Anars bagnards 6


Où il est narré que la propagande par le fait a envoyé un bon petit paquet d’anarchistes crever de l’autre côté de l’Atlantique, avec le bagne pour horizon. 6e épisode.

Première partie : Les anarchistes et l’appareil répressif

Nous souhaitons développer ici plusieurs questions en rapport avec la situation imposée au groupe que nous nous proposons d’analyser. Afin de circonscrire notre objet, il nous semble important d’aborder le thème de l’idéologie anarchiste, car la répression qui s’exerça contre ses militants en France, puis sur leur lieu d’expiation en Guyane, s’y trouve directement liée. Nous chercherons dans quels cadres idéologiques et politiques se sont inscrits les actes de propagande anarchistes, pour lesquels certains des transportés anarchistes que nous avons identifié furent condamnés. Nous montrerons également comment toute une structure répressive s’est mise en place pour anéantir cette forme de réaction dirigée contre toute forme d’autorité et plus particulièrement contre l’Etat.

Commencé en France et relayé en Guyane, le processus de non reconnaissance de l’acte anarchiste comme une infraction politique conduit à la marginalisation d’un un ensemble de revendications sociales.

Chapitre 1 : Le militant anarchiste ou la conception de l’acte

Qu’est ce que l’anarchie[1]? Une doctrine, un mode de pensée, un mode d’action ?

Il nous faut quelque peu développer cette question afin de situer dans un cadre idéologique et politique cohérent, les actes pour lesquels les militants anarchistes, dont nous avons retrouvé la trace, ont été condamnés à une peine de travaux forcés et/ ou à la relégation en Guyane. Qui étaient-ils ? Quels étaient leurs objectifs politiques ? Comment s’inscrivent-ils dans le mouvement anarchiste français de 1887 à 1914 ?

A/ Une idéologie commune, mais une conception de l’acte différente

1/ Idéologie et théories anarchistes

C’est Pierre-Joseph Proudhon qui, le premier, donne un sens précis au mot anarchie en 1840, celui d’un état sociétaire harmonieux résultant naturellement de la suppression de tout appareil gouvernemental. Comme le souligne Jean Maitron :

« Il n’existait pas pour autant à l’époque de Proudhon, de « mouvement » anarchiste – nous entendrons par ce terme l’action collective ou individuelle d’êtres qu’une idéologie déterminée a conduit à se grouper sous les formes les plus variées- et il faudra attendre la formation  de la Première Internationale pour voir naître, par suite du conflit qui opposera « autoritaires » et « anti-autoritaires », les premiers groupes anarchistes  en esprit sinon en titre . »[2]

Ce conflit est une étape importante puisqu’il signe la partition du mouvement socialiste en deux tendances définitivement opposées : les « socialistes marxistes » défendant la théorie du communisme d’état, et les « collectivistes » qui prônent un communisme non autoritaire, fédéraliste ou anarchiste. Il est important de préciser cette opposition afin de détacher l’anarchisme, en tant que courant socialiste à part entière, de l’ensemble du mouvement qui se met en place avec la fondation de la Première Internationale en 1864[3].

« Le collectivisme est un système social dans lequel la propriété est abolie quant aux moyens de production, mais conservée quant aux objets de consommation, grâce à la fiction du salaire. Le communisme est le système social dans lequel la propriété est abolie, quant aux moyens de production, et subordonnée, quant aux objets de consommation, à la réalité des besoins… On peut encore dire que le communisme réalise la confusion absolue des efforts producteurs et des besoins consommateurs, tandis que le collectivisme, semblable en cela au capitalisme, subordonne les seconds aux premiers. »[4]

