Calendrier Jacob : janvier 2020


26 avril 2020 par JMD

Une enfance marseillaise

« J’ai vu le monde et il n’était pas beau ». Pour apocryphe qu’elle puisse être, la phrase que le voleur anarchiste prononcerait lors du procès d’Amiens le 8 mars 1905 n’en évoque pas moins l’idée d’une enfance particulièrement formatrice pour un esprit rebelle et rétif à l’autorité : les années de navigation sur les vapeurs des Messageries maritimes (après le certif obtenu en 1891) auraient ainsi façonné Alexandre Jacob, né le 29 septembre 1879 au n° 29 de la rue Navarin à Marseille. Il est le fils de Joseph Léon Jacob et de Marie Berthou. Lire le reste de cet article »

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (3 votes, moyenne: 5,00 sur 5)
Loading...

Le Calendrier Jacob 2020 du CIRA Marseille


25 avril 2020 par JMD

Depuis une dizaine d’années, les copains du Centre international de recherches sur l’anarchisme de Marseille sortent un calendrier à thème pour financer leurs activités de collecte, de classement et d’archivage de tout ce qui a un rapport de près ou de loin avec le mouvement libertaire. Il y eut Les anarchistes et le théâtre en 2017, L’anarchisme autour du monde en 2018, des dessins d’artistes anarchistes en 2019… Celui de l’année 2020 est entièrement consacré à l’honnête cambrioleur. Tiré à 350 puis à 50 exemplaires, il a très vite été épuisé. C’est pourquoi nous vous le proposons ici en téléchargement et en treize articles. Douze mois plus un pour vous édifier sur l’illégalisme, le bagne ou encore les procès de Jacob. Douze mois plus un pour organiser votre temps sans lupinose. Douze mois plus un enfin pour un droit de vivre qui ne se mendie pas mais qui se prend ! Lire le reste de cet article »

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (3 votes, moyenne: 5,00 sur 5)
Loading...

Un autre médecin au bagne


18 avril 2020 par JMD

Les magazines spécialisés, revues, gazettes et autres cahiers d’associations, aussi multiples et diverses soient-ils, disposent d’un lectorat particulièrement ciblé. Il est alors rare d’y dénicher un intérêt certain quand on n’est pas de « la maison » ou quand on ne cultive pas le même jardin. En 1981 le recueil de textes écrits par des médecins de marine, la plupart anciens élèves de l’École de Santé Navale de Bordeaux avait de quoi éveiller notre curiosité bien des années plus tard. La plupart des auteurs que l’on peut lire dans Sillages et feux de brousse ne sont pas des écrivains au sens propre mais ils rapportent leurs témoignages d’une vie hors du commun. Et celle du médecin Edmond Georges nous apparait alors éclairante à plusieurs titres. Lire le reste de cet article »

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (4 votes, moyenne: 4,25 sur 5)
Loading...

Le cancer de l’anarchisme


11 avril 2020 par JMD

Alexandre Jacob fut-il vraiment un anarchiste de la Belle Époque ? Ainsi posée, la question annonce largement la suite de la recension du livre d’Alain Sergent que l’on peut trouver dans le n°49 de La révolution prolétarienne en date d’avril 1951. La biographie de l’honnête cambrioleur était sortie à la fin de l’année précédente et avait eu droit à son petit concert de louanges dans la presse. Morvan Lebesque soulignait, par exemple, dans Combat que cette « vie, à bien des égards, est édifiante. ». Même s’il reconnait « une nature forte, volontaire et intelligente, trempée jeune dans la souffrance avant de se lancer dans le cambriolage », c’est pourtant à un véritable assassinat en règle que se livre Pierre Monatte dans la Revue syndicaliste révolutionnaire pour faire sa recension. L’ancien compagnon de Jean Grave et d’Émile Pouget, passé de l’anarchisme au syndicalisme, puis au communisme avant de revenir au seul syndicalisme, n’hésite pas à se poser en une sorte de Vychinski de la mémoire anarchiste et à avancer de fausses informations pour dénier toute légitimité et tout droit de cité à Jacob et aux illégalistes. Les vieilles rancœurs sont tenaces. Lire le reste de cet article »

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (4 votes, moyenne: 5,00 sur 5)
Loading...

