Articles taggés avec ‘Jacob’

Protocole inspiré des sages lupiniens de Sion


samedi 22 octobre 2016 par JMD

Est-il des lieux où souffle l’esprit ? C’est là, à une trentaine de kilomètres d’Epinal, de Toul et de Nancy, que nous avions posé pour deux jours de salon notre pignolesque production accompagnée de quelques honnêtes ouvrages sur le bagne et sur qui vous savez qui n’est pas qui vous savez. Le chouette, le très chouette festival Pays Paysages réunissait à Sion, 540 m d’altitude, environ 50 auteurs lorrains en dédicace. La tête dans les étoiles et les pieds sur les étoiles aussi. Une vue à couper le souffle, Barres et la Vierge en prime. C’est un lieu de pèlerinage. Cela aurait dû inspirer le journaliste de l’Est Républicain venu couvrir l’évènement le 18 juin 2016. Il faut bien gagner sa croûte et remplir les colonnes de la feuille locale. Alors, pour relever le niveau de sa divine inspiration, il a arpenté l’étalage de livres et s’est posé devant les nôtres. L’œil s’est focalisé sur une biographie de l’honnête cambrioleur (celle de chez Nada). Quelques questions et l’article était écrit dans sa tête.  Sauf que … le protocole des sages lupiniens a encore frappé. Un papier où il est question du vrai qui vous savez.  Nous, on est allé siffler sur la colline sans dieu ni maître et on a expliqué aux chalands tout le contraire. Zaï zaï zaï zaï. Lire le reste de cet article »

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Boum la bijouterie


samedi 8 octobre 2016 par JMD

Jacques est un commerçant honnête. Ses affaires semblent prospérer. Mais le 7 juillet 1922 la devanture de sa bijouterie sise au 8 de la rue Fontaine à Paris est malencontreusement défoncée par un attelage de chevaux. Jacques n’a pas récupéré tout le contenu de sa boutique portant l’enseigne Floréal. Les voleurs occasionnels sont « activement » recherchés par le commissaire Legrand et ses hommes. Ils ont dû sourire quand ils ont reçu la charge d’enquêter sur cette affaire. Jacques Sautarel ne leur est en effet pas inconnu. Lire le reste de cet article »

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Un médecin au bagne chapitre 7


samedi 24 septembre 2016 par JMD

bagnards homosexuels, dessin de Georges Jauneau 1928Illettré, acculturé, frappé de cette espèce d’atavisme social le menant forcément à la débilité, à la misère, au chômage et au crime, le bagnard du docteur Rousseau semble cumuler les tares et ces dernières ne demandent qu’à pouvoir s’exprimer s’il survit au système éliminatoire dont l’honorable médecin dresse le terrifiant portrait dans les chapitres précédents de son livre paru en 1930. S’il est soumis par définition aux travaux forcés, le fagot n’en passe pas moins les deux tiers de son temps dans les cases. C’est là, dans cet espace clos et confiné où le surveillant ne rentre que très rarement, que vivent les hommes punis. C’est encore là, dans ce microcosme carcéral, que l’on peut s’adonner à toutes sortes de pratiques, majoritairement interdites mais le plus souvent tolérées parce qu’elles annihilent les sentiments d’oppositions et de révoltes. Rares sont alors ceux qui parviennent à abreuver leur soif de lecture, de théâtre ou de musique quand l’AP va jusqu’à censurer Voltaire, Schopenhauer, Nietzsche ou Anatole France … Peu nombreux sont ceux qui savent lire de toute façon. Dans la case, on s’accouple, on joue aux cartes (à la Marseillaise principalement), on se tatoue, on vend son corps, de la nourriture, divers objets ; on se dispute souvent, on se tue aussi parfois. Lire le reste de cet article »

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Ténia pris qui croyait pendre


samedi 10 septembre 2016 par JMD

Que pouvons-nous retenir de cet article de la Revue de médecine légale, paru en 1903 et glané au hasard de nos pérégrinations sur le tentaculaire site internet de la Bibliothèque Nationale de France ? Le mensuel d’une trentaine de page est édité par la Société de Médecine Légale et Criminologie, fondée en 1867 par Henri Legrand du Saulle et présidée cette année-là par le célèbre médecin pasteurien Paul Brouardel. La revue comporte toujours à la fin de chaque numéro un partie Notes ou Miscellanies, pour clôturer de manière plus légère la lecture d’articles de fond plus fouillés. Les billets viennent présenter un fait divers remarquable et présentant un intérêt certain pour la médecine légale. Le numéro de juillet 1903 s’attarde ainsi sur le ver solitaire de Felix Bour. Ténia pris qui croyait pendre ? Lire le reste de cet article »

