Articles taggés avec ‘Grave’

Calendrier Jacob : avril 2020


mercredi 29 avril 2020 par JMD

Alexandre Jacob et les Travailleurs de la nuit

Depuis Clément Duval en 1886, le vol est l’objet de tous les débats dans les milieux anarchistes. Pour certains, comme Jean Grave, le voleur ne serait qu’un parasite, vivant comme le bourgeois sur le dos du travailleur. Jacob dans ses Souvenirs d’un révolté (1905) renvoie le « Pape de la rue Mouffetard » à ses études théoriques : « Le bourgeois est un parasite conservateur ; tous ses soins, ses désirs, ses aspirations tendent à un même but : la conservation de l’édifice social qui le fait vivre ; alors que le cambrioleur est un parasite démolisseur. Il ne s’adapte pas à la société ; il vit sur son balcon et ne descend dans son sein que pour y livrer des assauts ». Lire le reste de cet article »

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Le cancer de l’anarchisme


samedi 11 avril 2020 par JMD

Alexandre Jacob fut-il vraiment un anarchiste de la Belle Époque ? Ainsi posée, la question annonce largement la suite de la recension du livre d’Alain Sergent que l’on peut trouver dans le n°49 de La révolution prolétarienne en date d’avril 1951. La biographie de l’honnête cambrioleur était sortie à la fin de l’année précédente et avait eu droit à son petit concert de louanges dans la presse. Morvan Lebesque soulignait, par exemple, dans Combat que cette « vie, à bien des égards, est édifiante. ». Même s’il reconnait « une nature forte, volontaire et intelligente, trempée jeune dans la souffrance avant de se lancer dans le cambriolage », c’est pourtant à un véritable assassinat en règle que se livre Pierre Monatte dans la Revue syndicaliste révolutionnaire pour faire sa recension. L’ancien compagnon de Jean Grave et d’Émile Pouget, passé de l’anarchisme au syndicalisme, puis au communisme avant de revenir au seul syndicalisme, n’hésite pas à se poser en une sorte de Vychinski de la mémoire anarchiste et à avancer de fausses informations pour dénier toute légitimité et tout droit de cité à Jacob et aux illégalistes. Les vieilles rancœurs sont tenaces. Lire le reste de cet article »

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Quand on jugeait les anarchistes


samedi 7 mai 2016 par JMD

Le titre de l’ouvrage était alléchant, la première de couverture joliment faite et l’idée originale. En publiant les chroniques judiciaires d’Albert Bataille, les éditions de La Louve offraient au public un aspect trop rapidement abordé de l’histoire de l’anarchie. Les articles du journaliste au Figaro vous font entrer dans la salle d’audience et vous allez assister aux procès des poseurs de bombe mais aussi à ceux des théoriciens de la cause libertaire. Vous naviguerez en eaux troubles, le drapeau noir flottant, les marins sont connus en cette fin de XIXe siècle. Ils se nomment Ravachol, Henry, Caserio mais aussi Michel, Fénéon, Faure ou Grave et ils défrayent la chronique judiciaire. Vous allez découvrir, nous dit finalement le préfacier de cette chose décevante, un monde inconnu. A moins que ce ne soit le contraire. Le livre n’est pas si décevant que cela, c’est l’appareil critique qui manque de profondeur et verse dans les stéréotypes les plus éculés : l’anarchie lié au nihilisme russe, des terroristes agissant en réseau ou encore ayant mal digéré d’ardues doctrines sociales, le tout se noyant dans un manichéisme de bas étage. Lire le reste de cet article »

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La banlieue Nord de Paris et le péril « anarchiste »


samedi 6 juin 2015 par JMD

Gavroche

N°97, janvier-février 1998

La banlieue Nord de Paris et le « Péril anarchiste » 1880-1895

Les quartiers de la banlieue Nord n’ont pas très bonne réputation en cette fin de XIXe siècle. Réputation que la banlieue a d’ailleurs elle-même contribué à forger. Après les décennies 1860-1880 au cours desquelles la capitale a rejeté ses industries les plus polluantes et avides de main d’œuvre vers sa périphérie, la prise de conscience de la spécificité de la banlieue génère de vives controverses avec Paris. Les conséquences de l’industrialisation et de la poussée démographique provoquent des réactions de rejet largement relayées par la presse. Le Journal de Saint- Denis, qui couvre la moitié de la Seine-banlieue, reproche principalement à la capitale « son envahissement par la lie [de la population] parisienne, qui vient chercher asile et coups à faire en banlieue ». Il évoque également « les voleurs et les assassins qui érigent domicile dans la zone »[1].

