ATTENTAT (Encyclopédie Anarchiste, chronologie)


sorcière anarchisteQUELQUES DÉCISIONS INTÉRESSANTES

Bulletin de la Fédération Jurassienne, 1876 : « La fédération italienne croit que le fait insurrectionnel, destiné à affirmer par des actes les principes socialistes, est le moyen de propagande le plus efficace et le seul qui, sans tromper et corrompre les masses, puisse pénétrer jusque dans les couches sociales les plus profondes et attirer les forces vives de l’humanité dans la lutte que soutient l’Internationale… »

Cette déclaration est signée par les délégués fédéraux au Congrès de Berne : Errico MALATESTA et Carlo CAFIERO.

Bulletin de la Fédération Jurassienne 1877. – « Le premier mode de propagande de l’idée est… la causerie. Ce moyen de propagande, quoique excellent, ne suffit pas… il n’y a pas assez de propagandistes pour parler d’homme à homme, pour causer… on est amené à remplacer la causerie par la conférence ou le meeting… Mais si la voix humaine peut parler à mille personnes, il est une voix qui parle à dix mille, à cent mille auditeurs, c’est celle de la presse. Ainsi s’établit un troisième mode de propagande théorique, le plus puissant de tous : la propagande par la brochure et surtout celle par le journal… À côté de la propagande théorique, la propagande par le fait. »

« L’Avant Garde », organe de la Fédération française de l’Internationale 1878. – « L’idée marche en s’appuyant sur deux forces qui se complètent : le rayonnement de l’acte, la puissance de la théorie. Et si l’une de ces forces fait plus que l’autre, c’est l’acte et non pas la théorie. »

Congrès .de la Fédération Jurassienne, à Fribourg, 1878. – « Quant aux principes : 1° Pour l’appropriation collective de la richesse sociale ;

2° Pour l’abolition de l’État sous toutes ses formes, y compris la prétendue agence centrale des services publics ;

Quant aux moyens : 1° Pour la propagande théorique ;

2° Pour l’action insurrectionnelle et révolutionnaire ;

3° Quant au vote : il ne saurait être considéré comme un principe de droit capable de réaliser la soi­ disant souveraineté du peuple ; et, comme instrument, son emploi est toujours dangereux. »

Congrès international socialiste révolutionnaire, tenu à Londres du 14 au 20 juillet 1881. Il eût pour but la reconstitution de l’Association Internationale des Travailleurs et déclara nécessaire de joindre à la propagande verbale et écrite, la propagande par le fait.

Attentats ayant un caractère social et, pour la plupart, altruiste. – 1858, 15 janvier : Orsini, aidé de deux camarades, lance des bombes sur Napoléon III. -1866 : Karakosoff, tire un coup de pistolet sur le tzar, il le manque. – 1875, 29 juin : À Lipetzk, un Congrès révolutionnaire décide la mort d’Alexandre II. – 1876, 10 juillet : Le mouchard Prune est exécuté dans un cimetière à Saint-Pétersbourg. – 1877, 5 avril : Un groupe de révolutionnaires dans lequel est Malatesta, s’empare de l’hôtel de ville de Bénévent (Italie), et en brûle les archives.

« C’est à San-Lupo, le 5 avril, que la bande s’est montrée pour la première fois ; mais, surprise prématurément et peut-être à l’improviste par les carabiniers, elle les a reçus par une décharge de coups de feu, qui en a blessé deux ; puis elle s’est retirée du côté des montages du Malese… « La bande (dit un journal de Naples) ne comptait pas plus de trente hommes et était dirigée par Cafiero, Malatesta et Ceccarelli. S’étant rendus à la maison commune de Letino, ils se firent remettre par le secrétaire tous les papiers qui s’y trouvaient. Ces papiers, ainsi que le portrait du roi, furent brûlés sur la place publique. Puis, la bande se mit en route pour la petite bourgade de San Gallo… » Dans cette bourgade, les archives furent aussi brûlées, et l’argent qu’on trouva au bureau du receveur des impôts fut distribué au peuple… La bande, surprise dans une ferme de Letino, fut cernée, et ceux qui la composaient furent arrêtés le soir du 11 avril, après avoir tenu la campagne pendant six jours… »

1878, 5 février. – Une femme : Vera Zassoulitch, pénètre dans le bureau de Trépoff, chef de la police à Pétersbourg, et lui tire à bout portant deux coups de pistolet, il est mortellement blessé. – 11 mai : Hœdel tire plusieurs coups de revolver sur Guillaume 1er, qui faisait une promenade en voiture sur l’avenue des Tilleuls, à Berlin. Extrait du jugement d’HœdeI, ouvrier ferblantier :

Le Président : « Vous aimiez à vous dire anarchiste ; savez-vous ce que c’est qu’un anarchiste ? L’Accusé : Je n’ai pas besoin de vous expliquer cela ici. Je ne vous convertirais pas à mes opinions, pas plus que vous ne me convertiriez aux vôtres. » Condamné à mort, Hœdel a écouté sa sentence la tête haute, avec le sourire sur les lèvres, comme s’il s’agissait de quelque autre. Comme on lui ordonne de quitter la salle, il campe fièrement son chapeau sur l’oreille et pousse le cri de : « Vive la Commune! » 5 juin: Nobiling, tente de tuer Guillaume 1er, roi de Prusse. « …Vers trois heures de l’après-midi, au moment où l’empereur passait en voiture découverte dans cette même allée des Tilleuls, Nobiling paraît à une des deux fenêtres de son appartement, une carabine en mains. Il vise l’empereur, il tire ; on envahit l’appartement de Nobiling pour l’arrêter. Quand la porte de sa chambre a été ouverte, on a vu Nobiling appuyé sur son poêle, le revolver à la main. Le maître d’hôtel s’avance ; il reçoit une balle au cou. Le second visiteur est tiré et manqué. Nobiling se tire un troisième coup à la tempe droite, et enfin un quatrième. Alors, un officier du 82e régiment trouve utile et courageux d’asséner un coup de sabre sur la tête du malheureux mourant. Charles Nobiling a 30 ans, né à Kollno, étudiant très instruit et distingué, il a été reçu docteur en philosophie à Liepzig en 1876. ». – 16 août : Metzentsoff, général et chef de la section de la haute police est poignardé au moment où il sortait d’une confiserie de la place Saint-Michel à Pétersbourg (brochure de l’imprimerie clandestine de Pétersbourg) : « Nous avons institué notre propre tribunal pour juger les fauteurs des crimes commis contre nous… Metzentsoff avait mérité la mort pour ses crimes contre les socialistes, et l’arrêt de ce jugement a été exécuté à Pétersbourg. – 1878, 25 octobre : Oliva Moncasi fait feu sur le roi d’Espagne, Alphonse XII. Le roi, passait au trot de son cheval, rue Mayor, à Madrid, un jeune homme de 23 ans passe son bras entre les soldats, abaisse vers lui un pistolet de poche et fait feu. Il manque, il est venu exprès de Tarragone pour accomplir son acte. – 1878, 17 novembre : Passanante tente de tuer le roi d’Italie. Le cortège royal sortait lentement de la gare de Naples… Tout à coup, un homme se précipite sur le marchepied. C’est Passanante… Il tire vivement son couteau de l’étoffe rouge qui l’enveloppe, pousse à l l’oreille du roi le cri de « Vive Orsini ! » et, lui porte un premier coup au bas ventre. Le roi se baisse, étend le bras gauche, pare ; le coup porte à peine ; la pointe entre un peu au-dessus de l’épaule. Alors une lutte s’engage. C’est Passanante qui devient l’assailli, Calroli le prend aux cheveux ; le roi dégaine et frappe sur la tête de son agresseur. Passanante ne perd pas courage. Il porte un second coup, c’est Cairoli qui le reçoit. Un capitaine de cuirassiers, d’un coup de sabre à la nuque, étend Passanante sur le pavé. Extrait de son interrogatoire: « Giovanni Passanante, 29 ans, cuisinier. J’ai résolu de tuer le roi parce que je déteste tous les monarques de la terre et tous les gouvernements. Ils me sont odieux parce qu’ils engendrent la misère… »

1879, 21 février : Le prince Dmitri Krapotkine, gouverneur de la province de Karkoff, reçoit une balle dans l’épaule en revenant du bal en voiture. Il est mort le lendemain. L’imprimerie clandestine de Pétersbourg a affiché une proclamation dont voici quelques extraits : « Un des plus dangereux ennemis du parti socialiste-révolutionnaire russe, un des geôliers les plus féroces envers les représentants arrêtés ou condamnés de ce parti, n’existe plus… C’est le parti socialiste-révolutionnaire russe qui s’est chargé d’accomplir cette exécution, comme toutes celles qui ont eu lieu dans le cours de l’année 1878. » – 1879, 22 mars : Le chef de la police secrète à Odessa, le colonel de gendarmerie Knopp, vient d’être trouvé étranglé dans son lit. Un billet laissé sur la table, disait que l’exécution a été faite par le comité révolutionnaire. – 1879, 14 avril : Solovieff tire trois coups de revolver sur le tzar, qui ne fut pas atteint. – 1879, 19 novembre : Tentative d’exécution d’Alexandre II, par Hartmann. Ce dernier réussit à se réfugier en France. – 1879, 1er décembre : Le tzar devait arriver de Crimée à Moscou, une mine placée sous le chemin de fer à l’entrée de la ville fit explosion au moment où passait le train impérial ; le tzar avait pris le train précédent. – 1879, 30 décembre : Otero Gonzalès, pâtissier, âgé de 20 ans, décharge deux coups de pistolet sur le roi Alphonse, au moment où, avec sa nouvelle femme, ils rentraient de promenade dans Madrid.

