Le Petit Berricon


Émanation en 1988 du Petit Solognot, le plus anciens des gratuits d’info, Le Petit Berrichon renait de ses cendres en 2010. Ce bimensuel d’une vingtaine de pages tire depuis à environ 40000 exemplaires distribué dans plus de 150 communes du Berry. A l’instar de son petit prédécesseur et petit confrère, il fourmille de petits renseignements et de petites annonces sur la petite vie locale de cette si grande terre d’inspiration. C’est d’ailleurs, parfois … souvent là que le petit bât blesse et que l’on a grand mal à digérer son petit boudin, ses petites couilles d’âne et sa petite tourte à la patate. Une terre d’inspiration ? Assurément ! … et de lupinose aussi.

Sauf, peut-être, pour la petite Maud qui, pour le numéro 128 en date du 14 octobre 2015, en a de toute évidence manqué un tout petit peu pour sa rubrique Ce que j’aime en Berry c’est … Le billet, situé en troisième page, est consacré à ce « cambrioleur ingénieux à l’humour piquant » que vous connaissez fort bien dans les colonnes du Jacoblog. La petite Maud aurait pu d’ailleurs s’en inspirer plutôt que d’aller glaner ses petites anecdotes croustillantes et édifiantes sur Wikipedia où l’on peut lire en première ligne de présentation du petit personnage historique qu’il fut un « cambrioleur ingénieux doté d’un certain sens de l’humour ». Cela fleure quand même un tout petit peu le petit plagiat à plein nez.

Mais faisons fi de cette si petite peccadille pour découvrir en une petite vingtaine de lignes l’extravagante petite vie d’un anarchiste qui avec ses petits larcins s’est découvert Robin des Bois et qui finit sa petite vie dans le si grand Berry. Diantre, l’aspect politique des vols de l’honnête cambrioleur ne serait donc qu’une excuse facile et a fortiori. Passons. L’argument, pour fallacieux qu’il soit, est classique. Il n’obère en rien l’intérêt que l’on peut porter à cet homme surprenant et inspirant. On voit venir la petite chute. « C’est d’ailleurs de lui que s’inspire Maurice Leblanc pour son célèbre Arsène Lupin ». Petit Patatras ! Dans les colonnes du Petit Berrichon, si ce n’est pas l’inspiration qui vient s’y nicher, c’est assurément cette petite maladie historiographique et afflictive transformant « à l’envi des personnages fictifs aux traits authentiques ». Le Petit Berricon ose tout et c’est même à cela qu’on le reconnait.

Le Petit Berrichon

N°128, 14 octobre 2015, p.3

Ce que j’aime : en Berry, c’est…

… que l’inspiration prend toutes les formes, se cache partout et réussit à recréer à l’envi des personnages fictifs aux traits authentiques. Décé­dé à Reuilly, dans l’Indre, en 1954, Marius Jacob est un anarchiste, un cambrioleur fort ingénieux à l’humour piquant…En 1899, il se présente ainsi en tant que commissaire de police au Mont-de-Piété pour arrêter l’un des commissionnaires accusé d’avoir volé une montre. Menotté, ce dernier assiste, impuissant, à l’inventaire du dépôt puis il est conduit au Palais de justice. Jacob et ses comparses disparaissent en emportant un butin de plus de 400 000 francs. C’est son premier grand fait d’arme.

Pour échapper à la prison, il simule la folie et se retrouve quincailler à Montpellier où il parfait ses connaissances de perceur de coffre-fort.

Avec sa bande « Les Travailleurs de la nuit », il se découvre un penchant pour Robin des Bois. Il ne vole ainsi que les nantis, les patrons et le clergé et reverse une partie de ses larcins aux anarchistes. Sur sa piste, les policiers se fourvoient et sont moqués. Jacob laisse des cartes à jouer ou des petits mots comme celui-ci « Dieu des voleurs, recherche les voleurs de ceux qui en ont volé d’autres ». Finalement arrêté et envoyé au bagne (dont il tente de s’échapper à plus de 18 reprises), il se fait marchand ambulant en Val de Loire et s’installe à Reuilly. Il s’empoisonne en 1954 non s’en avoir auparavant offert un goûter à neuf enfants pauvres de la commune. Il laisse ce mot : « Linge lessivé, rincé, séché, mais pas repassé. J’ai la cosse. Excusez. Vous trouverez deux litres de rosé à côté de la paneterie. À votre santé. » C’est de lui que s’inspire Maurice Leblanc pour créer son célèbre Arsène Lupin..

Maud Brunaud

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