Vol à Saint Quentin


Le vol commis par Joseph Ferrand à Saint Quentin au début de l’année 1901 peut paraître intéressant à plusieurs titres. Nous ne savons pas qui accompagnait le cambrioleur anarchiste. Quatre ans plus tard, lors de la 4e audience du procès d’Amiens, l’examen de cette effraction met en avant un mode opératoire particulièrement efficace. Il y a ainsi une volonté affirmée de masquer le forfait commis en bloquant de l’intérieur la porte d’entrée de la maison de Madame Noë. Le pactole n’est pas au rendez-vous dans cette arche provinciale malgré la présence d’un appétissant coffre-fort et la brigade des Travailleurs de la Nuit a dû alors se diriger sur une autre ville à visiter. Amiens n’est qu’à 85 km à l’ouest de la sous-préfecture de l’Aisne ; Laon à peine à 45. La bande Jacob n’a-t-elle enfin œuvré qu’une seule fois dans cette ville prospère connaissant une véritable explosion urbaine ? Cela nous semble d’autant moins probable que la Picardie fut un terrain privilégié pour les opérations de déplacement de capitaux commis par les illégalistes et ce à moins de 200 km de la capitale.

Archives de la Préfecture de Police de Paris

EA/89, dossier de presse « La bande sinistre et ses exploits »

4e audience, 11 mars 1905

Vol à Saint-Quentin

Le 6 janvier 1903, M. Camus, tapissier à Saint-Quentin, ayant été chargé par une dame Noë, habitant cette ville, mais se trouvant à Paris pour surveiller les études de son fils, de prendre à son domicile un lit-cage et de le lui expédier, se rendit chez elle. Il lui fut impossible d’ouvrir la porte d’entrée qui était fermée intérieurement avec un verrou.

Ayant franchi le mur du jardin avec une échelle, il constata que la maison avait été visitée par des voleurs. Ceux-ci, après avoir escaladé un mur haut de 2,50 mètres et séparant le jardin de la voie publique, avaient arraché la targette d’une porte intérieure séparant le vestibule du salon. Ils avaient pu pénétrer dans le vestibule par une porte vitrée non fermée. Toutes les pièces, tous les meubles avaient été fouillés. Dans une chambre à coucher au premier étage, sur un matelas, gisait un coffre-fort. La première tôle et la terre réfractaire avaient été enlevées ; après avoir fait bâiller, en l’écornant, l’encadrement de la porte, on avait pu passer le bras et retirer un grand nombre d’écrins à bijoux, qui, tous, étaient vides.

Les malfaiteurs purent sortir de la maison par une fenêtre du rez-de-chaussée dont ils refermèrent la persienne de la rue.

À part un revolver, une montre et un porte-allumettes en argent, rien ne fut soustrait. La montre et le revolver saisis au domicile de Ferrand, rue Geoffroy-l’Asnier, furent reconnus plus tard par Mme Noë comme étant bien ceux qui lui avaient été volés. Ferrand a avoué ce vol avec tous ses détails.

Mme Noë, à la barre des témoins, reconnaît divers objets dans les pièces à conviction.

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