1880, 17 janvier : Vers 7 heures du soir, une terrible explosion retentit dans le palais d’Hiver, tuant et blessant une soixantaine de soldats… La mine devait faire sauter le tzar la première fois qu’il y aurait au palais un dîner officiel… Mais, par une circonstance quelconque, le dîner fut retardé, ce jour-là, d’une demi-heure et la mine éclata avant que le tzar et ses invités fussent entrés dans la salle à manger… Les auteurs de l’attentat ont disparu. – 1880, 1er mars : Un jeune homme, Mlodetsky, tire sur le dictateur Loris-Mélékoff au moment où il descendait de voiture. La balle a atteint le général, mais elle n’a que déchiré ses habits. Mlodetsky a été pendu – 1881, 13 mars : La mort d’Alexandre II. – Vers deux heures, sortant du palais de la duchesse Catherine, le tzar monta dans sa voiture blindée pour se rendre dans son palais. La route ordinaire aurait été le long de la perspective de la Néva ; mais, évitant la foule, il ordonna au cocher de suivre le quai étroit, généralement désert à ces heures, qui longe le canal de Catherine… Lorsque la voiture s’engagea sur le quai du canal, une bombe explosible fut jetée sous la voiture par un jeune homme (Ryssakoft)… Le tzar se mit à marcher à pied. Alors, un jeune homme accourut et lui jeta sous les pieds une seconde bombe, qui éclata immédiatement, en enlevant au tzar une partie de chaque jambe et du bas ventre… Le jeune homme qui jeta la seconde bombe a été blessé par l’explosion, le lendemain, il est mort à l’hôpital, sans avouer son nom ni son adresse. (Jelaboff).

1881, 24 novembre : Sankowsky, armé d’un revolver, a déchargé celui-ci sur le général Tchérévine, chef de la police secrète de Russie. Celui-ci portait une cuirasse et n’a pas été blessé.

1882, août : À Montceau-les-Mines, des groupes armés ont parcouru la ville en criant : « Vive la Révolution Sociale! » Ils ont pillé un armurier, sommé les riches, revolver au poing, d’avoir à donner des fonds, menacé de mort les directeurs des Compagnies minières ; puis ils se sont répandus dans les campagnes en brûlant une église et en faisant disparaître tous les emblèmes religieux. L’irrédentiste italien Oberdan : complote la mort de l’empereur François Joseph. – Octobre : Une explosion formidable se produit à Lyon, à l’Assommoir ; lieu de rendez-vous de la haute société lyonnaise. Le même jour, une seconde explosion a lieu au bureau de recrutement du fort de la Vitriolerie. – 30 octobre : Explosion de dynamite dans le bâtiment de police à Francfort-sur-le-Main.

1883, 9 mars, Paris : Manifestation des sans-travail à l’Esplanade des Invalides, plusieurs boulangeries sont pillées et le pain distribué aux sans-travail. – 30 septembre : Attentat manqué de Reinsdorf contre l’Empereur d’Allemagne, Guillaume 1er. – Décembre, Autriche : Kammerer tue un policier.

1884, janvier, Autriche : Assassinat d’un policier par Stallmacher.

1885, 13 janvier : A Francfort, Rumpf, conseiller de police a été poignardé devant sa maison. – 25 décembre : Les nihilistes exécutent le colonel Soudekine.

1886, 26 janvier. – Watrin, directeur impitoyable des usines de Decazeville est exécuté par les mineurs en grève… « Une délégation avait été nommée pour présenter à la Compagnie les réclamations des grévistes… Watrin la reçoit et refuse net d’accepter les réclamations. Alors la foule composée surtout de femmes et d’enfants, l’emmène avec les délégués à la mairie ; et pendant que les pourparlers continuent, la foule toujours grossissant, réclame à grands cris la démission de Watrin. Il refuse et quitte la mairie. Dans la rue, il est accueilli par une foule menaçante qui lui lance une grêle de pierres. Sous ces projectiles, Watrin se réfugie dans son bureau et se barricade dans une chambre du deuxième étage. Alors commence le siège du bureau. Des hommes escaladent la maison, d’autres enfoncent la porte et assomment Watrin à coups de bâton. Puis, son corps est jeté par la fenêtre. Dans la nuit, il expire ». – Avril : « En Belgique, un meeting, à Liège, fut l’étincelle qui donna l’élan au peuple ; quelques magasins furent pillés, quelques cafés dévastés… Le lendemain, les charbonnages voisins se mettent en grève… La troupe arriva, chargea le peuple qui, furieux, s’en prit à la propriété de ses affameurs et, sous les balles des soldats, se mit à la dévaster… Le 26, le bassin de Charleroi se mettait en mouvement. Les grévistes sans perdre de temps, ravagèrent en deux jours toute la campagne voisine… Usines, couvents, villas flambaient. » – 1er mai : Une foule de 7 à 10 mille personnes attaque l’usine Mac Cormick, à Chicago ; une lutte terrible s’engage. Le 4 mai la lutte se renouvelle ; le lendemain 15.000 travailleurs armés répondirent à l’appel. Une bombe, jetée par la police, éclate au milieu des travailleurs. Avec des fusils à répétition, la police profite de la circonstance pour mitrailler la foule. À la suite de ces événements, sept militants anarchistes sont arrêtés et, bien qu’innocents, pendus. Ce sont ceux que l’on appelle les Martyrs de Chicago. Notons, en passant, que la date du 1er mai, journée de manifestation internationale, a été choisie en souvenir de ces événements. – Juin : Gallo tente de tuer un banquier à la Bourse de Paris. – Octobre : Le serrurier Clément Duval, pille puis incendie l’hôtel Lemaire à Paris. Quand un policier voulut l’arrêter, il lui enfonça une lime dans le corps.

1887, 7 août : Dans la Bukovine, en Autriche, les paysans pillent les châteaux. – Novembre : Méreaux se défend à coups de revolver contre les policiers qui voulaient l’arrêter à la sortie d’une réunion boulevard Ménilmontant

1888, janvier : Dans une réunion publique, au Havre, Lucas, un malheureux fanatisé par la presse cléricale, tire à bout portant deux coup de revolver sur Louise Michel ; Louise Michel plaide en sa faveur et le fait acquitter. – 4 mars : Émeute des maçons à Rome, ils pillent les boutiques et luttent contre la troupe. – 4 août : La police a sabré les terrassiers en grève à Paris. – Attentat de Otero Gonzalez contre Alphonse XII.

1889 juin : Un portugais tire sur l’empereur du Brésil, sans l’atteindre. – Septembre : À Naples, Caporali lance une pierre sur Crispi, il l’atteint à la figure.

