Germinal : le journal du peuple et d’Alexandre ?


Manchette du journal libertaire amiénois GerminalGerminal parait pour la première fois le 19 novembre 1904, soit plus de trois mois avant le procès des « bandits d’Abbeville ». Le journal du peuple amiénois est justement une des rares feuilles anarchistes à soutenir activement les Travailleurs de la Nuit, tant dans ses colonnes qu’autour du tribunal où on lui refuse l’accès. Le n°11, du 19 au 25 mars 1905, est d’ailleurs entièrement consacré à la défense de ce qu’ils considèrent non comme de vulgaires bandits mais comme des camarades à part entière. La Une dece numéro reproduit entièrement la déclaration Pourquoi j’ai cambriolé ? avec en titre : « Jacob devant nos ennemis ». Acceptant la publicité, Germinal connaît une certaine longévité, fait exceptionnel pour une feuille politique antiautoritaire et provinciale. Une première série va donc de 1904 à 1913 et une seconde de 1919 à 1933. Mais, à son origine, nous pouvons légitimement nous demander si la création de ce journal n’est pas en partie ou totalement due à l’apport financier de la reprise individuelle de Jacob et de ses compagnons. C’est ce que laisse à penser la liste de souscription publiée en quatrième page du premier numéro. L’édito de ce numéro se veut d’ailleurs sans ambiguïté : Germinal est et sera un organe de propagande anarchiste pour tous les anarchistes et pour toutes les victimes des curés, des traîneurs de sabre, des jugeurs, des policiers, des patrons, en l’occurrence pour les 23 accusés du tribunal d’injustice d’Amiens.

Manchette du journal libertaire amiénois GerminalGERMINAL

Journal du peuple, paraissant tous les 15jours

Du 19 novembre au3 décembre 1904, 1e année, n°1

5 cts Ie numéro

Editorial

Camarades.,

Franchement libertaire, Germinal ne s’égare pas dans le chemin boueux de la politique si ce n’est pour y démasquer les fumistes et les flatteurs qui y pullulent. Sorti du peuple et fait pour le peuple, Germinal cherchera réellement à devenir le journal du peuple amiénois. Si nous sommes compris, si tous ceux qui se disent l’avant-garde ne nous ménagent pas leur concours moral et pécuniaire, nous rendrons Germinal prochainement hebdomadaire.

Le sort du journal dépend de tous ceux qui ont a coeur la propagation intégrale des idées de révolte et de liberté. Sapant la propriété dans ses fondements, ennemi irréductible de l’autorité sous toutes ses formes, nous ne ménagerons pas nos coups aux institutions créées pour soutenir ces deux préjugés fondamentaux. Les innombrables victimes des curés, des traîneurs de sabre, des jugeurs, des policiers, des patrons pourront faire entendre ici leur cri de révolte sans crainte d’être dévoi1és. Nous avons assez d’énergie révolutionnaire pour endosser toutes les responsabilités devant les lois que nous méprisons souverainement.

Que chacun fasse son devoir et Germinal vivra pour faire mourir de rage les repus et les satisfaits en préparant les révolutions sociales d’où germera la liberté.

Germinal

Manchette du journal libertaire amiénois GerminalEn dernière page

Administration : 69 rue Saint Germain, Amiens

Gérant : J.Lemaire

Imprimerie de Germinal

Reçu pour Germinal

Alexandre : 210f70

Produit d’une souscription antérieure pour la formation d’un journal

Ségard : 0.50

Lucas : 0.50

Lemaire: l

Fulin : 0.50

Leroy : 1

Lucas : 0.50

Bataille : l

Givors : l

Pecqueux : 0.25

Regnier : 0.50

Gaussin : l

Ouin : 1.50

Alcide: l

Pepin : 0,50

Enedent : l.40

Benezont : 0,30

Tarlier : l

Goulancourt : 0.50

Gaston : 0.50

Bastien : 0.25

Maillard : l

Ouin : l

Maille: 0.50

Degauve : 1

Hubert : 0.50

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