Articles taggés avec ‘déclaration’

Quand on jugeait les anarchistes


samedi 7 mai 2016 par JMD

Le titre de l’ouvrage était alléchant, la première de couverture joliment faite et l’idée originale. En publiant les chroniques judiciaires d’Albert Bataille, les éditions de La Louve offraient au public un aspect trop rapidement abordé de l’histoire de l’anarchie. Les articles du journaliste au Figaro vous font entrer dans la salle d’audience et vous allez assister aux procès des poseurs de bombe mais aussi à ceux des théoriciens de la cause libertaire. Vous naviguerez en eaux troubles, le drapeau noir flottant, les marins sont connus en cette fin de XIXe siècle. Ils se nomment Ravachol, Henry, Caserio mais aussi Michel, Fénéon, Faure ou Grave et ils défrayent la chronique judiciaire. Vous allez découvrir, nous dit finalement le préfacier de cette chose décevante, un monde inconnu. A moins que ce ne soit le contraire. Le livre n’est pas si décevant que cela, c’est l’appareil critique qui manque de profondeur et verse dans les stéréotypes les plus éculés : l’anarchie lié au nihilisme russe, des terroristes agissant en réseau ou encore ayant mal digéré d’ardues doctrines sociales, le tout se noyant dans un manichéisme de bas étage. Lire le reste de cet article »

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Gelée de lupinose


dimanche 1 juin 2014 par JMD

La publication en 2012 de la déclaration illégaliste d’Alexandre Jacob par les Editions de Londres avait d’autant plus de quoi nous réjouir que la présentation du texte sur le site internet de cette maison d’édition numérique, autoproclamée « naïve », reconnaissait à l’anarchiste le qualificatif d’honnête. Honnêteté et probité, les deux mamelles de la geste jacobienne. La joie est bien vite retombée tel un bol de gelée à la menthe que l’on démoule sur l’infect pudding ou bien sur un plat bizarre de viande en sauce. Cela a fait sploutch et nous voilà trempés, imprégnés d’une perfide lupinose. Lire le reste de cet article »

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Vols à … Compiègne


samedi 10 mai 2014 par JMD

A 73 km au Nord-Est de Paris, Compiègne est un lieu bien fréquenté. Des rois, des empereurs, des tsars ont traînés leurs guêtres dans la sous-préfecture de l’Oise. En août et en novembre 1902, en février 1903, les Travailleurs de la Nuit, Alexandre Jacob et Léon Ferré, accompagnés d’abord de Joseph Ferrand puis de Félix Bour, y ont trouvé eux des victimes de choix. Ils échouent pourtant à dérober les tapisseries du palais impérial. Un des deux cambriolages de commande signalé par Alain Sergent dans sa biographie de l’anarchiste en 1950. Si le butin n’est pas non plus des plus conséquents chez le capitaine Edou et dans l’église Saint Jacques, c’est en revanche un véritable pactole qui les attend chez la comtesse de Frezals. 72 kilogrammes d’argenterie ! La petite entreprise anarchiste, Jacob et Cie, cambriolages, vols et fric-frac en tout genre, ne connait pas la crise. Bien au contraire,  elle tourne à plein régime. Lire le reste de cet article »

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Demandez le programme !


