Articles taggés avec ‘Maurice Lucas’

Germinal : pour Jacques Sautarel


samedi 18 mai 2013 par JMD

A Amiens, le procès des Travailleurs de la Nuit a stigmatisé tout un discours sur la criminalité appelant à plus d’ordre et de répression. Jacob et ses complices synthétisent toutes les peurs, toutes les angoisses, tous les fantasmes de leur temps. De là l’énorme couverture dont ils ont bénéficié de la part des journaux de Paris et de province. De là encore la sévérité du verdict qui envoie irrémédiablement à la mort les condamnés aux travaux forcés dont Jacques Sautarel. Si le sentiment d’insécurité joue bel et bien en la défaveur des Travailleurs de la Nuit, ce serait le délit d’opinion qui aurait motivé l’envoi en Guyane du bijoutier anarchiste. Une campagne de presse se développe en sa faveur dénonçant alors des pratiques d’un temps pas si lointain que cela. Jean Durucksam de L’Action, le 27 mai 1905 dans l’article Les grenouilles judiciaires, et Léon Millot pour L’Aurore un mois auparavant affirment Sautarel châtié pour ses écrits vindicatifs. La Ligue des Droits de l’Homme d’Amiens proteste quelques jours après le verdict et dénonce le procès d’opinion fait à l’auteur de Quand égorgerons-nous enfin ?. On craint une erreur judiciaire, peut-on même lire dans L’Humanité en date du 24 mars 1905. Les anarchistes picards ne sont pas en reste. Ils continuent de facto leur œuvre de propagande et de soutien aux illégalistes. Pour eux, la question d’une négligence orchestrée au palais dit d’injustice ne se pose pas. La faiblesse supposée des charges pesant sur le condamné Sautarel (voir article : les recels et les mensonges de Jacques Sautarel), l’incohérence de l’accusation constituent pour Germinal, dans son numéro 13 en date du 09 au 22 avril, autant de preuves d’un verdict de lâcheté, d’un verdict d’inquisition, autrement dit d’un verdict de classe. Lire le reste de cet article »

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États d’âmes


samedi 12 mai 2012 par JMD

Germinal, n°11, 19-25 mars 1905L’atavisme frapperait un Jacob, un Ferrand, un Bour, un Pélissard, un Sautarel et tous les autres. Il donnerait même aux accusés comparaissant aux assises d’Amiens en mars 1905 un faciès de criminel. En dressant le sale portrait lombrosien des Travailleurs de la Nuit, la presse nationale et régionale ne manque bien sûr pas de nourrir le mercantile sentiment d’insécurité qui induit, pour elle, de plus forts tirages. Maurice Lucas, dans le numéro 11 de Germinal, numéro entièrement consacré au procès de ceux que d’autres plumes nomment « la bande sinistre », « les bandits d’Abbeville » ou encore « les 40 voleurs », se plait de toute évidence à casser cette vision de la scélératesse hérédité utilisée jusque dans la salle d’audience pour faire taire le discours et les idées anarchistes que professent les prévenus. Pour parvenir à ses dialectiques fins, l’auteur met en avant les pensées, les aphorismes et les propos de l’honnête cambrioleur et du bijoutier anarchistes, extraits de leurs déclarations et de leurs écrits (Le Pacte pour Sautarel). Lucas transfigure, en fin de compte et dans un bel élan christique, ces hommes, ces rédempteurs de l’humanité, qui ont osé passer de la théorie à l’action en s’attaquant au principe bourgeois de la propriété et que la justice de classe est appelée à condamner fermement. Lire le reste de cet article »

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Propriété


dimanche 8 avril 2012 par JMD

Parce qu’il oppose propriété collective et propriété individuelle, l’article de Maurice Lucas met en relief une société duale où la jouissance individuelle annihile, par le droit et la justice de classe, le bien commun. L’accumulation de richesses par la spéculation, l’appropriation ou l’exploitation minimise au mieux le bonheur collectif ; elle le détruit dans le pire des cas et la plupart du temps. Le droit naturel de vivre devient de la sorte inopérant, illégal même lorsque l’on cherche à l’appliquer coûte que coûte, et, s’il fait référence à Proudhon, le papier paru dans le numéro 10 de Germinal en date du 12 au 18 mars 1905, peut tout aussi bien faire allusion au quatrième couplet de l’Internationale : Hideux dans leur apothéose, les rois de la mine et du rail ont-ils jamais fait autre chose que dévaliser le travail ? Dans les coffres-forts de la bande, ce qu’il a créé s’est fondu. En décrétant qu’on le lui rende le peuple ne veut que son dû. Le ton de Maurice Lucas se veut au début didactique. Ses explications sur la notion de propriété ne visent finalement qu’à approuver et légitimer les actes d’individus, hommes et femmes assemblés, traînés pieds et poings liés devant des jugeurs pour avoir pratiqué la reprise individuelle et l’illégalisme anarchiste. L’exemple des Travailleurs de la Nuit lui permet enfin de prophétiser une révolution où la classe possédante ne devra pas attendre de cadeaux. Lire le reste de cet article »

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Du vol légal en cour d’assises


samedi 5 novembre 2011 par JMD

En pointant le doigt sur les contradictions du prévisible discours judiciaire qui a pour but d’envoyer vingt-trois personnes derrière les barreaux, au bagne ou à l’échafaud, les explications nécessaires de Maurice Lucas, anarchiste d’Amiens, reprennent finalement le principe de l’arroseur arrosé pour disculper Alexandre Jacob et ses amis. L’auteur de ce papier, paru dans le n°11 de Germinal en date du 19 au 25 mars 1905, numéro entièrement consacré au procès des Travailleurs de la Nuit, ne nie pas les cambriolages commis. A l’aide d’une rhétorique tout proudhonienne, il inverse les rôles. Le vol légal se nomme propriété. Lire le reste de cet article »

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