Articles taggés avec ‘propagande par le fait’

Caserio : L’homme récolte ce qu’il a semé


samedi 17 mars 2012 par JMD

Le 1er juillet 1894, le président Carnot est inhumé au Panthéon. Vingt-sept jours plus tard, l’assemblée nationale vote la troisième des lois dites scélérates, celle qui condamne tout type de propagande anarchiste. Le 03 août 1894, la cour d’assises du Rhône condamne à la peine de mort Santo Geronimo Caserio. L’assassin du président Carnot ne cherche d’ailleurs pas à se défendre. Il adopte en revanche une attitude qui tranche radicalement avec les portraits de lui dressés par. Solidement menotté, exhibé telle une bête fauve à la manière des montreurs d’ours, l’image de ce jeune homme paisible, ami à Sète d’Ernest Saurel, a nourri depuis belle lurette l’idée reçue faisant de l’anarchiste un sauvage assoiffé du sang de ses victimes. Caserio assume son geste. Il a agi seul. C’est un acte de vengeance. Non seulement il disculpe les compagnons inquiétés par les investigations policières mais il place en plus à la barre un discours qui, sans avoir la valeur littéraire et dialectique de ceux tenus par un Henry ou un Etiévant, n’en est pas moins empreint d’un attachement réel à la cause anarchiste. Il a à peine vingt ans. Il est guillotiné le 16 août 1894. Lire le reste de cet article »

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Le lapin et les chasseurs


samedi 25 février 2012 par JMD

Si Georges Etiévant déclare lors de son second procès ne pas accorder d’importance à une vie, la sienne, faite de misère, c’est bien parce qu’il sait la condamnation à mort qui l’attend pour avoir, le 18 janvier 1898 rue Berzélius à Paris, planté vingt-deux coup de couteaux sur le planton Renard et treize sur l’agent Le Breton venu le secourir. Au poste de police où il est emmené, Georges Etiévant, profitant de l’absence de fouille, tire encore un coup de pistolet sur Le Breton. Les deux pandores ne sont que légèrement blessés et, bien que n’ayant tué personne, la cour d’assises de la seine prononce, le 18 juin, la peine capitale, commuée par la suite en celle des travaux forcés à perpétuité. Cela ne l’empêche pourtant pas d’exprimer sa révolte et sa colère devant le jury appelé à rendre justice. Lire le reste de cet article »

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Nous sommes demain, vous êtes hier !


samedi 21 janvier 2012 par JMD

Déclarations de Georges Etiévant.

Le 27 juillet 1892, la cour d’assises de Seine et Oise doit juger Faugoux, Chevenet, Drouhet et Etiévant, tous quatre anarchistes et tous quatre accusés d’avoir volé avec Ravachol cent-vingt cartouches de dynamite à Soisy sur Etiolles, explosifs ayant servi aux attentats de ce dernier. Henri Varennes, chroniqueur judiciaire reconnait, dans ses notes d’audience, l’intelligence et les convictions affirmées de Georges Etiévant. L’aplomb  à la barre de l’ouvrier typographe, âgé de 27 ans, ses réparties cinglantes préfigurent l’attitude de l’honnête cambrioleur Jacob à Amiens treize ans plus tard. Elles lui valent, selon Varennes, sa condamnation à cinq ans d’emprisonnement : « A peine compromis dans l’affaire, il n’avait qu’à se taire pour être acquitté. Il préféra par des insolences voulues, préméditées, affirmer hautement son horreur de la loi et de la société bourgeoise ». De la même manière, Jean Grave se souvient dans ses Quarante ans de propagande anarchiste, du comportement énergique, courageux d’Etiévant et surtout de la « magnifique affirmation de principes anarchistes » qu’il ne put prononcer entièrement lors de son procès. Lire le reste de cet article »

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Jacob in The dico


dimanche 4 décembre 2011 par JMD

Voilà un livre dont on pourra, sous le sapin, se passer aisément. On a vu, on a lu … on n’a rien retenu et Tomalu nous l’avait bien dit.  Que ne l’avons-nous point suivi dans la voie de la sagesse et du bon goût ? Que n’avons-nous pas entendu le propos même de l’éditeur qui, dans les colonnes du Monde Libertaire, en date du 02 au 08 juin 2011, déclare vomir « ce livre qui est une ode au JE, un mépris du NOUS, et surtout une bible de l’innéité pour ce qui concerne la liberté et l’égalité chez les humains » ? L’idée d’un dictionnaire de l’individualisme libertaire, à la première de couverture effectivement plaisante et attractive, était pourtant plus que séduisante. Lire le reste de cet article »

