Articles taggés avec ‘Au pays des frelons’

L’honnête au pays des frelons 10


samedi 22 décembre 2012 par JMD

Le 11 août 1905, Alexandre Jacob écrit à sa mère. Les époux Develay se chargent toujours de gérer les biens de la famille emprisonnée. Mais la lettre, qui mentionne pour la première fois le pays des frelons, est presque entièrement consacrée au procès de Laon dont on ne sait, à cette date, quand il doit se tenir. Jacob donne ses conseils sur les témoins à comparaître et sur l’attitude à adopter. Il évoque d’ailleurs à ce propos son expulsion de la salle d’audience du tribunal d’Amiens le mardi 14 mars, à la suite de l’incident entre le président Wehekind et les avocats parisiens de la défense, scandale volontairement provoqué selon lui par le juge du milieu. Mais si l’illégaliste s’étend sur ce procès en appel et non sur son avenir en Guyane, par exemple, c’est bien parce qu’il ne pense pas partir pour le dépôt pénitentiaire de Saint Martin de ré avant les premiers jours de septembre. Il se trompe. Le 20 août 1905, le condamné aux travaux forcés à perpétuité franchit les portes de la citadelle rétaise. La veille, il faisait son entrée à la maison d’entrée de La rochelle. Si l’on peut estimer juste un trajet de deux jours entre le Loiret et la Charente Maritime, il est alors envisageable d’affirmer qu’Alexandre Jacob quitte sa « ruche » vers le 16 ou le 17 juin 1905. Lire le reste de cet article »

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vendredi 31 août 2012 par JMD

Reprendre le collier ? Serviettes, ballons, et autres accessoires de plage ont été remisés au placard des souvenirs estivaux. Dans la perspective d’une fin du monde annoncée il y a fort longtemps par des précolombiens ayant abusé de la coca, une autre fragrance, une autre angoisse, une autre soumission, rythmée par le méchant bruit de la pointeuse,  va venir confirmer le propos tenu 107 ans plus tôt par un honnête cambrioleur devant le jury populaire du tribunal bourgeois chargé de lui faire expier ses atteintes à la sacro-sainte propriété : l’homme ne peut même pas se passer de travailler ; ses muscles, son cerveau possèdent une somme d’énergie à dépenser. Ce qui m’a répugné, c’est de suer sang et eau pour l’aumône d’un salaire, c’est de créer des richesses dont j’aurais été frustré. En un mot, il m’a répugné de me livrer à la prostitution du travail. Le jacoblog poursuit sa route et le chemin qui nous emmène, après quelques honnêtes devoirs de vacances, vers la fin de l’année n’est bien sûr pavé que de bonnes intentions … et de papiers sur l’illégalisme, le bagne et la vie d’un honnête marchand forain pas si reclus que cela dans sa bicoque berrichonne. La preuve dans le programme qui suit. Lire le reste de cet article »

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L’honnête au pays des frelons (6)


samedi 9 juin 2012 par JMD

En ce début du mois de juillet 1905, Alexandre Jacob poursuit dans sa geôle, l’écriture des ses Souvenirs d’un révolté et indique ne pas souffrir de son emprisonnement. Il se gausse même de la médecine carcérale, dans ces deux lettres du pays des frelons, à l’approche de son procès et s’enquiert en revanche de la santé de sa mère. Mais il laisse surtout éclater sa colère en faisant le compte-rendu des conditions de la détention de sa génitrice. Les dix condamnés d’Amiens qui avaient fait appel sont transférés le 8 juillet à Laon. Lire le reste de cet article »

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L’honnête au pays des frelons (5)


samedi 19 mai 2012 par JMD

Aussi anodines qu’elles puissent paraître, ces deux lettres du pays des frelons, fort probablement écrites au début du mois de juillet, n’en contiennent pas moins de précieux renseignements sur le détenu Jacob dont le pragmatisme pousse en premier lieu à sermonner sa mère. Marie Jacob s’affole, semble-t-il, d’un retard normal du courrier. Mais l’honnête cambrioleur, qui liquide sa garde-robe par courrier interposé et par l’entremise des époux Develay, ne peut qu’attendre un procès auquel il décide de ne pas assister et subir la chaleur de la saison estivale qui commence. La poursuite de l’écriture de ses souvenirs d’un révolté va ainsi dans ce sens. Ne pas subir l’enfermement … mais en profiter. Lire le reste de cet article »

