Une tournée nord-africaine


7 décembre 2013 par JMD

La majeure partie des cambriolages commis par les Travailleurs de la Nuit se commettent en province et à l’étranger.  L’anarchiste, comme le voleur, ne connait pas le principe de frontière mais, dans le cadre de tournées hors hexagone, le problème des sources se pose avec encore plus d’acuité. Comment, par exemple, mettre la main sur des documents prouvant des tentatives d’effraction commises au Caire ou à Alger ? Il n’y a pourtant pas lieu de douter d’un  voyage d’Alexandre Jacob en Afrique du Nord. Alain Sergent l’atteste et le biographe tient ses informations en 1950 de l’honnête cambrioleur lui-même. Seulement, en ne donnant que trop peu d’informations sur ce périple, il laisse grande ouverte la porte des suppositions. Lire le reste de cet article »

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (7 votes, moyenne: 5,00 sur 5)
Loading...

Malheur à ceux qui restent sourds


30 novembre 2013 par JMD

Acte horrible, froid, haineux et sanguinaire pour les uns, initiative terrible d’un désespéré pour les autres, la bombe qui éclate à 16h10, le 09 décembre 1893 au Palais Bourbon suscite l’incompréhension, la peur, la colère mais aussi pour certains l’enthousiasme et l’admiration. « Qu’importent les victimes si le geste est beau ; qu’importent de vagues humanités si par elles s’affirme l’individu » déclame le poète libertaire Laurent Tailhade au cours d’un banquet littéraire. Sacrilège révélateur. C’est à la République que l’on s’est attaqué ! Et, parmi les vagues humanités, une soixantaine de personnes blessées, se trouvent des élus du peuple  considérés comme autant de bouffes-galette par ceux-là même vers qui se pointe un doigt accusateur ! Lire le reste de cet article »

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (8 votes, moyenne: 5,00 sur 5)
Loading...

Un dernier vol ?


23 novembre 2013 par JMD

Le 31 décembre 1927, les portes de la prison de Fresnes s’ouvrent pour Alexandre Jacob. Il a retrouvé la liberté. Il a expié ses atteintes à la propriété privé. C’est un survivant du système  bagne, de cette élimination à la française qu’il n’aura de cesse de dénoncer par la suite. Est-il pour autant un repenti ? Un régénéré ? C’est désormais un homme libre de cinquante-six ans que décrit Alexis Danan en 1935 dans l’article « Jean Valjean » pour le magazine Voilà. La faiblesse des sources autorise alors quiconque déborde d’une imagination galopante à dresser le portrait d’un homme brisé, fatigué, ne cherchant que la tranquillité et la sérénité. De la sorte, Jacob devenu Escande et Escande mué en forçat aurait revêtu les habits de Monsieur Madeleine ! Et pourtant, il aurait commis un dernier larcin avant de se faire totalement honnête. Lire le reste de cet article »

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (6 votes, moyenne: 5,00 sur 5)
Loading...

1925 : libérez mon fils


16 novembre 2013 par JMD

1925, retour du bagne. Le rapatriement en métropole du matricule 34777 n’est pas seulement dû à un heureux concours de circonstances à la suite de l’effet Albert Londres et d’une critique généralisé de l’institution pénitentiaire coloniale. Jamais Marie Jacob n’a mis en berne l’espérance de voir son rejeton revenir de l’enfer guyanais. Le portrait qu’elle dresse de lui dans les lettres qu’elle adresse depuis le début au ministre de la justice, au ministre des colonies ou encore au président de la République ne varie pas non plus. C’est celui d’une victime de son entourage et de ses fréquentations. Comme à son habitude Marie Jacob utilise un ton larmoyant et c’est toujours « une pauvre vieille mère éplorée », une mère courage, qui supplie le chef de l’état le 17 janvier. Pourtant, la situation a changé et, contrairement aux autres missives, celle-ci est appelée à  une fin plus heureuse. Lire le reste de cet article »

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (8 votes, moyenne: 5,00 sur 5)
Loading...

