Articles taggés avec ‘bagne’

Le Zoo de Ré


samedi 12 janvier 2013 par JMD

la citadelle de Saint Martin de RéL’exclusion sociale et géographique du condamné aux travaux  forcés commence au dépôt pénitentiaire de Saint Martin de Ré. Se clôt aussi de fait son existence métropolitaine. L’attente du départ vers la Guyane devient alors l’activité principale du forçat à venir même si, avec le temps, les perspectives d’un avenir heureux s’amenuisent. Le détenu doit envisager son nouveau statut avec pragmatisme. Escande est devenu Jacob et, à son tour, Jacob est devenu forçat, écrit Alexandre Jacob à sa mère le 3 décembre 1905. Ce n’est pourtant pas l’abattement qui caractérise la vie rétaise de l’honnête cambrioleur, mis immédiatement à l’isolement. Bien au contraire, les treize lettres écrites, depuis l’établissement zoologique et que vous allez pouvoir lire tout au long de ce premier semestre de 2013, révèlent la formidable volonté d’un enfermé. Mais la lutte dans cet univers si particulier ne se conduit pas de la même manière que dans la vie libre. Elle suppose organisation et réseaux. C’est ce à quoi s’attache Alexandre Jacob dans des lettres désormais de plus en plus codées (voir article la famille imaginaire de Barrabas). Le 20 août 1905, il franchit la porte du dépôt pénitentiaire de Saint Martin de Ré. Il porte le numéro d’écrou 4043. Lire le reste de cet article »

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Law à La Pigne : à paraître !


mercredi 2 janvier 2013 par JMD

Publié en 1926 aux éditions de L’Insurgé, réédité en 2005 chez Égrégores, les 18 ans de bagne de Jacob Law sont désormais introuvables. La PIGNE reprend le flambeau et le livre de l’anarchiste juif russe, condamné en 1907 à 15 ans de travaux forcés pour avoir tiré sur la soldatesque chargeant les manifestants parisiens le 1er mai de cette année, pourra enfin revivre au mois de septembre prochain. 18 ans de bagne, c’est 18 ans d’enfer, c’est 18 ans de souffrance et de mort. C’est le cri de révolte et de lutte contre un système éliminatoire par un écorché vif que commente brillamment en préface l’historienne Claire Auzias. Il vous sera proposé en souscription au mois de février et devrait comporter un certain nombre de documents inédits permettant de mettre en lumière la force de ce récit carcéral. Les Éditions de La Pigne sont heureuses d’offrir aux jacoblogueurs son projet de 1e de couverture des 18 ans de bagne.

Bonne année 2013 et vive les enfants de Cayenne !

Hasta la pigna siempre !

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Le bagnard récalcitrant


samedi 29 décembre 2012 par JMD

Claude et Marius 5

Jacob est un voleur et la morale réprouve l’atteinte à la propriété. Il doit payer ses crimes. Raconter les péripéties du matricule 34477 + 300 peut devenir un exercice difficile car l’homme puni peut revêtir les habits du héros dans une institution pénitentiaire dont le seul but serait l’élimination de sa « clientèle ». L’espérance de vie du fagot à son arrivée en Guyane n’est que de cinq ans. Le bagne et ses joyeusetés sont ainsi au programme du cinquième et avant-dernier article de la série qui, dans les colonnes de La Nouvelle République du Centre Ouest, tente de faire connaître aux Reuillois leur gloire locale, même si celle-ci n’est pas du cru. Inspiré du Jacob de Bernard Thomas paru chez Tchou en 1970, le propos de Claude Nerrand n’en oublie pas moins de véhiculer la même imagerie carcérale, les mêmes édifiantes aventures, les mêmes souffrances … et les mêmes erreurs. Ici, l’honnête cambrioleur, devenu la bête noire de l’AP, n’est plus Arsène Lupin mais ressemble beaucoup à Latude ou, mieux encore, à Chéri-Bibi. L’histoire doit forcément avoir une fin heureuse sans quoi il n’y aurait pas de gloire locale. L’enfermé est libéré ici en 1928 … soit un an après sa sortie de la prison centrale de Fresnes !!! Lire le reste de cet article »

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Demandez le programme !


