Félix BOUR


BOUR Félix (dit Herselin, Tellier)

 Né à Paris le 13 mai 1881, mort à l’île Saint Joseph (Guyane) le 7 septembre 1914. Fils naturel de Félicie Moulard, domestique, mariée à un dénommé Bour dont il a pris le patronyme. Ouvrier typographe et anarchiste illégaliste.

Félix Bour, Archives Préfecture de Police de Paris

Félix Bour n’a subi aucune condamnation avant qu’il ne rencontre Alexandre Jacob aux Causeries Populaires d’Albert Libertad dans le XVIIIe arrondissement de Paris en 1901. Enfant réputé doux, poli et docile, il est élevé par sa grand-mère à Brumetz (Aisne). Enfant de chœur, il fait aussi les courses pour la châtelaine du village. Après son certificat d’étude, il devient apprenti typographe à Paris. Son beau-père escomptait le voir s’engager dans l’armée, Félix Bour est un des membres actifs de la bande des Travailleurs de la Nuit. Son premier vol est un acte de vengeance. Dans la nuit du 22 au 23 novembre 1902, il cambriole l’église et le château de Brumetz en compagnie d’Alexandre Jacob, Léon Ferré et Alcide Ader. Félix Bour comparaît à Amiens du 8 au 22 mars 1905. Il est accusé, de concert et de complicité avec Jacob et 21 autres personnes, d’avoir commis 13 vols qualifiés et d’être affilié à une association de malfaiteurs. Il est surtout reconnu coupable du meurtre de l’agent Pruvost. Le 22 avril 1903, ce policier interpelle Jacob, Bour et Léon Pélissard à la gare de Pont Rémy (Somme). Pour protéger sa fuite Bour fait feu. Jacob et Pélissard sont arrêtés le jour même, Bour le surlendemain. Les aveux de son amante, Léontine Tissandier, permettent de démanteler complètement l’organisation illégaliste mise au point par Jacob. Félix Bour est condamné aux travaux forcés à perpétuité. Au bagne, le matricule n°34198 cumule les punitions et surtout 3 tentatives d’évasion (1906, 1907, 1913). Son attitude contredit totalement le propos de l’anarchiste Jacob Law qui, dans ses souvenirs de bagnard, le qualifie de serviteur de l’Administration Pénitentiaire et de « domestique de la surveillance ». Condamné à la réclusion, Félix Bour meurt fou, l’œsophage perforé, dans les cachots de l’île Saint Joseph le 7 septembre 1914, après avoir dans une bouffée délirante absorbé une épine.

 

SOURCES: Arch. Nat. BB18 2261 A dossier 2069 A03, Arch. Pref. Police EA/89, Arch. de l’Outre Mer H4086/B/34198 et H1347, Arch. Dep. Somme 99M13/2, Alexandre Jacob Ecrits (Insomniaque 2004), Jacob Law 18 ans de bagne (Editions de l’Insurgé, 1926), Jean-Marc Delpech Parcours et réseaux d’un anarchiste : Alexandre Marius Jacob 1879-1954, thèse de doctorat, Université de Nancy II 2006, Valérie Portet Les anarchistes dans les bagnes de Guyane de 1887 à 1914 (mémoire de maîtrise, université Paris X, 1995).

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2 commentaires pour “Félix BOUR”

  1. Di ladri gentiluomini e di Anarchia: ecco cosa ho scoperto su Arsenio Lupin | Acqua e limone dit :

    […] Felix Bour (se siete dei francofoni più esperti di me, potete leggere la sua biografia qui), ove visse anni di stenti per le estenuanti attività svolte all’interno della prigione e per il […]

  2. JMD dit :

    Quelqu’un pourrait-il nous traduire ce commentaire ?
    Le site lié sent la lupinose en tout cas.

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