt l’élimination du criminel, le bagne ne pouvait aboutir qu’à un échec patent. Et si, dès sa création en 1854, il a su résister aux nombreuses critiques, c’est bien qu’il correspond parfaitement aux principes de préservation sociale et d’exemplarité qui fondent le système pénal français. Louis Rousseau s’attache alors à montrer dans le dernier chapitre de son ouvrage une organisation d’ensemble régie par la loi du talion. Le délinquant doit alors souffrir et faire repentance. Lire le reste de cet article »

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Un médecin au bagne chapitre 9


samedi 26 novembre 2016 par JMD

Avec le chapitre 9 sur « l’esprit pénitentiaire », le docteur Louis Rousseau en vient à décrire et à expliquer comment, dans un système pyramidal de type quasi féodal, les agents de l’AP peuvent à loisir s’entraîner à la méchanceté. Si tout au long de son ouvrage il n’a de cesse de dénoncer le sadisme, la férocité, la brutalité, la perversité, la veulerie, la lâcheté, l’alcoolisme du chaouch qui, pour se couvrir, pour bénéficier d’un avancement, pour punir plus sévèrement un condamné ou encore pour profiter d’un trafic, n’hésite pas à dénoncer ou à produire de faux témoignages ; cela peut se justifier par la haine sociale du criminel. Mais le rapport fort-faible autorise surtout pour le surveillant l’oubli et le refoulement de sa propre condition sociale. De la sorte et en jouant sur le sentiment raciste, les porte-clés, ces supplétifs de la surveillance majoritairement choisis dans la population pénale arabe, reproduisent le même schéma de domination et de violence exercée sur les hommes punis. Lire le reste de cet article »

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Monsieur le Ministre …


samedi 24 octobre 2015 par JMD

Les lettres qu’Alexandre Jacob adresse à sa mère sont riches de renseignement sur la vie des forçats. Mais le matricule 34777 destine aussi ses courriers à l’Administration Pénitentiaire et au Ministre des colonies. Cette maîtrise de l’écrit confère un atout non négligeable dans la lutte qu’il mène contre l’oppression et l’autorité pénitentiaire. C’est un « intellectuel » aux yeux des surveillants militaires nous dit le docteur Rousseau dans Un médecin au bagne (éditions Fleury, 1930, p.265), c’est-à-dire un forçat qui discute bien, raisonne juste, se plaint quand il a un motif de se plaindre. C’est un homme chez qui l’énergie morale domine les appétits et qui s’accommode mal des mœurs et usages du milieu. Et, de haut en bas de la hiérarchie pénitentiaire, on déteste à avoir à se justifier lorsque l’homme puni émet une réclamation, surtout si la doléance est écrite dans un français impeccable, surtout si le fond et la forme paraissent juridiquement irréprochables. L’ardeur épistolaire de Jacob est crainte et le redresseur de tort qu’il est, sait fort bien que ses missives aboutissent le plus souvent à une punition pour dénonciation calomnieuse. De ce point, il semble s’en moquer éperdument. N’a-t-il pas écrit à Jean Maitron en 1948 dans ses Souvenirs rassis d’un demi-siècle : J’ai cessé cette lutte[1] du fait de mon arrestation mais je l’ai reprise au bagne sous une autre forme et par d’autres moyens ? Lire le reste de cet article »

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Premier semestre 1910 aux îles du Salut


samedi 26 septembre 2015 par JMD

Le 25 décembre 1908, avertis par le forçat Ferranti, Alexandre Jacob et Joseph Ferrand surprennent le bagnard Capeletti en train d’essayer de les empoisonner avec du datura mis dans leur plat de lentilles. Ils le tuent. Le 5 octobre 1909, le Tribunal Maritime Spécial de Saint Laurent du Maroni condamne les deux hommes à cinq années de réclusion. Sur le vapeur qui les ramène aux îles du Salut, le surveillant Bonal assassine le forçat Vinci d’un coup de revolver tiré à bout portant. Ferrand tente alors de s’évader en se jetant à l’eau mais il est vite rattrapé. A leur retour, les deux hommes déposent une plainte pour relater le crime dont ils ont été témoin. Le 13 mai 1910, le TMS confirme en appel la condamnation de Jacob et Ferrand qui avait été cassé le 3 décembre 1909. La peine de réclusion est ramenée à deux ans. Jacob ne doit donc sortir des cachots de Saint Joseph qu’en 1912. Si les lettres qu’il adresse à sa mère sont manquantes pour les années 1906 à 1909, celles du premier semestre 1910, largement codées, nous permettent de retrouver les conséquences de l’affaire Capeletti et de l’affaire Vinci. Jacob croupit au fond de sa cellule. Il est malade mais il tient bon. Il lit, s’inquiète de la crue de la Seine, se moque de l’idée de sa mère de venir le rejoindre en Guyane et, surtout, il prépare activement sa défense devant le TMS. Il demande l’activation les réseaux de soutien car Barrabas, alias Julien, alias Jacob, tient toujours à fausser compagnie à ses geôliers. L’affaire Madelon avorte en mai 1910. L’Administration Pénitentiaire a mis la main sur deux boites de sardines étrangement lourdes. Elles contenaient deux revolvers. Les boites étaient adressées au forçat libéré Fau, nom de code Madelon. Jacob ne sera jamais inquiété pour cet envoi délictueux. Ce n’est que partie remise pour le matricule 34777, un des plus mauvais sujets du bagne parait-il. Lire le reste de cet article »

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Anars bagnards 10


samedi 6 août 2011 par JMD

Où il est développé l’idée que, de la débrouille à la punition en passant par la plainte, la morale anarchiste influe fortement la vie du fagot libertaire. Solidarité dans la survie où l’on retrouve aussi l’honnête cambrioleur Jacob. 10e épisode.

Deuxième partie : Codétenus : le cas des droits communs

Comme nous l’avons déjà montré, la partition entre « droits communs » et « politiques » n’est pas si simple pour la période et l’échantillon qui nous préoccupent. En effet, les anarchistes sont considérés par la justice lors de leur condamnation comme des prévenus de droit commun. Mais, nous l’avons exposé, ils n’étaient pas traités comme tels lors de leurs séjour au bagne. Les mesures particulières de surveillance et de traitement, auxquelles ils sont soumis montrent une discrimination certaine. Celle-ci, basée sur l’idéologie anarchiste, augmente la cohésion de notre groupe et renforce leur comportement de « résistance »[1]. Lire le reste de cet article »

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Nach Berlin ?


samedi 10 octobre 2009 par JMD

Un forçat dessiné en 1928 par Georges JauneauIles du Salut, 11 septembre 1915. Barrabas écrit au ministre des Colonies. Dans cette longue missive, il vante l’apport, positif selon lui, que constituerait l’emploi des transportés dans les combats contre le Reich allemand. Prévu rapide, le conflit européen s’enlise dans les tranchées et se mondialise. Le poilu n’ira pas décrocher les lauriers de la victoire à Berlin. Dans la lointaine Guyane, certains bagnards imaginent pouvoir gagner leur régénération et leur liberté en boutant, germanophobie oblige, la sale race tudesque hors de la très française Alsace. Lire le reste de cet article »

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