Aphorisme d’août 21
mercredi 22 août 2012 par JMD
Qui sait ? ne voudront-ils pas que tu les remercies, que tu leur fasses la révérence ? Eh bien ! nom de Dieu ! il ne manquerait plus que cela. Ce serait là un fait unique dans l’histoire de la résignation ; un fait capable à lui seul de confondre le darwinisme. On ne pourrait plus dire que l’homme descend du singe, mais du chien…
Prison d’Orléans, 03 juillet 1905
La violence ayant toujours été et étant encore le critère du bien, du mal, du bon et du mauvais, je ne vois pas de changement notable dans la conduite de l’homme.
Lettre à Josette, 16 février 1954
L’enfant, c’est de la graine d’homme, des petits louveteaux qui, entre la 15e et la 20e année, se mueront en majorité, en moutons pour servir de pâture à quelques-uns, les plus forts, les mieux doués, les plus aisés, disons le mot : les plus criminels.
Lettre à Josette, 16 février 1954
L’homme sera toujours un loup pour l’homme. A moins, toutefois, que la science ne fabrique un sans canines, un surhomme juste, bon, sociable, intelligent.
Lettre à Josette, 16 février 1954
Quoi de plus normal pour un instituteur de se poser la question du devenir de l’enfant. Et, pour l’anniversaire de son ami parfait, Robert Passas retranscrit deux extraits de ses lettres. Dans ces missives, Alexandre Jacob se fait institueur de l’optimisme pédagogique du Drômois. Pessimisme de la vieillesse ? Pas sûr. Jacob ne fait finalement qu’une analyse réaliste de la société des années 1950. Ce point de vue est finalement à rapprocher de celui des Souvenirs rassis d’un demi-siècle, écrits en 1948 à destination du jeune doctorant Jean Maitron. Mais là où l’historien de l’anarchisme en déduisait, malhonnêtement, une condamnation a postériori des pratiques illégalistes, Robert Passas ne retient que la finesse du propos d’un homme qui a lutté pour le bien de l’humanité. Lire le reste de cet article »
Je ne suis plus un homme, je suis un bagne.
cité dans Albert Londres, Au bagne, 1923
Paul Roussenq, L’enfer du bagne, Libertalia, 2009
La case est le lieu de vie du forçat ; c’est là qu’en théorie il doit se trouver hors période de travail. Là, , on joue, on vend de la nourriture, on boit, on se tue pour de la nourriture, pour une fiole de tafia, pour l’argent contenu dans le plan d’un autre détenu, pour l’argent perdu au jeu, pour tant et tant d’autres raisons plus ou moins valable. Là, on s’accouple aussi, par plaisir, pour de l’argent encore, pour de la protection. Alexandre Jacob ne pratique pas les distractions illicites, mais tolérées, de la case. Il les juge aliénantes, c’est-à-dire faisant partie intégrante du processus normatif d’intégration à ce système totalitaire et pénitentiaire qu’est le bagne. Mais si Barrabas répugne à l’inversion sexuelle, il ne la blâme pas. Lire le reste de cet article »
A l’image du Pourquoi j’ai cambriolé ? d’Alexandre Jacob, L’Homme de Sautarel prévoit et espère, comme lui, un monde meilleur. Le texte du bijoutier, accusé de recel et d’association de malfaiteurs, se marque donc par un messianisme révolutionnaire éclatant. Lire le reste de cet article »