1890, 9 Janvier : Une employée du télégraphe à Moscou, Olga Gontscharenko, âgée de 19 ans, tue d’un coup de revolver Solotouchine, chef de la police secrète de Moscou. – 24 février : En Serbie, Tauchanovitch, ministre de l’Intérieur, en sortant du ministère, est blessé à la tête par une pierre. – 24 avril : à Lille, les bureaux du journal réactionnaire La Dépêche, sont envahis par des anarchistes qui venaient demander une rectification qui fut refusée. Deux rédacteurs furent corrigés et dans les bureaux tout fut brisé. – 25 juin : A Tavara (province de Girgenti) en Italie. Trois mille ouvriers d’une solfatare, en grève, incendient le club civil où se réunissaient les directeurs. – 22 juillet : A Valparaiso, 500 grévistes pillent et brûlent de nombreuses boutiques. – 2 septembre : A NijniNovgorod, Vladimirof, un jeune homme, tire un coup de revolver sur le gouverneur de la province. – 6 septembre : A Roubaix, les policiers viennent pour arrêter Girier-Lorion dans sa chambre. Un revolver à chaque main, celui-ci tire sur les agents. – 5 septembre : À Madrid. Au départ du train dans lequel était Canevas, président du Conseil, des jeunes gens lancent une grêle de pierres. – 18 septembre : En protestation contre l’élévation des impôts, près de Chieti (province des Abruzzes), six cents paysans armés attaquent et pillent l’hôtel de ville et déchirent les actes, documents et registres. – 17 octobre : A la Nouvelle-Orléans. Hennesy, chef de la police est assailli dans la rue par un coup de feu mortel. – 13 novembre : Padlevsky, à l’hôtel de Bade, à Paris, exécute à bout portant, au revolver, le général policier russe Seliverstoff. – 10 décembre : Dans un bois près de Shornoff (province de Kiew). On trouve un homme tué, attaché à un arbre, avec cette inscription : Punition d’un espion. – Les libérateurs de la Russie. – 12 décembre : Mme de Kartzeff, parente du Consul général de Russie à Paris, est trouvée tuée dans son hôtel particulier à Moscou. – 13 décembre : La police faisant irruption dans une imprimerie nihiliste à Odessa, est reçue à coups de revolvers. – 15 décembre : À Rome, Bonesana lance une pierre sur l’ambassadeur d’Autriche auprès du Vatican, la glace de sa voiture est brisée et il est atteint à la figure.

1891, 6 février : À Barcelone. Un pétard éclate sous une fenêtre du bureau des douanes. – 21 février : À Saint-Denis (France). Dans une manifestation antimilitariste, le jour du tirage au sort. Le commissaire de police Rouquier, voulant arrêter le compagnon Décamp, celui-ci sortit son revolver et fit feu sur le commissaire. Les manifestants applaudirent en criant : « Vive l’Anarchie ! » – 21 mars : À Trélazé (France). Les ardoisiers sont en grève. Gendarmes et cuirassiers viennent pour protéger les exploiteurs. Ils sont reçus par une pluie de pierres. Les grévistes furent chargés. – 28 mars : À Sofia (Bulgarie). Stambouloff, ministre de l’Intérieur et Beltichef, ministre des Finances, sont attaqués au revolver. Stambouloff mourut instantanément, Beltichef reçut trois balles dans le corps. – 31 mars : À Moron (République Argentine). Pendant la période électorale. Deux cents hommes attaquent la police ; le combat dura deux heures. Il y eut vingt tués – 6 avril : À Vienne. Un attentat sur le prince de Bulgarie est manqué. – 20 avril : À Cerda, en Sicile, les paysans refusent de payer l’impôt, brûlent les livres des taxes et ouvrent les prisons. – 1er mai : La troupe gardait la mairie de Fourmies, où, quelques manifestants étaient enfermés. Des pierres furent lancées sur les soldats, un officier fut bousculé. Alors, subitement, et sans sommation, cinquante coups de fusil tuèrent quatorze personnes et en blessèrent une vingtaine. – 1er mai : Avenue des Champs-Élysées, à Paris. Explosion de dynamite à l’hôtel du marquis de Trévise. – 1er mai : À Clichy, près Paris. Pour empêcher la manifestation d’avoir lieu, la police voulut arrêter les anarchistes, ceux-ci la reçurent à coups de revolver. (Affaire Décamps Daredare et Léveillé.) – 5 mai : À Hornu (Borinage). La maison d’un jaune saute à la dynamite. – 8 mai : Le commissariat du Nord de Saint-Denis est assailli par une grêle de pierres, toutes les vitres sont brisées. – 10 mai : À Remoncheval, près Charleroi. Une cartouche de dynamite détruit la maison d’un porion – 10 mai : Près de Madrid, à Ataun. Explosion à la dynamite devant la maison d’un conseiller général. – 11 mai : Dans un voyage au Japon, à Otsu. Le Tzarewitch a été blessé à la tête d’un coup de sabre. – 12 mai : À Grenoble. Brulé accomplissait une période de 28 jours. Mal noté parce qu’anarchiste et à cause de ses punitions, il fut retenu au régiment. Pendant l’exercice il lança son fusil sur le capitaine, dont le cheval fut atteint au poitrail ; puis il jeta son ceinturon sur la joue du capitaine. – 13 mai : À Haïti. Le président Hippolyte, au cour ; d’une promenade, fut attaqué par quatre hommes qui l’attendaient sous un pont ; deux de ses compagnons furent tués. – 16 mai : À Paturages. Attentat à la dynamite contre un porion. – 11 juin : À Levallois Perret. Tentative à la dynamite pour faire sauter le commissariat de police de la rue Rivay ; des placards affichés disaient : « les anarchistes sauront venger les victimes du guet-apens du 1er mai ! ». – 16 juin : À Prizrend (Turquie). Le Consul autrichien a été trouvé la poitrine trouée d’une balle. – 8 juillet : Charleroi. Pendant la grève, un attentat à la dynamite a été exécuté contre la maison du directeur général à Farcienne. Les dégâts sont importants. – 26 juillet : Constans, ministre de l’Intérieur (France), reçoit, par la poste, un petit paquet qui devait exploser en l’ouvrant. Il parut suspect à Mme Constans, qui l’envoya au Laboratoire. – 30 juillet : Toulouse. Grève des tramways, la population prend la cause des grévistes ; des tramways sont renversés et le feu est mis à tous les kiosques. – 4 août : Barcelone. Attaque de la caserne du Buen-Succeso. Elle fut repoussée par la garnison. – 9 août : Le roi Christian de Danemark est attaqué dans sa promenade autour du château de Bernstof. Très bon cavalier, il s’en est échappé – 27 août : A Corrientes (République. Argentine). La population attaque et détruit le Cercle de l’Union Civique. – 1er septembre : Zerloff, chef de la police de Brelaia, a été assassiné. – 2 septembre : Tentative manquée sur Stambouloff, ministre bulgare. – 18 septembre : Le général Bogron, ex-président de la République de Honduras, est tué dans son bureau. – 1er octobre : Près de Reichenberg, en Bohême. Tentative à la dynamite, sous le viaduc de Rosenthal, pour faire sauter le train impérial dans lequel était l’empereur François Joseph. (Le train impérial avait devancé l’heure.) – 17 octobre : Le directeur des usines de Sclessin, près Liège, reçoit deux balles de revolver d’un ouvrier congédié. – 21 octobre : Nouvelle attaque manquée, au revolver, sur Stambouloff. – 20 décembre : À Paris. Quatre bombes sont déposées sur le seuil de la porte de Berthelot, juge d’instruction. En aboyant, son chien donna l’éveil. – 25 décembre : À l’église San André à Valencia. Pendant la messe, quatre pétards font sauter la chapelle de la vierge et le maître-autel.