dimanche 16 décembre 2012 par JMD

Il paraitrait que la fin du monde est proche selon certains rites, tous plus ancestraux les uns que les autres. Mais les Mayas ont du trop abuser de la coca ; Nostradamus n’as pas du que refiler quelques gougouttes empoisonnées aux opposants de la très vilaine Catherine de Médicis, il s’en est certainement servi un grand bol au p’tit dèj ; quant aux vikings et autres peuples barbares venus d’on ne sait où, le solstice d’hiver était le plus souvent prétexte à ripailles, beuveries et autres joyeusetés ramollissant à terme le plus coriace des encéphales. Mais au fond, cela n’est pas bien grave. Que l’apocalypse soit, on s’en fout car Dieu est mort à Amiens le 11 mars 1905. Ce jour-là, dans la salle d’audience du tribunal de la cité picarde, un honnête cambrioleur pouvait ainsi déclarer : La religion est morte, la science l’a tuée. Je ne piétinerai pas un cadavre. Et le Jacoblog continue son bonhomme de chemin d’Amiens à la Guyane en passant par tant d’autres endroits édifiants. Vous visiterez un zoo ; vous mangerez à la table de Barrabas et du docteur Rousseau ; vous partirez à la rencontre de Matha, de Malato et  de Marie Jacob et, bien sûr, vous découvrirez quelques surprenantes afflictions de lupinose. Vous pouvez aussi apporter votre contribution et nous proposer des papiers sur l’anarchisme illégaliste, sur le bagne, et sur tout ce qui peut avoir un rapport avec Alexandre Jacob l’honnête cambrioleur. On se fera un plaisir de les mettre en ligne. Premier semestre 2013  et bien tôt cinq ans d’existence ? Demandez le programme ! Lire le reste de cet article »

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L’honnête au pays des frelons (8)


samedi 20 octobre 2012 par JMD

L’humeur badine du condamné Jacob persiste au pays des frelons quatre jours après sa condamnation à vingt ans de travaux forcés. La peine, prononcée aux assises du Loiret, se cumule avec celle dite à Amiens. Pour lui ce sera donc le bagne à vie. Le 29 juillet 1905, il ne manque pas de donner à sa mère quelques détails supplémentaires des drôleries entendues au spectacle judiciaire dont il fut la vedette. Mais sa lettre, à l’humour féroce et toute empreinte des considérations sociales et politiques propres à l’illégaliste, présente surtout un double intérêt. L’honnête prisonnier commence à élaborer une défense en règle pour sa génitrice en vue du procès qui doit se tenir à Laon. Il fait preuve de la sorte d’une très sérieuse connaissance du droit que l’on retrouvera tout au long de son existence de fagot. Le procès en appel de sa mère lui donne l’occasion de se faire nouvelliste. Nous savions Jacob maniant à la perfection  la plume des cambrioleurs. Ici, l’illégaliste se fait écrivain pour rehausser très certainement l’humeur de sa mère. Un train, deux hommes, un dialogue édifiant sur l’art de faire mourir les héritiers, une historiette des plus réjouissantes où la rampe qui mène à la ville haute de Laon tient lieu de pièce centrale du décor de cette tragicomédie politique et sociale. Lire le reste de cet article »

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Faut-il sauver le musée Jacob ?


dimanche 7 octobre 2012 par JMD

Reuilly ? Le gout d’un terroir à quinze kilomètres au sud de Vierzon … et pas vraiment l‘affluence à l’office du tourisme local. Pourtant la charmante et sympathique hôtesse, qui attend le chaland à la manière de nos braves soldats scrutant  désespérément en 1940 à l’intérieur des fortifications de la Ligne Maginot le retour de Pologne de l’armée ennemie, a vite fait de vous alpaguer, trop heureuse de pouvoir justifier son salaire de saisonnière, si par aventure, ou par inadvertance, alors que vous cherchiez une station essence, un supermarché, un Maquedo ou un lieu de civilisation en pleine cagnard estival, vous franchissez l’antre touristique renommée. Bien sûr, votre éducation vous interdit de fuir en courant les jambes à votre cou. La jolie demoiselle élevée à la tarte à la patate, au boudin et au blanc du coin (classé AOC depuis 1937 tout de même !) vous indiquera alors les salles attenantes transformées en musée des arts et traditions populaires et en musée du vin. Mais, comme la bougresse a senti que vous ne goutez guère les sabots, les outils et les lits d’antan et que vous préférez, de loin, voir le pinard dans votre verre plutôt que dans un musée, elle vous vantera le nouveau consacré à la gloire locale qui, toutefois, n’est pas du cru. Lire le reste de cet article »