Jacoboquizz : « Tiens ? Eung païs ! »


10 novembre 2013 par JMD

Lorsque Fernand Joseph Désiré Contandin est né à Marseille le 08 mai 1903, Alexandre Jacob croupit depuis un peu plus d’une semaine à la prison d’Abbeville. Le premier acquiert la notoriété dans l’entre-deux-guerre d’abord comme chansonnier en reprenant le répertoire d’Ouvrard et de Polin, puis comme acteur comique. Jacob, lui, croupit aux îles du Salut. Nous ne savons pas quand les deux enfants de Phocée se sont rencontrés malgré les souvenirs de Pierre Valentin Berthier, interviewé par nos soins en 2001: « Il est venu un jour où j’interviewais Fernandel chez moi. Lors des spectacles qui étaient organisés à Issoudun, l’impresario à Fernandel, dont je ne sais le nom, et Fernandel étaient encore dans le bureau de l’appartement quand Jacob est entré tout d’un coup. En rentrant, il s’est trouvé nez à nez avec Fernandel et a dit « Tiens ! Eung païs! ». Avant guerre ? Après guerre ? Ce qui est sûr, c’est que le vieux Marius pose son barnum le samedi, jour de marché à Issoudun. Cela n’a à vrai dire que peu d’importance. Nous ne savons pas non plus ce que les deux hommes ont bien pu se raconter … certainement des histoires d’une ville dont on peut se vanter d’en être.

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (10 votes, moyenne: 4,60 sur 5)
Loading...

Juillet 1881 à Londres


9 novembre 2013 par JMD

explosion45 délégués, représentant 56 fédérations et 46 sections ou groupes non fédérés, se réunissent à Londres du 14 au 20 juillet 1881. Si le but premier du congrès visait à la reconstitution de l’AIT ; les compagnons présents, dont un bon contingent de  français finissent par créditer le principe de la propagande par le fait, l’illégalité étant – selon eux – « la seule voie menant à la Révolution ». Le texte que reproduit Le Révolté, en date du 23 juillet, inaugure pour Jean Maitron  – qui affirme faussement la présence d’Emile Pouget à Londres – l’ère des attentats anarchistes en France. Même s’il ne mentionne pas la jouissance immédiate et individuelle des biens dérobés, il constitue aussi une base théorique pour les adeptes de la pince monseigneur. Nombres de brochures et revues donnent alors les recettes explosives de la marmite à renversement ; des pistolets, des poignards et autres outils de propagande sont offerts dans des tombolas anarchistes ; on chante encore le père Lapurge de Constant Marie ou encore la Dynamite de  Martenot[1]. Mais il faut réellement attendre une dizaine d’années pour que le son de l’explosion se fasse réellement entendre dans l’hexagone. Lire le reste de cet article »

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (8 votes, moyenne: 5,00 sur 5)
Loading...

Jacoboquizz


2 novembre 2013 par JMD

Le vieux était venu rendre visite à son jeune ami mais Pierre Valentin était occupé. Le jeune localier de La Marseillaise, ex-Journal du département de l’Indre, travaillait pour un ancien torchon collabo désormais feuille communiste. Ce qui amusait beaucoup le cambrioleur en retraite qui s’était fait marchand forain dans le Berry.  Les deux hommes étaient anarchistes. Le jeune et le vieux, s’estimaient et Marius venait souvent manger chez Pierre valentin lorsqu’il posait son barnum lors de la foire d’Issoudun le samedi. Ce jour-là, Pierre Valentin était occupé et quelle ne fut pas la surprise du vieux Marius de se trouver nez à nez devant un gars du pays devenu un Monsieur. Le Spountz avait fait du chemin. Il était en tournée. Marius se tient derrière lui sur la photographie. On ne sait pas ce qu’ils se sont dit, s’ils ont parlé de ce coin de l’hexagone dont on peut se vanter ni même exactement quand la scène a eu lieu.  Ce que l’on sait c’est que toi, camarade jacoblogueur, tu vas te creuser les méninges pour nous dire qui est cet homme qu’a reçu Pierre Valentin Berthier et que l’honnête marchand forain Jacob a eu l’heureuse surprise de trouver chez son ami ? C’est un jacoboquizz. Il y avait longtemps qu’on n’en avait pas proposé un (on profite en réalité du fait qu’Eleuthera n’a pas répondu hélas à nos 10 questions) et, comme d’habitude, il n’y a strictement rien à gagner … Alors ? A vos claviers et on vous donnera la réponse en image dimanche 10 novembre.

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (11 votes, moyenne: 5,00 sur 5)
Loading...

Parmeggiani Luigi


26 octobre 2013 par JMD

Dictionnaire biographique des anarchistes italiens, volume II, de I à Z, Bibliotheca Franco Serantini, 2004, p.297-299. Traduction : Andréa des Editions Eleuthera.