Cette évolution sociologique aboutit également à une recomposition politique. La banlieue Nord sécrète ainsi les premières municipalités socialistes : Saint-Ouen en 1887 et Saint-Denis en 1892-1894. Les outrances du conseil municipal dionysien à l’égard de la police et son anticléricalisme exacerbé alimentent déjà les colonnes de la presse bien pensante. Lire le reste de cet article »

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Au voleur ! A l’anarchiste !


samedi 7 mars 2015 par JMD

En avril 2014, les honorables et universitaires publications de la Sorbonne sortaient un fort intéressant Au Voleurs !. L’ouvrage collectif, sous la direction de Frédéric Chauvaud et Dominique Houte, se proposait d’envisager les images et représentations du vol dans la France contemporaine ce qui, bien évidemment, n’a pas manqué au Jacoblog d’attirer notre attention. Vingt-deux contributeurs proposent ainsi une analyse historique du vol sous l’angle du phantasme et du vécu mais tentent encore de considérer l’acte dans son rapport à la justice et à l’ordre social. Sur ce dernier thème, qui est en fait la troisième partie du livre, Vivien Bouhey s’interroge de manière surprenante à propos du discours sur le vol dans la presse anarchiste de 1880 à 1914. Là, ce n’est plus de l’attention mais de l’intérêt attisé et amusé de notre part vis-à-vis d’un auteur qui entend remettre à plat, et à jour, les travaux de Jean Maitron. Mais, à trop vouloir enfoncer les portes ouvertes de l’histoire de l’anarchie, on finit vite par se perdre dans les eaux troubles de l’historiographie illégaliste. Lire le reste de cet article »

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Dix questions à … Fortuné Henry


samedi 28 février 2015 par JMD

Fortuné Henry est né à Limeil-Brévannes (Seine et Oise) le 21 août 1869. Fortuné Henry est un pseudonyme. Fortuné Henry est un chercheur, un fouilleur de documents, un de ces passionnés dont l’excellence du travail et la qualité des investigations finissent par éclairer l’histoire du mouvement libertaire français. Nous ne comptons plus au Jacoblog le nombre de fois où ses remarques, ses critiques et les renseignements qu’il a pu nous fournir nous ont apportés une aide des plus précieuses. Fortuné Henry est historien et ne souffre pas de lupinose. Il a bien voulu répondre ici à nos dix questions, porter son regard sur l’illégalisme et la propagande par le fait, et expliquer le travail par lui effectué dans les différents services d’archives de France et de Navarre car sans source point d’histoire. Lire le reste de cet article »

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Barrabas et la 1e Boucherie Mondiale


samedi 27 septembre 2014 par JMD

Dans ses lettres du bagne, Alexandre Jacob évoque peu les évènements de l’actualité. Seule la première guerre mondiale semble retenir son attention. De 1914 à 1918, et même au-delà, l’embrasement de l’Europe lui autorise d’amples réflexions sur la nature humaine. Ce sont ces pensées qui frappent, en 1925, le journaliste Louis Roubaud lorsque ce dernier se laisse convaincre par la mère de Barrabas de lancer une campagne de presse dans les colonnes du Quotidien en faveur de sa libération. Le matricule 34777 sait alors dans ses missives faire preuve de prudence pour éviter les foudres de la censure qui frappe les propos pacifistes ou défaitistes. Mais il se révèle aussi et surtout totalement imperméable au bourrage de crâne hexagonal. Lire le reste de cet article »