1892, janvier – Les anarchistes à Xérès attaquent la prison pour délivrer les prisonniers, ils sont repoussés et eurent 3 morts. – 17 janvier : Un étudiant tire trois coups de revolver sur le gouverneur de Kazan (Russie). – 12 février : Par protestation contre les condamnations de Xérès (Espagne). Une bombe explose devant la maison habitée par le Consul d’Espagne à Lisbonne. – 14 février : 35 kilos de dynamite sont dérobés à Soisy-sous-Etiolle. – 17 février : À Potenza. Trouvant les impôts trop lourds, la population a brûlé les archives communales Un gendarme fut tué. – 25 février : Voulkoviche, représentant de la Bulgarie à Constantinople, est frappé d’un coup de yatagan. – 27 février : À Berlin. Dans une manifestation contre les brutalités policières, trois magasins sont dévalisés dans la Kœpniker-Strasse. – 1er mars : À l’hôtel Sagan, rue Saint-Dominique (Paris). Explosion d’une bombe de dynamite. 300 carreaux sont brisés, vases et pendules sont réduits en pièces. – 15 mars : Place Lobau, Paris, à la caserne de la garde, explosion de dynamite, 12 fenêtres sont brisées. – Mars : Attentat à l’hôtel du conseiller à la cour, Benoist, 136, boulevard Saint-Germain (Paris). Ce magistrat avait présidé, avec une partialité révoltante, les débats de l’affaire Decamp. – Mars : Un pétard de dynamite éclate rue Montmartre, un deuxième rue de Provence, un troisième, rue Alibert (Paris). – 27 mars : À 8 heures du matin, au 39, de la rue de Clichy, à l’angle de la rue de Berlin (Paris), éclate une formidable détonation de dynamite qui ébranle tout le quartier, la panique est générale, l’escalier est complètement détruit. Au premier étage habitait Guillaume, avocat à la Cour d’appel, au quatrième étage habitait le substitut Bulot qui s’était montré impitoyable dans les procès des anarchistes. – 17 avril : À Liège (Belgique). Explosion dans la maison de l’avocat général Beljens, lequel avait requis contre les anarchistes. – 25 avril : Boulevard Magenta, à Paris. Une formidable explosion fait sauter le restaurant Véry, dans lequel, par une dénonciation du garçon, avait récemment été arrêté Ravachol, il y eut des dégâts considérables et six victimes dont Véry. – 28 avril : Attentat à la dynamite dans l’église de Monterotondo, près Rome. – 1er mai : À Liège, trois explosions : contre le président du Sénat ; dans une église ; chez un noble. – 12 mai : Lens (France). Une cartouche de dynamite démolit la maison de Cappelier, sous-chef des ateliers des mines. – 10 juin : Barcelone. Des grévistes attaquent la maison d’un avocat et celles des patrons. – 15 juillet : Explosion dans le chœur de l’église Saint-Martin à Liège, des vitraux sont brisés. Autre explosion à Liège dans la maison de M. Minette, dégâts considérables. – 20 juillet : A San Andrès Palomar. Les ouvriers en grève font exploser la dynamite chez un directeur de fabrique. – 23 juillet : À Pontevédra. Les femmes se sont révoltées contre les tarifs d’octroi. Au nombre d’un millier environ, elles ont chassé les préposés et ont jeté les guérites dans la rivière, puis, mirent à sac le bureau central de l’octroi. – 24 juillet : Grèves à Pittsburg. Frick, directeur des usines Carnegie est seul dans son cabinet, Alexandre Berkman y pénètre et lui tire trois coups de revolver à bout portant. – 19 août : Knoxville U.-S. : Les troupes tirent au canon sur les grévistes de Coal-Creck. Nombreuses victimes. – 11 septembre : En Russie, dans les villages miniers de Bachmont et de Yousoufjka, les grévistes incendient 180 maisons et auberges et la synagogue. – 13 septembre : Sofia. Des poutres sont mises en travers des voies pour faire dérailler le train qui ramène le prince Ferdinand de Philipopoli à Sofia. – 26 septembre : Trois bombes font explosion dans la maison d’un banquier à Bologne. – 27 septembre : À St-Éloi (France). Une cartouche de dynamite est placée sous la grille de la demeure des ingénieurs des mines, la grille et le portique sont détruits. – 8 novembre : Une bombe à renversement est déposée devant le bureau de la Société des mines de Carmaux, avenue de l’Opéra. Les agents la transportent au commissariat de police de la rue des Bons-Enfants. En l’examinant elle éclata et six policiers furent tués. – 20 novembre : À Lisbonne. Le comte de Folgosa était chargé de préparer une brillante réception au roi. Une bombe éclate sous ses fenêtres et fait d’énormes dégâts. – 21 novembre : À Saint-Éloi. Nouvelle explosion contre la maison d’un ingénieur aux mines. – 11 décembre : À Taschkend. Le général Drozgowsky, président d’un Conseil de guerre, qui avait condamné des nihilistes, est trouvé tué dans sa chambre. – 18 décembre : À Commentry (France). Une forte cartouche de dynamite détruit une partie des bâtiments de la Société Fourchambault. – 24 décembre : À Dublin. Une explosion contre les bureaux de police de sûreté de l’Exchange-Court, cause des dégâts considérables. – 28 décembre : Paris. Une bombe éclate à la caserne de la préfecture de police de la Cité. Dégâts matériels, fenêtres brisées, portes démolies. – 31 décembre : À Gelsenhirchen. Explosion devant la caserne de la gendarmerie.

1893, 10 janvier : À Gelsenhirchen. Les ouvriers mineurs en grève font partir deux cartouches de dynamite devant les hôtels des directeurs. – 22 janvier : À Rome. Un pétard éclate sous une fenêtre de l’hôtel d’Angleterre, un des plus riches de la ville. -11 février : À Rome. Pour commémorer l’anniversaire de Xérès. Une bombe explose devant la porte du commissaire de police. Une autre partit devant le poste de gendarmerie. – 14 février : Jemeppe. Attentat au château du directeur d’un établissement industriel. – 21 février : Rome : Attentat au fulmi-coton contre la maison de Ferri. – 10 mars : Rome. Une bombe éclate chez Cavalieri, directeur du journal Crédit et Commerce. – 12 mars : En Espagne, à Pola de Lena : Une cartouche de dynamite éclate devant la maison d’un juge. – 21 mars : Rome. Un pétard explose sous la porte du palais du marquis Sacchetti, camérier du pape. – 22 mars : Moscou. Andrianoff pénètre dans le cabinet de l’ancien maire de Moscou, Alexejeff, et lui tire trois coups de revolver ; il est mortellement atteint. Andrianoff se venge d’une condamnation injuste prononcée par ce maire. – 20 mai : Gladstone se rend à Chester. Une pierre est lancée sur son wagon et en brise les vitres (Angleterre). – 28 mai : Potsdam. Une cartouche de dynamite fait sauter le dépôt des munitions militaires. – 17 juin : Goron et ses agents voulant arrêter Mauduit, soupçonné de faux-monnayage, ce dernier prit son revolver et visa le chef de la sûreté, les agents détournèrent l’arme. – 21 juin : Alvarez, rédacteur du journal Anarquia, dépose un engin pour faire sauter la maison de Canovas, président du Conseil d’Espagne ; l’engin éclate et il est lui-même tué. – 27 juillet : À Ensival. Attentat à la dynamite chez le directeur d’une fabrique. – Août : À Lemberg (Galicie). Un étudiant Ruthène tue le Gouverneur de la Galicie, le comte Potocki. – 8 septembre : Angleterre. Dans les grèves des mineurs de Leeds, à Chiswell, les mineurs lancent des pierres sur les agents de police. À Heckmondwike des pierres sont jetées sur le directeur des houillères et sur les agents. Près de Nottingham, les grévistes attaquent les policiers et brisent tout ce qui se trouve sur leur passage. – À Poutresopp, de hautes piles de bois sont incendiées, la foule pille les boutiques et les récoltes. – 24 septembre : À Barcelone. Après une revue, une bombe chargée de dynamite et de mitraille est jetée sous le cheval du maréchal Martinez Campos, par Paulino Pallas. Le maréchal est blessé ainsi que les généraux Molins et Costelvi et plusieurs gendarmes. – 28 octobre : Le maire de Chicago, Carter Harisson, qui avait précédemment chargé les anarchistes, a reçu une décharge de revolver, il est tombé mort. – 8 novembre : Le théâtre du Licéo à Barcelone, réunissait l’élite de la haute société catalane ; trois bombes Orsini furent lancées sur le 3e rang des fauteuils d’orchestre, il y eut 22 morts et 50 blessés. – 13 novembre : À Paris. Georgevitch, ministre plénipotentiaire de Serbie est frappé mortellement par Léautier, de deux coups de tranchet, dans un bouillon Duval, de la rue des Petits-Champs. – 16 novembre : Marseille. Attentat pour faire sauter la résidence du général Voulgrenant. – 27 novembre : Berlin. Une machine infernale qui devait anéantir le chancelier de Caprevi, a été découverte par le major Ebmayer et n’a pas éclaté. – 9 décembre : Vaillant, des tribunes publiques de la Chambre des députés, lance une bombe en pleine séance dans le Palais Bourbon. La frousse de tous les députés est générale, quoique le président Dupuy, par crânerie, dise, vingt minutes après et tout danger ayant disparu : « la séance continue ». – 23 décembre : A Loivre (Haute-Marne). Explosion de dynamite chez le maire, industriel en tissus.