samedi 31 août 2013 par JMD

Reprise du collier. Finie la joie de la plage ensoleillée, des coquillages et des crustacés. L’homme est un bivalve motorisé. Les doigts se crispent sur le volant. Il a fallu remonter ou redescendre. C’est selon. Et il va falloir continuer à « suer sang et eau pour l’aumône d’un salaire » alors que le droit de vivre ne devrait pas se mendier. Il doit se prendre. C’est ce que nous enseigne un honnête homme, vaincu de guerre sociale et revenu du tout … même de l’enfer. De l’autre côté des Alpes aussi, on a pratiqué la plume au sens propre, celle de l’éventrement des sales coffres-forts au nom de l’idéal anarchiste pour qu’un jour tout appartienne à tous et non aux seuls adorateurs du Veau d’Or capitaliste et de la vache Etat. Hors du commun ? Pas sûr. Tout dépend dans quel ordre, l’homo Sapiens Sapiens tient à se situer. Mais dans tous les cas, c’est bien à la rencontre d’Escande, de Barrabas, de Georges et des ses amis ou encore du vieux Marius que le Jacoblog vous convie pour ce deuxième semestre 2013. Parce que l’histoire ne s’est pas arrêtée à Pont Rémy  un jour d’avril 1903. Demandez le programme ! Lire le reste de cet article »

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Le Procès Jacob


samedi 15 décembre 2012 par JMD

Germinal, n°11, 19-25 mars 1905Conçu comme un journal de propagande à l’occasion et à l’approche du procès des Travailleurs de la Nuit (voir article : Le journal du peuple et d’Alexandre), Germinal ne cesse de présenter Jacob et ses co-accusés comme des vengeurs sociaux. Ce sont aussi des victimes de l’ordre bourgeois et du capital. La feuille libertaire amiénoise ne manque pas non plus, à l’instar de la presse nationale et régionale, de rendre compte longuement des débats, souvent houleux, dans la salle d’audience du palais d’injustice de la cité picarde. L’article relatant le procès Jacob s’étale sur deux pages dans le numéro 11 en date du 19 au 25 mars 1905. Il est signé A.B. et reflète bien l’esprit individualiste de l’équipe du journal qui n’a pas eu le droit d’entrer dans le tribunal pour assister au spectacle. Le papier reprend alors les informations (dialogue, déclarations, réparties, etc.) données par Le petit parisien ou Le petit journal mais il en tire des conclusions spécifiquement anarchistes. De fait, les discussions ne peuvent tourner qu’à l’avantage de l’honnête cambrioleur même si ce dernier est expulsé au début de  la 6e audience, le mardi 14 mars, après une manœuvre estimée inique du président Wehekind. Le prévenu ne pourra donc placer sa fameuse déclaration Pourquoi j’ai cambriolé ?. Mais Germinal, qui la publie en Une, n’hésite pas à souligner que la prestation du criminel Jacob ainsi que la propagande active que l’équipe du journal mène en dehors du tribunal finissent par porter leurs fruits. L’arsenal policier, chargé d’assurer la sécurité dans une ville en état de siège, ne parviendrait pas, en effet, à contenir une foule désormais acquise aux illégalistes. Remarquons l’évidente contradiction avec l’article Au peuple souverain de Jules Ouin dans le même numéro qui, justement, s’en prenait à une foule moutonnière désespérément soumise et réclamant son lot de sang. Les sources policières montrent alors, elles aussi, le retournement de situation … et les cris de A mort ! sont désormais vite étouffés par eux de Vive Jacob ! ou Vive l’anarchie !. Des incidents finissent même par éclater au passage des fourgons cellulaires ramenant les inculpés à la prison de Bicêtre le lundi 13 mars. Germinal peut ainsi être content de l’actif travail de propagande accompli. Mais, bien sûr, le journal anarchiste ne se fait aucun doute quant au verdict à venir. Lire le reste de cet article »