Il naît à Reggio Emilia le 24 juillet 1858 de Antonio et Michela Gilbertini. Cordonnier, il s’établit en France, à Lyon d’abord puis à Paris. Avec Vittorio Pini, « son ami d’enfance », il constitue un groupe d’anarchistes individualistes qui prend différent noms : « Les intransigeant de Londres et de  Paris », « Les gueux de Paris », « Les rebelles de St. Denis » ou encore « Le groupe des introuvables ». De ce groupe font partie Gaetano Zirardini, Alessandro Marocco, Caio Zavoli et Giacomo Merlino. Pini et Parmeggiani diffusent l’idée de l’expropriation comme instrument révolutionnaire et, avec leur groupe, ils mettent à exécution de nombreux et audacieux vols. Lire le reste de cet article »

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (10 votes, moyenne: 5,00 sur 5)
Loading...

Pini dans les coulisses


19 octobre 2013 par JMD

Nous ne savons pas grand-chose de , Charles- Marie Flor O’Squarr. Nous ne connaissons même pas sa date de naissance. Tout juste pouvons-nous avancer que cet écrivain et publiciste belge a suivi la voie tracée par son père Joseph Charles (1830-1890) dont il reprend d’ailleurs le pseudonyme. Il a été rédacteur au Figaro et au Petit Parisien avant d’entrer au Matin. Décédé en 1921, il était aussi correspondant en Belgique du Temps. Auteur aujourd’hui oublié, il demeure néanmoins une référence pour qui étudie le mouvement anarchiste français. Ses Coulisses de l’anarchie ont paru tout juste après l’exécution de Ravachol en 1892. Si l’auteur cherche un coup médiatique évident à la manière du Péril anarchiste de Félix Dubois deux ans plus tard, force est alors de reconnaitre que son livre fourmille de renseignements malgré les a-priori de son temps. Lire le reste de cet article »

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (9 votes, moyenne: 5,00 sur 5)
Loading...

Procès Pini : revue de presse


12 octobre 2013 par JMD

La presse s’est massée pendant deux jours dans la salle d’audiences de la cour d’assisses de la Seine pour voir le phénomène. Mais, dans le cadre de l’insécurité et de la xénophobie galopantes, l’anarchisme de Vittorio Pini ne pouvait constituer qu’une des toiles de fond d’une scénographie orchestrées d’avance. Certes un peu plus relevé que la moyenne, il s’agit tout de même d’un fait divers que relatent Le Petit Journal, Le Temps, Gil Blas, Le Figaro ou encore l’Echo de Paris. Et que le voleur soit un Italien, affublé de seconds couteaux belges, constitue forcément une circonstance aggravante même si les chroniqueurs judiciaires se plaisent à relever l’accent transalpin de l’accusé. Le voleur se voit ainsi affublé  de nombreux stéréotypes permettant à son procès de virer parfois à la drôlerie de ces tordantes pièces de la commedia dell’arte, « ce qui a doucement égayé l’auditoire ». La morale libérale et républicaine étant sauve, il est écrit que le principal acteur s’enveloppant derrière une facile excuse politique doit être condamné à la fin et que le lecteur doit, en 1889, en avoir pour les quelques sous déboursés. Lire le reste de cet article »

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (8 votes, moyenne: 5,00 sur 5)
Loading...

Pour vous détruire


5 octobre 2013 par JMD

Présente en masse au procès de  la bande Pini aux assises de la Seine les 05 et 06 novembre 1889, la presse n’a pas manqué de corréler les vols de l’italien anarchiste avec ceux de « l’incendiaire Duval »[1]. Pourtant, Vittorio Pini, dit Poggi, dit Auguste, dit Mazzuchi, semble être passé au vol sur une plus grande échelle. Le membre du groupe de la Panthère des Batignolles avait été jugé près de trois ans plus tôt pour un seul cambriolage. Les larcins de Pini s’établiraient, « à Paris et dans les environs, en 1888 et au commencement de 1889 »[2], à environ un demi-million de francs. Le journal Gil Blas en a recensé treize dont celui commis le 17 août 1888 chez M. et Mme Escossura, artistes parisiens résidant au 21 rue de la Faisanderie, et ayant rapporté pour plus de 120000  francs de titres, d’actions et divers objets. Les Belges Placide et Julien Schouppe ainsi que leur compagne Elise Schouppe et Marie-Angélina Saenen sont sur le banc des accusés. Mais c’est bel et bien Achille Vittorio Pini la vedette. Lire le reste de cet article »

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (8 votes, moyenne: 5,00 sur 5)
Loading...

Dix huit ans de bagne de nouveau disponible !


