Sale bagnard !


L’institution totalitaire est par essence bureaucratique. De fait, le bagnard 34777 sait pertinemment que sa lettre, en date du 2 mars 1907 et  adressée au ministre des colonies, se soldera par une sanction,  bien que les faits que je viens de relater soient l’expression de la plus exacte des vérités. Ce sera à mon avis la seule solution donnée à ma lettre. Parce qu’elle est obligée de se justifier, l’Administration Pénitentiaire déteste le forçat qui sait lire et écrire parfaitement. Celui-là peut revendiquer et sa missive donne lieu souvent lieu à une enquête en bonne et due forme. Six jours plus tard, le commandant Lhuerre adresse au directeur de l’AP un rapport dédouanant le surveillant Colombani qui était dénoncé et révélant un bagnard qui se saisit de quelques incidents de peu de gravité ou de négligence (…) pour exagérer ou dénaturer les faits à sa fantaisie et faire des effets de style . La commission disciplinaire des îles du Salut inflige, peu de temps après, huit jours de cellule à Alexandre Jacob pour dénonciation calmnieuse.

Curieusement, les Ecrits du bagnard anarchiste n’abordent que très rarement le thème de la vie dans les cases. Seule, cette lettre de protestation, à l’ironie mordante, est directement, dans sa première partie du moins, centrée sur le sujet. Jacob y dénonce l’état d’abandon de la case réservée aux malades dont la toiture en tôle ondulée semble avoir été le point de mire de tous les canons du monde et où le bat-flanc qu’il décore du nom flatteur de lit de camp n’est qu’un assemblage de planches pourries par l’humidité. Mais le forçat récalcitrant vitupère surtout contre l’absence totale d’hygiène dans ces espaces de logement.

Il n’est dès lors pas étonnant de constater la prégnance des maladies infectieuses à la suite du problème mis en lumière. L’environnement carcéral justifie ainsi la forte mortalité dans ce milieu. C’est pourquoi le bagnard semble s’insurger contre le zèle malveillant de certains chaouchs, qui interprèteraient à leur guise les règlements applicables aux bagnards souffrants. Pour Jacob être malade au camp de l’île Saint Joseph depuis que ce camp est dirigé par le gardien-chef Colombani, équivaut pour ainsi dire à un arrêt de mort.

La lettre de Jacob, ne pouvant évidemment pas aboutir, est finalement révélatrice de sa capacité et de sa volonté de résistance dès son arrivée aux îles du Salut en janvier 1906. Elle lui permet aussi de s’imposer auprès de ses codétenus et de tisser des liens de solidarité. Elle confirme alors ce que Jacob a écrit à Jean Maitron le 4 septembre 1948 dans ses Souvenirs rassis d’un demi-siècle : j’ai cessé cette lutte du fait de mon arrestation. Mais je l’ai reprise au bagne sous une autre forme et par d’autres moyens.

2 mars 1907

Îles du Salut

Monsieur le ministre des Colonies,

À quelques rares exceptions, l’on peut soutenir que tout être est taré d’une manie, d’un tic, d’une habitude léguée soit par l’atavisme, soit par l’éducation. Heureusement ou malheureusement pour moi, comme l’on voudra, en cela je n’ai rien d’exceptionnel, j’appartiens au genre névropathe, comme disent les anthropologistes. Aussi loin que ma mémoire me le permet, j’ai souvenir que tout jeune encore, alors que je venais de quitter le biberon, je me sentis pris d’une irrésistible envie de courir sus à tous fragments de papier véhiculés par le vent. Les années, loin de corriger cette habitude, n’ont fait que la développer, la rendre plus intense. Manifestée aussi précocement chez moi, il ne peut être question d’éducation certes, j’opinerais plutôt à une tare congénitale à cause de la très honorable profession de mon arrière-grand-père paternel, lequel était chasseur de papillons. À quelques choses près, papillons, morceaux de papier, c’est tout comme. Aussi, dès que mes yeux aperçoivent un bout de lettre, un fragment de journal, voire un billet de banque, je ne puis résister d’y faire la chasse, de le capturer et enfin de satisfaire ma curiosité en éveil en prenant connaissance de son contenu. Autrement dit, j’ai le tempérament gendarme pour tout ce qui vole. C’est ainsi que l’autre jour, voyant voleter un bordereau par brusques soubresauts, je fus assez heureux de l’appréhender d’abord et de l’incarcérer dans ma poche ensuite en attendant le moment de le lire.

