Articles taggés avec ‘Alexandre Jacob’

Gelée de lupinose


dimanche 1 juin 2014 par JMD

La publication en 2012 de la déclaration illégaliste d’Alexandre Jacob par les Editions de Londres avait d’autant plus de quoi nous réjouir que la présentation du texte sur le site internet de cette maison d’édition numérique, autoproclamée « naïve », reconnaissait à l’anarchiste le qualificatif d’honnête. Honnêteté et probité, les deux mamelles de la geste jacobienne. La joie est bien vite retombée tel un bol de gelée à la menthe que l’on démoule sur l’infect pudding ou bien sur un plat bizarre de viande en sauce. Cela a fait sploutch et nous voilà trempés, imprégnés d’une perfide lupinose. Lire le reste de cet article »

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Étrange lupinose


samedi 31 mai 2014 par JMD

La blogosphère est un espace particulier permettant de révéler un nombre incroyable de frustrations et d’esprits refoulés, tordus, légèrement ou totalement sociopathes. Le web désinhibe le foldingue. Le siphonné du carafon, le conspi, le survivaliste, l’ésothérique, le déglingos du bulbe pour peu qu’il jouisse de quelques lueurs de lucidité peut s’investir maître universel du monde du savoir en tout genre. Terreau parfait pour une bonne dose d’inepties jacobiennes et de galopante lupinose. Un aileron de requin, des pubs pour des sites de voyance, d’achat de minéraux, d’hagiographie d’hommes d’Eglise, de présentation façon science popo de nos bouffes-galette nationaux, de plein de choses encore … nous voilà prévenus avec les très très bizarre et néanmoins très hilarant histoires-étranges.com dont l’animateur semble avoir quelques accointances malgaches. La page d’accueil de cette  fenêtre virtuelle sur le fait divers nous invite, après citation de Jean-Claude Van Damme pour rendre le propos plus léger, « à découvrir quelques personnages et faits du genre qui ont marqué l’actualité passée ou récente ». On se doute quand même un tout petit peu de ce que l’on va pouvoir trouver en cliquant sur l’onglet « Marius Jacob » de la rubrique « Escrocs ». On se doute mais nous ne sommes pas avertis du choc. Car, on tient ici une pépite du genre burlesque historiographique marinée à la sauce lupinienne dans un français  quelque fois approximatif et digérant difficilement les articles de Wikipédia et  les ouvrages à caractère biographique de messieurs Thomas et Caruchet. Même chez Marvel on ne ferait pas mieux.  Le bandit alternatif, l’escroc à principes peut alors entrer en scène. Lire le reste de cet article »

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Ernest Saurel


samedi 24 mai 2014 par JMD

Jacobil en avant les histoiresAlexandre Jacob ne se cache pas à Sète par hasard après son évasion de l’asile Montperrin d’Aix en Provence dans la nuit du 18 au 19 avril 1900. La ville bénéficie en effet d’une solide tradition d’activisme libertaire. Ernest Elisée Saurel n’est pas non plus un anarchiste inconnu. Le commissaire central de Sète voit d’ailleurs en lui le 21 août 1898 « un des plus militants » de la ville. Saurel y est d’ailleurs né vers 1862. Il exerce la profession de tailleur d’habits et loge chez sa maîtresse, Aliette Amiel, rue Concorde. L’amitié qui le lie à Caserio ferait même de lui un compagnon localement de premier ordre. Lire le reste de cet article »

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Par droit de compétence


samedi 17 mai 2014 par JMD

Le témoin Jacob n’utilise pas son expérience pour sa gloire et son seul profit. C’est un homme, que l’Administration Pénitentiaire n’a pas réussi à briser et qui, depuis sa libération, le 31 décembre 1927, entend dire sa douloureuse expérience et écrire contre une institution totale qui annihile une liberté considérée ici comme un des principes fondamentaux de la pensée anarchiste et individualiste. Les quelques lettres échangées avec le député des Hautes Alpes Ernest Lafont, au début de l’année 1932, exposent le discours pénal et les théories judiciaires de l’anarchiste à l’occasion de la proposition de loi Sibille sur la peine des travaux forcés, proposition envisagée comme un cautère sur une jambe de bois par l’ancien fagot qui n’a ici rien perdu de son mordant. Lire le reste de cet article »

