Articles taggés avec ‘bagne’

Bagne et bagnards


samedi 29 novembre 2014 par JMD

Pierre Desclaux (1885-1961) a utilisé de nombreux pseudonymes (Pierre Barbance, Jean Frick, Georges Jardin, Tommy, Sylvio Pelliculo, etc.) pour exercer ses talents d’écrivain et de journaliste. Il nous montre à voir le monde édifiant du crime dans ses Dix ans avec les bandits. Le livre est publié aux éditions toulousaines du Hublot en 1946. L’auteur semble connaitre son sujet. Et pour cause ! Après avoir collaboré à de nombreuses feuilles, dont Le Figaro et Gil Blas, et avoir été scénariste des Pieds Nickelés de 1921 à 1924, il dirige la revue Mon Ciné au début des années 1930 avant de devenir rédacteur en chef de Police Magazine à la fin de cette décennie. Il signe d’ailleurs en décembre 1938 deux articles consacrés aux relégués et au dépôt pénitentiaire de Saint Martin de Ré. En toute logique, le monde du bagne apparait dans les chapitre II et III de son ouvrage. Lire le reste de cet article »

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Lettres du bagne : 1914


samedi 22 novembre 2014 par JMD

« Je me sens fondre goutte à goutte. Alors … » Barrabas paraît las, fatigué, épuisé. C’est un véritable mort vivant qui est sorti le 17 juin 1912 des sinistres cachots de l’île Saint Joseph après avoir purgé deux ans et demi de réclusion pour le meurtre du forçat Cappelleti (25 décembre 1908). Depuis, le matricule 34777 accumule les ennuis de santé. Le corps a du mal à suivre et l’esprit alterne d’actives phases d’opposition à l’Administration Pénitentiaire et de longues périodes dépressives. Alexandre Jacob se déclare « complètement schopenhauerisé » le 11 mars 1913 et envisage même mettre fin à ses jours le 19 décembre suivant. Les huit lettres conservées pour l’année 1914 – il en manque au minimum quatre – mettent en avant le même état neurasthénique. Pourtant et lorsqu’il écrit à sa « chère maman », à sa « bien bonne », l’honnête forçat fait preuve d’une double et formidable capacité de résistance. Lire le reste de cet article »

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Quand Le Petit Parisien inventait les apaches


samedi 15 novembre 2014 par JMD

Gavroche

N°99-100, mai-août 1998

Quand le Petit Parisien inventait « les apaches »…

«Dans le Paris moderne rôde un individu qu’Eugène Sue et Balzac n’ont pas connu, mais qu’ils auraient décrit avec minutie, un coquin que Vidocq a ignoré mais contre lequel il eût aimé déployer sa force et sa ruse : l’Apache. On ne sait plus aujourd’hui si l’Apache, de création récente, a produit une certaine littérature, ou si une certaine littérature a produit l’Apache… Sous ce vocable dont on l’a affublé, on a réuni l’escroc, l’escarpe, le rôdeur de bar­rière, le cambrioleur, le faquin à poignard clandestin, l’homme qui vit en marge de la société, prêt à toutes les sales besognes pour ne pas accomplir un labeur régulier, le misérable qui crochète une porte ou éventre un pas­sant, parfois pour rien, pour le plaisir…». Le Matin, dans son numéro du 13 décembre 1907, dépeint en ces termes une nouvelle figure parisienne, née dans les premières années de la Belle Epoque, et qui connaît un énorme succès médiatique : l’apache. Lire le reste de cet article »

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Léon Collin, l’autre médecin du bagne


samedi 25 octobre 2014 par JMD

LEON COLLIN

Des hommes et des bagnes

Guyane et Nouvelle-Calédonie, un médecin au bagne (1907-1912)

Libertalia

21 octobre 2014

Léon Collin est mort en 1970. Il a subi la boue des tranchées ; il a vécu  la défaite de 1940 et l’occupation ; il a navigué sur toutes les mers du globe et a vu la presque totalité de cet empire français où le soleil ne se couchait jamais. Il a 27 ans lorsqu’il débarque en Guyane en 1907. Il s’occupe du transport sur le vapeur le Loire des condamnés aux travaux forcés. Chargé de mission pour les services épidémiologiques, il passe ensuite trois ans en Nouvelle Calédonie de 1910 à 1912. Rien pourtant ne prédisposait ce jeune médecin de l’armée coloniale, homme de son temps, un brin réactionnaire mais profondément humaniste, à affronter l’horreur du bagne. Qui aurait pu deviner que ce fils de négociant en vin bourguignon serait marqué à vie par son expérience ? Les éditions Libertalia ont eu la bonne, la très bonne idée de publier ses carnets de notes. Lire le reste de cet article »

