Articles taggés avec ‘Justal’

Lettres du Zoo de Ré 3


samedi 9 mars 2013 par JMD

Les deux lettres qu’écrit Alexandre Jacob à sa mère les 24 septembre et 04 octobre 1905 s’articulent bien évidemment autour du procès de Laon où comparaissent en appel 10 des condamnés d’Amiens : Marie Jacob, Jacques Sautarel, Rose Roux, Léon et Angèle Ferré, Honoré Bonnefoy, Jules Clarenson, François Brunus, François Vaillant et Marius Baudy. Les assises de l’Aisne ouvrent leur session le mardi 24 septembre. A cette date, le prisonnier Jacob conseille à sa mère malade de ne point se rendre aux débats, joués d’avance pour lui puisqu’il s’agit des mêmes accusations qu’à Amiens. L’agent Leguerf n’est pas cité à comparaître. Il a pourtant du enquêter sur les vols Neuchaise et de Roches commis en Niort en janvier 1903 et sur le vol Ripoteaux perpétré à la suite des deux précédents. Marie Jacob, défendue toujours par Me Justal, est-elle accusée de recel dans ces trois larcins ? Toujours est-il que le mercredi 1er octobre  1905, lorsque le jury rend son verdict, Marie Jacob est une femme libre. Elle envisage immédiatement de se rendre à Saint Martin de Ré. Un camarade inconnu l’attendait à la sortie. Jacob, dans sa deuxième lettre, se réjouit de la bonne nouvelle même s’il s’inquiète de la santé et de l’inévitable réadaptation sociale de sa génitrice. Pour ce faire, il lui suggère d’activer les réseaux anarchistes qui peuvent lui venir en aide. C’est d’ailleurs ce que fait le journal l’anarchie. Dans le numéro en date du 19 octobre, Libertad lance une souscription en sa faveur. Si Jacques Sautarel et François Brunus sont également déclarés innocents, l’honnête cambrioleur, enfermé à l’infirmerie de Saint Martin de Ré et soumis au régime du silence dans un monde qu’il considère comme l’arrière de la vie,  regrette que ce ne soit pas le cas pour Rose Roux. La compagne de Jacob voit sa peine de cinq années de prison prononcée à Amiens confirmée à Laon. Mais Jacob le pragmatique indique à sa mère que Rose, au regard du temps de détention préventive, n’a plus que la moitié de sa peine à effectuer. Il conviendra donc à sa libération en 1908 de la prendre en charge. Mais Rose Roux décède un an avant. Lire le reste de cet article »

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Lettres du Zoo de Ré 2


samedi 9 février 2013 par JMD

Aussi courtes soient les deux lettres qui suivent, elles n’en soulèvent pas moins trois points importants. Alexandre Jacob explique d’abord à sa mère le régime de la correspondance carcérale : un courrier par mois, plus si le prisonnier n’a pas été puni. Puis il la rassure sur sa santé. Le thème médical est récurrent dans la relation épistolaire entre le fils et sa mère. Il donne lieu à des formules particulièrement imagées. Le numéro d’écrou 4043 souffrirait ici de la maladie des soupes de prison : Je suis maigre ! Mais la question qui occupe finalement la majeure partie des deux lettres est celle de l’avocat chargé de la défense de Marie Jacob dans le procès de Laon qui doit se tenir le 25 septembre. Parmi les avocats parisiens présents à Amiens, nous pouvons retrouver seulement Mes Justal, Fabiani, Lagasse, Hesse et Silvy. Les autres avocats ont donc été commis par la cour d’assises de la préfecture de l’Aisne. Me Philippe n’assiste donc plus sa cliente d’Amiens : Rose Roux. La date du procès est très certainement la cause de cette absence qui aurait aussi pu être celle de l’avocat de Marie Jacob. Celle-ci s’en est inquiétée auprès de son fils qui conseille le 19 septembre de prendre un avocat commis d’office au cas où Me Justal ferait défection, ce qu’il ne semble pas croire d’ailleurs. Lire le reste de cet article »