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Une tombe fantôme ?


samedi 15 septembre 2012 par JMD

S’il est parfois difficile de retrouver la trace d’un individu dans les différents services d’archives, la tache peut s’avérer ardue lorsqu’il s’agit de repérer sa dernière demeure. Le problème ne se pose pas pour Alexandre Jacob, enterré au cimetière de Reuilly dans l’Indre. Mais la lutte des classes perdure dans l’au-delà, marquant de son sceau l’évidente inégalité devant la mort. Laurent Gallet est parti à la recherche de la tombe perdue d’Antoine Cyvoct, « 1er martyr de l’anarchie » rentré triomphalement du bagne de la Nouvelle Calédonie en 1898, mort en 1930, indigent et oublié de tous. A Paris, à Lyon, pour la famille Cyvoct, la mémoire est au fond du trou. Lire le reste de cet article »

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Dix questions à … Didier Daeninckx


samedi 8 septembre 2012 par JMD

La Belle Époque ne l’était pas tant que cela. Elle nait et s’engraisse même sur le cadavre des utopies égalitaires. Maxime Lisbonne (1839-1905) n’a pourtant pas été broyé par la sanglante répression qui met fin à la Commune de Paris. S’il échappe au peloton d’exécution, il garde une balle dans la jambe en souvenir et l’expérience du bagne de la Nouvelle Calédonie. Au propre comme au figuré, Didier Daeninckx n’a pas commis une biographie de cet acteur d’une histoire qui s’écrit le plus souvent en lettre de sang et qui jette aux oubliettes la horde des gueux, des traîne-misère et des réfractaires. L’auteur de Meurtre pour mémoire, du Der des ders, et d’une quarantaine de romans qui font de lui un des maîtres du polar français ne met pas en scène un héros extraordinaire dans le Banquet des affamés. C’est pourtant un personnage singulier que l’on voit se battre pendant plus de trente ans pour le droit à l’existence dans ce théâtre de la vie, dans cette tragédie sociale bien réelle où se croisent un nombre impressionnant de personnages, connus ou non mais tous contraints  à sortir par la force des choses des voies ordinaires de la soumission. C’est une fresque historique, c’est une épopée où l’on aurait pu rencontrer une bande d’honnêtes Travailleurs de la Nuit. Même lieu, même époque, même problématique sociale. Alexandre Jacob n’apparait toutefois pas dans le Banquet des affamés dont la Mémoire des vaincus de Michel Ragon pourrait constituer une suite chronologique. Mais Fred Barthélémy n’a jamais existé. Maxime Lisbonne lui est bien réel et, comme l’honnête cambrioleur mais avec des moyens différents, il refuse dans cette existence faite de souffrance, de combat et de joie aussi, de suivre la loi du talion économique et le diktat de la soi-disant démocratie qui l’accompagne.  Didier Daeninckx, à l’occasion de la sortie de son dernier livre chez Gallimard en juin dernier, a bien voulu répondre à quelques-unes de nos questions sur ce monde des affamés de la vie mais aussi sur celui du polar et, bien sûr, sur cet honnête cambrioleur que d’aucuns aimeraient bien voir en inspirateur d’un héros de romans policier et populaire. Lire le reste de cet article »

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Aphorisme du frelon 15


lundi 16 juillet 2012 par JMD

C’est encore heureux de trouver des amitiés au bagne. Combien d’hommes ne peuvent en trouver nulle part ?

Prison d’Orléans, sans date, 1905

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Aphorisme du frelon 14


dimanche 15 juillet 2012 par JMD

Arbeit macht frei en Guyane

J’ai hâte d’être rendu pour renifler toutes ces senteurs tropicales ; pour manger des cocos, des mangues, des bananes et… du lard salé ; pour voir le bagne enfin, avec ses grandeurs, ses passions, ses bassesses, ses lâchetés et ses révoltes.