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Un médecin au bagne chapitre 6


samedi 25 juin 2016 par JMD

La Belle : aquarelle de bagnardLe chapitre 6 du livre du Docteur Rousseau aborde logiquement le thème de l’évasion après l’analyse plus que critique des processus de normation faisant du bagnard un rouage interchangeable parce que périssable. Eradiquer toute velléité d’opposition, briser les énergies, le bagne est un monde violent et totalitaire qui n’offre aucune perspective de régénération. L’ogre carcéral se nourrit de l’infortune du condamné qui n’a d’autres alternatives pour s’y soustraire que de crever ou d’embrasser la chimérique Belle. 95% des évasions échouent, nous dit en 1930, Dieudonné, forçat anarchiste, ancien membre de la bande à Bonnot, lui-même évadé en 1926[1]. Pourtant, l’infime petit nombre de réussites suffisent à entretenir le mythe, à relever l’espoir du détenu prêt à braver une faune hostile, une végétation particulièrement inhospitalière, une mer houleuse et infestée de requins. Si Louis Rousseau insiste sur les obstacles qui mettent en échec le fuyard, ce n’est que pour mieux stigmatiser « de remarquables exemples d’énergie ». Loin de condamner l’acte, il donne de nombreux exemples d’évasion, utopie libératrice confinant à l’obsession. Les motivations de l’évadé répondent à la souffrance endurée et mettent en relief une espèce « d’instinct de conservation ». Mais, ici, pas de narration dramatique et prodigieuse, à la manière d’un Gaston Leroux ou d’un Henry Charrière[2]. Le médecin a choisi d’exposer un phénomène largement plus complexe qu’il n’y parait et qui fait « partie du système pénitentiaire ». Lire le reste de cet article »

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Vol à Alençon


samedi 9 avril 2016 par JMD

A la limite de la Sarthe et au sud du département normand de l’Orne, Alençon connait une période de déclin depuis que, au milieu du XIXe siècle, plutôt que de passer par elle, la ligne de chemin de fer Paris – Brest traverse les villes du Mans et de Laval. C’est alors une cité endormie, au propre comme au figuré, d’environ 17000 âmes que les Travailleurs de la Nuit (Jacob, Ferré et Bour) visitent au mois de février 1903. Le larcin, examiné lors de la cinquième audience du procès d’Amiens en 1905, n’est de toute évidence pas à ranger dans les plus fructueuses opérations de déplacement de capitaux des illégalistes. Il permet d’entrevoir toutefois le mode opératoire des tournées de la bande puisque la ville n’en demeure pas moins au centre d’une liaison nord – sud de train. Le domicile de la victime se situant près de la gare, il est possible d’envisager alors une halte rapide. De fait, en passant par Alençon, les honnêtes cambrioleurs se dirigeaient fort probablement vers Cherbourg ou bien filaient droit sur Tours.  L’histoire ne dit pas si les vêtements réappropriés étaient en dentelle. Lire le reste de cet article »

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Vols à Copé-City


samedi 12 mars 2016 par JMD

Meaux n’a pas toujours été un haut lieu de la consommation (donc du racket) de pains au chocolat – ou chocolatine, c’est selon. Administrée depuis 1995 (avec un intermède de 2001 à 2005) par une des plus belles têtes à claques de la sphère médiatico-politique française, la petite commune de Seine et Marne se trouve à une quarantaine de kilomètre de Paris dont elle est reliée par train depuis 1849. La ligne de chemin de fer mène tout droit vers le Nord et la Picardie. La sous-préfecture est ainsi une cible privilégiée pour les Travailleurs de la Nuit qui y officient par trois fois en 1901 et 1902. Le butin semble conséquent pour Jacob, accompagné de Ferrand et de Ferré : un revolver, de l’argent, des actions, du linge et divers objets que l’on retrouvera dans les monts de piété de la capitale. Mais l’histoire ne dit pas si l’honnête cambrioleur, qui revendique hautement « la responsabilité de [ses] actes qui ne sont pas des crimes » lors du procès d’Amiens en 1905, est revenu de terre de Brie avec un paquet de chocolatines – ou de pains au chocolat, c’est selon – pour une non moins honnête et réparatrice collation. Lire le reste de cet article »

