Articles taggés avec ‘les Temps Nouveaux’

Au voleur ! A l’anarchiste !


samedi 7 mars 2015 par JMD

En avril 2014, les honorables et universitaires publications de la Sorbonne sortaient un fort intéressant Au Voleurs !. L’ouvrage collectif, sous la direction de Frédéric Chauvaud et Dominique Houte, se proposait d’envisager les images et représentations du vol dans la France contemporaine ce qui, bien évidemment, n’a pas manqué au Jacoblog d’attirer notre attention. Vingt-deux contributeurs proposent ainsi une analyse historique du vol sous l’angle du phantasme et du vécu mais tentent encore de considérer l’acte dans son rapport à la justice et à l’ordre social. Sur ce dernier thème, qui est en fait la troisième partie du livre, Vivien Bouhey s’interroge de manière surprenante à propos du discours sur le vol dans la presse anarchiste de 1880 à 1914. Là, ce n’est plus de l’attention mais de l’intérêt attisé et amusé de notre part vis-à-vis d’un auteur qui entend remettre à plat, et à jour, les travaux de Jean Maitron. Mais, à trop vouloir enfoncer les portes ouvertes de l’histoire de l’anarchie, on finit vite par se perdre dans les eaux troubles de l’historiographie illégaliste. Lire le reste de cet article »

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Grave et les illégalistes


samedi 15 juin 2013 par JMD

Pour Philippe Pelletier dans L’anarchisme (coll. Idées reçues, Le Cavalier Bleu, 2010, p.49) : Outre le terrorisme, l’illégalisme est l’autre idée reçue qui affuble l’anarchisme. Elle n’est pas fausse, mais tout illégalisme n’est pas anarchiste. Et tout anarchiste n’est pas forcément illégaliste. Tel est Jean Grave (1854-1939), excommunicateur des partisans de la reprise individuelle. Nous pouvons retrouver dans les souvenirs de l’animateur du Révolté, de la Révolte et des Temps Nouveaux tout l’argumentaire du vieil anarchiste assimilant le voleur au bourgeois, considérés tous deux comme des parasites sociaux. Les motivations politiques du cambrioleur, de l’estampeur, du voleur ne constituent chez lui que de faciles prétextes à la jouissance personnelle des fruits collectifs de la production. En d’autres termes, l’illégaliste, dont la collusion avec la police semblerait évidente, ne chercherait pas le bouleversement social. Bien au contraire, il ne viserait qu’à sa conservation et ruinerait toutes les prétentions libertaires. Lire le reste de cet article »

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L’illégaliste est-il notre ami ?


samedi 30 mars 2013 par JMD

Illégalisme ? Propagande par le fait ? Bien souvent lorsque l’on évoque le banditisme et la violence anarchiste, le commun ne retient par le biais d’un consumérisme voyeuriste que les mots banditisme et violence, reléguant de facto l’expression politique au rang des excuses faciles. L’article de Françoise Trapellier, en 1977, n’échappe à la règle en dressant une condamnation a fortiori de l’illégalisme et de la propagande par le fait. Reprenant à son compte le pas de charge des idées que Jules Valles lança une première fois en 1867, la revue La Rue connait 37 numéros de 1968 à 1986. Le 24e donne longuement la parole à la spécialiste de Léo Ferré qui, en dressant une chronologie presque exhaustive du vol et de l’attentat commis au nom de l’idéal libertaire, met ainsi en lumière une réputation négative qui, pour les détracteurs de l’anarchie, tiendrait lieu d’axiome de base. Force est alors de constater que l’auteur, s’appuyant somme toute sur une bibliographie réduite (pour ne pas dire réductrice), se range du côté de ceux qui, chez les compagnons, désapprouvent dès le départ l’usage de la marmite ou de la pince-monseigneur. Ceux-là seraient une majorité et la seule différence entre le banditisme et la prétendue « illusion illégaliste » tiendrait dans une théorisation de la révolte, considérée ici comme une « déviation apache ».  L’exemple de Bonnot vient ainsi étayer une hypothèse réfutant une image peut-être redorée des bandits en auto depuis 1968. L’historiographie a montré depuis qu’illégalisme était loin d’être une anarchie dans l’anarchie et qu’elle méritait une étude nettement moins réductrice et, surtout, nettement plus sereine et approfondie, dégagée de toute considération partisane. Lire le reste de cet article »

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Jacob anarchiste ?? Parfaitement !!