1894, 8 janvier : Rome. Des gardes barrent la route du pont Garibaldi, sur laquelle devaient passer des manifestants ; ces derniers tirèrent des coups de revolver pour se frayer le passage. – 9 janvier : Berlin. Les ouvriers qui demandent du travail ou du pain ont brisé des portes et des vitres au Métropolitain. – 25 janvier : Barcelone. Coups de pistolet par un ouvrier maçon sur le Gouverneur civil. – 9 février : Neuilly (France), rue Laffitte. Explosion de dynamite à l’hôtel du comte Salverte. – 12 février : Paris, gare Saint­ Lazare Émile Henry, dans le café de l’Hôtel Terminus, lance une bombe au milieu des consommateurs. La panique est générale. – 14 février : Londres. MartiaI Bourdin en voulant essayer des bombes se fait sauter à Greenwich. – 20 février : Paris. Explosion de dynamite dans un hôtel, 69, rue Saint-Jacques. – 20 février : Paris. Une bombe est déposée derrière la porte d’une chambre d’hôtel, 47, faubourg Saint-Martin, elle était destinée au commissaire de police. Tentative manquée. – 9 mars : Rome. Une bombe éclate devant la Chambre des députés. 8 personnes blessées. – 10 mars : Puenterrobollo. Une cartouche de dynamite blesse l’alcade et un sacristain. – 15 mars : Paris. Un engin chargé explose contre le tambour de la porte d’entrée à la Madeleine. Pauwels croyant que la porte s’ouvrait intérieurement la poussa et l’engin fit explosion dans ses mains ; il fut tué net. – 18 mars : Voiron. Une bombe explose rue du Colombier. – 4 avril : Paris. Une bombe éclate sous une fenêtre du restaurant Foyot, rue de Tournon, où mangent quelques sénateurs. Elle fait deux victimes, dont Laurent Taillade, qui s’écrie : « Qu’importe l’acte, si le geste est beau ! » – 11 avril : Argenteuil. Une bombe est déposée chez le juge de paix qui instruisit contre Dardare, elle fut découverte à temps. – 12 avril : Vienne. Une explosion est produite dans la cour du palais de justice. – 29 avril : Liège. Explosion de dynamite clans l’église Saint-Jacques – 3 mai : Lourches (Nord). Explosion contre l’habitation de Deverne, ingénieur en chef de la Compagnie de Douchy. – 9 mai : Rome. Attentat manqué, par une bombe contre le prince Odelcalchy. – 11 mai : Paris. Devant l’hôtel Massing, avenue Kléber. Une explosion cause des dégâts considérables. – 22 mai : Paris. Bombe avenue Niel contre la demeure de l’abbé Garnier – 16 juin : Rome. Pietro Lega tire un coup de pistolet, sur Crispi, la balle n’a fait que traverser la paroi de son coupé. – 24 juin : Lyon. Le président Carnot est frappé au cœur d’un coup de poignard par le boulanger Sante Caserio, qui était venu exprès de Sète. – 7 juillet : Chicago. Les grévistes incendient six grands bâtiments de l’Exposition, le Marshall fut jeté dans un lac. – À Stokane, dans l’état de Washington, les grévistes détruisent la ligne du Northern Railway. – 9 juillet : Chicago. Les grévistes attaquent la milice qui protégeait un train, le lieutenant fut tué d’un coup de barre de fer. – 11 juillet : Sur la ligne Atchinson-Santa-Fé, les grévistes détruisent à la : dynamite une locomotive et des wagons qui furent projetés en miettes hors des rails. – 18 juillet : Hernalle (Belgique). Une cartouche de dynamite éclate devant la maison du bourgmestre. – 18 août : Le contre-amiral Rozvogow, capitaine du port de Cronstadt est tué par un employé de bureau. – 7 septembre : Sofia. Troisième attaque manquée contre Stambouloff. – 19 septembre : Lugano. Pietro Gori, avocat anarchiste est assailli par des individus qui le guettaient et qui tirèrent sur lui plusieurs coups de revolver ; blessé, il riposta à ses agresseurs qui s’enfuirent – 21 décembre : Rome. Deux explosions à la dynamite : contre la maison du Consul hongrois et rue Saint-Marc devant l’Ambassade d’Autriche au Vatican.

1895, 14 janvier : Paris, rue de Monceau. Une bombe éclate devant la maison d’un ancien officier, dégâts matériels. – 19 janvier : Milan. Explosion au palais de la police centrale dans une chambre voisine du cabinet du chef de police. – 22 janvier : Milan. Explosion contre le mur de la prison. – 3 juin : Madrid. Un ancien capitaine tire deux coups de revolver sur le général Primo Rivera, une des balles l’a traversé de part en part, il n’est pas mort. – 4 juin : Rimini. Ferrari, ex sous secrétaire d’État, reçoit un coup de feu qui le blesse mortellement. – 16 juillet : Sofia. Trois hommes arrêtent la voiture de Sambouloff. L’ex-dictateur sauta de la voiture pour fuir, un premier coup de couteau lui détacha la main droite, poursuivi il en reçut un coup dans la tête, puis une balle de revolver dans le dos, il tomba et mourut le lendemain. – 2 août : Tatar-Bazardjik. Matakief ami de Stambouloff, est mortellement blessé. – 4 août : Auberchicourt (Nord). Decoux, ouvrier mineur congédié, a été mis en lambeaux par une bombe qu’il portait et qu’il destinait à Vuillemin, le directeur des mines d’Aniche. – 16 août : Ancône. Pour venger Caserio, une bombe éclate devant le Consulat de France, portes et vitres sont brisés. – 24 août : Paris. Par une lettre chargée de fulminate de mercure et adressée au banquier Rothschild, une explosion se produit en l’ouvrant et blesse le contentieux chargé d’ouvrir la correspondance. – 5 septembre : Paris, rue Lafitte. Un tube de fer rempli d’explosifs est déposé dans la maison de la banque de Rothschild, il ne fit que fuser. – 15 octobre : Carmaux. Des coups de revolver sont déchargés sur l’ingénieur Rességuier, les balles n’ont que déchiré les vêtements.

1896, 29 janvier : Lisbonne. Le roi Carlos rentrant au palais en voiture, des pierres lui furent lancées par un ouvrier, son aide-de-camp fut blessé. – 18 février : New­ York. Dans une course de taureaux, plusieurs hommes armés de revolvers, se précipitent dans la loge du président Crespo, pour le tuer. Le complot avait été dénoncé, le président n’y est pas venu. – 20 février : Madrid. Cinq pétards ont fait explosion dans les jardins du Palais-Royal. Les dégâts sont considérables. – 21 avril : Lisbonne. Le riche industriel Domingar se rendait en voiture à la gare. Une bombe de dynamite et de clous lui est lancée. Domingar et son cocher sont mis en lambeaux. – 27 avril : Paterno. La population veut l’abolition des octrois. Elle essaie de mettre le feu à l’hôtel de ville et prend d’assaut plusieurs maisons bourgeoises. – 27 avril : Palerme. Une boite de poudre et de morceaux de fer explose devant le Consulat de France. – 30 avril : Sannois (France). Explosion de dynamite chez Froidure, le maître des fours à chaux. – 2 mai : Téhéran. Mollaz-Reza tire plusieurs coups de revolver sur le Shah de Perse, qui tombe mort. – 31 mai : Thorn (Allemagne). Explosion de fulmi-coton sur la place d’armes. Trois officiers sont blessés. – 7 juin : Barcelone. Une bombe est jetée sur la procession de la Fête­ Dieu, dans la rue Nuevos-Cambios Cinq tués. – 16 juin : Le marquis de Morès est tué dans une mission en Tripolitaine. – 27 juin : Téhéran. Attentat manqué sur le nouveau Shah de Perse. – 1er août : Marseille. Explosion d’une bombe rue Montaux, dans la maison de Julien, vice-président du tribunal de première instance. Dans la même maison habitait Artaud, brigadier de la police de sûreté. Grands dégâts matériels. – 1er août : Sofia. Une bombe fait sauter le monument du tombeau élevé au dictateur Stambouloff. – 13 septembre : Le tzar doit faire un voyage de gala ; un complot contre lui est découvert. Il était organisé à Glascow, à Rotterdam, à Anvers et à Boulogne. – 14 septembre : Charleroi. _ Une explosion de dynamite au presbytère a causé de grands dégâts. – 29 septembre. – La Grande-Combe (France). Explosion par la dynamite contre la maison de l’ingénieur de la Compagnie Bayle. Les cloisons et la toiture sont démolis. – 19 octobre : Berlin. Meyer­ Lévy, conseiller de justice et président de l’Association des Avocats, est mortellement atteint dans sa chambre par deux coups de poignard. – 20 octobre : Constantinople. L’avocat Colodian-Avidis est condamné à mort par le tribunal secret des révolutionnaires. Le complot ayant, été dévoilé, deux policiers furent chargés de garder sa demeure ; tous les deux furent tués à coups de couteau. – 13 décembre : New-York. Feigel, Consul d’Allemagne, est attaqué au revolver par Ludwig Schutt ; le coup est manqué.