Les Odyssées d’un cambrioleur justicier


4 avril 2020 par JMD

Avec Les Odyssées, France Inter diffuse un programme court d’une quinzaine de minutes à destination des enfants de 7 à 12 ans pour qu’ils puissent « se plonger dans les aventures des grandes figures de l’histoire ». Quelle ne fut pas notre surprise, ce mardi 24 mars 2020, jour VII du confinement général pour des raisons d’épidémie de Corona machin 19, de découvrir qu’Alexandre Marius Jacob avait intégré le panthéon des personnages remarquables de la Nation apprenante, la radio nationale publique étant labellisée de la sorte ? Serait-ce possible d’ouïr que l’illégalisme anarchiste puisse avoir une valeur pédagogique auprès de nos têtes blondes ? Rassurez-vous, il n’en est rien et à aucun moment vous n’entendrez parler de l’idée libertaire dans l’émission. Alexandre Jacob revêt alors les habits flamboyant du « rebelle ». Lire le reste de cet article »

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (4 votes, moyenne: 5,00 sur 5)
Loading...

Salut Olivier


29 mars 2020 par JMD

L’ancien hangar industriel avait été aménagé en salle de concert. On était dans le bas Montreuil pas très loin du périphérique. À l’étage se trouvait une salle de réunion et une bibliothèque. Là, se réunissait l’équipe de L’Insomniaque. Olivier participait à la discussion quand je suis arrivé et après de trois menues présentations, j’ai commencé à parler de mes recherches sur Alexandre Jacob. Olivier menait le débat, ses yeux pétillaient. C’était un fin observateur. Il m’a laissé parler. Il m’a laissé dire que faire de Jacob un aventurier n’était pas satisfaisant et que sans motivations politiques on ne pouvoir saisir l’homme, l’honnête homme et ses actes. Il savait déjà tout cela. À la fin de la discussion, il m’a refilé une boite d’archives : « tiens, c’est le dernier truc qu’on n’a pas eu le temps de le fouiller. C’est toi qui vas le faire. » L’Insomniaque venait tout juste de sortir des extraits des Écrits de Jacob en trois petits volumes dans sa collection À couteaux tirés. Je suis reparti avec le carton et un bon petit paquet de Travailleurs de la nuit, d’Extermination à la française et de À bas les prisons, toutes les prisons !. Olivier Cueto est entré dans ma vie jacobienne, c’est devenu un ami. C’était il y a dix-neuf ans. Aujourd’hui, dimanche 29 mars 2020, je viens d’apprendre sa mort et, lacrymales au garde-à-vous, je chiale mon ami perdu. Lire le reste de cet article »

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (4 votes, moyenne: 5,00 sur 5)
Loading...

Tote bag


28 mars 2020 par JMD

Objet consumériste et publicitaire par excellence, le tote bag présente l’avantage d’offrir un espace de visibilité nettement plus large qu’un tout petit stylo, qu’une gomme riquiqui ou encore qu’un sticker aux dimensions réduites. Comme un t-shirt, sa fonction portable accroit encore plus la portée du message qu’on véhicule. Le tote bag est un sac en toile généralement blanche, sans fermeture mais avec deux petites anses que l’on peut accrocher à l’épaule, nanti d’une esthétique pour le moins minimaliste si l’on considère sa forme carrée d’environ 40 cm de côté.  Un tote bag, par définition, se trimballe. En anglais dans le texte s’il vous plait, car c’est chez nos voisins de la Perfide Albion qu’il puise son origine. Utilisé au début du XXe siècle chez les postiers ou chez les crieurs de journaux, il vous transforme aujourd’hui à peu de frais en véritable homme ou femme sandwich pour vanter telle ou telle marque de fringue ayant des usines dans les pays pauvres, tel ou tel parfum qui pue mais qui coûte très cher, tel ou tel produit à la manque indispensable. Qui n’a pas son joli tote bag ? Lire le reste de cet article »

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (4 votes, moyenne: 5,00 sur 5)
Loading...

Cuvée Marius… Lupin


21 mars 2020 par JMD

Nous n’aurons pas l’outrecuidance de nous poser en amateur œnologue éclairé et averti. Nous ne vous parlerons donc pas de sa cuisse et de sa robe, de sa couleur et de sa force ou même, pourquoi pas, de sa durée en bouche. Le blanc de Reuilly est bigrement bon, foutrement bon, incontestablement bon. AOC depuis le 9 septembre 1937. Un peu moins de deux ans plus tard, l’honnête forain vendant sa bonneterie sous l’enseigne Marius dans les foires et marchés des environs s’installait avec sa femme Pauline et sa mère Marie dans une petite maison du hameau de Bois Saint Denis. Un honnête forain. Ce n’est que bien plus tard que les indigènes du cru – sic – apprirent qu’il fut aussi cambrioleur, bagnard et anarchiste. Lire le reste de cet article »

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (7 votes, moyenne: 5,00 sur 5)
Loading...