Immense fut ma satisfaction, il s’agissait d’un avis d’expédition émanant de monsieur le directeur du service sanitaire adressée à la pharmacie des îles du Salut. Avant l’arrestation de ce précieux document, je croyais moi, bonasse autant que naïf, que l’usage de tout produit désinfectant, de tout agent antiseptique était frappé d’ostracisme dans les locaux du personnel pénal de la transportation. Aussi, grande fut ma surprise en lisant sur ce bordereau l’envoi de 100 litres d’acide phénique pur de chlorure de chaux. Je ne cache pas que si j’avais su cela plus tôt, il y a belle lurette que j’aurais adressé une réclamation au sujet de l’excessive malpropreté des cases. Indépendamment que ces cases n’ont pas été blanchies à la chaux depuis le 15 avril 1905, en outre que les murs intérieurs sont constellés d’amas de poussière, servant refuge à toutes sortes de virus, et décorés d’antiques crachats desséchés de phtisiques, de bronchiteux et autres expectorations dégoûtantes, c’est dans les cabinets d’aisances attenants à ces cases où règne en permanence une [illisible] presque délétère d’une émanation putride d’excréments résultant de quarante, cinquante, quelquefois soixante-dix hommes, dont beaucoup sont atteints d’une sorte d’échauffement d’intestin. Comme la dysenterie, cette maladie est aussi débilitante que contagieuse, il suffit d’aller à la selle après un homme qui en est atteint pour la contracter. Dans la journée, les hommes étant au travail, ce lieu présente un semblant de propreté à cause de quelques litres d’eau que le gardien de case use parcimonieusement pour les nettoyer. Mais la nuit, un costume de scaphandrier ne serait pas de trop pour y pénétrer sans danger.

Une fois déjà, je me suis plaint de ce fâcheux état de choses à messieurs les membres de la commission disciplinaire, et monsieur le commandant qui présidait me répondit qu’il en était très étonné, qu’en effet le service intérieur de l’île Royale distribuait toutes les semaines des litres d’acide phénique ou autres agents désinfectants pour l’hygiène des cases. Enfin, pour terminer, il invite monsieur le chef de camp à veiller à ce que dorénavant les produits désinfectants fussent dans chaque case. Même ordre fut donné pour remettre des allumettes aux gardiens de case afin qu’ils puissent rallumer la lampe lorsque la violence du vent avec la malveillance d’un locataire l’éteignent. Il y a de cela plus de quatre mois, et les cabinets d’aisances n’ont pas été plus désinfectés qu’ils ne l’avaient été par le passé, c’est-à-dire jamais. De même pour les allumettes. Cependant, j’ai idée que si monsieur le commandant avait ordonné à monsieur le chef de camp de me mettre aux fers, comme cela a eu lieu quelquefois, nul doute qu’il eût tourné des manilles. J’ai donc lieu de m’étonner que ce fonctionnaire n’ait point fait preuve du même zèle, de la même célérité pour exécuter des ordres supérieurs ayant trait à l’hygiène des transportés. Pour des raisons fallacieuses mais que je n’ai pas à discuter, le jour les hommes qui ne sont point valides se rendent dans une autre case que celle où ils logent ordinairement. Case appelée case des malades, elle dépasse en malpropreté et en saleté tout ce qu’on peut imaginer. Là il n’est plus question de blanchiment, les murs ne sont même pas enduits de mortier, il n’est pas davantage question de cabinets d’aisances, il n’y en a point. Une réelle [illisible] à vidange que l’on vide tous les trois ou quatre jours mais qu’on ne lave jamais en tient lieu. La toiture semble avoir été le point de mire de tous les canons du monde tant elle est trouée, démolie, pourrie de vétusté, de sorte qu’il pleut et il pleut à torrents presque tous les jours pendant la saison d’hiver. Les malheureux qui sont couchés sur des lits de camp qui puent de saleté, jamais lavés ou balayés, souffrant de fièvre, d’atroces coliques, de scorbut, généralement tous minés de sclérose, se trouvent bientôt trempés jusqu’aux os, aggravant ainsi leurs maux déjà si rebelles à la cure. Ce que je décore du nom flatteur de lit de camp n’est qu’un assemblage de planches pourries par l’humidité, servant de cavernes à bon nombre d’insectes parasitaires.