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Méric et les illégalistes


dimanche 20 novembre 2011 par JMD

Victor Méric écrit les Bandits tragiques en 1926. L’ouvrage, précieux témoignage, indispensable analyse, a été réédité en 2010 par les éditions Le Flibustier. L’homme, ancien anarchiste, ancien socialiste révolutionnaire, a bien changé. C’est même vis-à-vis des illégalistes, un virage à 180 degrés. La grande boucherie est bien sûr passée par là. Le rouleau compresseur soviétique, venu de l’Est, a fait le reste. Le collectif a écrasé l’individu et l’auteur, communiste exclu de la SFIC, née du congrès de Tours, a rangé au vestiaire droit de vivre et reprise individuelle pour ne retenir que les dégâts et autres dommages collatéraux de la geste sanglante, et surtout sans lendemain qui puisse chanter, de Jules Bonnot et compagnie. Lire le reste de cet article »

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Is marmite beautiful ?


samedi 12 novembre 2011 par JMD

Propagande par le fait. Le débat pourrait se lancer à la suite de l’article narratif de Patrick Schindler, paru dans les colonnes du Monde Libertaire au mois de mars de cette année. L’historiographie des poseurs de bombes anarchistes porte en elle la question forcément déformante de l’approbation ou plutôt de la condamnation quasi-systématique du recours à la violence politique. Le champ lexical de l’étude du terrorisme pratiqué, en son temps, par les sectateurs de la marmite à renversement utilise le plus souvent le vocabulaire médical. Parler d’épidémie d’attentats, évoquer le dérangement psychiatrique ou bien la maladie infantile de l’anarchisme conduit inévitablement à occulter ou à nier de réelles et profondes motivations dans un contexte particulier. Lire le reste de cet article »

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Mon ami innocent


samedi 10 septembre 2011 par JMD

Confronter les sources. Charles Gallo écrit pour déclarer son anarchisme. La cour d’assises de la Seine le condamne à vingt ans de travaux forcés. 05 mai 1886 : un jet de bouteille, remplie d’acide, à la bourse de Paris. Le symbole est trop fort pour envisager une quelconque clémence de la part d’une justice de classe qui fait la chasse aux partageux. 1887. Charles Gallo est à La Nouvelle. De ce bagne des antipodes, il retouche sa profession de foi de propagandiste par le fait. L’analyse de ces deux textes qu’en fait Laurent Gallet est des plus éclairantes. Antoine Cyvoct, l’ami bagnard, rencontré sur le caillou, est innocent. Lire le reste de cet article »

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Anars bagnards 7


dimanche 24 juillet 2011 par JMD

Où il est montré que les lois scélérates de 1893-1894 ont permis de dresser un panel de 33 anars bagnards dont on trouvera une prosopographie complète dans les lignes qui suivent. 7e épisode.

B/ La répression de l’acte anarchiste

Les actes criminels perpétrés sous forme d’attentats en 1892/1894 au nom de l’anarchisme ont suscité une vague de panique, qui, par amalgame, a touché le mouvement anarchiste dans son intégralité. En effet, l’ensemble des mesures que nous évoquerons par la suite semblent démontrer sans équivoque qu’une réelle volonté d’anéantir la « secte anarchiste » se soit exprimée. Lire le reste de cet article »

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Anars bagnards 6


samedi 23 juillet 2011 par JMD

Où il est narré que la propagande par le fait a envoyé un bon petit paquet d’anarchistes crever de l’autre côté de l’Atlantique, avec le bagne pour horizon. 6e épisode.

Première partie : Les anarchistes et l’appareil répressif

Nous souhaitons développer ici plusieurs questions en rapport avec la situation imposée au groupe que nous nous proposons d’analyser. Afin de circonscrire notre objet, il nous semble important d’aborder le thème de l’idéologie anarchiste, car la répression qui s’exerça contre ses militants en France, puis sur leur lieu d’expiation en Guyane, s’y trouve directement liée. Nous chercherons dans quels cadres idéologiques et politiques se sont inscrits les actes de propagande anarchistes, pour lesquels certains des transportés anarchistes que nous avons identifié furent condamnés. Nous montrerons également comment toute une structure répressive s’est mise en place pour anéantir cette forme de réaction dirigée contre toute forme d’autorité et plus particulièrement contre l’Etat. Lire le reste de cet article »

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Le marché


dimanche 26 juin 2011 par JMD

Les yeux du vieux MariusLa longue saynète Le Marché débute par la rencontre, jouée par l’équipe de L’Insomniaque en 1995, entre le vieux Marius et le jeune Robert Passas, venu à vélo le visiter. Elle met en relief la vie pas si tranquille que cela de celui que d’aucuns aimeraient bien imaginer comme un ermite reclus. S’ensuivent alors les émouvants témoignages de ce dernier, décédé un an après l’enregistrement, et de Pierre Valentin Berthier. Le livret de présentation du deuxième cd des Écrits présente ces deux interventions orales comme un ultime hommage à Marius. L’ancien instituteur de la Drôme déclare avoir toujours froid à l’évocation de son ami disparu. Le second dit l’implication de Jacob dans l’illégalisme, narre et commente les derniers jours du vieux marchand forain au mois d’août 1954 pour mieux montrer son admiration pour celui qui « a refusé de laisser au destin le choix de sa dernière heure. Telle fut cette personnalité unique, tel fut cet homme formidable« . Lire le reste de cet article »