1897, 3 janvier : Caracas Pendant le troisième acte d’une représentation de Carmen, un individu se présente à la porte de la loge du président du Venezuela, le général Crespo. Il sort un couteau et se précipite sur le Président ; il en fut empêché par un garde. – 21 janvier : Anina (Hongrie). Les mineurs mécontenta de leur situation, saccagent les bureaux de la Société d’Exploitation. – 29 janvier : Alger. Susini fait feu sur la voiture de Gambon, gouverneur général de l’Algérie. Il manque son coup. – 31 janvier : Le Consul de la République Argentine à Newcastle, est blessé à la gorge par un coup de rasoir de Lopez. – 6 mars : Amiens. G. Bastien, soldat au 51e de ligne est puni parce qu’étant permissionnaire il organisa une réunion anarchiste ; mis en prison, il réussit à s’évader. Rencontrant son capitaine, il voulut l’étranger. Bastien fut réintégré dans sa cellule. – 11 mars : Uskub. Des Turcs, armés de couteaux, ont attaqué Ristitch, Consul de Serbie. – 5 avril : Alameda (province de Malaga). Surexcités par la question des octrois, les habitants envahissent les bureaux. Les meubles et les documents sont brûlés. – 22 avril : Montevidéo. Un coup de revolver est tiré sur le Président qui n’est pas atteint – 23 avril : Rome. Armé d’un poignard, Acciarito approcha de la voiture du roi Humbert qui allait au Champ de Courses de Campanelle. La voiture allant vite, le roi ne fut pas touché. – 9 juin : Nadudvar (Hongrie). La foule des miséreux lapide les gendarmes et essaye de pénétrer dans la gendarmerie. – 17 juin : Paris. Explosion au pied de la statue de Strasbourg, place de la Concorde. – 4 juillet : Albacete (Espagne). Un groupe de femmes incendie les postes d’octroi, les gendarmes sont reçus à coups de pierres. – 27 juillet : Arénas (province de Santander). Une cartouche de dynamite explose dans la maison de l’Alcade. Dégâts matériels. – 9 août Saint-Sébastien. Aux bains de San-Agueda, le tortionnaire Canevas, est tué par trois coups de revolver tirés par le napolitain Miguel Angiolillo, qui voulait venger ainsi les torturés de Montjuich. – 18 août : Paris. Le train officiel arrive à la gare du Nord avec un peu de retard, ramenant les ministres Méline, Barthou, ainsi que les généraux Saussier et Billot ; ils sortaient de la gare, quand une bombe éclate au coin du boulevard Magenta et de la rue Lafayette. – 4 septembre : Barcelone. Ramon Sampau-Baril, tire deux coups de feu sur Portas, le chef de la police, qui est grièvement blessé à la poitrine. – 20 septembre : Budapest. Des coups de revolver sont tirés sur la voiture de François-Joseph. – 21 septembre : Orense (Espagne). Le palais du marquis de Leis est détruit par un explosion de dynamite – 30 octobre : Orésahowo (Russie). Les ouvriers d’une grande cotonnerie se révoltent, mettent le feu à la maison du directeur et brûlent cinquante mille roubles de papier monnaie. Pour échapper à la mort, le directeur s’est enfui. – 6 novembre : Rio de Janeiro. La garnison tire des coups de feu sur le Président Moraès, à l’instant qu’il débarque. Seul le frère du président est grièvement blessé. – 14 novembre : Forlì. Les femmes et les enfants affamés pillent les boulangeries. – 9 décembre : Athènes. Deux soldats de la garde impériale attentent à la vie du Sultan.

1898, 19 janvier: Paris. Etiévant tire plusieurs coups de revolver sur deux agents de service au poste de police de la rue Berzélius. – 5 février : Finale Emilia. La population sans travail assaille les boulangeries et en distribue le pain. – 9 février : Le président de Guatemala est tué par Solinger. – 26 février : Athènes. Un homme dissimulé tire sept coups de revolver sur le landau du roi de Grèce. Le piqueur fut blessé. – 21 mars : Koursk. Une explosion est produite sous le tabernacle de la vierge, au couvent de l’Apparition. Les ustensiles du culte sont brisés – 7 mai : Milan. Les ouvriers empêchent le départ des soldats de la classe. Les tramways sont renversés, le palais Saporiti est mis à sac, des barricades sont élevées. – À Turin. Pour le même motif, il y eut des morts et des blessés dans les collisions avec la police. – 9 mai : Linarès (Espagne). Dans une manifestation contre la guerre, l’hôtel de ville est envahi, les meubles sont jetés par les fenêtres. Dans la bataille avec la gendarmerie, il y eut 12 morts et 60 blessés. – 10 mai : Côme. Les grévistes tentent d’envahir la caserne des carabiniers et d’ouvrir les prisons. Il y eut des morts et des blessés. – 11 mai : Logrono. La population demande du pain, elle envahit les dépôts de farine et de blé et les distribue au peuple. – 11 août : Bruxelles, Le commissaire Monmaerts en voulant arrêter l’anarchiste Willems à son domicile, fut reçu par plusieurs coups de feu. Willems réussit à s’enfuir ; poursuivi par les policiers et par la foule, il déchargea vingt-deux fois ses armes sur eux. – 10 septembre : Genève. L’impératrice Élisabeth d’Autriche est poignardée sur le quai de l’hôtel Beau-rivage par Luigi Luccheni. – 15 octobre : Alexandrie. Un garçon de café s’est engagé sur le bateau que doit prendre Guillaume II. Son colis de bombes est découvert. – 10 novembre : Lyon. Les agents Maurin et Saujou demandent à Pilleyre ses papiers. Pour toute réponse celui-ci décharge sur eux son revolver.

1899, 8 avril : Saint-Pétersbourg. Le général Manzey reçoit plusieurs coups. de couteau à la gorge par Languinov. – 4 juin : Au Champ de Courses d’Auteuil, Christiani, petit-fils d’un général du premier Empire, voulut, sans réussir, donner un coup de canne au président Loubet, qui était dans sa loge. – 6 juillet : Belgrade. Quatre coups de revolver sont tirés par Knésiwitch sur le roi Milan, qui n’est qu’effleuré. – 6 juillet : Caboul. Un afghan essaie de tuer l’émir. – 21 juillet: Betenzos (Corogne). Les postes d’octroi sont incendiés ainsi que la maison du maire et celle d’un conseiller municipal. – 27 juillet : Cap Haïtien. Le général Heureaux, président de la République Dominicaine est tué de deux coups de revolver au cœur par Cacérès. – 14 août : Rennes. Labori, défenseur de Dreyfus, reçoit un coup de revolver dans le dos, par le nationaliste Paulin Guillaume. – 25 septembre : Paris. Puybaraud, directeur des services à la préfecture de police, est assailli au revolver, sans être atteint. – 8 octobre : Constantinople. Djavid-bey, fils du grand vizir est tué à coups de revolver. – 22 novembre : Kaborowska (Russie). Somov, maître de police est tué d’un coup de carabine.

1900, 28 février : Caracas. Pendant la fête du Carnaval, un individu tente de tuer le général Castro – 7 mars : Paris. Explosion chez Picart, commissaire général de l’Exposition Dégâts matériels. – 4 avril : Bruxelles. À la gare du Nord, le jeune Sipido tire deux coups de revolver sur le prince de Galles, par indignation de la conduite des anglais envers les Boers. Le Prince de Galles ne fut pas atteint. – 16 avril : L’église d’Aubervilliers est incendiée. – 2 mai : Barcelone. Des groupes d’ouvriers en grève lapident plusieurs tramways ainsi qu’une fabrique dans le quartier de Sans. – 4 mai : Roustchouck (Bulgarie). Les paysans se sont révoltés pour ne pas payer la dîme. – Trestnich (Bulgarie). Le sous-préfet est attaqué, deux officiers sont tués ainsi que des soldats. – 11 mai : Séville. Le cercle militaire est attaqué, les becs de gaz et les vitres sont démolis. Des gendarmes, des policiers et des gardes sont blessés. – 10 juin : Saint Louis. Dans les grèves du service des transports, trois bombes sont lancées et détruisent deux voitures et un tramway. – 29 juillet : Rome. Gaetano Bresci (né à Prato en Toscane), tire trois coups de revolver sur le roi Humbert. Atteint au cœur, Humbert succombe. – 2 août : Place de la Concorde, Paris. François SaIson renverse un agent et se précipite sur le Shah de Perse, sur lequel il veut tirer avec un revolver, il est désarmé aussitôt. – 6 août : Vienne. Le prince Odelcaschi est grièvement blessé dans sa propriété de Santa Marinella. – 11 octobre : Paris. Le commissaire de police de la gare de l’Est, ne voulant pas reconnaître un fils dit « naturel », celui-ci fit feu à cinq reprises sur son père qui fut blessé. – 16 novembre : Breslau. Une femme, Schnepka jette une hachette sur l’équipage de l’empereur Guillaume ; elle est tombée derrière la voiture. – 31 décembre : Béziers. Geysse tire cinq coups de revolver sur les juges du tribunal correctionnel.