Outre cette divergence sur la notion fondamentale de propriété, communistes et anarchistes sont opposés sur les moyens à employer après la révolution pour parvenir à une société sans classes, mais aussi sur la cause du mal (les premiers le situant dans le « principe de la propriété individuelle » et les seconds dans le « principe d’autorité »), et sur les moyens d’action à mettre en oeuvre ; seules semblent les réunir les critiques portées à l’encontre de l’organisation sociale[5]. Dès lors, les stratégies et les choix politiques que chacune des parties développera seront opposées, ce qui apparaît nettement sur le terrain politique des luttes sociales (grèves, meetings, manifestions, etc…) où s’affrontent les militants des deux parties.     La définition que donnent les militants anarchistes de leur positions idéologiques « anti-autoritaires » repose sur un ensemble de principes fondamentaux qui apparaissent notamment dans la déclaration que fit Bakounine au Congrès de la Ligue de la paix et de la liberté, en septembre 1868 :

« Parce que je demande l’égalisation économique et sociale des classes et des individus, parce que, avec le congrès des travailleurs de Bruxelles, je me suis déclaré partisan de la propriété collective, on m’a reproché d’être communiste. Quelle différence, m’a-t-on dit, faites-vous entre le communisme et la collectivité ? [le collectivisme – note James Guillaume] Je me suis étonné, vraiment, que M.Chaudey ne la comprenne pas, cette différence, lui qui est l’exécuteur testamentaire de Proudhon. Je déteste le communisme, parce qu’il est la négation de la liberté et que je ne puis concevoir rien d’humain sans liberté. Je ne suis point communiste parce que le communisme concentre et fait absorber toutes les puissances de la société dans l’Etat, parce qu’il aboutit nécessairement à la centralisation de la propriété entre les mains de l’Etat, tandis que moi, je veux l’abolition de l’Etat, l’extirpation radicale de ce principe d’autorité et de la tutelle de l’Etat, qui sous le prétexte de moraliser et de civiliser les hommes, les a jusqu’à ce jour asservis, opprimés, exploités et dépravés. Je veux l’organisation de la société et de la propriété collective ou sociale de bas en haut, par la voie libre de l’association, et non du haut en bas par le moyen de quelque autorité que ce soit. Voulant l’abolition de l’Etat, je veux l’abolition de la propriété individuellement héréditaire, qui n’est qu’une  institution de l’Etat, une conséquence même du principe de l’Etat. Voilà dans quel sens je suis collectiviste et pas du tout communiste. »[6]

Pour comprendre ce que le terme « anarchisme » englobe, il faut nous pencher sur la question de la doctrine. Or, la particularité de cette famille politique réside dans l’absence d’un véritable dogme. Seul un ensemble de principes fondamentaux vient cimenter l’idéologie anarchiste. C’est pourquoi d’ailleurs, il est possible d’évoquer les textes de réflexion de différents militants ou théoriciens anarchistes sans que ceux-ci occupent la place de textes fondateurs au sein de l’histoire du mouvement anarchiste. Il faut souligner l’abondance des écrits[7], mais la particularité de l’anarchisme est de « varier dans l’espace et dans le temps »[8]. Ainsi, si tous les « théoriciens » anarchistes sont d’accord pour accorder un sens général au mot anarchie : « état social où a disparu toute autorité »[9], il n’en va pas aussi aisément de la définition de la doctrine qui, selon Jean Maitron, est « fluide, insaisissable, synthétiquement difficile à définir »[10]. Cependant, nous pouvons dégager un ensemble de constantes idéologiques qui peuvent définir une forme de doctrine. Elle repose sur la lutte contre l’autorité, dont l’État est considéré comme étant l’une de ses formes les plus virulentes.

Ces principes apparaissent clairement à travers un texte de Sébastien Faure :

 « Il n’y a, il ne peut y avoir ni Credo, ni Catéchisme libertaires.

  Ce qui existe et ce qui constitue ce qu’on peut appeler la doctrine anarchiste, c’est un ensemble de principes généraux, de conceptions fondamentales et d’applications pratiques sur lesquels l’accord s’est établi entre les individus qui pensent en ennemis de l’Autorité et luttent, isolément ou collectivement, contre toutes les disciplines et contraintes politiques, économiques, intellectuelles et morales qui découlent de celle-ci.