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Dix questions à … Laurent Gallet


samedi 14 mai 2011 par JMD

Laurent Gallet souffre d’un trouble obsessionnel compulsif. Il fouille, il épluche … il compulse. Comme il est historien, il démonte et analyse les mécanismes. Il restitue aussi et surtout les faits. Et c’est tant mieux. Tant mieux pour nous qui attendons avec une impatience non dissimulée ses prochains articles sur Antoine Cyvoct. Tant mieux pour l’histoire du mouvement libertaire. Tant mieux pour la connaissance du bagne de Nouvelle Calédonie. Car si l’option positive de l’histoire de la colonisation a vite fait de reléguer (sic) les pénitenciers de Guyane dans les limbes de l’oubli, l’alzheimer commémoriel s’embarrasse encore moins des drames qui se sont joués sur le Caillou. L’étude de Laurent nous apparait ainsi bigrement prometteuse et ses réponses à nos dix petites questions sur le premier martyr de l’anarchie ne manquent pas d’aborder la propagande par le fait et, bien sûr, l’inénarrable lupinose. Vive les enfants de la Nouvelle ! Lire le reste de cet article »

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Judex buccinum undatum


dimanche 16 janvier 2011 par JMD

La chasse aux propagandistes par le fait, la chasse aux anarchistes tout court, a fait la fortune de nombre d’avocats et hommes de loi hexagonaux en cette fin de XIXe siècle. Parmi ceux-ci, Léon Jules Bulot figure en bonne place dans le peloton des coupeurs de têtes. L’article de Laurent Gallet révèle alors une nécrologie du Torquemada du drapeau noir. Mais le pauvre vieux finit malencontreusement écrasé par un taxi de Paris, une mort saluée par les compagnons en 1922. Lire le reste de cet article »

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Ravachol le minable


samedi 8 janvier 2011 par JMD

Premier des trois articles consacrés aux bandits anarchistes dans la revue Historia Spécial de mai – juin 2010, celui évoquant Ravachol, s’il ne peut être contesté sur le fonds, c’est-à-dire sur les informations qu’il donne, la forme quant à elle révèle de nombreux partis pris et a priori, bien loin d’une démarche historique. Il est vrai que l’auteur de ce long papier, Renaud Thomazo, est coutumier du fait. Dans Mort aux bourgeois (Larousse, 2007), il faisait déjà passer Bonnot et ses compagnons sous les fourches caudines d’une pseudo morale de supermarché et les vouait aux gémonies d’une espèce de basse éthique de la propriété privée la geste sanglante des bandits en auto. Lire le reste de cet article »

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Un grand bandit de l’Histoire ?


dimanche 19 décembre 2010 par JMD

Est-il naïf de considérer comme surprenante la présence d’anarchistes dans une revue de vulgarisation historique consacrée justement aux Grands bandits de l’Histoire et dont le seul but serait d’impressionner à peu de frais et à grands renforts de stéréotypes faciles le lecteur – acheteur ? Est-il vain de remarquer alors la faiblesse démonstrative des articles évoquant trois figures de l’illégalisme, mises les unes après les autres dans un ordre si peu chronologique ? L’épopée de Ravachol précède celle du sanglant Bonnot qui laisse sa place au drolatique et fantasque Marius Jacob, dont on oublie une fois encore qu’il se prénomme Alexandre quand il cambriole et Marius quand il devient marchand forain en bonneterie, à Paris d’abord puis dans le Val de Loire. Est-il utile de s’acharner justement sur ce genre de papier qui, par une narration linéaire, véhicule les valeurs morales de notre bonne vieille société consumériste ? Lire le reste de cet article »

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Boum Boum Mimile


jeudi 25 février 2010 par JMD

L’Emile Henry de Walter Badier est, un peu comme l’honnête cambrioleur, passé inaperçu dans les médias, ceux-ci étant plus prompts à louanger deux ans plus tard le voyeurisme consumériste du Dynamite Club ou encore des Anarchistes contre la République. Paco est ainsi un des rares, si ce n’est le seul, à avoir fait la recension de cette intéressante étude ; d’abord dans le Monde Libertaire au début de l’année 2008, ensuite sur le Post.fr. Intéressante parce que, comme l’écrit Paco, Walter Badier, par le biais de la vie du Saint Just de l’anarchie, ouvre une perspective analytique éclairante sur un homme certes, mais aussi sur l’ensemble de la propagande par le fait. Lire le reste de cet article »

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