Articles taggés avec ‘Louis Chadourne’

Le Visage du Bagne : chapitre 11 Au cachot


mercredi 27 septembre 2023 par JMD

À l’île Royale, les cachots occupaient l’aile droite des locaux disciplinaires.

Ils étaient disposés sur deux files, séparées par un couloir assez étroit.

Chaque cachot était flanqué d’un lit de camp, muni du dispositif des fers.

L’ameublement se composait d’un baquet à eau, d’un baquet à vidange et d’une couverture. Un trou était ménagé au plafond, et un petit tuyau recouvert d’un capuchon en zinc l’encadrait, qui prétendait être un tuyau d’aération – car il n’y avait pas de fenêtre. En outre, une plaque métallique encastrée au bas de la porte, était percée d’une quinzaine de trous, qui tendait au même but – mais avec plus de succès.

Ainsi que je l’ai déjà dit, les punis de cachot étaient soumis au pain sec deux jours sur trois[1], et aux fers pendant la nuit. Le peu d’air et de jour qui pénétrait par la plaque de la porte, ne provenait pas directement de l’extérieur, mais du couloir.

La porte de chaque cachot était tenue ouverte le matin, pendant trois minutes, pour permettre la corvée des baquets et le balayage du local.

Indépendamment de cela, les punis de cachot sortaient dans la cour pendant un quart d’heure chaque semaine, à l’effet de prendre une douche.

Lire le reste de cet article »
1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (2 votes, moyenne: 5,00 sur 5)
Loading...

Prolégomènes de la redécouverte des écrits d’un homme devenu bagne 2e partie


dimanche 13 août 2023 par JMD

L’Enfer manuscrit 1942-2018

25 ans de bagne, éditions de La Défense, 1933« Le visage du bagne », La Bourgogne Républicaine, du 28 juin au 12 juillet 1937Le Visage du Bagne, manuscrit, C.S.S. de Sisteron, juin 1941L’Enfer du Bagne, manuscrit, C.S.S. de Sisteron, juin 1942« Mes tombeaux », Les Allobroges, du 29 janvier au 11 mars 1948L’enfer du bagne, Pucheu Éditeur, 1957

L’Enfer du bagne, souvenirs vécus est déposé en 2018 aux Archives des Alpes de Hautes Provence par M. Michel Henry. Un autre carnet, manuscrit lui-aussi, l’accompagne. Il s’agit d’un poème de 72 alexandrins intitulé Les internés de Sisteron[1]. Roussenq évoque les dures conditions de vie dans la citadelle où il est enfermé. Le parallèle avec son existence passée aux îles du Salut parait évidente tant les thèmes de la fatalité, de la violence, de la faim, de la promiscuité et de l’homosexualité aboutissent comme au bagne au rêve de liberté qui ici ne peut s’imposer dans le cadre du conflit mondial que par une paix retrouvée :

Lire le reste de cet article »
1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (1 votes, moyenne: 5,00 sur 5)
Loading...

Mes tombeaux 15


mercredi 13 juillet 2022 par JMD

Les Allobroges

7ème année, n° 1288,

samedi 14 – dimanche 15 février 1948, p. 2.

Mes tombeaux

souvenirs du bagne

par Paul Roussenq, L’Inco d’Albert Londres

XIV

Une tombe étroite et sombre tel était le cachot où nous conduisait la moindre peccadille

DANS LA NUIT DES CACHOTS

La commission disciplinaire, dans chaque pénitencier, se réunissait une fois par semaine. Elle entendait les délinquants traduite devant elle, pour toutes infractions commises.

Le commandant du pénitencier la présidait, flanqué de deux assesseurs, fonctionnaires placés sous ses ordres.

La prison de nuit était rarement infligée ; la punition cellule pouvait aller jusqu’à soixante jours, celle de cachot jusqu’à trente jours. Mais chaque libellé de punition étant sanctionné indépendamment des autres, il en résultait qu’en réalité la possibilité répressive était illimitée.

Pour ma part, trois cents jours de cachot me furent infligés dans une seule séance, comme sanction de dix motifs différents, à raison de trente jours pour chaque motif. Lire le reste de cet article »

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (2 votes, moyenne: 5,00 sur 5)
Loading...
  • Pour rester connecté

    Entrez votre adresse email

  • Étiquettes

  • Archives

  • Menus


  • Alexandre Jacob, l'honnête cambrioleur