28 septembre 2013 par JMD

1907. L’homme qui a fait feu sur la soldatesque chargeant la foule parisienne du 1er mai, cumule les aprioris d’une époque marquée du sceau de l’insécurité. Il est Juif. Il est Russe. Pire, il est anarchiste et, un peu plus de dix ans auparavant, les bombes de Ravachol, Vaillant, Henry terrorisaient l’hexagone. Il s’appelle Jacob Law. Il est né à Balta, en Bessarabie (aujourd’hui Moldavie) en 1885. C’est un étranger, maitrisant mal la langue de Voltaire et revendiquant hautement son acte de propagande par le fait. La cour d’assises de la Seine le condamne le 9 octobre à quinze ans de travaux forcés. L’espérance de vie du bagnard, à son arrivée en Guyane, ne dépasse guère cinq ans. Pendant dix-huit années Law survit à l’enfer pénitentiaire et colonial. Revenu en France en 1925, il a juste le temps d’écrire ses douloureux souvenirs avant de disparaitre. Il était sous le coup d’un arrêté d’expulsion faisant suite à une interdiction de séjour. Lire le reste de cet article »

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (8 votes, moyenne: 5,00 sur 5)
Loading...

Benjamin, Alexandre, Paul et les autres


21 septembre 2013 par JMD

A  C’est-toi-qui-dit-qui-est, Benjamin est un champion, un as, un maître inégalé. Monsieur anime un de ces nombreux sites internet et autres blogs sur le bagne où l’involontaire drôlerie finit fatalement par édulcorer les grincements de dents qu’ils peuvent provoquer, d’abord par les nombreuses erreurs que l’on peut y trouver, ensuite par les multiples a priori et propos partisan. Certes nous pourrions objecter que la science historique est tout sauf un regard objectif sur le passé. Certes, encore, on pourrait affirmer que le Jacoblog ne s’embarrasse pas non plus de parti pris. Mais, à trop vouloir s’essayer à la critique névrotique et obsessionnelle à tout crin, sous prétexte d’approcher l’inaccessible Vérité, nous en savons certains qui se sont brûlés les ailes et d’autre qui comme Atlas ont fini par porter le globe comme on porte tous les malheurs du Monde. Benji risque fort de se prendre les pieds dans le tapis … normal quand ces derniers doivent supporter un boulet. De bagnard bien sûr. Lire le reste de cet article »

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (7 votes, moyenne: 5,00 sur 5)
Loading...

Hors du commun ?


14 septembre 2013 par JMD

Il convient d’aborder avec une certaine méfiance les papiers ayant, sur la toile, l’honnête cambrioleur comme sujet. D’abord parce que c’est souvent du n’importe nawak pompé allègrement sur oui-oui qui pédia et sans aucune mention de sources. Ensuite, parce que l’auteur fait fréquemment preuve  si ce n’est d’un égo surdimensionné, en tout cas d’une formidable prétention historique à détenir une réalité vraie et affirmée là où, finalement, on ne trouvera que prisme déformant et a priori pour le moins subjectifs. Recenser ces nombreux articles revient donc à s’inscrire dans une démarche historiographique. Celui, très long et publié sur Criminocorpusle 27 mars 2013, de Colombe de Dieuleveult, nous est apparu à dix lieux de ce qu’habituellement on peut lire … même sur ce site réputé gage de probité scientifique. Lire le reste de cet article »

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (7 votes, moyenne: 5,00 sur 5)
Loading...

Honnêtes devoirs de vacances


7 septembre 2013 par JMD

Sourire en coin, les yeux mi-clos, les oreilles scotchées sur le récipient. Le Bab prenait son petit déjeuner. Il écoutait toujours les céréales se ramollir comme l’agent Couillot devant le browning de l’honnête cambrioleur à Orléans. Le repère lui avait raconté l’histoire du demi-héros qui recule. Il la connaissait par cœur parce qu’il la lui demandait systématiquement avant d’aller dans l’honnête pieu. Il savait que le lendemain matin chagrin il prendrait son Jacobil, le mettrait sur le rebord du bol, et génociderait toutes les céréales devenues toutes raplaplapla . L’honnête marmot prenait toujours son chocolat avec son Jacobil. A la vérité, son Jacobil ne le quittait jamais, toujours prêt pour une nouvelle honnête mission. Lire le reste de cet article »

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (6 votes, moyenne: 5,00 sur 5)
Loading...
  • Pour rester connecté

    Entrez votre adresse email

  • Étiquettes

  • Archives

  • Menus


  • Alexandre Jacob, l'honnête cambrioleur