Alexandre Jacob a son musée


C’est vrai qu’ils sont plaisants tous ces petits villages, tous ces bourgs, ces hameaux, ces lieux-dits, ces cités. A Reuilly dans l’Indre, lorsqu’il ne se passe rien, même s’il paraitrait que ce serait pour cette honorable raison qu’un voleur à la retraite vint s’installer, de bonnes âmes font en sorte de créer l’évènement. Mais l’évènement sent le réchauffé. Café bouillu, café foutu. La presse a relaté l’exposition Jacob en 1993. Elle a narré l’ouverture de l’impasse Jacob en 2004. Comme une suite logique, elle ne pouvait manquer celle du musée consacré à la gloire locale … qui n’est pourtant pas du cru. Car celui qu’on a parfois pris pour un héros était un bandit anarchiste !

Les élus locaux ont visité l’œuvre du colonel Nerrand, institué chercheur au regard de la si peu imposante et si critiquable biographie commise. Si imposante, tellement empreinte de lupinose (mais cela, ce serait la faute de Maurice Leblanc), et surtout cultivant un imbécile moralisme, tape-à-l’œil et révélateur d’une méconnaissance totale du fait anarchiste. Bien sûr, il n’est pas question de faire de l’homme un héros. Surtout si c’est un voleur. Surtout si c’est un anarchiste. Nous en recauserons très bientôt dans les colonnes du Jacoblog. Au regard du peu d’affluence constatée en pleine période estivale, il y a tout lieu de se demander si le papier de la Nouvelle République du Centre Ouest ne constitue pas une opération de promotion locale autorisant un si mauvais parcours dans le passé (titre de la photographie illustrant l’article), quitte à dénaturer une fois encore la réalité objective et historique de l’illégalisme d’un honnête cambrioleur. C’est vrai qu’ils sont plaisants tous ces petits villages … mais certains n’ont qu’un seul défaut.

logo de la Nouvelle République du Centre OuestLa Nouvelle République du Centre Ouest

Reuilly

19 septembre 2012

Alexandre-Marius Jacob a son musée

Récemment créé par l’OTSI, le musée dédié à l’anarchiste Alexandre-Marius Jacob a reçu quelques membres de la municipalité, avec à sa tête le maire, Patrick Bertrand, pour découvrir la vie de cet homme né à Marseille en 1879, et décédé à Reuilly, en août 1954. Claude Nerrand, après de nombreuses recherches, des rencontres avec des personnes qui l’ont connu, a monté une imposante biographie qui retrace la vie mouvementée de cet homme. Celle-ci a d’ailleurs intéressé puisque, comme le dit le président de l’OTSI, elle fut exportée un temps vers Marseille. Aujourd’hui, toute sa vie est retracée dans ce local avec des documents officiels, des pièces authentiques, des lettres… De nombreux livres ont d’ailleurs été écrits sur Marius-Jacob. Reuilly a donné son nom à une impasse. Il fut baptisé Arsène Lupin par le journaliste Maurice Leblanc qui a créé son personnage après avoir assisté au procès de ses 156 vols. Il a passé plus de 19 années au bagne sans parler de celles en prison. Celui qu’on a parfois pris pour un héros était un bandit anarchiste !

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