mardi 21 janvier 2025 par JMD
Barrabas
« J’ai cessé cette lutte du fait de mon arrestation mais je l’ai reprise au bagne sous une autre forme et par d’autres moyens » écrit l’ancien cambrioleur Jacob à Jean Maitron en 1948. Le matricule 34777 débarque aux îles du Salut le 13 janvier 1906. Le « prisonnier de guerre sociale » est attendu de pied ferme. Mais Alexandre Jacob, ou Barrabas dans les écrits de Dieudonné (1930) et du commandant Michel (1937), pragmatique, en impose à ses codétenus et parvient à tenir tête à l’AP notamment par une connaissance quasi-encyclopédique des lois, décrets et règlements qui régissent le bagne. Il sait profiter de la moindre faille dans le systémisme carcéral pour tenter un bon coup : projet avorté d’un mariage blanc orchestré depuis Paris en 1908 par Charles Malato et qui lui aurait permis de s’évader depuis le continent, envoi par sa mère d’un revolver Le Gaulois caché dans une boîte de sardines en 1910, projet de faire sauter le vapeur Maroni en 1916, échec l’année suivante d’une évasion en faisant croire à une mort apparente après absorption de chlorhydrate de morphine, chantage orchestré sur des surveillants volant le courrier et les colis des bagnards…
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Tags: 34777, AP, Aron, boite de sardines, Bonal, Capelletti, commandant Michel, Dieudonné, évasion, Francis Million, Jacob, Louis Rousseau, Maitron, Malato, Marie Jacob, Romanitza, Roubaud, Vinci
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samedi 25 juin 2016 par JMD

Le chapitre 6 du livre du Docteur Rousseau aborde logiquement le thème de l’évasion après l’analyse plus que critique des processus de normation faisant du bagnard un rouage interchangeable parce que périssable. Eradiquer toute velléité d’opposition, briser les énergies, le bagne est un monde violent et totalitaire qui n’offre aucune perspective de régénération. L’ogre carcéral se nourrit de l’infortune du condamné qui n’a d’autres alternatives pour s’y soustraire que de crever ou d’embrasser la chimérique Belle. 95% des évasions échouent, nous dit en 1930, Dieudonné, forçat anarchiste, ancien membre de la bande à Bonnot, lui-même évadé en 1926[1]. Pourtant, l’infime petit nombre de réussites suffisent à entretenir le mythe, à relever l’espoir du détenu prêt à braver une faune hostile, une végétation particulièrement inhospitalière, une mer houleuse et infestée de requins. Si Louis Rousseau insiste sur les obstacles qui mettent en échec le fuyard, ce n’est que pour mieux stigmatiser « de remarquables exemples d’énergie ». Loin de condamner l’acte, il donne de nombreux exemples d’évasion, utopie libératrice confinant à l’obsession. Les motivations de l’évadé répondent à la souffrance endurée et mettent en relief une espèce « d’instinct de conservation ». Mais, ici, pas de narration dramatique et prodigieuse, à la manière d’un Gaston Leroux ou d’un Henry Charrière[2]. Le médecin a choisi d’exposer un phénomène largement plus complexe qu’il n’y parait et qui fait « partie du système pénitentiaire ». Lire le reste de cet article »

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Tags: Alain Sergent, AP, banc des Français, Belloc, Bichier, Bonal, Brésil, camelote, Charvein, chasse à l'homme, conseil de guerre, Dieudonné, Editions Fleury, Emilien Polycarpe, évasion, exécution sommaire, Ferrand, forêt, French bank, Gaston Leroux, Guyane, Guyane anglaise, Guyane hollandaise, Henri Charrière, îles de Salut, Jacob, Kourou, Léonardi, liberté, Louis Rousseau, Macouria, Maroni, mer, Michel Deveze, mort, Papillon, passeur, Rosset, Rousseau, Saint Laurent du Maroni, Surinam, surveillant, Tonate, Trinidad, Un médecin au bagne, Venezuela, Vinci
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samedi 26 septembre 2015 par JMD
Le 25 décembre 1908, avertis par le forçat Ferranti, Alexandre Jacob et Joseph Ferrand surprennent le bagnard Capeletti en train d’essayer de les empoisonner avec du datura mis dans leur plat de lentilles. Ils le tuent. Le 5 octobre 1909, le Tribunal Maritime Spécial de Saint Laurent du Maroni condamne les deux hommes à cinq années de réclusion. Sur le vapeur qui les ramène aux îles du Salut, le surveillant Bonal assassine le forçat Vinci d’un coup de revolver tiré à bout portant. Ferrand tente alors de s’évader en se jetant à l’eau mais il est vite rattrapé. A leur retour, les deux hommes déposent une plainte pour relater le crime dont ils ont été témoin. Le 13 mai 1910, le TMS confirme en appel la condamnation de Jacob et Ferrand qui avait été cassé le 3 décembre 1909. La peine de réclusion est ramenée à deux ans. Jacob ne doit donc sortir des cachots de Saint Joseph qu’en 1912. Si les lettres qu’il adresse à sa mère sont manquantes pour les années 1906 à 1909, celles du premier semestre 1910, largement codées, nous permettent de retrouver les conséquences de l’affaire Capeletti et de l’affaire Vinci. Jacob croupit au fond de sa cellule. Il est malade mais il tient bon. Il lit, s’inquiète de la crue de la Seine, se moque de l’idée de sa mère de venir le rejoindre en Guyane et, surtout, il prépare activement sa défense devant le TMS. Il demande l’activation les réseaux de soutien car Barrabas, alias Julien, alias Jacob, tient toujours à fausser compagnie à ses geôliers. L’affaire Madelon avorte en mai 1910. L’Administration Pénitentiaire a mis la main sur deux boites de sardines étrangement lourdes. Elles contenaient deux revolvers. Les boites étaient adressées au forçat libéré Fau, nom de code Madelon. Jacob ne sera jamais inquiété pour cet envoi délictueux. Ce n’est que partie remise pour le matricule 34777, un des plus mauvais sujets du bagne parait-il. Lire le reste de cet article »

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Tags: 34777, assassinat, bagne, Barrabas, Belle, Bonal, Bouillot, cachot, Capeletti, crue de la Seine, empoisonnement, évasion, Fau, Ferrand, Flaissières, Guyane, île Saint Joseph, îles du Salut, Jacob, Julien, Les trois Roses, lettre, Lucien, Madelon, Marie Jacob, Maroni, ministre des Colonies, Octave, Raymond, réclusion, Saint Laurent du Maroni, surveillant, TMS, Vinci
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