1901, 26 janvier : Arlon. Un employé, Schneider, décharge son revolver sur Orban de Xivry, gouverneur provincial, trois balles l’atteignent mortellement. – 15 février : À Chalons-sur-Saône (France), les ouvriers métallurgistes en grève envahissent les usines. – 13 avril : Madrid. Dans les manifestations anti-cléricales, les manifestants lancent des pierres sur la police, des pots de fleurs sont jetés sur les gendarmes, les becs de gaz sont brisés. – 7 mars : Brême. Veiland lance un morceau de fer sur la voiture de l’empereur d’Allemagne, qui est légèrement blessé à la joue. – 23 mars : Saint-Pétersbourg. Attentat au pistolet contre le procureur général du Saint Synode. – 6 août : Canegrati (Lombardie). Deux cents paysans envahissent le château du duc de Visconti, menacent de mort l’Intendant et font des dégâts considérables. – 11 août : Troyes. Une bombe explose dans l’église Saint-Nizier, près l’autel de la Vierge, produisant d’énormes dommages. – 16 août : Tunis. Mattaï, chef de la sûreté, ayant perquisitionné chez un maure, on tente de le tuer. – 6 septembre : Buffalo. À l’Exposition, le président Mac-Kinley, reçoit deux coups de feu mortels de l’anarchiste Czolgolz. – 22 septembre : Vienne. À la chasse, près de Nohaes en Hongrie, l’Archiduc reçoit un coup de feu qui lui traverse la manche. – 24 octobre : Téhéran. Un complot contre le Shah de Perse est découvert. – 4 novembre : Pékin. En vain, un fonctionnaire armé d’une pique a voulu se jeter sur l’Impératrice de Chine. – 21 novembre : Athènes Un coup de feu est tiré sur Théotokis, président du Conseil. – 6 décembre : Autriche. Dans une partie de chasse, Némiezick, tente de tuer l’empereur François-Joseph, mais il est arrêté avant.

1902, 1er janvier : Tokyo. Tandis que Thorson s’élance vers la voiture du Mikado et ajuste l’empereur avec son revolver, le cocher fouette vivement ses chevaux, c’est ce qui fit rater le coup. – 21 janvier : Alger. Deux officiers français sont trouvés tués dans le massif des montagnes du Djebel-Oulad-Abdallah. – 24 janvier : Athènes. Attentat manqué sur le roi de Grèce. – 19 février : Dans les grèves de Barcelone, un patron est blessé d’un coup de poignard, un autre a eu ses magasins pillés. – 3 mars : Naples. Une balle de fusil tirée sur le train impérial, traversa la robe de la princesse Frédéric Charles de Prusse. – 1er avril : Moscou. Mlle Allart, institutrice, tente de tuer au revolver le général Trépow ; elle est désarmée. – 6 avril : Moscou. Mikalewsky, armé d’un couteau, se jette sur Zaremba, le chef de la police. – 8 avril : Bruxelles. Attentat à la dynamite pour faire sauter la Banque Nationale, les dégâts sont considérables. – 15 avril : St-Pétersbourg, Spigiaguine, ministre de l’Intérieur de Russie, est tué de quatre balles de revolver par l’étudiant Malyschell. – 18 mai : Madrid. Un vaste complot contre le roi Alphonse est découvert, des explosifs et neuf cartouches de dynamite sont saisis. – 19 mai : Vilna. Le gouverneur Wahl sortant du Cirque, reçoit deux décharges de revolver de Hirsch Zekert. Blessé aux mains et aux pieds. – 20 mai : Vienne. Une bombe est placée au terminus du chemin de fer de l’État, dans le but de faire sauter François Joseph qui va arriver (découverte à temps). – 3 juin : Nice. Alexandre Owen, tire à bout portant un coup de revolver sur le Consul général de Russie qui a un doigt coupé. – 26 juin : Puteaux. Dhomme, commissaire de police, accompagné d’un huissier, veut expulser un locataire. Le locataire fait feu et atteint au genou le commissaire qui roule à terre. – 12 août : Karkhof. Pendant l’entracte, au théâtre, dans le jardin de Tivoli, quatre coups de feu sont tirés sur le prince Obolenski. Il est blessé ainsi que le policier Bessonof. – 24 octobre : Au moment où le Sultan traverse le Cours Yeldiz-Kiosk, un homme se précipite sur lui un revolver et un poignard aux mains. Il est arrêté par les gardes. – 5 novembre : New-York. Cinq bombes explosent dans la foule qui attend à Madison Square le résultat des élections (12 morts, 50 blessés). – 15 novembre : Bruxelles. En sortant de Sainte­ Gudule, deux coups de revolver sont tirés par Rubino sur Léopold II (manqué). – 23 décembre : Genève. Un engin fait explosion contre la porte de la cathédrale, les fenêtres et les maisons de la place sont endommagés, la porte de la cathédrale est démolie. – 30 décembre : Téhéran. Plusieurs coups de feu sont tirés sur le Shah de Perse qui ne fut pas atteint.

1903, 10 janvier : Madrid. Un coup de feu est tiré par Feito sur le cortège royal qui est raté. – 22 février : Mitrovitza. Le Consulat russe, en Vieille Serbie, est attaqué et pris d’assaut par les Albanais. Le Consul blessé mortellement a succombé. – 18 mars : Coïmbra (Portugal). Malgré la garde, les grévistes prennent l’Hôtel de Ville d’assaut, mettent tout à sac et détruisent les actes officiels (3 morts, nombreux blessés). – 30 avril : Salonique. La banque ottomane est détruite par une bombe de dynamite, des explosions se produisent en cinquante endroits ; un bureau de poste et d’autres bâtiments sont attaqués. – 5 mai : Bonneville. Une pierre de 2 kilos est jetée sur le Substitut Hauvy, qui est légèrement blessé. – 19 mai: Oufa (Russie). Le gouverneur est tué par plusieurs coups de feu. – 31 mai : Figuig. Jonnart, gouverneur de l’Algérie, est assailli par une fusillade qui blesse un certain nombre d’hommes de son escorte. – 11 juin : Belgrade. Le roi Alexandre et la reine Draga sont tués à coups de fusils par un complot de soldats et d’officiers. – 14 octobre : Paris. Baumann, ouvrier ébéniste, vieux et sans travail, tire un coup de revolver sur un prêtre. – 8 novembre : Paris. Une petite bombe explose dans l’église de Belleville. – Novembre : Vilna (Russie). Des soldats exécutent leur colonel parce qu’ils ont à s’en plaindre. – Décembre : Cournozols (Aude). Le duc de La Roche­ foucault retire aux habitants le droit de faire paître leurs troupeaux dans ses bois ; des poursuites sont engagées. Un huissier venant notifier un jugement les condamnant, fut reçu à coups de fusils par quatre­ vingts gaillards. Un garde-forestier trop zélé eut sa maison brûlée.

1904, 8 avril : Espagne. Une bombe éclate quelques minutes avant l’entrée du roi dans l’Exposition. – 12 avril : Madrid. Maura, président du Conseil, est poignardé par le jeune Miguel Artal. – 8 juillet : Paris. Pivoteau, ouvrier mécanicien, tue son contremaitre de deux coups de couteau. – Russie : Sazsnotf abat le ministre Plève.

1905, 25 avril : Limoges. Les grévistes pillent les armuriers et tentent d’ouvrir les portes de la prison ; ils sont décimés par une fusillade des Lebel. – 15 juin : Paris. L’équipage présidentiel dans lequel était le roi d’Espagne entrait par la rue de Rivoli dans le pavillon de Rohan ; au même instant une bombe éclate et tue un cheval du cortège. – Russie : Assassinat par Kalaïeff du Grand Duc Serge.