samedi 2 février 2013 par JMD

La violence, les atteintes à la personne comme à la propriété peuvent-elles être considérés comme des actes révolutionnaires et politiques à part entière ? La question se pose chez les anarchistes dès le départ et le vol suscite de nombreux débats à partir de l’affaire Clément Duval (1886). Pour les uns, à l’image de Grave et de l’équipe des Temps Nouveaux, le voleur ne serait, comme le bourgeois, qu’un parasite social. Pire, certains useraient même de l’idéal libertaire comme d’une excuse facile à la jouissance des biens dérobés. Mais le vol peut être aussi considéré comme un acte individuel normal, justifié, légitimé par la nécessité de subsister, de réagir face à une insolente paupérisation des masses. Est-il politique pour autant ? A cet égard, l’article d’Armand Beaure va dans le même sens que L’erreur de Jacob, papier que signe Victor Méric dans Le Libertaire du 23 avril 1905. Jacob anarchiste ?? Parfaitement !! Le titre paraphrase bien évidemment la brochure de Fortuné Henry sur Ravachol édité en 1892 par la Bibliothèque Anarchiste. Mais il tranche définitivement, par le biais des deux points d’exclamation, la question épineuse de l’appartenance au mouvement libertaire dès qu’un individu se réclamant de lui se retrouve dans une salle d’audience de cour d’assises pour un délit droit commun revendiqué par lui et de prime abord au nom de la Cause. En réalité, le texte de Beaure vise moins à affirmer l’idéologie libertaire d’Alexandre Jacob, que Germinal a entendu de toute façon dès le départ, qu’à désapprouver avec force et le manque hypocrite d’intérêt pour le procès des Travailleurs de la Nuit, et la condamnation sans appel de la part des leaders anarchistes et socialistes. En 1927, Ernest Armand publiait une brochure posant finalement la même question, L’illégaliste anarchiste est-il notre camarade ?, et révélant de facto que le débat n’était toujours pas clos. En 1905, l’équipe de Germinal n’a cure de ces stériles controverses et affirme bel et bien son amitié et ses salutations révolutionnaires à Jacob et aux Travailleurs de la Nuit. Lire le reste de cet article »

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Nous sommes demain, vous êtes hier !


samedi 21 janvier 2012 par JMD

Déclarations de Georges Etiévant.

Le 27 juillet 1892, la cour d’assises de Seine et Oise doit juger Faugoux, Chevenet, Drouhet et Etiévant, tous quatre anarchistes et tous quatre accusés d’avoir volé avec Ravachol cent-vingt cartouches de dynamite à Soisy sur Etiolles, explosifs ayant servi aux attentats de ce dernier. Henri Varennes, chroniqueur judiciaire reconnait, dans ses notes d’audience, l’intelligence et les convictions affirmées de Georges Etiévant. L’aplomb  à la barre de l’ouvrier typographe, âgé de 27 ans, ses réparties cinglantes préfigurent l’attitude de l’honnête cambrioleur Jacob à Amiens treize ans plus tard. Elles lui valent, selon Varennes, sa condamnation à cinq ans d’emprisonnement : « A peine compromis dans l’affaire, il n’avait qu’à se taire pour être acquitté. Il préféra par des insolences voulues, préméditées, affirmer hautement son horreur de la loi et de la société bourgeoise ». De la même manière, Jean Grave se souvient dans ses Quarante ans de propagande anarchiste, du comportement énergique, courageux d’Etiévant et surtout de la « magnifique affirmation de principes anarchistes » qu’il ne put prononcer entièrement lors de son procès. Lire le reste de cet article »

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La mort du hussard Agostini


samedi 5 mars 2011 par JMD

Comme toute feuille militante, L’Agitateur remplit pleinement son rôle de propagande et d’organe de liaison régionale. L’actualité, qu’elle soit internationale, hexagonale ou locale, ne sert de fait que de support au discours anarchiste des membres de la Jeunesse Internationale de Marseille qui font le dit journal. Dans son étude, Régine Goutalier peut ainsi regretter en 1971 la faiblesse informative de l’article Aux patriotes sur la mort dans la cité phocéenne du cavalier Agostini du sixième régiment de hussards en ce début d’année 1897. « Cette habitude de procéder par allusion à des faits supposés connus du public rend aujourd’hui incompréhensible certains passages ». Et l’auteur finit par se demander « de quelle injustice, par exemple, a pu être victime » le militaire trépassé « que l’on présente comme un martyr ? » Lire le reste de cet article »

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L’erreur de Jacob


samedi 11 octobre 2008 par JMD

Victor MéricLe procès des Travailleurs de la Nuit intervient dans un débat trahissant surtout l’extrême division de la maison anarchie, unie et cimentée néanmoins par le refus de l’autorité. La presse libertaire, Les Temps Nouveaux de Grave mis à part, a en général signalé l’évènement. On ne peut pas dire en revanche qu’elle ait franchement soutenu Alexandre Jacob. Il est vrai que cette presse militante est toujours sous le joug de la répression des trois lois scélérates de 1893-1894. Seul, Germinal d’Amiens prend ouvertement le parti des accusés, leur consacrant même l’intégralité de son numéro 11, du 19 au 25 mars 1905. Les libertaires ne sont pas tous, comme le montre « L’erreur de Jacob », article de  Victor Méric paru dans Le Libertaire n°25, du 23 au 30 avril, de chauds partisans de la reprise individuelle, oscillant pour la plupart d’entre eux entre anarcho-syndicalisme et éducation des masses. De là la colère imaginaire d’Alexandre Jacob croyant avoir apporté sa pierre à l’édifice de propagande. Lire le reste de cet article »

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