Prison d’Orléans, sans date, 1905

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Aphorisme du frelon 10


mercredi 11 juillet 2012 par JMD

Me chagriner parce que je vais au bagne ? Jamais : pas plus pour cela que pour autre chose. Je dis comme Thomas Morus : « Le sourire sur les lèvres jusqu’à l’échafaud inclusivement. »

Prison d’Orléans, 09 mai 1905

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Aphorisme du frelon 9


mardi 10 juillet 2012 par JMD

Quant au bagne, que t’imagines-tu que ce soit ? Va, c’est un lieu tout comme un autre. N’as-tu jamais vu un atelier, une usine, un chantier où des hommes travaillent, d’une part ; et d’autres les regardent travailler, de l’autre ; les premiers engraissent les seconds. Les uns ce sont les producteurs, c’est-à-dire la canaille, les forçats ; les autres ce sont les patrons, directeurs, contremaîtres, surveillants, c’est-à-dire les honnêtes gens.

Prison d’Orléans, 09 mai 1905

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Aphorisme du frelon 4


jeudi 5 juillet 2012 par JMD

Ne va pas au bagne qui veut !
Prison d’Orléans, 13 avril 1905

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Tout faux tout flamme


dimanche 6 mai 2012 par JMD

C’est bien connu et c’est comme la confiture, moins on en a, plus on l’étale. Le 28 novembre 2011, à 8h50, sur la station de radio référent en matière de culture, et après avoir reçu l’actuel secrétaire général d’un obscur parti bleu – brun, un certain Jean-François Coppé, le chroniqueur littéraire François Angelier semble s’amuser du parallèle avec son texte présentant la réédition des Travailleurs de la Nuit chez L’Insomniaque. Evoquer un génial voleur après l’entretien avec l’ancien ministre du budget de Chirac de 2004 à 2007, cela revêt effectivement tous les semblants de la causticité. Seulement, en voulant exhiber sa science et sa verve, François Angelier nous donne en sept petites minutes un véritable festival international de lupinose où à la prétention vient s’ajouter une réelle bienveillance pour l’anachronisme. Jacob, né en 1869, est arrêté en 1901, puis condamné à 20 ans de travaux forcés ! A France Inculture, on s’embarrasse encore moins de précision : Alexandre Jacob cambriolait, Marius Jacob vendait des articles de bonneterie sur les marchés et foires du Berry. Une variante sans importance fort probablement. Décidément, moins on en a, plus on l’étale et moins on remarque que l’honnête cambrioleur n’est pas Arsène Lupin ! Lire le reste de cet article »

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Où trouver Jacob ?


samedi 28 avril 2012 par JMD

pancarte Marius JacobLa question peut paraître farfelue mais restreindre la réponse au seul boulevard des allongés de Reuilly dans l’Indre n’apporterait quasiment aucun élément de compréhension sur l’homme. Il se pourrait même que la vision que l’on en ait puisse être déformer par les propos d’historiens locaux ou prétendus tels. Il nous a semblé utile, au bout de quatre années d’investigations jacobiennes, de donner au visiteur du blog de l’honnête cambrioleur une liste, plus ou moins complète, de lieux et de livres où l’on est presque sûr d’aborder l’illégaliste, le bagnard et le marchand forain. Ecce Alexandre Marius Jacob.

Il existe à ce jour quatre biographies de Jacob. Alain Sergent a été en 1950 le premier à tirer le portrait de l’illégaliste dans Un anarchiste de la Belle Epoque paru aux Editions du Seuil. En 1970, le journaliste et romancier Bernard Thomas fait du voleur un aventurier hors norme dans son Jacob paru chez Tchou. C’est, à peu de mots près, le même livre que l’on retrouve chez Mazarine en 1998 avec Les vies d’Alexandre Jacob. L’ouvrage a été édité en espagnol et en italien. Auparavant, en 1993, l’avocat niçois William Caruchet donne une version encore plus affabulatrice de l’histoire du voleur dans son Marius Jacob anarchiste cambrioleur paru chez Séguier. Bernard Thomas intente d’ailleurs un procès pour plagiat à ce dernier. Considérons ces trois ouvrages utiles à l’historiographie. Celui de Sergent doit être mis à part car l’écrivain a imaginé son livre sur les dires même de Jacob. Lire le reste de cet article »

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