Bientôt dans le Jacoblog : Le forçat intraitable


Une nouvelle biographie de l’honnête cambrioleur ? Décidément, l’actualité jacobienne est sensiblement chargée en cette fin de saison hivernale ! La mort de Bernard Thomas a remis la lupinose en scène  et, c’est un fait reconnu, reconnu et chanté, que les morts sont tous de braves types. Les transalpines éditions Eleuthéra s’appêtent à publier notre Jacob : voler pour l’anarchie, version totalement remaniée de notre honnête cambrioleur et centrée sur les Travaileurs de la Nuit. Dans le même temps, Colombe de Dieuleveult vient de commencer une brillante (à n’en point douter) et novatrice thèse sur l’écrivain Jacob à l’université de Rouen. Une étude fondamentale sur l’autre plume maniée par l’anarchiste. Nous ne manquerons pas d’en reparler bien sûr. Février 2012, une nouvelle biographie de Jacob ? Le livre vient tout juste de sortir. Il va bientôt atterrir sur notre table de chevet. Les post-it sont prêts à entrer en action, à relever tel ou tel passage intéressant, sujet à critique ou à encensement. Mais force est de constater que le cinéaste Jacques Colombat signe un bien énigmatique Alexandre Marius Jacob le forçat intraitable aux Éditions Riveneuve.   Un nouvel opus sur l’honnête cambrioleur ne peut pourtant que nous réjouir et faire avancer sinon la connaissance, tout au moins l’historiographie du personnage . Le fait d’être préfacé par Lucio Uturbia vaut-il caution ? La pratique n’est pas nouvelle en tout cas. Alphonse Boudard a largement commenté le liv… la grosse daube à prétention biographique commise par William Caruchet. L’ouvrage présente, en outre, dans sa première de couverture un Jacob dans une posture toute lupinienne, surdimensionné et dominant les toits de Paris, tenant dans sa main un trousseau de fausses clefs, alors que le titre du livre laisse à penser que l’on va nous édifier sur l’histoire du bagnard 34777 !

Le « mot de l’éditeur », que nous avons pu repérer sur les sites internet de vente de livres en ligne ainsi que sur le site de la maison d’édition, en ne faisant que reprendre des extrait de l’article d’Henri Varennes, semble lui – aussi insister sur les délictueuses activités de l’anarchiste Jacob. Toutefois, il est indiqué que l’illégaliste passe 20 ans au bagne tout de même. Seulement, le dossier du forçat matricule 34777 indique que celui-ci pose le pied aux îles du Salut en janvier 1906 et n’en repart qu’en septembre 1925. Il est à Saint Nazaire au début du mois d’octobre, soit 19 ans et huit mois. Ne chipotons pas ! Ou plutôt si, chipotons … mais nous le ferons plus amplement lorsque nous refermerons la dernière page de la chose. Seulement, il est vrai que l’article vantant l’ouvrage dans Libération du 25 février (soit hier) ne nous incite pas à ouvrir la première page. Le journaliste, Fabrice Drouzy, est en bonne voie d’intégration dans la prochaine SML (Semaine Mondiale de la Lupinose). Son papier s’appelle : Arsène Lupin, le vrai !

Le mot de l’éditeur : Alexandre Jacob, le forçat intraitable

« Il y a bien longtemps qu’on n’avait vu aux assises un beau voleur, un voleur accompli, un voleur de métier ayant la fierté de son art et comme un orgueil professionnel. Voulait-on citer un type de brigand ? Il fallait remonter aux classiques du droit commun, à Mandrin, à Cartouche : c’était bien loin. Le XIXe nous avait donné Vidocq mais celui-là avait mal tourné, il avait fini dans la police.

Jacob {…} pourrait finir d’autre sorte. {…} Mais il est indispensable d’essayer de tracer la silhouette de cet accusé qui restera comme le type du bandit joyeux. {…} Jacob est un blagueur, un « gavroche » de là Canebière. On n’est pas anarchiste quand on s’appelle Marius, qu’on a dans la voix, dans l’allure, dans le geste, la gaieté méridionale et un débordant besoin de rigolade. Jacob avoue tous les brigandages qu’il a commis. Il est voleur, c’est son métier et il prétend le connaître. {…} Mais où l’on retrouve vraiment en lui, non le cabot de cours d’Assises, mais le voleur de nuit, c’est quand, {…} on retrouve dans l’énergie de son attitude, dans le feu de son regard, le chef de bande. On cesse de rire et l’on s’inquiète. »

Le Figaro 14 mars 1905

A 23 ans, ils reconnaissent, lui et ses collaborateurs « les travailleurs de nuit », 156 vols qualifiés.

Après 20 ans de bagne aux Îles du Salut, cet anarchiste irréductible retrouve l’air libre.

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