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Vols à … Compiègne


samedi 10 mai 2014 par JMD

A 73 km au Nord-Est de Paris, Compiègne est un lieu bien fréquenté. Des rois, des empereurs, des tsars ont traînés leurs guêtres dans la sous-préfecture de l’Oise. En août et en novembre 1902, en février 1903, les Travailleurs de la Nuit, Alexandre Jacob et Léon Ferré, accompagnés d’abord de Joseph Ferrand puis de Félix Bour, y ont trouvé eux des victimes de choix. Ils échouent pourtant à dérober les tapisseries du palais impérial. Un des deux cambriolages de commande signalé par Alain Sergent dans sa biographie de l’anarchiste en 1950. Si le butin n’est pas non plus des plus conséquents chez le capitaine Edou et dans l’église Saint Jacques, c’est en revanche un véritable pactole qui les attend chez la comtesse de Frezals. 72 kilogrammes d’argenterie ! La petite entreprise anarchiste, Jacob et Cie, cambriolages, vols et fric-frac en tout genre, ne connait pas la crise. Bien au contraire,  elle tourne à plein régime. Lire le reste de cet article »

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Dix questions à … mon libraire


samedi 26 avril 2014 par JMD

Mon libraire a bien voulu répondre à nos dix questions. Mon libraire n’est pas anarchiste, loin s’en faut, et on s’en fout. A la librairie Le Neuf de Saint Dié, dans les Vosges, en haut à droite sur la carte, juste en face de la Meurthe qui n’est pas dans un jardin anglais mais presque, ça sent le livre, le vrai, celui qui fleure bon le papier en bois d’arbre. Il suffit alors juste de pousser la porte de mon libraire, de sentir les livres à plein poumon avant d’en prendre plein les yeux … et de faire son choix. On peut aussi se laisser guider par les conseils de mon libraire. Dans la réalité, ils sont plusieurs et chacun des six connait son boulot sur le bout des doigts. Ceux qui tournent les pages. Le Neuf, c’est une institution livresque, un gros pavé culturel dans la marre de l’ignorance et de l’ennui, un lieu qui crée du lien, un espace de vie et de rencontres. Les marmots du cru y font des dessins, bouquinent assis au milieu des rayons ; une guitare balance de temps à autre des airs entraînants et, ce qui ne manque pas de goût, on peut même aussi quand l’occasion se présente y acheter un fameux et divin nectar, rouge ou rosé, qui chante avec l’accent du Sud. J’veux du soleil, je vais chez mon libraire. Je cherche l’honnête cambrioleur, un titre de l’Insomniaque, de Libertalia, de l’ACL … je vais chez mon libraire. Mon libraire, c’est aussi un des maillons vitaux de la chaîne du livre, de tous les livres … ou presque et, à  ce titre, faire jacter mon libraire sur le livre en général, la vente en ligne, le livre anar et politique en particulier nous paraissait ici fort judicieux. Mon libraire s’est mis à parler et il ne mâche pas ses mots. Lire le reste de cet article »

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Vers la libération


samedi 12 avril 2014 par JMD

La campagne de presse qui débute le 27 février 1925 dans les colonnes du Peuple, organe de la CGT, se poursuit dans celles du Quotidien. Elle aboutit cinq mois plus tard à la commutation de peine du forçat 34777. Mais cette grâce intervient aussi dans le contexte bien précis d’un critique généralisée du bagne. Marie Jacob a d’ailleurs rencontré Albert Londres à Paris. Ses appels à l’aide et au soutien trouvent alors de plus en plus d’écho. Toutes les tentatives de la mère courage, jusqu’à présent, s’étaient soldées par des échecs. Lire le reste de cet article »