Comme des lapins


23 février 2020 par JMD

En juin 1895, le Tribunal Maritime Spécial de Saint-Laurent-du-Maroni acquitte les transportés Lepiez, Foret, Hincelin, Bonacorsi, Bérard et Flamens et condamne deux autres prévenus à la peine capitale. Mais Bernard Mamert meurt avant l’exécution de sa peine le 11 octobre tandis que Jean-Baptiste Girier voit sa condamnation commuée en cinq années de réclusion en février 1896. L’innocent ne survit pas à plus de trente deux mois de ce régime. Les huit bagnards étaient accusés d’avoir peu ou prou participé quelques mois plus tôt à la tentative de soulèvement de l’île Saint Joseph qui fit grand bruit à l’époque et qui, depuis, marque l’histoire des bagnes guyanais d’une empreinte sanglante. Seize morts dont deux chaouchs, lardés de coups de couteau et deux porte-clés. Une répression d’une extrême violence qui révèle que la peur des anarchistes s’est largement véhiculée à plus de 7 000 km de la métropole. Lire le reste de cet article »

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (6 votes, moyenne: 4,83 sur 5)
Loading...

Extermination à la française : la souscription


24 décembre 2019 par JMD

Le 13 janvier 1906, Alexandre Marius Jacob (1879-1954), condamné dix mois plus tôt aux travaux forcés à perpétuité par la Cour d’assises d’Amiens, débarque aux îles du Salut, Guyane. Il est Barrabas, matricule 34777. La correspondance qu’il entretient avec Marie, sa mère, pendant vingt ans, dit le sort réservé à ceux qu’il appelle les « vaincus de guerre sociale », petits ou grands criminels en tout genre que l’on élimine depuis 1854 en les envoyant à plus de 7 000 km de la métropole. Espérance de vie du bagnard à son arrivée dans la colonie pénitentiaire d’Amérique du Sud ? Moins de 5 ans ! Au total près de 75 000 fagots mangés par les requins ou balancés dans les fosses communes de l’oubli amazonien. Très peu en sont revenus. Jacob fut de ceux-là. Un témoignage de premier ordre, une source fondamentale sur une Extermination à la française qui ne dit pas son nom. Lire le reste de cet article »

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (5 votes, moyenne: 5,00 sur 5)
Loading...

40 ans


1 décembre 2019 par JMD

Ami jacoblogueur, Amie jacoblogueuse, la maison mère fête ses 40 piges et, pour l’occase, on peut profiter de tous ses titres (sauf ceux de 2019 et à condition de commander au minimum seulement 2 livres) à moitié prix et sans frais de port ! Imagine un peu ce que tu vas pouvoir mettre sous ton sapin avec des boules rouges et des guirlandes noires qui scintillent de mille feux révolutionnaires. Si le vieux barbu existait, il s’appelerait ACL nom d’une pince-monseigneur. L’honnête cambrioleur, l’ouvrage qui a précédé l’ouvertur de ce blogue, passe ainsi à 12€ jusqu’au 31 décembre ! Et les titres ne manquent pas dans le catalogue de l’Atelier de Création Libertaire. Pour passer commande, il faut juste suivre les instructions sur son site en cliquant ici :  http://www.atelierdecreationlibertaire.com/Comment-beneficier-de-votre-remise-de-50.html

Bon anniversaire à eux et soutenez l’édition libre

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (3 votes, moyenne: 5,00 sur 5)
Loading...

Banditisme et révolte sociale


1 décembre 2019 par JMD

L’article Banditisme et révolte sociale, que publie le blog Zones subversives le 28 novembre 2019, recense le très utile ouvrage d’Éric J. Hobsbawn Les bandits, paru en 1972 chez Maspero et qu’ont réédité en 2018 Les éditions de La Découverte.  Mais le papier qui analyse surtout l’apport du vol et du voleur à la cause politique serait totalement pertinent s’il n’omettait point l’évocation de l’illégalisme anarchiste. Quid des Duval, Pini, Schouppe et autres Jacob que l’on peut considérer comme autant de révolutionnaires de bonne foi pour ne verser que dans l’exemple hexagonal ? « Anarchiste révolutionnaire, j’ai fait ma révolution ; vienne l’anarchie » (Alexandre Jacob; Amiens 1905). L’idée d’un banditisme social majoritairement rural tronque alors quelque peu l’interprétation du phénomène. Lire le reste de cet article »

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (3 votes, moyenne: 5,00 sur 5)
Loading...