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Grave et les illégalistes


samedi 15 juin 2013 par JMD

Pour Philippe Pelletier dans L’anarchisme (coll. Idées reçues, Le Cavalier Bleu, 2010, p.49) : Outre le terrorisme, l’illégalisme est l’autre idée reçue qui affuble l’anarchisme. Elle n’est pas fausse, mais tout illégalisme n’est pas anarchiste. Et tout anarchiste n’est pas forcément illégaliste. Tel est Jean Grave (1854-1939), excommunicateur des partisans de la reprise individuelle. Nous pouvons retrouver dans les souvenirs de l’animateur du Révolté, de la Révolte et des Temps Nouveaux tout l’argumentaire du vieil anarchiste assimilant le voleur au bourgeois, considérés tous deux comme des parasites sociaux. Les motivations politiques du cambrioleur, de l’estampeur, du voleur ne constituent chez lui que de faciles prétextes à la jouissance personnelle des fruits collectifs de la production. En d’autres termes, l’illégaliste, dont la collusion avec la police semblerait évidente, ne chercherait pas le bouleversement social. Bien au contraire, il ne viserait qu’à sa conservation et ruinerait toutes les prétentions libertaires. Lire le reste de cet article »

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Germinal : PUB


samedi 8 juin 2013 par JMD

De la publicité dans un journal anarchiste ? Le fait semble surprenant. Nous avons dans un précédent article considéré Germinal comme le journal du peuple et d’Alexandre. La sortie du 1er numéro, le 19 novembre 1904, laisse en effet supposer l’hypothèse d’un financement occulte et illégaliste en mentionnant l’existence d’un très généreux donateur répondant au prénom … d’Alexandre. Il n’est pas surprenant non plus de retrouver quelques-uns des animateurs de Germinal dans la liste d’anarchistes que donne le voleur vosgien et gendre de Placide Schouppe, Charles Bernard, à la police l’ayant arrêté le 03 décembre 1899 après le cambriolage commis à Rosières aux Salines, près de Nancy, un mois auparavant. Germinal parait donc pour la première fois plus de trois mois avant le procès des « bandits d’Abbeville » et est justement un des rares journaux anarchistes à soutenir activement les Travailleurs de la Nuit. Sa pérennité est alors exceptionnelle pour une feuille politique antiautoritaire et provinciale. Lire le reste de cet article »

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Jacob anarchiste ?? Parfaitement !!


samedi 2 février 2013 par JMD

La violence, les atteintes à la personne comme à la propriété peuvent-elles être considérés comme des actes révolutionnaires et politiques à part entière ? La question se pose chez les anarchistes dès le départ et le vol suscite de nombreux débats à partir de l’affaire Clément Duval (1886). Pour les uns, à l’image de Grave et de l’équipe des Temps Nouveaux, le voleur ne serait, comme le bourgeois, qu’un parasite social. Pire, certains useraient même de l’idéal libertaire comme d’une excuse facile à la jouissance des biens dérobés. Mais le vol peut être aussi considéré comme un acte individuel normal, justifié, légitimé par la nécessité de subsister, de réagir face à une insolente paupérisation des masses. Est-il politique pour autant ? A cet égard, l’article d’Armand Beaure va dans le même sens que L’erreur de Jacob, papier que signe Victor Méric dans Le Libertaire du 23 avril 1905. Jacob anarchiste ?? Parfaitement !! Le titre paraphrase bien évidemment la brochure de Fortuné Henry sur Ravachol édité en 1892 par la Bibliothèque Anarchiste. Mais il tranche définitivement, par le biais des deux points d’exclamation, la question épineuse de l’appartenance au mouvement libertaire dès qu’un individu se réclamant de lui se retrouve dans une salle d’audience de cour d’assises pour un délit droit commun revendiqué par lui et de prime abord au nom de la Cause. En réalité, le texte de Beaure vise moins à affirmer l’idéologie libertaire d’Alexandre Jacob, que Germinal a entendu de toute façon dès le départ, qu’à désapprouver avec force et le manque hypocrite d’intérêt pour le procès des Travailleurs de la Nuit, et la condamnation sans appel de la part des leaders anarchistes et socialistes. En 1927, Ernest Armand publiait une brochure posant finalement la même question, L’illégaliste anarchiste est-il notre camarade ?, et révélant de facto que le débat n’était toujours pas clos. En 1905, l’équipe de Germinal n’a cure de ces stériles controverses et affirme bel et bien son amitié et ses salutations révolutionnaires à Jacob et aux Travailleurs de la Nuit. Lire le reste de cet article »

