BONNEFOY Honoré Alphonse Joseph


Honoré BonnefoyDit Fondet, dit Edme, dit Guilloux, dit Mezu, dit Arsac, né le 10 janvier 1861 à Paris, mort à Lyon au mois de mars 1930, fils de Jean Amédée Bonnefoy et de Joséphine Fondet, se disant employé de commerce.

 En notant que sa vie est proche de celle d’un « un authentique héros de romans de cape et d’épée » (Les vies d’Alexandre Jacob, p.168), Bernard Thomas oriente son lectorat vers le profil de l’aventurier. Force est de constater que l’existence de ce compagnon de Jacob apparaît ici à peu près correctement résumée. Mais Honoré Bonnefoy porte aussi le n°172 dans l’état vert n°IV des anarchistes signalés comme disparus. La commission ministérielle, qui examine son dossier de recours en grâce en 1905, suggère que le condamné à sept ans de réclusion Bonnefoy (cour d’assise de l’Aisne, 1er octobre 1905) serait issu « Famille honorable, élève pendant quelques temps dans un séminaire, il s’engagea dans l’armée, devint sous-officier ». Nous ne savons pas si la carrière militaire, qui fait du jeune Bonnefoy un sergent-major au Tonkin, et les effets positifs de la colonisation française en Asie l’ont poussé à la désertion. Toujours est-il que nous retrouvons sa trace en Algérie dans les années 1890 avant qu’il ne rejoigne Marseille où ses agissements le signalent à la surveillance des anarchistes et à la police tout court. Marié à Marcelle Deschamps (avec qui il ne vit pas maritalement), il a deux enfants et fait vivre le ménage de ses trafics. C’est d’ailleurs dans ce contexte qu’intervient l’affaire Bernard vers 1894. L’associé de Bonnefoy est retrouvé mort dans le même wagon que ce dernier empruntait sur la ligne de chemin de fer Paris – Lyon – Marseille. La police conclut à un non-lieu. Bernard se serait suicidé, Bonnefoy est relaxé. Il quitte Marseille pour y revenir vers 1897, date à laquelle il doit certainement faire la connaissance de Jules Clarenson et d’Alexandre Jacob. A l’image du premier cité, Bonnefoy joue et fréquente les casinos. C’est encore avec celui-là qu’il aurait commis certains vols sur la Côte d’Azur. Mais Bonnefoy disparaît à nouveau de Marseille. Un avis de recherche est lancé le 8 septembre 1900. A cette époque, il réside à Paris, dans un hôtel du boulevard Richard Lenoir d’abord puis rue de la clef ensuite. C’est donc dans cette maison tenue par Thériez que se sont retrouvés Bonnefoy, Clarenson et Jacob pour préparer le cambriolage du logement du bijoutier Bourdin, rue Quincampoix.  « Bonnefoy, qui avait loué l’appartement sous le faux nom de Guilloux, accepta le soir même du vol de Jacob un crédit de 5000 francs dans l’une des banques de Paris et partit de suite pour Bordeaux où Jacob ne tarda pas à le rejoindre ». Les deux hommes tiennent un commerce de vernis dans l’agglomération girondine avant de se séparer assez rapidement. Jacob se dirige vers Toulouse tandis que Bonnefoy va sur Lyon. Après le démantèlement de la bande des Travailleurs de la Nuit à la suite de l’arrestation de Jacob le 22 avril 1903, un avis de recherche est lancé par le juge d’instruction Hatté à l’encontre d’Honoré Bonnefoy le 31 octobre 1903. Le 5 mai de l’année suivante, l’ami de Jacob fait son entrée à la prison d’Abbeville. Bonnefoy tentait sous un faux nom, celui de sa mère, de fuir la France. Il déclare également se nommer Sismondi. Pour le vol Bourdin, commis le 6 octobre 1901 et qui fit sensation, la cour d’assises de la Somme le condamne, le 22 mars 1905, à huit ans de travaux forcés mais celle de l’Aisne, nous l’avons vu, réduit sa peine. Honoré Bonnefoy subit, semble-t-il, ses 7 années de réclusion. Après, pour Bernard Thomas, « toute trace de lui a été perdue« . Du fait de son interdiction de séjour sur Lyon, on imaginerait facilement l’ancien commerçant aux colonies, voire même relégué en Guyane. Il n’en est rien et c’est à Lyon que nous le retrouvons en 1930. Alexandre Jacob, rendu depuis peu à la vie libre, correspond avec son camarade. Mais cette année là,  Bonnefoy tente par deux fois de se suicider pour éviter les souffrances du cancer qui le ronge et qui finit par le terrasser au mois de mars.

 

Sources :

         Archives Nationales, BB 24 1012 dossier 2818 S 05 : dossiers de demandes de recours en grâce, Jacob et bande d’Abbeville 1905-1927

         Archives de la Préfecture de Police de Paris, EA/89 : dossier de presse « La bande sinistre et ses exploits »

         Archives contemporaine de Fontainebleau, 19940445/ article 94/ dossier 7939 : Ferrand Joseph 1898-1916

–         Archives départementales de la Gironde, 1M485

–         Fonds Jacob, CIRA Marseille

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