Léon PELISSARD


PELISSARD Léon (dit Edme)

Né à Lyon le 15 juin 1867, mort certainement à Panama au début du mois de janvier 1913. Fils de Marius et de Marie Roux.

Léon Pélissard, Archives Pérfecture de Police de Paris

L’inscription comme représentant de commerce dans les divers rapports de police dont il est l’objet masque mal les activités illégales de Léon Pélissard. Le procureur général Régnault le qualifie même d’ « aventurier » et de « multirécidiviste du vol » en mars 1905 lors du procès des Travailleurs de la Nuit. L’homme de loi omet alors volontairement de signaler des états de services militaires remarquables au Tonkin au début des années 1890. Habitué du Palais de Justice de Lyon, Léon Pélissard cumule 8 condamnations avant d’intégrer en 1901 la bande de cambrioleurs anarchistes mise au point par Alexandre Jacob. C’est d’ailleurs avec ce dernier qu’il cambriole la demeure du juge de paix Hulot au Mans le 9 juin de cette année. D\'après L\'illustration 18 mars 1905Le vol rapporte entre 10 et 12000 francs. C’est encore avec lui et Félix Bour qu’il se fait interpeller par les policiers Pruvost et Auquier à la gare de Pont Rémy dans la Somme à 6 heures du matin, le 22 avril 1903, après avoir été mis en échec devant la maison abbevilloise de Madame Tilloloy. L’agent Pruvost est tué dans la rixe qui s’ensuit et Pélissard parvient momentanément à s’enfuir. Il est arrêté le jour même. Sachant certain son envoi au bagne, il n’hésite pas, lors du procès dit de « la bande d’Abbeville » du 8 au 22 mars 1905 à Amiens, à faire acte de convictions anarchistes sincères. Ainsi pour lui, le vol devient « une reprise légitime de possession au mépris des anathèmes du bourgeois ». Les deux chansons, « La Diane du prolétaire » et « Conseils à un pègre » que publie la feuille libertaire picarde Germinal pendant le procès d’Amiens, abondent dans le même sens. Cet illégaliste autodidacte en a commis de nombreuses autres ainsi que des mémoires écrites en prison et aujourd’hui disparues. Léon Pélissard est condamné à huit ans des travaux forcés. Le forçat, matricule n°34441, est interné aux îles du Salut. Il cumule au début de sa détention les punitions pour insoumission, pour lettres arrogantes adressées aux gouverneur de la Guyane, pour appréciations calomnieuses à l’encontre des surveillants … Libéré en 1911, il est astreint à la résidence perpétuelle en Guyane mais il profite de ce régime spécial pour tenter de fuir au Panama. Il y meurt quelques jours seulement après son arrivée.

 

D\'après Romain Louvel, \SOURCES : Arch. Nat. BB18 2261 A dossier 2069 A03, Arch. de l’Outre-Mer H 2362 et H4091/34441, Arch. Pref. Police EA/89, Arch. Dep. Charente Maritime 2Y306, Arch. Dep. Somme 99M13/2, Alexandre Jacob Ecrits (Insomniaque 2004), Jean-Marc Delpech Parcours et réseaux d’un anarchiste : Alexandre Marius Jacob 1879-1954 (thèse de doctorat, Université de Nancy II, 2006), Valérie Portet Les anarchistes dans les bagnes de Guyane de 1887 à 1914 (mémoire de maîtrise, université Paris X, 1995)

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