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Marius Jacob: le révolté à vie


samedi 18 octobre 2014 par JMD

Nous avions réagi à l’époque lorsque l’article de François Roux sur « le révolté à vie » était paru dans la revue Gavroche en septembre-octobre  2004 ; l’auteur du papier s’inspirant largement des biographies commises par M.M. Thomas et Caruchet. De fait, l’image retranscrite ne pouvait que véhiculer de l’aventure et de l’extraordinaire ! Notre lettre, ainsi que celle de Jean-François Amary avait été en partie reproduite dans le numéro suivant de cette excellente revue. Excellente sauf dans cette narration toute lupinienne de la vie d’un honnête homme. Nous publions cet article dix ans plus tard et y rajoutons quelques notes (après les passages en rouge). Le jacoblogueur pourra ainsi prendre la mesure du processus de recomposition d’une réalité. il était pourtant aisé de ne pas se tromper et de ne pas tomber dans cet amalgame facile. Lire le reste de cet article »

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Jacob, Jean-Lucien et Alexis à Science Po


dimanche 28 septembre 2014 par JMD

Revue Française de Science Politique

Volume 64 numéro 3 juin 2014 p.534-537

Relégués et transportés : punition et ordre républicain au temps des colonies[1]

En l’espace d’une année, trois ouvrages sont parus, éclairant chacun à leur manière un sujet qu’on pourrait tenir, à tort, pour fort rebattu : le bagne. Soixante ans exactement après que les portes du bagne se soient refermées et que les derniers bagnards aient été rapatriés sur le sol métropolitain, ces trois livres, la recherche de Jean-Lucien Sanchez sur la relégation et les récits de deux forçats, Alexis Trinquet et Jacob Law, témoignent des perspectives de recherche qui res­tent ouvertes dans un champ qui compte déjà des travaux universitaires de référence[2]. Lire le reste de cet article »

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De La Chine à la Guyane


samedi 20 septembre 2014 par JMD

Gavroche

n°92, 16e année, mars-avril 1997

A propos d’un livre, p.21

Alain Dalotel

De la Chine à la Guyane, mémoires du bagnard Victor Petit 1879-1919

Paris, La Boutique de l’histoire, 1996, 324 p.

Victor Petit est venu «par mal­heur au mon­de», selon ses propres termes, le 27 janvier 1879 dans le quartier Jussieu, à Paris. C’est l’aîné des six enfants d’une famille ouvrière en butte à la misère. En mars 1889, les parents se suicident, accablés par les difficultés matérielles et la mort en 1886 et 1888 de leurs plus jeunes enfants. Victor et son jeune frère Louis sont remis à l’Assis­tance publique tandis que les deux autres enfants, Marie et Edouard, sont adoptés par un oncle. A 18 ans, Victor Petit s’engage pour quatre années dans les chasseurs alpins et espère quelque temps s’intégrer et con­naître une vie meilleure. Voulant voir du pays, il se porte volontaire pour partir en Chine lors de la guerre des Boxers, il quitte la France en juillet 1900. Dès lors, il va observer avec beaucoup d’attention tout ce qui l’entoure, réalisant l’état d’incurie de l’armée française ainsi que la natu­re de cette guerre coloniale qui relève du pur et simple pillage. Révolté d’instinct, il déserte par deux fois, il est condamné pour l’exemple à vingt ans de bagne par un Conseil de guerre en 1901. Lire le reste de cet article »

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Héros de télé !


samedi 13 septembre 2014 par JMD

action et prise sur le tasLa presse écrite a largement contribué à véhiculer une image déformée d’Alexandre Jacob. Elle n’est pas le seul support médiatique à s’être emparé d’un personnage qui a peu à peu investi le champ culturel. En 1983, le scénariste Etienne Serval écrit à Robert Passas, ami de l’honnête cambrioleur, pour lui faire part d’un projet de téléfilm. Il a obtenu ses coordonnées par le biais de May Picqueray. Mais la chaîne de télévision TF1 rejette un sujet estimé « merveilleux … mais trop cher »[1]. Du héros d’un roman vrai, nous passons facilement au personnage de fiction, au héros d’un vrai roman. Car la vie d’Alexandre Jacob autorise la multiplication des scénarios, des histoires à rebondissements ; permet de tourner dans de multiples décors ; accroît de manière conséquente le nombre de personnages secondaires. Lire le reste de cet article »

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Matricule 34777


dimanche 17 août 2014 par JMD

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Chasse à l’enfant


vendredi 15 août 2014 par JMD

Paroles de Jacques Prévert (1934), mises en musique par Jospeh Kosma (1936) ; interprétation : les Skalopes (2005). La chanson évoque la mutinerie des enfants prisonniers de Belle Île en Mer d’août 1934.