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Lettres du Zoo de Ré 1


samedi 19 janvier 2013 par JMD

Alexandre Jacob fait son entrée dans l’établissement zoologique le 20 août 1905. Il est mis le lendemain à l’infirmerie du dépôt pénitentiaire de Saint Martin de Ré. Il n’en sortira que la veille de son départ, le 22 décembre de cette année. Comme la lettre du mois de septembre, son dossier d’interné signale une forte bronchite. Faut-il y voir plutôt, comme le suggère Alain Sergent dans Un anarchiste de la Belle Epoque, un isolement volontaire ? Il est vrai que le numéro d’écrou 4043 est arrivé avec la mention « à surveiller de près ». C’est une vedette des cours d’assises, doublé d’un anarchiste dangereux. Le moindre incident le mettant en cause pourrait bien évidemment faire scandale. Toujours est-il que Jacob s’emploie à rassurer sa mère en lui indiquant n’avoir pas le choix de sa cure thermale. Mais, bien sûr,  la station Saint Martin de Ré ne peut égaler Spa ou Baden Baden ! Mais de là, il s’emploie à préparer sa vie d’honnête fagot en Guyane, s’occupant par le biais des époux Develay de Montreuil d’écouler ses effets personnels et indiquant à sa mère la censure des lettres : la vérité ça se pense mais ça ne s’écrit point ! C’est ici la mise en place de codes que l’on retrouvera jusqu’en 1925. Il signale encore, dans la perspective du procès de Laon, qu’il lui apparait bien impossible d’être cité à comparaître, ce qui ne l’empêche d’ailleurs pas de multiplier les conseils juridiques. Il est déjà un fin connaisseur du droit criminel. Lire le reste de cet article »

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L’honnête au pays des frelons 10


samedi 22 décembre 2012 par JMD

Le 11 août 1905, Alexandre Jacob écrit à sa mère. Les époux Develay se chargent toujours de gérer les biens de la famille emprisonnée. Mais la lettre, qui mentionne pour la première fois le pays des frelons, est presque entièrement consacrée au procès de Laon dont on ne sait, à cette date, quand il doit se tenir. Jacob donne ses conseils sur les témoins à comparaître et sur l’attitude à adopter. Il évoque d’ailleurs à ce propos son expulsion de la salle d’audience du tribunal d’Amiens le mardi 14 mars, à la suite de l’incident entre le président Wehekind et les avocats parisiens de la défense, scandale volontairement provoqué selon lui par le juge du milieu. Mais si l’illégaliste s’étend sur ce procès en appel et non sur son avenir en Guyane, par exemple, c’est bien parce qu’il ne pense pas partir pour le dépôt pénitentiaire de Saint Martin de ré avant les premiers jours de septembre. Il se trompe. Le 20 août 1905, le condamné aux travaux forcés à perpétuité franchit les portes de la citadelle rétaise. La veille, il faisait son entrée à la maison d’entrée de La rochelle. Si l’on peut estimer juste un trajet de deux jours entre le Loiret et la Charente Maritime, il est alors envisageable d’affirmer qu’Alexandre Jacob quitte sa « ruche » vers le 16 ou le 17 juin 1905. Lire le reste de cet article »

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Le Procès Jacob


samedi 15 décembre 2012 par JMD

Germinal, n°11, 19-25 mars 1905Conçu comme un journal de propagande à l’occasion et à l’approche du procès des Travailleurs de la Nuit (voir article : Le journal du peuple et d’Alexandre), Germinal ne cesse de présenter Jacob et ses co-accusés comme des vengeurs sociaux. Ce sont aussi des victimes de l’ordre bourgeois et du capital. La feuille libertaire amiénoise ne manque pas non plus, à l’instar de la presse nationale et régionale, de rendre compte longuement des débats, souvent houleux, dans la salle d’audience du palais d’injustice de la cité picarde. L’article relatant le procès Jacob s’étale sur deux pages dans le numéro 11 en date du 19 au 25 mars 1905. Il est signé A.B. et reflète bien l’esprit individualiste de l’équipe du journal qui n’a pas eu le droit d’entrer dans le tribunal pour assister au spectacle. Le papier reprend alors les informations (dialogue, déclarations, réparties, etc.) données par Le petit parisien ou Le petit journal mais il en tire des conclusions spécifiquement anarchistes. De fait, les discussions ne peuvent tourner qu’à l’avantage de l’honnête cambrioleur même si ce dernier est expulsé au début de  la 6e audience, le mardi 14 mars, après une manœuvre estimée inique du président Wehekind. Le prévenu ne pourra donc placer sa fameuse déclaration Pourquoi j’ai cambriolé ?. Mais Germinal, qui la publie en Une, n’hésite pas à souligner que la prestation du criminel Jacob ainsi que la propagande active que l’équipe du journal mène en dehors du tribunal finissent par porter leurs fruits. L’arsenal policier, chargé d’assurer la sécurité dans une ville en état de siège, ne parviendrait pas, en effet, à contenir une foule désormais acquise aux illégalistes. Remarquons l’évidente contradiction avec l’article Au peuple souverain de Jules Ouin dans le même numéro qui, justement, s’en prenait à une foule moutonnière désespérément soumise et réclamant son lot de sang. Les sources policières montrent alors, elles aussi, le retournement de situation … et les cris de A mort ! sont désormais vite étouffés par eux de Vive Jacob ! ou Vive l’anarchie !. Des incidents finissent même par éclater au passage des fourgons cellulaires ramenant les inculpés à la prison de Bicêtre le lundi 13 mars. Germinal peut ainsi être content de l’actif travail de propagande accompli. Mais, bien sûr, le journal anarchiste ne se fait aucun doute quant au verdict à venir. Lire le reste de cet article »

