Tirer la première de couverture à soi


Une lampe torche qui éclaire anachroniquement dans la nuit la main s’emparant d’une liasse de billet ? Assurément c’est un roman policier ! L’homme la posture de Fantomas, chapeau haut de forme sur la tête, une canne ou un trousseau de clés dans la main ? C’est bien sûr l’autre cambrioleur, celui de papier, que l’on voit. Et quand le couvre-chef devient chapeau melon, nous nous plongeons de facto dans cette si Belle Epoque. Une chaîne ? Celle de l’oppression, celle du forçat dans son cachot ! Une scène de vol, des souris et un parapluie renversé. Qui peut encore se douter de l’incroyable histoire face au visage paisible de cet honorable vieillard ? Suggérer et donner l’envie de lecture dès le premier regard. Le choix de l’image, celui de son fond sont primordiaux. Consumérisme oblige, l’éditeur pratique le plus souvent un facile stéréotype et joue avec les lieux communs. Le livre doit se vendre et le contenu de l’ouvrage finit par être révélé à la lumière d’une première de couverture que l’on complète par un titre et un sous-titre pour le moins évocateur. Cela est particulièrement vrai lorsqu’il s’agit Alexandre Jacob.

Bien sûr, on pourra nous objecter que l’auteur n’est pas vraiment responsable de ce qu’ont pu produire les concepteurs graphiques à partir de ses écrits, si tant est, bien sûr, qu’ils aient été pris en considération. Il peut tout de même agréer ou non le résultat  final. Ce fut notre cas. L’Atelier de Création Libertaire fait volontairement, en 2008, un clin d’œil aux polars de la série noire avec fond de la même couleur et une tranche jaune ; mais le sous-titre « Portrait d’un anarchiste » vient rappeler qu’il s’agit d’une étude historique. Si nous pouvons remarquer la sobriété des Ecrits de Jacob paru à L’insomniaque, c’est une lupinose galopante qui apparait en revanche chez d’autres maisons d’éditions. C’est le cas avec le livre de Diego Farina paru chez Bevivino en 2005 ou encore avec les dérivés italiens, espagnols et catalans du titre de Bernard Thomas. Là, le lecteur potentiel pourra tirer sur la couverture car le contenu est fréquemment, au fil des pages, à la mesure d’un contenant recomposant pour de si tristes et commerciales raisons l’image de cet anarchiste sincère que fut cet honnête cambrioleur. Il pourra aussi tirer sur la tranche du livre commis par Jacques Colombat en 2012 où Jacob apparaît prénommé Alexandre MARIEUS !!! Une histoire vraie à l’appui de recherches sérieuses ?

Un anarchiste de la Belle EpoqueUn anarchiste de la Belle Epoque, réédition, Editions Libertaires, 2005Jacob, tchou 1970

Jacob en espagnol, Bernard Thomasla vera storia di Arsenio LupinSur les pas de Marius Jacob, Claude Nerrand

Marius Jacob par William CaruchetDie Geschichte eines anarchistes Diebes

Les Ecrits 1995Por qué he robadoLes Ecrits de Jacob, réédition 2004Travailleurs de la nuit, InsomniaqueExtermination à la française, Insomniaque

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