Lupinose à Berry Province


« Bonjour, Merci pour votre commentaire, Vous retrouverez toutes les explications dans l’article. De plus, de nombreux journaux ce sont penché sur le sujet au cours des années comme l’Echo, l’Echo du Berry, Berry Magazine ou la Nouvelle République. Bien entendu, rien n’est sûre puisque Maurice Leblanc n’a jamais donné la réponse à cette question. Mais il faut avouer qu’il y a de grosse concordance entre la création d’Arsène Lupin (et son caractère) et la vie d’Alexandre Marius Jacob. Aurons-nous, un jour, le fin mot de l’histoire ? Ce n’est pas certains ! Cordialement, »

Sandrine nous a répondu quasi immédiatement. Son article « Arsène Lupin, une histoire berrichonne ? » a été mis en ligne sur le site de promotion touristique Berry-Province le 19 juillet 2023. Le 19 juillet, c’est le jour de la Saint Arsène ! Aujourd’hui, lundi 28 août 2023, c’est l’anniversaire de la mort d’Alexandre Jacob. Nous avions envie, entre deux articles sur Paul Roussenq, d’un peu de causticité. Et, tout venant à point à qui sait attendre comme dit l’adage, nous n’avons pas patienté longtemps.

Assurément, la petite qui vient du Poitou l’a attrapée et, de toute évidence, lorsque nous lui demandons le lendemain quelles sont ses sources, nous obtenons un beau et innocent festival : la concordance des temps, les techniques audacieuses de cambriolages, un dandy bourgeois et parisien qui ose se déplacer en Picardie, toute la presse locale le dit … et, last but not least, sur la tombe du vieux Marius devenu marchand forain, un épitaphe qui a valeur de vérité absolue : « Marius Alexandre Jacob, peut-être Arsène Lupin ». Peut-être ? Le doute serait-il permis? Pour la lupinose c’est non. Pour l’orthographe de Sandrine, c’est non, non plus. Aujourd’hui, lundi 28 août 2023, cela fait 69 ans que l’honnête homme nous a quitté. On va boire un verre de rosé à notre santé… et à votre bonne lecture !

Berry Province

19 juillet 2023

Arsène Lupin, une histoire berrichonne ?

https://www.berryprovince.com/blog/arsene-lupin-une-histoire-berrichonne/

Est-ce qu’Arsène Lupin, le célèbre cambrioleur gentleman, a vraiment existé ? Inventé par Maurice Leblanc dans les années 1900, c’est l’un des personnages fictifs français les plus connus au monde. Mais quel lien existe-t-il entre le Berry et Arsène Lupin ? On vous raconte toute l’histoire !

Arsène Lupin, héros depuis 118 ans

La success story débute avec une nouvelle intitulée « l’arrestation d’Arsène Lupin » publiée dans un magazine en 1905. Les lecteurs s’attachent à ce personnage que son créateur, Maurice Leblanc fit vivre à travers romans, nouvelles, et pièces de théâtre jusqu’en 1941. Mais contre toute attente, la renommée du gentleman cambrioleur traverse les âges et continue de fasciner. Les aventures et les enquêtes de ce « Robin des Bois » des temps modernes comptent de nombreuses adaptations à la fois littéraires et cinématographiques. Les abonnés de Netflix se sont tout dernièrement passionnés pour la célèbre série incarnée par Omar Sy, « Lupin » dont la saison 3 paraitra en octobre 2023.

Arsène Lupin a-t-il vraiment existé ?

Non. Ce personnage de fiction sort tout droit de l’imagination de l’écrivain français Maurice Leblanc, début du 20ème siècle. Mais saviez-vous que l’auteur se serait inspiré du célèbre anarchiste-cambrioleur, Alexandre Marius Jacob qui a vécu une partie de sa vie en Berry ? Ce militant anarchiste a mené une série de cambriolages contre des institutions et des riches personnalités. Il était connu pour redistribuer une partie de ses trouvailles à des personnes dans le besoin. Maurice Leblanc a pioché dans son imagination et dans les histoires de Jacob pour créer un personnage attachant et ingénieux. Mais qui était Alexandre Marius Jacob ? 

L’enfance d’Alexandre Marius Jacob

Né en 1879 à Marseille, bercé par les aventures en mer de ses proches et par la lecture de Jules Verne, Jacob est passionné par la marine depuis sa plus tendre enfance. Au cours de sa petite carrière de mousse qui lui permet de naviguer sur les différentes mers et océans du globe, il embarque par hasard sur un bateau pirate. Dès qu’il réalise les véritables intentions de l’équipage, il décide de déserter. Il tombe ensuite malade à 16 ans et doit renoncer à son rêve de devenir capitaine.