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Au pays des frelons (4)


samedi 14 avril 2012 par JMD

Juin 1905 au pays des frelons. A l’initiative très certainement des avocats parisiens, dix des condamnés d’Amiens dont Jacques Sautarel et Marie Jacob se sont pourvu en cassation. L’absence de preuves a du être invoquée pour réclamer un nouveau passage devant les assises, mais très certainement aussi l’incident violent de la sixième audience. En effet, Mes Lagasse et Hesse ont déposé au nom de leur client des conclusions en nullité de procédure à la suite de leur altercation verbale avec le président Wehekind. Ce dernier a de plus procédé à l’élection du jury d’une manière contraire à l’organisation prévue par la loi. La chambre criminelle de la cour de cassation est saisie. Le 9 juin, elle casse l’arrêt de la cour d’assises de la Somme pour vices de forme et ce au grand étonnement d’Alexandre Jacob qui ne manque pas d’ironiser sur le fonctionnement de la justice dans les trois lettres qui suivent. C’est alors à Laon que doit se tenir le dernier des procès impliquant les Travailleurs de la Nuit. Dix d’entre eux ont à comparaître à nouveaux : Marie Jacob, Jacques Sautarel, Rose Roux, Léon et Angèle Ferré, Honoré Bonnefoy, Jules Clarenson, François Brunus, François Vaillant et Marius Baudy. Lire le reste de cet article »

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L’honnête au pays des frelons (3)


samedi 10 mars 2012 par JMD

Mai carcéral et attente d’un procès dont Jacob se moque de l’issue puisque celui d’Amiens l’a déjà condamné aux travaux forcés à perpétuité. Comme avec ses précédentes lettres du pays des frelons, l’honnête ex-cambrioleur sur la cassation possible à venir et sur son statut de prisonnière. Il tente aussi de la rassurer en donnant une image faussement positive de sa future condition de bagnard. Pragmatique, il commence à tirer profit de son enfermement pour développer toute une philosophie de l’abstraction qui commence à transparaître dans sa correspondance. L’ennui le pousse à écrire. Esprit technique, il imagine la création d’un chalumeau « révolutionnaire » dont l’impossible mise en pratique eut pu faire fondre les barreaux de sa geôle. Mais il consigne surtout dans un petit  cahier ses Souvenirs d’un révolté. Le manuscrit, couvert d’un papier feutre  couleur lit de vin, est dédié à Marie Jacob et porte en exergue le célèbre aphorisme de Proudhon : « La propriété, c’est le vol« . L’honnête œuvre de propagande continue. Même derrière les barreaux. Et les réseaux de soutiens se mettent en place. Lire le reste de cet article »

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L’honnête au pays des frelons (2)


samedi 11 février 2012 par JMD

Avril – mai 1905. Au pays des frelons, la vie s’écoule, lente et monotone. Le « capucin » Jacob en profite pour distiller commentaires et conseils en vue du procès en cassation du jugement d’Amiens. Apparaît également dans ces trois lettres, dont deux sont non datées, la question récurrente de la présence de l’honnête cambrioleur pour les assises d’Orléans à venir. D’autres thèmes, plus matériels mais ô combien révélateurs, sont enfin appelés à revenir sans cesse dans l’échange épistolaire : le linge et la santé des deux écrivants. Lire le reste de cet article »

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L’honnête au pays des frelons (1)


samedi 14 janvier 2012 par JMD

Le 22 mars 1905, Alexandre Jacob est condamné aux travaux forcés à perpétuité. L’honnête cambrioleur est devenu une vedette médiatique et judiciaire. Il doit être jugé une seconde fois à Orléans pour deux cambriolages commis avec son complice Royères (vols Levacher et Benoît) et pour la tentative d’assassinat sur l’agent Couillot qui, le 28 février 1901, avait tenté de l’intercepter dans sa fuite. Royères, arrêté, meurt à la prison de Fontevrault le 06 février 1905. Le transfert de Jacob, de la maison d’arrêt d’Amiens à celle d’Orléans, se fait vers le 6 ou le 7 avril 1905 comme semble l’indiquer le rapport au ministre de la justice, établi le 04 de ce mois par le procureur général Régnault. Alexandre Jacob n’a plus qu’à attendre dans sa geôle sa comparution aux assises du Loiret (24 juillet), puis un nouveau transfert vers Saint Martin de Ré. Cette période marque le début d’une correspondance avec sa mère qui ne s’arrêtera qu’à sa sortie de la prison de Fresnes … en décembre 1927 ! Les premières lettres, celles du « pays des frelons »,  s’étalent ainsi du 08 avril au 11 août 1905. Lire le reste de cet article »

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