Il peut donc y avoir et, en fait, il y a plusieurs variétés d’anarchistes mais toutes ont un trait commun qui les séparent de toutes les autres variétés humaines. Ce point commun, c’est la négation du principe d’Autorité dans l’organisation sociale et la haine de toutes les contraintes qui procèdent des institutions basées sur ce principe.

Ainsi, quiconque nie l’Autorité et la combat est anarchiste. […]

L’Autorité revêt trois formes principales engendrant trois groupes de contraintes :

1°/ la forme politique : l’État; 2°/ la forme économique : le Capital; 3°/ la forme morale : la religion. »[11]

L\'Anarchie guidant le peupleCette lutte contre l’État constitue le grand but des anarchistes qui voient, après sa destruction, l’édification d’une société nouvelle, autogestionnaire, fédéraliste, basée sur la liberté et le bien-être des individus. Cafiero, italien et compagnon de lutte de Bakounine, donne une idée de la société libertaire telle qu’il se la représente :

« Pleine et entière liberté de l’individu qui, librement poussé seulement par ses besoins , par ses goûts et ses sympathies, se réunit à d’autres individus dans le groupe ou dans l’association ; libre développement de l’association qui se fédère avec d’autres dans la commune ou dans le quartier ; libre développement avec les communes qui se fédèrent dans la région et ainsi de suite : les régions dans la nation ; les nations dans l’humanité… Le communisme actuellement, c’est encore l’attaque ; ce n’est pas la destruction de l’autorité, mais c’est la prise de possession, au nom de toute l’humanité, de toute la richesse existant sur la globe. Dans la société future, le communisme sera la jouissance de toute la richesse existante, par tous les hommes et selon ce principe : De chacun selon ses facultés, à chacun selon ses besoins, c’est-à-dire : de chacun et à chacun selon sa volonté. »[12]

Ainsi, se dégage une idéologie commune à tous les anarchistes. Comment va-t-elle s’exprimer à travers le mouvement social qui secoue la France dans cette fin du XIXème siècle ? Notre objet n’étant pas ici de faire l’histoire du mouvement anarchiste durant cette période[13], nous choisirons d’étudier les différents aspects de la propagande anarchiste afin d’isoler la question du militant au sein de cette forme de lutte politique. Ces militants qui n’ont pas tous la même conception de l’acte revendicatif, mais qui pour la plupart subirent les conséquences de leur idéologie qualifiée de « subversive » dans une répression à grande échelle, qui conduisit la plupart d’entre eux en prison ou au bagne.

2/ La Propagande par le fait

Les militants anarchistes condamnés à purger une peine de travaux forcés en Guyane ont tous pris part sous une forme différente à la propagande anarchiste. Tout comme il n’existe pas de doctrine anarchiste à cette époque, aucun « parti » anarchiste ne fonctionne comme tel en France, comment s’organise alors la propagande ?

« Rebelles à toute organisation, les « compagnons » agirent en isolés ou à l’intérieur de groupes locaux très restreints. Si, à la fin du siècle, la plupart d’entre eux mirent tous leurs espoirs dans le développement du syndicalisme et y travaillèrent, les tenants de l’anarchisme traditionnel continuèrent à préférer la propagande individuelle. […] Cet individualisme viscéral rendait l’anarchisme assez peu redoutable du strict point de vue politique, mais il contribua à en faire une source considérable de désordre social lorsqu’il s’exprima dans « la propagande par le fait ». En elle-même, cette forme d’action qui consistait à prouver par l’exemple la vertu des principes anarchistes n’était pas nécessairement violente. »[14]

Propager l’idée de la révolution sociale et les théories anarchistes, tels étaient les deux axes de la propagande par le fait, qui, au lendemain du Congrès de Londres[15], apparaît comme le moyen d’action le plus efficace pour émanciper les travailleurs[16]. Après la scission définitive avec les « autoritaires », la question de l’A.I.T reste entière. Les congressistes « anti-autoritaires », réunis pour statuer de sa reconstitution et de son avenir, adoptent une résolution dénommée par certains « Charte de la propagande par le fait », lui donnant ainsi une reconnaissance officielle en tant que moyen d’action privilégié. Cette résolution mentionne notamment :