Chef de bande des Travailleurs de la Nuit

Alexandre Marius Jacob découvre les idées libertaires dans des livres et par l’intermédiaire d’un collègue. Fervent défenseur de ces idées qu’il cherche à répandre, il est très vite considéré comme terroriste par les autorités. Il se fait d’ailleurs arrêter par la police une première fois, soupçonné de préparer un attentat à la bombe artisanale. Après quelques mois de prison, il est surveillé de près par la police car considéré comme hors-la-loi, ce qui l’empêche de trouver un emploi stable et honnête.

L’injustice dont il est victime va le pousser au cambriolage. Mais Alexandre ne cambriole pas n’importe qui. Ses cibles sont les hauts placés de la société tels que les juges, les militaires et riches bourgeois. Il fait du vol une véritable action politique. Alexandre s’engage à ne garder que 10 % des butins, et de reverser le reste aux familles d’anarchistes dans le besoin et à la diffusion des idées libertaires. Il met en place une véritable organisation composée d’une quarantaine de complices, qui se fera appeler “les Travailleurs de la Nuit” : une entreprise de cambriolage qui ne laisse rien au hasard.

La vie de cambrioleur

Les Travailleurs de la Nuit commettront plus de 150 cambriolages en 3 ans (soit 1 par semaine). Si la presse suit les exploits d’Alexandre Marius Jacob, c’est notamment pour son imagination, son humour et son audace. En effet, il est un as du déguisement et aime laisser des lettres après chacun de ses passages. De plus, c’est un cambrioleur avec des valeurs. Une nuit, alors qu’il s’aperçoit être dans la maison de Pierre Loti, il remet ce qu’il avait pris en place et s’excuse de l’intrusion dans une lettre laissée sur place “Je ne saurai rien prendre à qui travaille la plume”. Il va même jusqu’à laisser de l’argent pour rembourser la fenêtre cassée. Un véritable gentleman qui se montre clément envers ceux dont la richesse a été acquise par le travail.

Le procès d’Amiens ou la naissance d’Arsène Lupin

Le 21 avril 1903, Alexandre est arrêté par la police. Son procès se déroule en mars 1905 à Amiens. C’est là que Maurice Leblanc découvre Alexandre Marius Jacob, alors qu’il assiste au procès en tant que journaliste. Durant son procès, Jacob assume tous les vols et tourne son procès en spectacle. Il est droit, fier, insolent et fait rire le public. Si bien que le troisième jour de son procès, la foule l’acclame lors de son arrivée. Le 22 mars, il est condamné aux travaux forcés à perpétuité aux Île du Salut (lieu de détention de Dreyfus).

Trois mois après le procès, Maurice Leblanc créa Arsène Lupin, son héros cambrioleur, intelligent et gentleman. Ainsi, le 15 juillet 1905, Maurice Leblanc publie le premier roman de son héros : L’arrestation d’Arsène Lupin. Les mots humoristiques laissés par Arsène Lupin, le fait qu’il s’attaque aux bourgeois ou encore sa capacité à se déguiser, sont inspirés des cambriolages d’Alexandre Marius Jacob. Si contrairement à Jacob, Arsène Lupin est un bourgeois, tous les deux commettent leurs délits sans effusion de sang.

Le repos en Berry

Après 17 tentatives d’évasion de prison, c’est grâce à la presse et aux interventions de sa mère que Jacob est libéré de prison en 1927.

À sa sortie, il décide de faire les marchés en tant que vendeur de tissus. C’est notamment à l’occasion de la foire d’Issoudun qu’il découvre le Berry. Il s’installe donc avec sa mère à Reuilly.
Alexandre parcourt le Berry avec sa camionnette sous l’insigne “ Marius Jacob, bonneterie, tissus, confection, maison fondée en 1931”. Il vend principalement sur le marché d’Issoudun et de Vatan.
À Reuilly, beaucoup de libertaires lui rendent visite. Il y passera les 17 dernières années de sa vie.

La veille de sa mort, il organise un repas pour tous les enfants de son voisinage. Il met fin à ses jours le 28 août 1954 en laissant une note à ses amis

“Linge lessivé, rincé, séché mais pas repassé. J’ai la cosse. Excusez. Vous trouverez deux litres de rosé à côté de la paneterie. À votre santé”. C’est ainsi que se finit son histoire.
Sur l’épitaphe de sa tombe, située à Reuilly, on peut lire “Marius Alexandre Jacob, peut-être Arsène Lupin (…). Voleur, bagnard, forain, anarchiste”. En 2007, une impasse est inaugurée en son nom à Reuilly “Impasse Marius Jacob”.

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