Jean dans la Feuille de Paul


Il est, dans la blogosphère, des feuilles virtuelles, sympathiques et plaisantes, dont la lecture ne manque jamais de retenir notre attention. Si vous cliquez dans la rubrique « Copinage mais pas que cela », vous allez vous perdre avec délectation dans les pérégrinations culturelles et touristiques de Paul le Charbinois. Celui-là, de temps à autres, laisse quelques commentaires dans les colonnes du Jacoblog. Il nous a justement fait remarquer à propos de l’interview de Jean Contrucci mis en ligne le 13 octobre dernier, que lui aussi avait apprécié les enquêtes de Raoul Signoret dans le Marseille de la « Belle Epoque ». Le papier de La Feuille Charbinoise, en date du 1er décembre 2007, nous permet alors de revenir  sur cette formidable série que sont Les Nouveaux Mystères de Marseille.

La Feuille Charbinoise

27 novembre 2012

Cric, Crouïc, Bling, en automne ça grince dans le Bric à Couac Blog.

La dernière chronique était un roman fleuve. Je veux bien ne pas exagérer tout le temps ! Parmi les autres liens sympas que j’ai découverts ce mois-ci et que je vous signale sans trop détailler :
– un article de Normand Baillargeon sur les licenciements au Québec dans l’industrie pharmaceutique ;
– un document sur les « incroyables comestibles » (vous ne savez pas ce que c’est ? Excellente occasion de cliquer sur le lien. Moi non plus je ne connaissais pas !) ;
– une interview de Jean Contrucci (l’un de mes auteurs contemporains préférés de romans populaires) sur « Alexandre Jacob, l’honnête cambrioleur » : « dix questions à… Jean Contrucci ». Histoire de me faire un peu de pub, je vous signale que j’avais déjà écrit un billet sur cet auteur, vous pouvez toujours le relire si vous avez besoin d’arguments avant d’aller chez votre libraire acheter quelques volumes pour égayer vos longues soirées à venir.

1 décembre 2007

Les nouveaux mystères de Marseille de Jean Contrucci

Posté par Paul dans la catégorie : l’alambic culturel .

Grâce à mes poteaux Jean Paul I et Nicole qui m’ont offert « les diaboliques de Maldormé », j’ai découvert la série de Jean Contrucci « les nouveaux mystères de Marseille », et je me régale. J’en suis au troisième volume, « le secret du docteur Danglars » après avoir dévoré le « double crime dans la rue bleue ». Il m’en reste 4 ou 5 à découvrir et je crois que je vais les acheter d’ici peu. Les jours continuent lâchement à raccourcir et ça encourage plus la lecture que la randonnée pédestre.

Les polars de Jean Contrucci se déroulent à la « belle époque », au début du XXème siècle, dans les rues animées d’une ville de Marseille dont l’auteur arrive particulièrement bien à restituer l’ambiance : description haute en couleurs des bâtiments et des habitants, vocabulaire et expression « typiques » sans qu’il y ait besoin de dictionnaire pour comprendre. Un petit peu d’ethnologie et d’histoire populaire donc, sans que cela étouffe le lecteur. Son personnage récurrent, le beau « Raoul » Signoret, journaliste au « Petit Provençal », est particulièrement sympathique, tant au niveau de sa façon très « humaine » de mener les enquêtes que de son éthique, un rien « libertaire ». Au fil des pages, un peu comme le grand Michel Zévaco, à son époque, l’auteur égrenne quelques principes fondamentaux (qu’il n’est pas inutile de rappeler périodiquement) au niveau de l’immigration, de la peine de mort ou de la misère de la classe ouvrière marseillaise. Sa présentation du milieu anarchiste marseillais dans « le secret du docteur Danglars » a le mérite de ne pas sombrer dans les clichés et d’égratigner quelque peu la morale bien pensante de ceux qui s’achètent une bonne conscience en allant à la messe tous les dimanches. La gastronomie locale occupe aussi une place de choix dans les repas dominicaux et autres « en-cas » que le reporter partage avec ses « rencontres » d’un jour.

Les personnages qui gravitent autour du héros sont intéressants aussi. Notre journaliste a une épouse infirmière qui le seconde dans certaines de ses enquêtes et n’oublie pas de le rappeler à l’ordre de temps en temps, des confrères journalistes qui ne manquent pas de pittoresque et des « monsieur et madame tout le monde » qui ont de l’étoffe et du caractère (voir par exemple le portrait de l’ouvrier typographe anarchiste, Bouillot, dans « le secret du docteur Danglars »). Les intrigues sont simples mais plutôt bien ficelées. On se replace facilement dans l’ambiance des couvertures du « petit journal illustré » de l’époque : crimes sordides, enlèvements crapuleux, fumeries d’opium, tout à fait le type d’affaires sordides évoquées dans le même canard. Dans ce contexte, Jean Contrucci réussit même à rendre sympathique son commissaire de police, oncle de Raoul, certes « flic dans l’âme » mais un peu moins étroit d’esprit que ses condisciples, et surtout toujours prêt à aider son neveu orphelin, presque un fils adoptif pour lui.

J’ai lu (et je suis) plusieurs séries de romans policiers se déroulant à la même époque. Celle de Jean Contrucci est ma préférée, juste avant celle de Claude Izner (Victor Legris, bouquiniste, intéressante cette série aussi, j’en reparlerai) ou celle de Yves Josso (Clémence de Rozmadec, peintre, deux volumes parus, un peu tôt pour se faire une opinion). Autant le détective de Contrucci est sympa, autant celui de Jacques Neyrinck, Raoul Thibaut de Mezières, « ardent patriote et brillant polytechnicien », m’a laissé indifférent. Il faut dire que j’ai plus de sympathie pour les héros populaires que pour les « hommes de l’ombre » des présidents de la République ! J’attends donc avec impatience les prochains « mystères » en espérant que tous seront de la même veine que les premiers que j’ai découverts.

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