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34777 codes


samedi 5 avril 2014 par JMD

La correspondance du bagne est épluchée par l’administration pénitentiaire qui n’hésite pas à confisquer les missives dès que celles-ci lui semblent suspectes ; celles de Jacob contiennent donc de nombreux passages codés. Jacob se sert souvent de ce subterfuge pour décrire les difficultés de circulation du courrier illicite. Quelquefois il annonce des tentatives d’évasion, d’autres fois il exhorte sa mère à la plus grande prudence vis-à-vis de telle ou telle connaissance. Une grande partie des noms codés, dont les éditions L’Insomniaque font un inventaire presque complet en 1995 puis en 2004 dans les Ecrits du matricule 34777, représentent soit Jacob lui-même, soit sa mère, soit des intermédiaires, amis ou ennemis, soit des projets. Lire le reste de cet article »

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Pour Paul


samedi 8 mars 2014 par JMD

Les combats du quinquagénaire Jacob ont évolué. Qu’elle soit métropolitaine ou coloniale, il s’agit désormais pour lui de dénoncer l’horreur carcérale.  A l’appui de sa douloureuse expérience  et nanti d’un savoir presque universitaire dans le domaine de la justice criminelle, l’ancien fagot n’a de cesse depuis sa libération le 30 décembre 1927 de révéler le monstre bagne et d’apporter son soutien à ses anciens camarades d’infortunes. Il n’est en rien cet homme brisé, usé, fatigué que ses deux biographes romanciers ont imaginé. Bien au contraire, les quelques sources dont nous disposons nous montrent un homme actif utilisant ses réseaux et ses contacts pour faire avancer son combat contre les prisons, contre toutes les prisons. C’est lui qui s’occupe de faire publier le Médecin au bagne de son ami Louis Rousseau en 1930. C’est encore lui qui participe à des conférences en 1929 à Paris sur ce qu’il a pu subir en Guyane. C’est enfin lui qui  donne cette année-là dans le numéro 4 du Réfractaire, organe de la Ligue internationales des Réfractaires à toutes guerres dans lequel nous pouvons trouver les signatures de Sébastien Faure, de Victor Méric, de Georges Pioch ou encore de Julien Le Pen , un article jamais réédité depuis et réclamant le retour en métropole d’un « homme-cloporte », « injustement, iniquement condamné » le 5 mai 1908 par le conseil de guerre de Tunis à vingt ans de travaux forcés. Lire le reste de cet article »

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Le droit au vol


samedi 1 mars 2014 par JMD

Le numéro 188 de l’anarchie est sorti le jour même de la mort de son fondateur. La feuille individualiste parait la première fois un mois environ après la clôture du procès d’Amiens qui envoie un certain nombre des Travailleurs de la Nuit, dont Alexandre Jacob, finir leur vie au bagne. Libertad avait une des rares personnalités libertaires à venir prêter main forte aux compagnons du journal Germinal qui assuraient la propagande dans la cité picarde, pendant que l’honnête cambrioleur faisait son show à l’intérieur du palais de justice pour mieux défendre théoriquement son illégalisme. Le 12 novembre 1908, l’article Le droit au vol reprend les conclusions de la déclaration de Jacob. On retrouve en effet dans le Pourquoi j’ai cambriolé ? le principe affirmé du droit à l’existence et des motivations révolutionnaires. Le vol, sous la plume anonyme du dénommé Cassius qui détourne ironiquement le propos de quelques théologiens chrétiens, pourrait constituer « une forme consciente de révolte » en même temps qu’il serait une réponse immédiate et individuelle, une juste reprise des biens spoliés, volés légalement, par l’exploiteur capitaliste. De fait,  si comme l’écrivait Proudhon, la propriété c’est le vol, Libertad ne disait rien d’autre lorsqu’il donnait à Germinal l’article « Le plus voleurs des deux » pour défendre Jacob trois ans plus tôt. Lire le reste de cet article »

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Tirer la première de couverture à soi


samedi 21 décembre 2013 par JMD

Une lampe torche qui éclaire anachroniquement dans la nuit la main s’emparant d’une liasse de billet ? Assurément c’est un roman policier ! L’homme la posture de Fantomas, chapeau haut de forme sur la tête, une canne ou un trousseau de clés dans la main ? C’est bien sûr l’autre cambrioleur, celui de papier, que l’on voit. Et quand le couvre-chef devient chapeau melon, nous nous plongeons de facto dans cette si Belle Epoque. Une chaîne ? Celle de l’oppression, celle du forçat dans son cachot ! Une scène de vol, des souris et un parapluie renversé. Qui peut encore se douter de l’incroyable histoire face au visage paisible de cet honorable vieillard ? Suggérer et donner l’envie de lecture dès le premier regard. Le choix de l’image, celui de son fond sont primordiaux. Consumérisme oblige, l’éditeur pratique le plus souvent un facile stéréotype et joue avec les lieux communs. Le livre doit se vendre et le contenu de l’ouvrage finit par être révélé à la lumière d’une première de couverture que l’on complète par un titre et un sous-titre pour le moins évocateur. Cela est particulièrement vrai lorsqu’il s’agit Alexandre Jacob. Lire le reste de cet article »