1906, janvier : Russie. Attentat contre Nicolas Il ; coup de canon tiré, de la forteresse Pierre et Paul, contre le pavillon du Tzar, érigé en face de la forteresse, lors de la bénédiction des eaux de la Néva. – 8 mai : Vaziers (Nord). Des cartouches sont distribuées aux soldats pour aller dans les grèves. Le fantassin Legrand ayant été malmené par le sous-officier Barbieux, il l’exécute d’abord d’un coup de fusil. – 5 septembre : Toulon. Le maire de Toulon, Escartefigue, en auto avec un officier de police, sont assaillis sur la route par une grêle de pierres ; les vitres sont brisées et le policier est blessé. – Russie : Fusilleur des paysans insurgés, Loujenovsky est exécuté par Marie Spiridonova.

1907, 12 juin : Paris. Le journal Le Matin ayant inséré des mensonges calomnieux sur les anarchistes, une dizaine de camarades se sont présentés au secrétaire pour lui demander de force une rectification. Elle fut insérée le lendemain.

1909, 21 juin : Auteuil (France). Les lads empêchent les chevaux de venir au champ de courses. Ils veulent un salaire de 70 francs par mois au lieu de 60. Le public s’impatiente et met le feu aux tribunes. – 20 octobre : Grenoble. Les soldats du 14e bataillon de chasseurs, mécontents de leur lieutenant, lui flanquent une correction et le jettent dans un fossé.

1910, 25 avril : Saint-Denis. Dans les grèves des poseurs de rails du chemin de fer du Nord. Les cuirassiers chargèrent les grévistes ; il y eut un mort et huit blessés. – 2 mai : Dunkerque. Grève des ouvriers du bâtiment, Ils sont chargés par les dragons, plusieurs sont blessés. – Mai : Prévost-Paradol (province d’Oran). Deux détenus militaires, occupés au terrassement, voulant fuir, sont fusillés par le factionnaire. – 15 octobre : Hédouville (S.-et-O.). Des paysans en grève saccagent la ferme et enfoncent les portes de l’habitation du directeur Berthelot. Les gendarmes sont refoulés. – Le chef de police de Buenos-Aires, colonel Ramôn Falcôn, qui avait fait assassiner de sang-froid les ouvriers argentins pendant la manifestation du 1er mai, fut tué, en compagnie de son secrétaire, par l’anarchiste Simon Radowisky, aujourd’hui enfermé dans la terrible prison polaire d’Usuahia (République Argentine). – Novembre : Bourges. Pendant les grèves des cheminots, le soldat Lecoin refuse de marcher contre les grévistes.

1911, mars : Damery-Ay (France). Les vignerons champenois veulent du mieux-être, ils font grève. Les maîtres des grands crus font la sourde oreille. Les vignerons envahissent les caves, entre autres celles de Casimir Périer, ils éventrent les futailles et font couler le vin dans les ruisseaux. – 26 mai : Aimargues. Aigues-Mortes (France). Les vignerons de la région font grève, les soldats refusent de marcher contre eux. Les gendarmes chargent et font des prisonniers qui sont délivrés par la foule. – 12 avril : Epernay. Dix mille vignerons révoltés sont entrés dans la ville en chantant la Carmagnole. Le même soir une bombe éclate à Ay. – 3 juillet : Beauvais. Un réserviste fatigue ne peut plus marcher, l’officier insiste brutalement. Un soldat indigné lui envoie une balle sans l’atteindre. – 2 août : Le Chambon-Fougerolles. Dans la grève des boulonniers plusieurs maisons sont dynamitées. – 25 août : Chômage intense dans les départements du Nord. Les marchands haussent leurs prix, le lait augmente ; un commerçant est déshabillé et rossé. À Saint-Amand, les femmes s’emparent de ce dont elles ont besoin. À Carvin, le marché est saboté. Les gendarmes chargent les habitants. À Saint-Quentin, tous les étalages sont saccagés. A Billy-Montigny, un boulanger voyant sa boutique menacée tire sur la foule, le sang coule. Les magasins sont envahis. – 26 août : Avesnes. Les manifestants envahissent et pillent le marché. – Valenciennes : Les boutiques et le marché sont mis à sac.

1912: Russie. Assassinat du ministre Stolypine par Bogroff.

1913, octobre. Libéré du pénitencier d’Alberville où il souffrit toutes les tortures, Duval vint à Paris acheter un revolver, puis retourna à Alberville. Rencontrant le commandant du Pénitencier il tira sur lui et sur les sous-officiers qui l’accompagnaient.

1918: Assassinat du comte Tisza, à Budapest. -Paris : Exaspéré de savoir que les morts de la guerre se comptaient par millions, et qu’assis dans leur fauteuil les gouvernants voulaient que continue encore la boucherie humaine, épris d’humanité, le jeune Émile Cottin va attendre Clémenceau, un des responsables. Il lui décharge son revolver et ne le blesse que légèrement. – Russie. Assassinat de Ouristki, chef de la Tchéka de Petrograd. – Russie. Assassinat, par Donskoï, du général allemand Eichborn. – Russie. Assassinat de Mirbach.

1919. Attentat contre plusieurs membres éminents du Parti communiste siégeant en assemblée. – Attentat de Kaphan contre Lénine.

1921, 23 mars : Milan (Italie). Au théâtre Diana, attentat important, le dernier, d’une série d’attentats accomplis pendant la période révolutionnaire qui va de la date de l’armistice à la lutte armée contre le Fascisme.

1923. Le 25 janvier, l’anarchiste allemand Kurt G, Wilckens, arrivé à Buenos-Aires (République Argentine), le 23 septembre 1920, en qualité d’immigrant, ouvrier mineur, tua avec une bombe de dynamite le lieutenant-colonel Hector B. Vaaela, qui avait ordonné le massacre des ouvriers de Santa Cruz (Patagonie-Argentine), révoltés contre leurs oppresseurs. – Novembre. La Ligue de l’Action Française, dans son journal, lance chaque jour des calomnies abominables sur les anarchistes. Une impulsive jeune fille de 20 ans Germaine Berton, veut mettre fin à ces insultes en tuant l’inspirateur des gens du roi : Léon Daudet. Dans les bureaux, elle ne trouve que Plateau, le metteur en scène de tous les mauvais coups. Elle lui décharge son browning, il tombe mortellement atteint.

1925. Égypte. Assassinat d’un chef militaire anglais. – Sofia (Bulgarie). La cathédrale est le théâtre d’une formidable explosion. Cet attentat est, sans doute, celui (de ce genre) qui fit le plus grand nombre de victimes. La répression qui s’en suivit dépasse en horreur tout ce que l’Histoire a enregistré de plus sauvage et tout ce que l’imagination peut concevoir.

* * *

À cette liste, qu’il convient de compléter par l’attentat de Law, de Taulèle, de Bouvet, de Castagna de Bonomini, pour la France et de quantité d’autres attentats – individuels ou collectifs – ayant eu lieu un peu partout, il faut ajouter la foule de complots, d’attentats, de gestes de révolte et de soulèvements populaires que cette énumération, rapide et forcément incomplète, ne mentionne pas. Aux mots Bolchevisme, Dictature, Fascisme, on trouvera une liste édifiante des innombrables attentats provoqués, d’un côté et de l’autre, par ces odieux et néfastes régimes.

De 1914 à 1918, au cours des horreurs sanglantes qui ont converti une partie de la planète en une scène gigantesque sur laquelle se sont déroulées les plus épouvantables péripéties d’un Drame sans précédent, innombrables ont été les mutineries de soldats las d’être brimés et sacrifiés par l’incapacité, l’imprévoyance et la froide férocité du Haut-Commandement, ainsi que les gestes de désobéissance par lesquels les combattants se sont refusés aux ordres qui leur étaient donnés. Lorsque ces faits seront divulgués et, avec le recul suffisant, appréciés et compris, on constatera que si l’obéissance aveugle fut la règle générale en ces années de massacre frénétique, vaillantes cependant et beaucoup moins rares qu’on est tenté de le croire, furent l’indiscipline chez les soldats et l’indignation active chez les civils.

Nous avons déjà dit et nous répétons que cette étude concernant les attentats n’est pas close. Nous y reviendrons. (Voir Complot, Conspiration, Émeute, Grève, Insurrection, etc. Consulter surtout la deuxième et la troisième partie de cette Encyclopédie Le lecteur y trouvera nombre de précisions et de faits dont nous renvoyons l’exposé à ces deux parties, afin de ne pas surcharger cet article déjà copieux.) 

L. GUÉRINEAU.

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