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Vol à Chartres


samedi 13 février 2016 par JMD

Il parait douteux que les Travailleurs de la Nuit ne soient passés qu’une seule fois par la capitale de la lumière et du parfum. La préfecture d’Eure et Loire qui compte 23481 habitants en 1901 est en pleine expansion, notamment depuis l’ouverture, soixante ans plus tôt, d’une ligne de chemin de fer qui la relie à Paris. On peut alors trouver de riches demeures en pays beauceron. C’est encore le premier point de passage, à moins de 100 km de la capitale, pour une tournée vers l’ouest, « se terminant par La Roche-sur-Yon, en passant par Angers, Le Mans, Nantes ». La description du vol commis à Chartres entre le 23 décembre 1901 et le 2 janvier 1902 à l’occasion de la 3e audience du procès d’Amiens, le 10 mars 1905, nous permet d’affiner le mode opératoire des cambrioleurs anarchistes aidés aussi, il convient de le noter, par la négligence de la victime. Le butin n’est pourtant pas conséquent. Ferrand, Henry et Baudy ont poursuivi leur besogne sur Angers. Alexandre Jacob a prétendu avoir participé à ce cambriolage. Mais l’instruction parvient facilement à démonter ses affirmations. Ce n’est effectivement que vers avril-mai 1902 qu’il revient sur Paris après avoir séjourné à Bordeaux puis à Toulouse, à la suite du vol Bourdin commis rue Quincampoix six mois auparavant. Lire le reste de cet article »

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Vols à Bourges


samedi 19 décembre 2015 par JMD

Quoi de plus réjouissant pour des voleurs anarchistes, dont certains sont dotés d’une certaine propension à l’humour, que de détrousser le bourgeois à Bourges. Un festival de cambriolages ? Pas vraiment. Si les quatre larcins commis dans la préfecture du Cher ne figurent pas parmi les plus sensationnels à mettre à l’actif des Travailleurs de la Nuit, ils n’en sont pas moins intéressants à plusieurs titres. Ils révèlent d’abord l’implication de Jacques Sautarel dans le recel et l’écoulement des produits volés ; ils mettent surtout en lumière pour les réappropriations commises au début de l’année 1903 la chute de Joseph Ferrand. Lire le reste de cet article »

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Le casse de Soissons


samedi 21 novembre 2015 par JMD

Les trois vols commis à Soissons s’inscrivent fort probablement dans des tournées vers l’Est qui pourraient aller jusqu’à Reims avant de rejoindre la capitale. Pour autant, ils ne figurent pas parmi les plus fructueux larcins à mettre à l’actif des Travailleurs de la Nuit. De la sorte, les maraudeurs ne s’emparent en 1903 que d’un fusil de chasse et de vêtements chez Mme Adam, de l’argenterie, quelques billets et titres chez M. Bahin. Les cuillères dérobées un an et demi plus tôt par Ferrand chez M. Balland  mettent par contre en lumière le rôle tenu à Paris par le fondeur François Brunus (né le 8 novembre 1864 à Anost, Saône-et-Loire). Son établissement, sis au 15 de la rue Michel le Comte, accueille fréquemment les illégalistes, parfois lourdement chargés (72 kg d’argenterie pris chez Mme de Frézals à Compiègnes par exemple le 11 février 1903). Le vol est indissociable du recel. Dans bien des cas, le voleur ne peut faire valoir l’importance de la prise de risque. Qu’il contrôle la phase de recel en organisant une sorte de concentration économique verticale, il augmente alors de manière exponentielle sa marge bénéficiaire. François Brunus n’est en réalité qu’un prête-nom œuvrant pour le compte de Jacob. Instructions et directives sont données au café Deleplace, peu éloigné de son atelier et, écrit Alain Sergent dans un Anarchiste de la Belle Epoque (1950), « lorsque la fonderie B… recevait l’Argus où les objets volés étaient décrits minutieusement, ceux-ci venaient d’y être transformés en lingots ». Il ne reste plus alors à Brunus qu’à déposer le métal précieux en banque ou dans diverses maisons de commerce. Le 1er novembre 1903, le juge d’instruction Hatté soupçonne l’existence de fortes ventes d’or et d’argent faites par ce dernier au Comptoir Lyon Allemand et à la maison Pouzet. On lui reproche aussi à l’occasion du procès d’Amiens en 1905 d’avoir brûlé un de ses livres de compte et d’avoir retrouvé chez lui quelques-unes des cuillères provenant du casse de Soisson. Lire le reste de cet article »