« Considérant,

que l’A.I.T. a reconnu nécessaire de joindre à la propagande verbale et écrite la propagande par le fait ;

Considérant, en outre, que l’époque d’une révolution générale n’est pas éloignée […];

Le congrès émet le voeu que les organisations adhérentes à l’A.I.T. veuillent bien tenir compte des propositions suivantes : […] propager, par des actes, l’idée révolutionnaire […].

En sortant du terrain légal […] pour porter notre action sur le terrain de l’illégalité, qui est la seule voie menant à la révolution , il est nécessaire d’avoir recours à des moyens qui soient en conformité avec ce but. »

En conséquence, « …les sciences techniques et chimiques ayant déjà rendu des services à la cause révolutionnaire et étant appelées à en rendre encore de plus grands à l’avenir, le congrès recommande aux organisations et individus faisant partie de l’A.I.T., de donner un grand poids à l’étude et aux applications de ces sciences comme techniques de défense et d’attaque. »[17]

Subissant l’influence des nihilistes russes, les anarchistes européens sont, depuis l’écrasement de la Commune en 1871, convaincus que l’illégalité est la seule voie pouvant mener à la Révolution. Cette nouvelle orientation vers les actions terroristes de type individuel abouti en France à un renforcement de la vigilance policière. Mais les actes témoignant de façon certaine d’une volonté de « propagande par le fait » par leurs auteurs restent extrêmement rares comme les actions de « reprise individuelle » accomplies dans un esprit de redistribution des richesses[18], ceci jusqu’en 1892. S’ouvre alors une période comprenant une série d’attentats à l’explosif qui jusqu’en 1894 provoquent une psychose qui engendre une répression exacerbée contre les milieux anarchistes.[19] Et pourtant, les terroristes sont loin de représenter tout l’anarchisme, ils sont même fortement controversés par certains.[20]

Ainsi, le militant anarchiste n’est pas par définition un « terroriste », chaque individu interprète la notion d’illégalité et donne une perspective à son engagement personnel dans la lutte menée contre les différentes formes de l’autorité. En effet, la propagande passe par d’autres vecteurs qui furent autant réprimés à cause de l’amalgame du terrorisme à l’anarchisme. Les militants anarchistes condamnés à une peine de travaux forcés ont tous plus ou moins pris part à cette propagande mais pour aucun d’entre eux les condamnations ne reposent sur des actes qualifiés de « terroristes ». Il se sont engagés et ont pris parti, sous des formes différentes à la propagande. Mais comment celle-ci s’articulait-elle ?

Comme le montre Jean Maitron, l’organisation du réseau militant est très hétéroclite, il en conclut que :

« de 1882 à 1894, il n’y a en France ni « parti » anarchiste national, ni fédérations régionales, il n’existe que des groupes locaux sans liens entre eux ».[21]

Le groupe anarchiste est un organisme particulier qui fonctionne sur le principe de la liberté et de l’indépendance des compagnons qui en font partie. Aucun compte à rendre de ses activités ou des motivations qui conduisent chaque individu à y prendre part.

« La salle du groupe est un lieu de passage ou chacun discourt à sa guise, lieu d’éducation et non d’action. Nul du moins n’est tenu d’annoncer ses projets à qui que ce soit [….]. »[22]

Nous pouvons considérer que les groupes constituent de multiples noyaux dans lesquels les militants vont à un niveau local servir de catalyseur au développement de l’idéologie anarchiste, le passage dans un groupe étant une démarche de base à l’appréhension des théories. Ainsi, l’engagement actif peut prendre de multiples formes.

