30 décembre 1927 : Alexandre Jacob est LIBRE


Une du Quotidien 12 janvier 1928Le 30 décembre 1927, l’ancien bagnard, matricule 34777, se dirige enfin vers la sortie de la maison centrale de Fresnes. Le temps des prisons est clos. Alexandre Jacob vient de passer 19 ans au bagne et un peu moins de deux ans dans les geôles de métropole. Visiblement Alain Sergent s’est trompé d’une année quant à la libération d’Alexandre Jacob, qu’il fixe le 30 décembre 1928. Louis Roubaud, journaliste, a participé activement à la campagne de libération de 1925 par toute une série de papiers parus dans Le Quotidien et rassemblant nombre de témoignages favorables à Jacob. Son article, dans ce même journal en date du 12 janvier 1928, nous permet de rectifier l’erreur de Sergent et de rajouter 365 jours de liberté à l’ancien forçat. Il est notable que ce décalage fut repris par tous ceux qui ont commis une biographie, un roman, un article sur l’illégaliste. De là les multiples erreurs qui font de Jacob un homme assagi, vieilli, aux cheveux prématurément blanchis, las, usé, se retrouvant, par exemple, un beau jour de 1929 dans les locaux du libertaire, tout ébahi de la fête que les camarades lui font.

 

la prison de Fresnes Une grâce …

ALEXANDRE JACOB

APRES VINGT ANS

REVIENT DU BAGNE

Il fut le chef d’une bande de cambrioleurs de châteaux et d’églises : « les Travail-eurs de la Nuit », dont les exploits mirent pendant dix ans la police sur les dents.

Il y a quelques jours les portes de la maison de détention de Fresnes se sont ouvertes Une à une … La porte de la cellule, la porte du couloir, celles du préau, du greffe, de la cour, du parc et enfin le portail de la rue.

Quand la « la lourde » se fut refermée, un homme a hésité comme ébloui.

Il n’a pas su tout de suite « être libre ».

Après vingt ans de bagne et deux ans de cachot, on a le droit de se trouver un peu engoncé pour demander le tramway de Paris à un agent.

Jacob.- c’est lui qui est sorti – s’est embarqué 11 novembre 1905 au large de Saint Martin de Ré sur le bateau à cages qui va d’une ‘escale à Alger et d’une autre escale à Saint Laurent du Maroni, en Guyane.

Il est rentré en France en  1925 après une grâce mitigée qui1lui laissait encore à tirer 730 journées à l’ombre d’une prison métropolitaine.

Les temps sont accomplis.

Cet homme, doublement rescapé de la guillotine et des travaux forcés à perpétuité, est peut-être le plus curieux forçat qui ait jamais vécu dans notre colonie pénitentiaire. (…)

Louis Roubaud dans Le Quotidien, jeudi 12 janvier 1928

 

Sources :

Archives Départementales du Val de Marne, 2Y5-360 : registres de la prison de Fresnes

– Le Quotidien, 12 janvier 1928

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