« Vous aurez ma graisse, pas ma peau », Clément Duval


26 novembre 2019 par JMD

« Donc camarades, si vous agissez, faîtes-vous tuer, couper la tête. Mais n’allez jamais au bagne »

Ainsi se concluent les mémoires de Clément Duval et cette phrase, lancée comme un avertissement, justifie à elle seule l’importance du témoignage de l’enfermé à ciel ouvert que fut cet anarchiste. Espérance de vie du transporté à l’arrivée en Guyane ? À peine cinq ans ! Duval y est resté presque quinze ! C’est dire combien résonne lourdement cette conclusion et combien elle illustre à merveille ce système éliminatoire, cette véritable extermination programmée depuis le décret-loi impérial du 30 mai 1854 et renforcée par la sinistre loi républicaine de 1885 instituant la relégation. Aux condamnés aux travaux forcés à temps ou à perpétuité viennent ainsi s’ajouter – époque hygiéniste et climat médiatique d’insécurité obligent – les multirécidivistes de la petite et moyenne délinquance que l’on expurge à plus de 7000 km de la métropole. Le robinet d’eau sale coule à flot et le bagne a vécu presque centenaire. De sa création jusqu’à l’arrêt de la transportation en 1938, ce furent près de 75000 « vaincus de guerre sociale », comme les appelait l’honnête bagnard Jacob en 1914, qui ont fini leur vie dans le ventre d’un requin ou bien enfouis anonymes dans les limbes de la tourbe amazonienne. Et, comme il est écrit sur la quatrième de couverture du livre que les éditions Nada viennent fort à propos de rééditer : « rares sont ceux qui ont survécu à l’enfer du bagne, plus rares encore ceux qui ont pu le raconter ». Lire le reste de cet article »

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (4 votes, moyenne: 5,00 sur 5)
Loading...

Jacob le calendrier 2020 du CIRA Marseille


9 octobre 2019 par JMD

Le CIRA (Centre International de Recherches sur l’Anarchisme) de Marseille édite comme les années précédentes un calendrier illustré pour financer ses activités. C’est là, notamment que l’on peut trouver et lire directement – pour ceux qui ont de bons yeux – la correspondance d’Alexandre Jacob.
Pour l’année 2020, il est justement et entièrement consacré à l’honnête cambrioleur. Le document, abondamment illustré, risque fort de devenir collector !
Le prix de l’exemplaire est de 5 euros, 20 euros pour 5 exemplaires.
Les frais de port sont de 3 euros pour un exemplaire ou de 4,50 euros pour 5 exemplaires. Le chèque à envoyer au CIRA de Marseille (bon de commande en cliquant sur le lien ci-dessous) ne sera encaissé qu’après l’envoi du calendrier. Et, comme c’est pour la bonne cause, il n’y a vraiment pas de quoi hésiter :

Calendrier 2020 souscription

 

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (3 votes, moyenne: 4,67 sur 5)
Loading...

Anarchiste cambrioleur


13 avril 2019 par JMD

« Quand le vol est pensé et sous-tendu par une idéologie… retour sur un destin hors-norme. »

France Culture diffusait du 8 au 11 avril 2019 4 émissions consacrées au vol dans le cadre de La série documentaire. Et si Télérama (n°3612, du 6 au 12 avril 2019) a chopé la lupinose – et pas une petite ! – pour annoncer « Alexandre Jacob anarchiste cambrioleur » réalisé par Jérôme Sandlarz, force est de constater que l’on peut se réjouir les esgourdes, le 9 avril à 17h, en écoutant une narration rythmée notamment par des extraits des chansons que l’on trouve dans les Écrits de l’honnête homme par l’Insomniaque. Les vols de Jacob sont alors politiques et l’homme, probe et droit, peut finalement être envisagé comme un réel théoricien de l’illégalisme anarchiste. Loin, très loin des clichés et des habituels amalgames. Notons enfin que les 54 minutes d’écoute sont dédiées à la mémoire de Josette Duc, décédée peu après avoir participé à l’enregistrement.

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (3 votes, moyenne: 5,00 sur 5)
Loading...
  • Pour rester connecté

    Entrez votre adresse email

  • Étiquettes

  • Archives

  • Menus


  • Alexandre Jacob, l'honnête cambrioleur