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Louis le forain


samedi 14 décembre 2013 par JMD

Alexandre Jacob vend des articles de bonneterie à l’enseigne Marius. « L’honnête commerçant »[1], ancien forçat, semble avoir trouvé une sorte de plénitude. Il est reconnu, estimé dans la profession et c’est en toute logique qu’une grande partie de ses amis exercent le même métier que lui. Le monde des forains parait particulièrement perméable aux idées sociales les plus avancées. Si nous ne savons pas grand-chose de Bernard Bouquereau, il est en revanche possible d’affirmer l’anarchisme de Louis Briselance dont s’inquiète la Sûreté Générale à Paris en 1937[2]. Lire le reste de cet article »

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Une tournée nord-africaine


samedi 7 décembre 2013 par JMD

La majeure partie des cambriolages commis par les Travailleurs de la Nuit se commettent en province et à l’étranger.  L’anarchiste, comme le voleur, ne connait pas le principe de frontière mais, dans le cadre de tournées hors hexagone, le problème des sources se pose avec encore plus d’acuité. Comment, par exemple, mettre la main sur des documents prouvant des tentatives d’effraction commises au Caire ou à Alger ? Il n’y a pourtant pas lieu de douter d’un  voyage d’Alexandre Jacob en Afrique du Nord. Alain Sergent l’atteste et le biographe tient ses informations en 1950 de l’honnête cambrioleur lui-même. Seulement, en ne donnant que trop peu d’informations sur ce périple, il laisse grande ouverte la porte des suppositions. Lire le reste de cet article »

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Un dernier vol ?


samedi 23 novembre 2013 par JMD

Le 31 décembre 1927, les portes de la prison de Fresnes s’ouvrent pour Alexandre Jacob. Il a retrouvé la liberté. Il a expié ses atteintes à la propriété privé. C’est un survivant du système  bagne, de cette élimination à la française qu’il n’aura de cesse de dénoncer par la suite. Est-il pour autant un repenti ? Un régénéré ? C’est désormais un homme libre de cinquante-six ans que décrit Alexis Danan en 1935 dans l’article « Jean Valjean » pour le magazine Voilà. La faiblesse des sources autorise alors quiconque déborde d’une imagination galopante à dresser le portrait d’un homme brisé, fatigué, ne cherchant que la tranquillité et la sérénité. De la sorte, Jacob devenu Escande et Escande mué en forçat aurait revêtu les habits de Monsieur Madeleine ! Et pourtant, il aurait commis un dernier larcin avant de se faire totalement honnête. Lire le reste de cet article »

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1925 : libérez mon fils


samedi 16 novembre 2013 par JMD

1925, retour du bagne. Le rapatriement en métropole du matricule 34777 n’est pas seulement dû à un heureux concours de circonstances à la suite de l’effet Albert Londres et d’une critique généralisé de l’institution pénitentiaire coloniale. Jamais Marie Jacob n’a mis en berne l’espérance de voir son rejeton revenir de l’enfer guyanais. Le portrait qu’elle dresse de lui dans les lettres qu’elle adresse depuis le début au ministre de la justice, au ministre des colonies ou encore au président de la République ne varie pas non plus. C’est celui d’une victime de son entourage et de ses fréquentations. Comme à son habitude Marie Jacob utilise un ton larmoyant et c’est toujours « une pauvre vieille mère éplorée », une mère courage, qui supplie le chef de l’état le 17 janvier. Pourtant, la situation a changé et, contrairement aux autres missives, celle-ci est appelée à  une fin plus heureuse. Lire le reste de cet article »

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