Quant au coursier, on nomme ainsi le passage situé entre les deux lits de camp, le passage en est si mal fait que çà et là des fondrières se sont formées, où l’eau stagnante de la pluie tient lieu d’aquarium à des miasmes malsains, qui sous l’influence des rayons solaires peuvent engendrer de nouvelles maladies. C’est pourquoi, à mon avis, au lieu de nommer ce châtiment la case des malades, il serait plus exact de l’appeler la case aux maladies.

Depuis quelques jours, messieurs les médecins-majors rivalisent de dévouement d’humanité envers les transportés, mais leur bon vouloir se heurte à la cruelle routine de certains surveillants. Être malade au camp de l’île Saint-Joseph, depuis que ce camp est dirigé par le gardien-chef Colombani surtout, équivaut pour ainsi dire à un arrêt de mort. Les prédécesseurs de cet agent, bien que peu humains, observaient néanmoins le règlement dans une certaine mesure, et au besoin savaient user de tolérance. Présentement les choses ont changé et les turpitudes les plus cruelles ont lieu journellement.

C’est ainsi que dans la journée du 9 février de cette année, le jour de visite médicale à l’île Saint-Joseph, souffrant de fièvres et d’échauffements d’intestin, je me présentai devant M. le docteur. Ma fièvre était intense, 40,2 °C. Je manifestai le désir de rentrer en case comme cela s’était toujours fait afin de me coucher car mes jambes se refusaient à me porter davantage. Durant le court trajet de l’infirmerie à la porte de la case, une pluie torrentielle s’abattit sur l’île, si bien que, le surveillant de 3e classe Dufour qui était de garde sur le camp ayant refusé au porte-clefs Ricard de lui laisser ouvrir la porte de la case, je dus recevoir l’averse allongé à terre, grelottant de fièvre, n’ayant d’autre abri qu’un vieil arbre étriqué, aux trois quarts dépouillé de ses branches. Est-il besoin d’ajouter que ce bain naturel imposé par la stupide cruauté d’un surveillant, qui en agissant ainsi se savait couvert par son chef, fut loin de contribuer à ma guérison. Mes maux empirèrent, la fièvre déjà forte augmenta encore, les douleurs abdominales devinrent atroces et je passai une nuit dans de cruelles souffrances. Je conçois d’autant moins cette cruauté que rien, ni dans les règlements ni dans la discipline, ne peut la justifier.