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Attila et la magie blanche


samedi 22 octobre 2011 par JMD

Attila aime la magie blanche et nous n’y trouvons rien à redire. Le livre de Gilles del Pappas s’ouvre pourtant sur un singulier avertissement. Il n’aurait pas voulu, selon ses dires, écrire une énième biographie de l’honnête cambrioleur. Logique, l’auteur est un prolixe faiseur d’histoires délaissant ici Constantin le grec pour l’illégaliste Jacob. Ou plutôt pour Marius le Marseillais. Mais, alors, pourquoi, dans cette longue préface, prend-il le soin d’expliquer au béotien lectorat ce que furent le capitalisme triomphant de la belle Epoque, l’anarchisme et le banditisme social ? Pourquoi déclamer son amour du septième art, de cette magie blanche naissante qu’il nous fait découvrir par le prisme d’un ingénieux et intrépide voleur ? Pourquoi, enfin, se prévenir d’une très improbable accusation de lupinose galopante et envoyer aux orties « les experts de tous poils lisant ces aventures à d’autres fins que de s’en régaler simplement » ? Lire le reste de cet article »

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Anars bagnards 6


samedi 23 juillet 2011 par JMD

Où il est narré que la propagande par le fait a envoyé un bon petit paquet d’anarchistes crever de l’autre côté de l’Atlantique, avec le bagne pour horizon. 6e épisode.

Première partie : Les anarchistes et l’appareil répressif

Nous souhaitons développer ici plusieurs questions en rapport avec la situation imposée au groupe que nous nous proposons d’analyser. Afin de circonscrire notre objet, il nous semble important d’aborder le thème de l’idéologie anarchiste, car la répression qui s’exerça contre ses militants en France, puis sur leur lieu d’expiation en Guyane, s’y trouve directement liée. Nous chercherons dans quels cadres idéologiques et politiques se sont inscrits les actes de propagande anarchistes, pour lesquels certains des transportés anarchistes que nous avons identifié furent condamnés. Nous montrerons également comment toute une structure répressive s’est mise en place pour anéantir cette forme de réaction dirigée contre toute forme d’autorité et plus particulièrement contre l’Etat. Lire le reste de cet article »

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Tous les anarchistes sont dans l’illégalité


dimanche 13 mars 2011 par JMD

Philippe Pelletier

L’anarchisme

Le Cavalier Bleu, Collection Idées Reçues

2010, 126p.

P49-54 : « Tous les anarchistes sont dans l’illégalité. »

Le droit de vivre ne se mendie pas, il se prend.

Marius Jacob à son procès, 1905

Outre le terrorisme, l’illégalisme est l’autre idée reçue qui affuble l’anarchisme. Elle n’est pas fausse, mais tout illégalisme n’est pas anarchiste. Et tout anarchiste n’est pas forcément illégaliste. Il ne faut pas non plus oublier que ce qui est illégal en Corée du Nord, en Birmanie ou en Arabie Saoudite, ne l’est pas forcément en France ou ailleurs, ainsi que d’une époque à l’autre. Des illégalistes libertaires pratiquant la contraception ou l’avortement à un moment où les lois l’interdisent en France sont en réalité des précurseurs vis-à-vis de la législation actuelle. Lire le reste de cet article »

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Illégalistes 3 : Destruam et aedificabo


mercredi 7 octobre 2009 par JMD

Destruam et aedificabo [1]

 En règle générale, les inculpés reconnaissent et assument les actes qu’on leur impute : possession d’armes et de matériel de chimie, faux-monnayage, contrebande, vol, assassinat ou attentat. Les réponses sont franches. Lire le reste de cet article »

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