Il est à spécifier notamment que la propagande par la parole joue un rôle important dans l’action anarchiste comme le montrent les nombreux cycles de conférences organisés à travers la France, ou l’implication dans des meetings politiques[23].

 La propagande par la presse intervient aussi de façon capitale car, en l’absence de fédérations régionales ou nationale, elle s’impose comme moyen de liaison, d’information et de coordination[24] crucial à la fois pour les différents groupes, mais aussi pour les sympathisants isolés. Par ailleurs, l’étude succincte d’une partie de la presse anarchiste[25], nous a montré que parmi les préoccupations des militants,  apparaissent, de façon régulière, des articles ou des brèves portant sur la situation de certains transportés anarchistes. Mais la répression qui s’exerça sur l’ensemble des réseaux anarchistes, et la presse ne fut pas épargnée, contribua de façon générale à laisser sans suite le peu d’information qui parvenaient du bagne. Nous verrons tout de même à travers des exemples concrets que la solidarité envers les compagnons transportés n’étaient pas qu’une solidarité de principe.

Ainsi l’acte individuel apparaît prédominant pour la propagande. La « reprise individuelle » qui ouvre la voie à « l’illégalisme », tant prôné par les anti-autoritaires, en est un aspect fondamental. Atteindre la propriété sous toutes ses formes et non les hommes. Certains furent condamnés pour cette catégorie d’actes de propagande à purger une peine de travaux forcés dans les bagnes de Guyane.

Clément Duval est le premier à théoriser la reprise individuelle, et il est le premier anarchiste à partir pour le bagne. Nous verrons plus loin la présentation de cet individu avec celle des anarchistes condamnés aux travaux forcés. Selon lui le vol n’est que la restitution opérée à son profit par un individu conscient des richesses produites collectivement et indûment accaparées par quelques uns. Comme il l’écrit lui-même au journal Le Révolté :

« …Je dois vous déclarer qu’à mon point de vue je ne suis pas un voleur. La nature en créant l’homme lui donne le droit à l’existence et ce droit l’homme a le devoir de l’exercer dans sa plénitude. Si donc la société ne lui fourni pas de quoi subsister, l’être humain peut légitimement prendre son nécessaire là où il y a du superflu… »[26]

Il passe en jugement pour vol effectué dans un hotel particulier rue Montceau à Paris et incendie, ainsi que pour coups portés à un agent. L’attitude qu’il adopte à son procès fait de lui un des représentants les plus marquants de la reprise individuelle. Il se fait accusateur, entamant une défense de rupture, où il ne reconnaît pas ses chefs d’inculpation, se dit anarchiste et restituteur pour les besoins de la propagande révolutionnaire.

« […]Vous m’inculpez de vol, comme si un travailleur qui ne possède rien peut être un voleur.

  Non, le vol n’existe que dans l’exploitation de l’homme par l’homme, en un mot par ceux qui vivent aux dépens de la classe productrice. Ce n’est pas un vol que j’ai commis, mais une juste restitution faite au nom de l’humanité, cet argent devant servir à la propagande révolutionnaire, par l’écrit et par le fait. Faire des journaux, des brochures pour démontrer la vérité au peuple, il y a assez longtemps qu’on le trompe. A lui qui sent le mal, lui montrer le remède.

M’occuper de chimie et préparer ce qu’il faut pour le jour de la bataille, le jour où les travailleurs, conscients, sortiront de leur torpeur, de leur avachissement. Car il est temps que cette machination diabolique disparaisse, pour faire place à des institutions où tous trouverons un sort plus équitable, qui n’existe que dans le communisme anarchiste.

Parce que l’anarchie est la négation de toute autorité…. »[27]

Cette théorie fera des adeptes comme Pini condamné lui aussi aux travaux forcés.  Certains seront plus ou moins honnêtes vis-à-vis de l’idéologie initiale.

 


[1]Etymologie : du grec anarkhia qui signifie absence de gouvernement.

[2]Jean Maitron, Le mouvement anarchiste en France -des origines à 1914-,  Paris, 1982, page 14.