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États d’âmes


samedi 12 mai 2012 par JMD

Germinal, n°11, 19-25 mars 1905L’atavisme frapperait un Jacob, un Ferrand, un Bour, un Pélissard, un Sautarel et tous les autres. Il donnerait même aux accusés comparaissant aux assises d’Amiens en mars 1905 un faciès de criminel. En dressant le sale portrait lombrosien des Travailleurs de la Nuit, la presse nationale et régionale ne manque bien sûr pas de nourrir le mercantile sentiment d’insécurité qui induit, pour elle, de plus forts tirages. Maurice Lucas, dans le numéro 11 de Germinal, numéro entièrement consacré au procès de ceux que d’autres plumes nomment « la bande sinistre », « les bandits d’Abbeville » ou encore « les 40 voleurs », se plait de toute évidence à casser cette vision de la scélératesse hérédité utilisée jusque dans la salle d’audience pour faire taire le discours et les idées anarchistes que professent les prévenus. Pour parvenir à ses dialectiques fins, l’auteur met en avant les pensées, les aphorismes et les propos de l’honnête cambrioleur et du bijoutier anarchistes, extraits de leurs déclarations et de leurs écrits (Le Pacte pour Sautarel). Lucas transfigure, en fin de compte et dans un bel élan christique, ces hommes, ces rédempteurs de l’humanité, qui ont osé passer de la théorie à l’action en s’attaquant au principe bourgeois de la propriété et que la justice de classe est appelée à condamner fermement. Lire le reste de cet article »

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Le lapin et les chasseurs


samedi 25 février 2012 par JMD

Si Georges Etiévant déclare lors de son second procès ne pas accorder d’importance à une vie, la sienne, faite de misère, c’est bien parce qu’il sait la condamnation à mort qui l’attend pour avoir, le 18 janvier 1898 rue Berzélius à Paris, planté vingt-deux coup de couteaux sur le planton Renard et treize sur l’agent Le Breton venu le secourir. Au poste de police où il est emmené, Georges Etiévant, profitant de l’absence de fouille, tire encore un coup de pistolet sur Le Breton. Les deux pandores ne sont que légèrement blessés et, bien que n’ayant tué personne, la cour d’assises de la seine prononce, le 18 juin, la peine capitale, commuée par la suite en celle des travaux forcés à perpétuité. Cela ne l’empêche pourtant pas d’exprimer sa révolte et sa colère devant le jury appelé à rendre justice. Lire le reste de cet article »

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Nous sommes demain, vous êtes hier !


samedi 21 janvier 2012 par JMD

Déclarations de Georges Etiévant.

Le 27 juillet 1892, la cour d’assises de Seine et Oise doit juger Faugoux, Chevenet, Drouhet et Etiévant, tous quatre anarchistes et tous quatre accusés d’avoir volé avec Ravachol cent-vingt cartouches de dynamite à Soisy sur Etiolles, explosifs ayant servi aux attentats de ce dernier. Henri Varennes, chroniqueur judiciaire reconnait, dans ses notes d’audience, l’intelligence et les convictions affirmées de Georges Etiévant. L’aplomb  à la barre de l’ouvrier typographe, âgé de 27 ans, ses réparties cinglantes préfigurent l’attitude de l’honnête cambrioleur Jacob à Amiens treize ans plus tard. Elles lui valent, selon Varennes, sa condamnation à cinq ans d’emprisonnement : « A peine compromis dans l’affaire, il n’avait qu’à se taire pour être acquitté. Il préféra par des insolences voulues, préméditées, affirmer hautement son horreur de la loi et de la société bourgeoise ». De la même manière, Jean Grave se souvient dans ses Quarante ans de propagande anarchiste, du comportement énergique, courageux d’Etiévant et surtout de la « magnifique affirmation de principes anarchistes » qu’il ne put prononcer entièrement lors de son procès. Lire le reste de cet article »

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Mon ami innocent


samedi 10 septembre 2011 par JMD

Confronter les sources. Charles Gallo écrit pour déclarer son anarchisme. La cour d’assises de la Seine le condamne à vingt ans de travaux forcés. 05 mai 1886 : un jet de bouteille, remplie d’acide, à la bourse de Paris. Le symbole est trop fort pour envisager une quelconque clémence de la part d’une justice de classe qui fait la chasse aux partageux. 1887. Charles Gallo est à La Nouvelle. De ce bagne des antipodes, il retouche sa profession de foi de propagandiste par le fait. L’analyse de ces deux textes qu’en fait Laurent Gallet est des plus éclairantes. Antoine Cyvoct, l’ami bagnard, rencontré sur le caillou, est innocent. Lire le reste de cet article »

