Bienvenue dans les Vosges


Carte postale d\'Epinal vers 1900Voler est une activité à haut risque. Risque du flagrant délit, risque de la dénonciation, risque accru par la multiplicité d’intervenants, etc. Alexandre Jacob sait parfaitement les aléas qui pèsent sur son entreprise de démolition publique et nombre de ses déplacements de capitaux manquent ainsi de mal tourner. L’arrestation de Marius Royères à Orléans, le 28 février 1901, constitue une alerte sérieuse. Fuyant alors la capitale, où il serait trop dangereux de se cacher, même sous les traits d’un sénateur romain dans la pièce Quo Vadis jouée dans au théâtre de la Porte Saint Martin, Jacob redevient Joseph Escande, antiquaire de son état, se rendant très certainement pour affaire en Allemagne. Le trajet passe par les Vosges, pays vert et montagneux où l’on peut encore aujourd’hui déguster de succulentes galettes de pommes de terre répondant au nom de vautes (à ne pas confondre avec les criques d’Ardèche). Nous ne savons pas si l’honorable vendeur de vieilleries en a goûté lors de la halte qu’il fit dans la cité des images. Car l’alerte qu’il a à affronter à Epinal aurait très bien pu se terminer d’une façon nettement moins cocasse que celle narrée ici par Alain Sergent.

 

La gare d\'Epinal vers 1900Un anarchiste de la Belle Epoque, 61-62 :

Il quitta Paris pour aller en Allemagne avec un de ses hommes. L’anarchiste souffrait alors d’un furoncle mal placé. En passant par Epinal, alors qu’il était dans une chambre d’hôtel, l’abcès creva et souilla les draps. Le lendemain matin, tandis que les deux cambrioleurs prenaient leur petit – déjeuner, des gendarmes les accostèrent et demandèrent à vérifier leur identité. Jacob sortit de faux papiers au nom de Joseph Escande mais, pensant qu’il s’agissait de l’affaire d’Orléans, remit la main à sa poche pour saisir son arme et se tenir prêt à tirer. Les gendarmes rendirent les papiers et s’expliquèrent. L’hôtelier, en voyant les draps sanglants, avait flairé quelques sombres histoires et alerté la police. Jacob se défendit, s’expliqua et pour appuyer ses dires … montra ses fesses aux gendarmes. Ceux-ci s’esclaffèrent puis présentèrent des excuses à Joseph Escande, honorable antiquaire, et tout le monde trinqua

 

NB : Les Archives Départementales des Vosges sont restées muettes sur cet épisode truculent. Impossible donc de connaître l’identité de la personne qui accompagne Jacob et surtout de vérifier les dires du premier biographe de l’anarchiste. Mais il est vrai qu’il ne s’agit somme toute que d’une simple et banale vérification d’identité.

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