Aphorisme du voleur 5
8 juillet 2011 par JMD
Où il est écrit que du détenu politique l’on passe rapidement au bagnard de droit commun. Condamner plus, pour éliminer plus. 1er épisode
L’INSTITUTION DU BAGNE
CHAPITRE 1
LA DEPORTATION POLITIQUE MERE D’UNE TRANSPORTATION DE MASSE
Le bagne[1] colonial apparaît comme l’une des résultantes d’un long processus de réaménagement de l’espace carcéral français qui tend progressivement à mettre en rapport répression et révolution sociale. En effet, les grandes vagues de réformes qui secouent l’institution pénitentiaire au cours du XIXème siècle, reflètent les valeurs et les exigences en matière judiciaire et pénale des politiques qui justifient l’enfermement puis le bannissement des condamnés de droit commun. Lire le reste de cet article »
Longue et instructive, l’introduction de Valérie Portet met à plat toute la problématique de son sujet d’étude, dédié « à tous les prisonniers d’hier et d’aujourd’hui. A toutes leurs luttes… » . Et quel sujet ! L’historienne est fort probablement la première à s’être penchée, en 1995, sur la question des anarchistes au bagne, envisagée dans une optique socio-historique. Grâce à ses recherches aux archives de l’Outre Mer à Aix en Provence, elle a su dégager un corpus intéressant même s’il convenait au départ d’affiner la définition du détenu libertaire. Son approche systémique, s’appuyant aussi sur les souvenirs et autres témoignages sur le bagne, permet alors de comprendre ce que fut l’enfer de Roussenq, de Jacob Law, de Clément Duval ou encore la vie d’un honnête fagot, condamné à Amiens et Orléans en 1905 pour avoir refusé de mendier son droit de vivre. Lire le reste de cet article »
Prendre le temps ? Souffler ? Raccrocher l’espace d’un ou de deux mois de plaisirs estivaux ? Vacances, j’oublie tout ? On ne se chauffe pas de ce bois-là au Jacoblog, nom d’une pince monseigneur ! Car, à l’heure où l’A10, l’A7 et toutes les autres autoroutes du soleil s’apprêtent à digérer le flux grandissant de la transhumance, se préparent au génocide des hérissons qui, eux, n’émargent pas au travailler plus pour vivre moins, nous, nous continuons à tracer notre honnête chemin pour vous emmener sur la piste de la compréhension de l’honnête cambrioleur Jacob. A votre gauche, les aphorismes du voleur et, à votre gauche, l’indispensable mémoire de Valérie Portet sur les bagnards anarchistes. En face de vous : un jeu. Une activité ludique de bord de mer et d’ailleurs. Lire le reste de cet article »
La longue saynète Le Marché débute par la rencontre, jouée par l’équipe de L’Insomniaque en 1995, entre le vieux Marius et le jeune Robert Passas, venu à vélo le visiter. Elle met en relief la vie pas si tranquille que cela de celui que d’aucuns aimeraient bien imaginer comme un ermite reclus. S’ensuivent alors les émouvants témoignages de ce dernier, décédé un an après l’enregistrement, et de Pierre Valentin Berthier. Le livret de présentation du deuxième cd des Écrits présente ces deux interventions orales comme un ultime hommage à Marius. L’ancien instituteur de la Drôme déclare avoir toujours froid à l’évocation de son ami disparu. Le second dit l’implication de Jacob dans l’illégalisme, narre et commente les derniers jours du vieux marchand forain au mois d’août 1954 pour mieux montrer son admiration pour celui qui « a refusé de laisser au destin le choix de sa dernière heure. Telle fut cette personnalité unique, tel fut cet homme formidable« . Lire le reste de cet article »
La chanson L’usine, imaginée et interprétée par les Fret Liner en 1995, illustre une période de transition de la vie de Jacob. Elle est la dernière que l’on peut entendre dans le deuxième cd des Ecrits. Eugène Dieudonné a évoqué dans son livre de souvenirs sur le bagne la réussite sociale du forçat libéré Barrabas. Mais, pour reprendre le propos de May Picqueray, elle-même reprenant celui du roman biographique de Bernard Thomas en 1970, l’atmosphère de la capitale et encore plus celle de l’usine oppressent Alexandre Jacob. Il est chef d’atelier pour l’entreprise Marivaux, sous-traitant le grand magasin Le Printemps (Voir notre article Le Travailleur libre). La vente d’un brevet sur les porte-manteaux lui permet, quatre ans après sa libération, de s’inscrire au registre du commerce de la Seine et d’aller vendre ses articles de bonneterie sur les foires et marchés de la banlieue parisienne, puis d’aller tenter sa chance dans l’Yonne d’abord, dans le Berry ensuite. Marius a pris le relais d’Alexandre. Lire le reste de cet article »
On en reparlera. Au mois de septembre, L’Insomniaque réédite les Travailleurs de la Nuit dans sa nouvelle collection Petites Insomnies. Dans ce volume, une bien belle prose illégaliste : celle d’un honnête cambrioleur qui dit Pourquoi j’ai cambriolé ? et narre ses Souvenirs d’un révolté. A paraître très bientôt.
Au début de l’année 1925, Francis Million du Peuple et Louis Roubaud du Quotidien orchestrent pendant un peu plus d’un mois une intense campagne de presse en faveur de la libération du forçat matricule 34777. S’appuyant sur de nombreux témoignages, dont en particulier ceux du Docteur Rousseau, de l’ancien gestionnaire des îles du Salut Alric et surtout du fameux Albert Londres, les deux journalistes insistent dans leurs papiers sur l’expiation du criminel Jacob dont ils ne nient pas les malfaisantes atteintes à la propriété. Ils mettent d’abord et surtout en avant la douleur, l’œdipienne et fiévreuse attente, l’incroyable ténacité de la génitrice. Louis Roubaud peut ainsi rapporter le propos aimant du fils : Une mère, vois-tu, c’est l’humanité. Marie Jacob n’a en effet jamais cessé d’envisager le possible retour de son bagnard de fils et s’est toujours battu pour arriver à ses fins. Lire le reste de cet article »
L’homme qui servit de modèle à Arsène Lupin : l’indomptable Marius Jacob
In L’épopée de la révolte
Le roman vrai d’un siècle d’anarchie 1862 – 1962
Denoël, 1963 Lire le reste de cet article »
L’homme qui servit de modèle à Arsène Lupin : l’indomptable Marius Jacob
In L’épopée de la révolte
Le roman vrai d’un siècle d’anarchie 1862 – 1962
Denoël, 1963 Lire le reste de cet article »
L’homme qui servit de modèle à Arsène Lupin : l’indomptable Marius Jacob
In L’épopée de la révolte
Le roman vrai d’un siècle d’anarchie 1862 – 1962
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