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Winock débloque


samedi 31 octobre 2015 par JMD

On ne peut franchement pas dire que l’été 2014 ait été marqué par une réelle et ardente canicule. Il semblerait pourtant que le mercure soit monté d’un ou de plusieurs crans lorsque, le 18 juillet, le journal Sud-Ouest publie le cinquième des seize articles consacrés aux chroniques de Michel Winock sur la fin de la Belle Epoque. La série estivale fait ainsi la promotion du dernier ouvrage de cet historien prolifique et médiatique. Les doigts de pieds en éventail, bien calé sur votre transat, au bord d’une rafraîchissante piscine ou bien en train de sommeiller sur une de ces magnifiques plages de la Côte d’Argent, il est fort probable que, si vous parvenez à éviter une forte « fièvre hexagonale », vous ne manquerez pas d’attraper, à la lecture de ce quotidien régional, cette confondante et foudroyante maladie qui vous fera systématiquement amalgamer l’honnête cambrioleur Jacob et le voleur bourgeois de papier, redresseur de torts et nationaliste convaincu sorti de l’imagination de l’écrivain normand Maurice Leblanc. Mais aussi du portefeuille du patron de presse Pierre Lafitte. Nous ne doutons bien évidemment pas de la qualité des travaux de l’auteur qui enseigne aussi l’histoire contemporaine à l’IEP de Paris. Seulement, à trop vouloir vulgariser sans avoir préalablement vérifié l’information à la source pour mieux porter la connaissance au commun, on risque fort de se prendre les pieds dans le tapis et même de quelque peu dérayer, quand bien même l’époque, belle ou non, fût à l’adulation de la petite reine. Car, s’il est pourtant vrai que, dans les milieux littéraires, on sympathise avec l’anarchie, dans ce dix-neuvième siècle finissant, ce serait une gageure d’admettre des idées libertaires chez le dandy Leblanc, même s’il a été l’ami de Georges Pioch. Encore plus chez son héros, bourgeois et noble à la fois. Au mieux pouvons-nous concevoir la roublardise du gentleman cambrioleur face à l’autorité instituée et la concordance chronologique entre le procès d’Amiens et la parution du numéro de Je Sais Tout. Il y a 100 ans, l’été 1914. Et voici Arsène Lupin. Et voici surtout un beau morceau de lupinose ! Lire le reste de cet article »

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Vols à Amiens


samedi 17 octobre 2015 par JMD

Amiens ne fut pas seulement le décor d’un spectacle judiciaire où l’on découvrit, en mars 1905, l’étonnante et caustique rhétorique d’Alexandre Jacob. Les réparties du voleur fusent. Le public rit de bon cœur, il s’émeut et s’épouvante aussi devant les provocations du principal accusé. La presse ne manque pas alors de remarquer qu’on pourrait se croire au Grand Palais et non au palais de justice. Mais la ville, dynamique et riche de ses 90000 habitants fut aussi le théâtre des opérations de déplacement de capitaux orchestrées par les Travailleurs de la Nuit. Sur les 75 cambriolages examinés durant les douze jours du procès de la bande sinistre ; 5 ont eu lieu dans la « petite Venise du Nord ». Ils mettent principalement en scène Jacob et Ferrand et permettent d’entrevoir l’organisation de deux brigades. Certains des forfaits commis dans la préfecture de la Somme ont peu rapporté. Le vol Guénard, en revanche, figure parmi les plus spectaculaires à mettre à l’actif de l’illégaliste. C’est un véritable pactole que raflent Jacob, Ferrand et le dénommé Touzet dont ne sait pas grand chose. Mais la version de Gabrielle Damiens, décédé au moment du procès et dont le témoignage a grandement contribué au démantèlement de la bande de cambrioleurs anarchistes, diffère largement du propos de Ferrand, son compagnon, et de Jacob qui, quarante-neuf ans plus tard réaffirme sa présence los de ce fructueux coup à Alain Sergent, son premier biographe. Lire le reste de cet article »

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Premier semestre 1910 aux îles du Salut