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Je suis un forçat


vendredi 8 août 2014 par JMD

chanté par Henri Charrière dit Papillon (?) en 1951

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Chéri Bibi : Viens sur ma planète


jeudi 7 août 2014 par JMD

Série télé diffusée en 1974 sur l’ORTF et réaliséé par Jean Pignol ; 46 épisodes de 13 minutes ; chanson Viens sur ma planète chantée par Marianne Mille, musique de Francis Lemarque ; Hervé Sand joue le rôle de Chéri Bibi, Jean Lefebvre celui de La Ficelle et Danielle Lebrun celui de Cécily.

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Le livre de l’Oncle … et du « neveu »


samedi 28 juin 2014 par JMD

La participation active d’Alexandre Jacob à l’ouvrage du docteur Louis Rousseau ne fait aucun doute. « Sans lui, je n’aurais pu mener à bien la tâche d’écrire le Médecin au bagne qui fut son œuvre autant que la mienne » écrit l’auteur à Alain Sergent, premier biographe de l’honnête cambrioleur en 1950. La collaboration entre les deux hommes débute dès leur rencontre en Guyane en 1920. En France, elle doit se mesurer en deux temps. De 1925 à 1927, Alexandre Jacob a tout loisir en prison de rassembler souvenirs et anecdotes pour l’Oncle d’une part, et de commenter les réformes pénitentiaires de 1925 de l’autre. Les échanges se pratiquent par voie épistolaire mais il nous parait possible d’envisager également un contact direct même si aucune source ne vient étayer cette hypothèse. La très forte amitié qui lie les deux êtres et la proximité de la Normandie justifient notre propos : Rousseau travaille pour le laboratoire de l’Office Publique d’Hygiène Sociale de la Seine Inférieure. Lorsque l’ancien bagnard recouvre la liberté, la collaboration ne peut que s’amplifier et c’est à Paris que toute la logistique de l’entreprise se met en place. Lire le reste de cet article »

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Lupinienne postérité


jeudi 5 juin 2014 par JMD

Un voleur est un criminel. C’est un fait d’autant plus indiscutable que ses atteintes à la propriété sont commises avec la plus grande des bestialités. S’emparer du bien d’autrui, même au nom d’un prétendu et hypothétique droit  de vivre, vous engage sur une pente glissante. On sait la suite logique, inéluctable … violente mais légale : procès, condamnation, bagne, mort. Mais un voleur qui ne développerait aucun goût pour la sauvagerie, qui refuserait le diktat  de la brutale malveillance quand bien même la frénétique barbarie revêtirait les oripeaux de la conformité capitaliste sous l’hypocrite habit de l’exploitation salariale, cet honnête homme serait forcément à ranger parmi les voyous les plus dangereux. Son exemple pourrait faire tâche et l’ordre social se verrait mis en cause dans ses fondements même.  Ce cambrioleur serait à cataloguer parmi les originaux dont certains ne cesseraient de chanter la geste partageuse. Mais l’histoire d’Alexandre Jacob, ici narrée en mars 2013dans le blog musical d’Esarjo Libertaria, qui a trop lu de romans à caractère biographique mais qui n’hésite pas à illustrer son propos avec la première de couv de L’honnête cambrioleur (ACL 2008), passe forcément par l’habituelle postérité lupinienne. Alexandre aurait pu s’appeler Arsène. Il ne sera que Marius mais connaitra d’incroyables aventures. Elles ne sont pas forcément vraies mais elles chantent pour la postérité. Lire le reste de cet article »

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La purée était trop molle


mardi 3 juin 2014 par JMD

A l’Ouest, rien de nouveau et, l’été, loin de la mer, c’est encore pire. Ciel lourd, atmosphère chargé. La Champagne pouilleuse a des allures de désert des Tartares en pays berrichon. Le colonel scrute l’horizon. Pas un nuage de poussière. Pas une voiture non immatriculée 36. Pas un touriste. La sonnette de la porte d’entrée de l’office du tourisme de Reuilly n’a toujours pas retenti depuis l’ouverture matinale … et c’est l’heure de l’apéro ! Alors, pour faire venir le chaland qui passe et qui devrait s’arrêter, on a sorti la grosse purée et les deux litres de rosé qui dormaient sur la paneterie de la gloire locale qui s’est donné la mort à Bois Saint Denis il y  a cinquante-neuf ans de cela. Il menait dans le village une seconde vie bien tranquille. Il n’y avait, selon le guide, plus rien de révolutionnaire chez lui si ce n’est ce passage sur le trottoir, pour éviter la gendarmerie du coin juste en face ! On a sorti la grosse purée et l’allusion au papier d’Alexis Danan paru dans Franc-Tireur le 03 août 1954 pour l’anniversaire du « dernier jour d’un justicier »[1]. Mais, selon Nicolas Zajac, qui assista au repas offert par le vieil anarchiste, comme une cène avant son suicide, aux enfants du hameau reuillois, et qui témoigne en deuxième partie dans la Nouvelle République en date  28 août 2013, la purée était trop molle. La lupinose est, elle, toujours aussi peu digeste et si peu consistante. Lire le reste de cet article »

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