Articles taggés avec ‘Mirabeau’

La fine fleur de Provence


samedi 6 septembre 2014 par JMD

En 1783 Honoré Gabriel Riqueti, comte de Mirabeau, s’émerveillait devant cet « abîme sans fond » où, selon la légende, Saint Véran, évêque de Cavaillon, aurait chassé le terrible Coulobre. C’est d’un autre trou, bien plus dégueulasse, qu’Alexandre Jacob, matricule 34777, écrit à sa mère le 15 juin 1912. Celui qui, sept ans plus tôt, avait servi le 24 juillet devant des jurés orléanais atterrés, « du Juvénal en bouillabaisse » et « de l’Aristophane en aïoli », dit souffrir des rigueurs du climat équatorial guyanais : « J’ai chopé un rhume de primo cartella. Le nez me coulait comme la fontaine de Vaucluse » ! La « fine fleur de Provence » n’a rien perdu de sa méridionale faconde. Le petit Bab, nourri aux clichés du Midi, a voulu voir si l’eau coulait toujours sous les ponts de la Sorgue, du Rhône ou dans la combe de Lourmarin. Il a vu des marchands du temple, d’honnêtes pizzaiolos et des cloches avignonnaises. Il a grimpé sur les toits pour gueuler que le droit de vivre ne se mendiait pas, qu’il se prenait avant de clôturer son honnête tournée en allant faire le coucou aux copains du CIRA de Marseille, au 50 de la rue Consolat. Là, il a trouvé des fleurs d’anarchie et une bien étrange boiboite. A vous, pour ce quizz de rentrée où il n’y a rien à gagner, de nous dire à quoi elle a bien pu servir et qui a bien pu la fabriquer ? Lire le reste de cet article »

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Le Zoo de Ré


samedi 12 janvier 2013 par JMD

la citadelle de Saint Martin de RéL’exclusion sociale et géographique du condamné aux travaux  forcés commence au dépôt pénitentiaire de Saint Martin de Ré. Se clôt aussi de fait son existence métropolitaine. L’attente du départ vers la Guyane devient alors l’activité principale du forçat à venir même si, avec le temps, les perspectives d’un avenir heureux s’amenuisent. Le détenu doit envisager son nouveau statut avec pragmatisme. Escande est devenu Jacob et, à son tour, Jacob est devenu forçat, écrit Alexandre Jacob à sa mère le 3 décembre 1905. Ce n’est pourtant pas l’abattement qui caractérise la vie rétaise de l’honnête cambrioleur, mis immédiatement à l’isolement. Bien au contraire, les treize lettres écrites, depuis l’établissement zoologique et que vous allez pouvoir lire tout au long de ce premier semestre de 2013, révèlent la formidable volonté d’un enfermé. Mais la lutte dans cet univers si particulier ne se conduit pas de la même manière que dans la vie libre. Elle suppose organisation et réseaux. C’est ce à quoi s’attache Alexandre Jacob dans des lettres désormais de plus en plus codées (voir article la famille imaginaire de Barrabas). Le 20 août 1905, il franchit la porte du dépôt pénitentiaire de Saint Martin de Ré. Il porte le numéro d’écrou 4043. Lire le reste de cet article »

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