samedi 26 septembre 2015 par JMD

Le 25 décembre 1908, avertis par le forçat Ferranti, Alexandre Jacob et Joseph Ferrand surprennent le bagnard Capeletti en train d’essayer de les empoisonner avec du datura mis dans leur plat de lentilles. Ils le tuent. Le 5 octobre 1909, le Tribunal Maritime Spécial de Saint Laurent du Maroni condamne les deux hommes à cinq années de réclusion. Sur le vapeur qui les ramène aux îles du Salut, le surveillant Bonal assassine le forçat Vinci d’un coup de revolver tiré à bout portant. Ferrand tente alors de s’évader en se jetant à l’eau mais il est vite rattrapé. A leur retour, les deux hommes déposent une plainte pour relater le crime dont ils ont été témoin. Le 13 mai 1910, le TMS confirme en appel la condamnation de Jacob et Ferrand qui avait été cassé le 3 décembre 1909. La peine de réclusion est ramenée à deux ans. Jacob ne doit donc sortir des cachots de Saint Joseph qu’en 1912. Si les lettres qu’il adresse à sa mère sont manquantes pour les années 1906 à 1909, celles du premier semestre 1910, largement codées, nous permettent de retrouver les conséquences de l’affaire Capeletti et de l’affaire Vinci. Jacob croupit au fond de sa cellule. Il est malade mais il tient bon. Il lit, s’inquiète de la crue de la Seine, se moque de l’idée de sa mère de venir le rejoindre en Guyane et, surtout, il prépare activement sa défense devant le TMS. Il demande l’activation les réseaux de soutien car Barrabas, alias Julien, alias Jacob, tient toujours à fausser compagnie à ses geôliers. L’affaire Madelon avorte en mai 1910. L’Administration Pénitentiaire a mis la main sur deux boites de sardines étrangement lourdes. Elles contenaient deux revolvers. Les boites étaient adressées au forçat libéré Fau, nom de code Madelon. Jacob ne sera jamais inquiété pour cet envoi délictueux. Ce n’est que partie remise pour le matricule 34777, un des plus mauvais sujets du bagne parait-il. Lire le reste de cet article »

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Go West !


samedi 19 septembre 2015 par JMD

Dès lors que les Travailleurs de la Nuit s’installent à Paris vers la fin de l’année 1900, les cambriolages s’enchaînent en province à un rythme quasiment industriel. Lors de la 5e audience du procès d’Amiens, le 13 mars 1905, le président Wehekind fait remarquer au principal accusé la fréquence de ses déplacements. La réponse d’Alexandre Jacob fuse aussitôt et déclenche l’hilarité du public assistant aux débat : « C’est de la décentralisation » ! En toute logique, parce que le réseau de voies ferrées y est nettement plus dense du fait notamment de la proximité de la capitale, les vols se font majoritairement dans le Nord de la France. Pour autant, l’entreprise de déplacement de capitaux, Jacob and Co, n’oublie pas d’aller œuvrer à l’Ouest. Lire le reste de cet article »

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Sylvain le rebelle a chopé la lupinose


samedi 16 mai 2015 par JMD

Réaliser une anthologie n’est pas chose aisée. L’opération nécessite forcément de faire des choix. En 2012, la Société Editrice du Monde publiait une série de dix-huit volumes consacrés aux Rebelles. Vaste programme dont on a pu voir deux ans après, aux Rendez-Vous de l’Histoire de Blois, journées inaugurées par le très réactionnaire Marcel Gauchet, combien le mot, aussi polysémique soit-il, peut donner lieu à un nombre incroyable de manipulations et de récupérations plus ou moins politiques, plus ou moins commerciales. Le rebelle fait vendre et la collection du Monde fut dirigée par Jean-Noël Jeanneney. Victo Hugo devenait … un rebelle. Jean Jaurès, Georges Clémenceau itou. Léon Blum aussi et les jansésistes, ceux-là même dont les boyaux du dernier pouvait servir à étrangler le dernier des jésuites, figuraient encore dans la listes consacrée à ceux qui ont un jour rompu avec les accommodements, les mensonges ou les préjugés de leur temps pour faire de leur vie un combat. Tout est, bien évidemment question de définition du terme rebelle mais le premier lecteur venu peut aisément comprendre que les anarchistes figurassent en bonne position dans cette collection. Le volume 4 leur est consacrés. Sylvain Boulouque, auteur en 2003 des Anarchistes français face aux guerres coloniales à l’Atelier de Création Libertaire, s’est attaché à la périlleuse entreprise. Chaque texte, de Proudhon aux Bérurier Noir en passant par Bakounine, Kropotkine, Louise Michel, Jean Grave, Émile Pouget, Sébastien Faure, Georges Brassens ou Léo Ferré, est accompagnée d’une succincte présentation de son auteur et c’est bien souvent là où le bât blesse. Qui a-t-on choisi pour illustrer l’illégalisme ? Devinez ! Devinez ! Qui est ce personnage, bien connu de nos jacoblogueurs et jacoblogueuses, à l’état-civil inversé et dont la première partie de la vie (…) a inspiré … ? Devinez ! Devinez ! Sylvain, historien – ici approximatif – mais aussi collaborateur au très libéral think tank Fondapol, a chopé la lupinose. Lire le reste de cet article »

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