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Un accusé hors-série (fin)


mardi 14 juin 2011 par JMD

André Mahé

L’homme qui servit de modèle à Arsène Lupin : l’indomptable Marius Jacob

In L’épopée de la révolte

Le roman vrai d’un siècle d’anarchie 1862 – 1962

Denoël, 1963 Lire le reste de cet article »

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Vénéneuse noblesse


lundi 18 août 2008 par JMD

armureL’examen du cambriolage commis à Compiègne, le 11 février 1903, chez Mme de Frézals, permet à l’orateur Jacob de discourir sur l’état de noblesse après s’être attaqué aux rentiers, aux militaires et à la religion. L’anarchiste ne cherche pas bien sûr à justifier les 72 kilogrammes d’argenterie dérobée chez la dame bien née. Il offre au jury d’Amiens, le 13 mars 1905, et surtout au public venu curieux écouter le surprenant voleur, sa vision de la lutte des classes et du matérialisme historique pour reprendre une terminologie marxiste. Le président Wehekind tente bien encore une fois d’empêcher le malfaiteur de discourir crânement lors de cette cinquième audience du procès des Travailleurs de la Nuit. Rien n’y fait. Jacob entend bien régler son compte à la noblesse. Lire le reste de cet article »

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Jacob et les hommes de robe


vendredi 13 juin 2008 par JMD

Assiette au beurre 12 octobre 1901, dessin de JossotLe principal accusé du procès de la « bande sinistre » ne manque pas d’égratigner dans ses déclarations et réparties cinglantes les gens de justice. Car ils sont, à ses yeux, des garants de cet ordre bourgeois honnis. N’a-t-il pas écrit sur un billet négligemment laissé dans la demeure du juge Hulot au Mans, le 9 juin 1901 : « Au juge de paix, nous déclarons la guerre ». Le message est signé Attila. A Amiens, Jacob assume pleinement ses actes. La déclaration qu’il fait sur les magistrats est la deuxième qu’il arrive à placer lors des débats de la cour d’assises. Lire le reste de cet article »

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La rente selon Jacob


samedi 7 juin 2008 par JMD

Les bons bourgeois par DaumierLa 1e déclaration de Jacob, le 9 mars 1905, a été très vite interrompue par le président Wehekind qui aimerait bien,  devant la charge de travail qui incombe au tribunal chargé d’examiner les vols des Travailleurs de la Nuit, faire en sorte que l’insolent anarchiste ne revendique et ne déclame pas trop souvent devant les jurés d’Amiens. Il sait au regard du grand nombre de reporters présent l’importance que peut prendre le discours du principal accusé et l’image qu’il peut en tirer. Ici, comme dans toutes les autres déclarations qu’il pourra faire, Jacob revendique hautement ses actes comme autant d’attaques lancées aux portefeuilles de ces parasites sociaux que sont les rentiers, les nobles, les militaires, etc. Lire le reste de cet article »

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L’idéal sublime de Léon Pélissard


samedi 24 mai 2008 par JMD

Léon Pélissard dans Le Monde Illustré 25 mars 1905Comme pour Alexandre Jacob, Jacques Sautarel et Marius Baudy, le procès d’Amiens (8-22 mars 1905) donne à Léon Pélissard l’occasion de pouvoir exprimer hautement ses convictions libertaires, de dire son « idéal sublime ». Lire le reste de cet article »

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L’Homme de Sautarel


dimanche 18 mai 2008 par JMD

Evolution de l\'homme A l’image du Pourquoi j’ai cambriolé ? d’Alexandre Jacob, L’Homme de Sautarel prévoit et espère, comme lui, un monde meilleur. Le texte du bijoutier, accusé de recel et d’association de malfaiteurs, se marque donc par un messianisme révolutionnaire éclatant. Lire le reste de cet article »

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