[3]In Ibid, pages 42/55, James Guillaume, L’Internationale – Documents et souvenirs –, Paris, (1898), 1985.

[4]In ibid page 18, L’Humanité nouvelle, Paris, 1897, 1ère année, Tome 1, page 119. Article de Charles Albert.

[5]Ibid page 19.

[6]James Guillaume, L’internationale. Documents et souvenirs, 1864-1878,  Paris, 1985 (1898), Champ libre, tome 1 p.74/75. Pour une analyse du communisme d’Etat par M.Bakounine voir : Bakounine, Oeuvres complètes volume 3 – Les conflits dans l’Internationale, 1872-, Paris, Champ libre , pages 174/181.

[7]Voir par exemple, Max Nettlau,Bibliographie de l’anarchie, Paris, P.V. Stock, 1897.

[8]Op.cité, Jean Maitron, Le mouvement anarchiste en France, page 20.

[9]In ibid page 21,Jean Maitron se réfère notamment à : Sébastien Faure, « Anarchie », Encyclopédie anarchiste, Paris, Editions La Librairie Internationale, s.p, s.d ; Tucker, Instead of a book, cité par Eltzbacher, L’anarchisme, Paris, Giard, 1923, pages 249/250; Errico Malatesta, L’Anarchie, La Brochure mensuelle, n°79/80, juillet-août 1929, page 5; etc…

[10]Op.cité,  Jean Maitron, Le mouvement anarchiste en France, page 20.

[11]In idem, Sébastien Faure, « Anarchie », Encyclopédie anarchiste.

[12]In ibid, page 22. Cafiero, Anarchie et communisme, Paris, goupe des E.S.R.I, aux bureaux des Temps Nouveaux, 1899, page 5.

[13]Notre ouvrage de référence sur cette question est la thèse, déjà citée, de Jean Maitron : Le mouvement anarchiste en France – des origines à 1914,, Paris, 1982, Gallimard.

[14]Op.cité, Jean-Pierre Machelon, La République contre les libertés, page 402.

[15]Qui se déroule du 14 au 20 juillet 1881.

[16] Il faut néanmoins citer  le premier essai d’application de la propagande par le fait, qui date d’avril 1877, appelée « L’équipée du Bénévent », menée par Cafiero, Malatesta et Ceccarelli. Cet événement aura une influence notable sur la propagande qui suivit. Voir Jean Maitron, Le mouvement anarchiste en France, pages 75 et suiv.

[17]Ibid pages 114/115.

[18]Ibid pages 211 et suiv.

[19] Pour une chronologie indicative des événements politiques liés à « la propagande par le fait » voir Annexe n°8.

[20]Dans La Révolte, du 18/24 mars 1891, Kropotkine écrit : « Un édifice basé sur des siècles d’histoire ne se détruit pas avec quelques kilos d’explosifs. » Comme d’autres, il estime que pour propager l’idée anarchiste, l’action syndicale est préférable au terrorisme individuel.

[21]Op.cité Jean Maitron, Le mouvement anarchiste en France, pages 111/121.

[22]Ibid pages 122 et suiv. pour l’étude de ces groupes.

[23]Ibid page 136.

[24]Ibid page 139/150. 2 titres hebdomadaires à grand tirage : La Révolte, Le Père Peinard.

[25]Le Père Peinard, 1896/1900 [A.N.14 AS 122 (3)] ; Le Révolté, mars 1885/août 1887 [Centre Malher (sans cote)] ; La Révolte, 1887/1891, [Centre Malher (sans cote)] ; Les Temps Nouveaux, mai 1895/février1899, mai 1904/avril 1906 [Centre Malher (sans cote)].

[26]Le Révolté, n°41, du 29 janvier au 4 février 1887, Archives du Centre Malher, sans cote.

[27]Extrait du texte de sa défense à son procès. In op.cité, Clément Duval/Marianne,Moi, Clément Duval, bagnard et anarchiste, page 25.

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