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Le temps des procès


samedi 24 novembre 2012 par JMD

Claude et Marius 4

On pourrait se lasser des écrits d’un ancien colonel narrant les péripéties d’un ennemi social. Le quatrième article de Claude Nerrand, paru dans La Nouvelle République du Centre Ouest le 19 juin 1993, fait se rencontrer chez Mme Bontemps, épicière à Reuilly, Maxime Baron et Marius Jacob. Le premier assura comme gendarme le transport sur le Loire des condamnés aux travaux forcés vers la Guyane. L’histoire du second est connue. Mais, ici, le président de l’office du tourisme de Reuilly commet l’imprudence de s’inspirer de la première biographie commise par Bernard Thomas en 1970 pour écrire son papier. De fait le forçat 34777 perd 300 points dans son numéro de matricule. Cela n’est rien bien sûr. Mais une réelle recherche en archives aurait permis d’éviter de se tromper de condamné au bagne. Cela n’est rien bien sûr même si la science historique a le souci de l’exactitude dans la narration. Il est ainsi intéressant de noter que le titre de l’article induit le lecteur dans l’erreur chronologique. Claude Nerrand va nous parler du bagne subi par Jacob pendant dix-neuf ans … et c’est la narration de l’extraordinaire procès d’Amiens (du 08 au 22 mars 1905) qui défile sous nos yeux éberlués. Lire le reste de cet article »

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L’honnête au pays des frelons (6)


samedi 9 juin 2012 par JMD

En ce début du mois de juillet 1905, Alexandre Jacob poursuit dans sa geôle, l’écriture des ses Souvenirs d’un révolté et indique ne pas souffrir de son emprisonnement. Il se gausse même de la médecine carcérale, dans ces deux lettres du pays des frelons, à l’approche de son procès et s’enquiert en revanche de la santé de sa mère. Mais il laisse surtout éclater sa colère en faisant le compte-rendu des conditions de la détention de sa génitrice. Les dix condamnés d’Amiens qui avaient fait appel sont transférés le 8 juillet à Laon. Lire le reste de cet article »

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Au pays des frelons (4)


samedi 14 avril 2012 par JMD

Juin 1905 au pays des frelons. A l’initiative très certainement des avocats parisiens, dix des condamnés d’Amiens dont Jacques Sautarel et Marie Jacob se sont pourvu en cassation. L’absence de preuves a du être invoquée pour réclamer un nouveau passage devant les assises, mais très certainement aussi l’incident violent de la sixième audience. En effet, Mes Lagasse et Hesse ont déposé au nom de leur client des conclusions en nullité de procédure à la suite de leur altercation verbale avec le président Wehekind. Ce dernier a de plus procédé à l’élection du jury d’une manière contraire à l’organisation prévue par la loi. La chambre criminelle de la cour de cassation est saisie. Le 9 juin, elle casse l’arrêt de la cour d’assises de la Somme pour vices de forme et ce au grand étonnement d’Alexandre Jacob qui ne manque pas d’ironiser sur le fonctionnement de la justice dans les trois lettres qui suivent. C’est alors à Laon que doit se tenir le dernier des procès impliquant les Travailleurs de la Nuit. Dix d’entre eux ont à comparaître à nouveaux : Marie Jacob, Jacques Sautarel, Rose Roux, Léon et Angèle Ferré, Honoré Bonnefoy, Jules Clarenson, François Brunus, François Vaillant et Marius Baudy. Lire le reste de cet article »

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L’honnête au pays des frelons (2)


samedi 11 février 2012 par JMD

Avril – mai 1905. Au pays des frelons, la vie s’écoule, lente et monotone. Le « capucin » Jacob en profite pour distiller commentaires et conseils en vue du procès en cassation du jugement d’Amiens. Apparaît également dans ces trois lettres, dont deux sont non datées, la question récurrente de la présence de l’honnête cambrioleur pour les assises d’Orléans à venir. D’autres thèmes, plus matériels mais ô combien révélateurs, sont enfin appelés à revenir sans cesse dans l’échange épistolaire : le linge et la santé des deux écrivants. Lire le reste de cet article »

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Le procès d’Amiens 2è partie


dimanche 27 février 2011 par JMD

Dans cette deuxième partie du procès d’Amiens, les comédiens amateurs de l’équipe de L’insomniaque poursuivent leur relation de la comédie judiciaire et dramatique, dans laquelle Alexandre Jacob joue le premier rôle. Ses diatribes contre la noblesse, le clergé, la rente et les militaires prouvent quoi qu’en ait pu dire la presse bourgeoise de l’époque, à l’image d’Henri Varennes dans Le Figaro, que l’on peut bien être anarchiste « quand on s’appelle Marius, qu’on a dans la voix, dans l’allure, dans le geste, la gaité méridionale et un besoin débordant de rigolade » (14 mars 1905). Lire le reste de cet article »

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