un fagot, dessin de Georges Jauneau 1928Autre fait plus récent encore et qui prouve encore mieux la mentalité tant de ceux qui les commettent que de celui qui les couvre de son autorité, je nomme M. le surveillant-chef Colombani. Dans la journée du 22 février, au matin je demandai au surveillant de service sur le camp de vouloir bien faire donner de l’eau pour boire à la case des malades. Réponse me fut faite que, ne disposant de personne, il ne pouvait satisfaire à ce désir. Force nous fut de rester le matin sans boire. L’après-midi de ce même jour je renouvelai ma demande au surveillant de service. Cynique, il me répondit que cela ne le regardait pas, et tourna les talons. Les malades restèrent donc toute la journée sans boire. Le lendemain, jour de samedi, même procédé. Pas la plus petite goutte d’eau à boire. Ce matin encore, jour de lundi, au moment où j’écris ces lignes, le seau est vide. Un seau d’une contenance maximum de vingt-deux litres pour quelquefois trente, trente-cinq, jusqu’à quarante hommes. À l’instant même je redemande de l’eau au surveillant Debord, sa réponse est édifiante : « Il m’est formellement interdit de laisser sortir l’un de vous sous aucun prétexte, cependant si quelqu’un veut aller chercher de l’eau…»

Ainsi dans les pelotons des hommes valides, il y a des porteurs d’eau et un gardien de case ayant pour emploi de remplir un fût d’eau, et dans une case composée d’hommes malades incapables d’efforts, ce serait à ces derniers d’effectuer un travail alors qu’ils en sont dispensés par décision médicale. « Il y a parmi vous, me répliquait ce surveillant à la remarque que je lui fis, des hommes classés dans la catégorie des travaux légers. »

Du moment qu’un homme se fait porter malade, c’est qu’il se sent incapable d’efforts et dans le cas où le chef de camp serait d’un avis contraire, il doit faire passer une visite médicale à cet homme et selon la décision du médecin-major, le laisser au repos ou lui dresser procès-verbal pour refus de travail. Donc en principe tout homme malade ne devrait faire aucun labeur. Ce n’est pas à lui d’aller chercher de l’eau. Lorsqu’il s’agit de mettre un homme en cellule, au cachot, de le rouer de coups et de le river à des fers, monsieur le chef de camp se fait fort de trouver des porte-clefs pour accomplir cette besogne. On peut donc trouver étrange qu’il n’ait trouvé personne de disponible pour faire porter de l’eau à des malades.

D’autre part, il y a un mois à peine, les malades, c’est-à-dire ceux qui pouvaient le faire pour parler avec plus de précision, allaient laver leur linge deux fois la semaine. Depuis l’arrivée du chef de camp Colombani, non seulement le jour du jeudi a été supprimé mais encore prétend-il faire punir ceux qui sortant pour la baignade ne prennent point de bain. Bien que le temps accordé pour la baignade doive être d’une heure, on y reste jamais plus d’une demi-heure, trois quarts d’heure. Or comment est-ce possible que dans un si court espace de temps un homme puisse et laver son linge et se baigner ? C’est inadmissible. C’est pourquoi, à la dernière baignade, le surveillant Pic ayant dit à haute voix aux surveillants de service du camp : « Prenez les noms de tous ceux qui ne se baignent pas », la plupart sont restés en case de crainte d’être l’objet d’une punition disciplinaire. Malades, ils ne pouvaient se baigner, et s’ils fussent sortis ce n’eût été que dans l’intention de laver leurs vêtements puants de transpiration, souillés d’écoulements putrides.

Une des cruautés les plus mesquines de M. le chef de camp Colombani fut celle qu’il ordonna il y a quelques jours. En outre de la gamelle réglementaire, gamelle que beaucoup ne possèdent point, quelques transportés, les malades surtout, avaient à leur place dans la case une boîte d’emballage vide, dite « morgue », servant à chacun pour mettre le lait prescrit par le docteur. D’autres se servaient de cet ustensile pour cuire des tisanes composées avec des végétaux indigènes. D’autres enfin en usaient pour rendre mieux mangeable leur insipide ration. Dans un cas comme dans l’autre, je ne m’explique pas en quoi cela pourrait porter préjudice à la discipline. D’ailleurs les précédents chefs de camp ont dû sûrement penser ainsi puisqu’ils n’ont jamais pris semblables mesures. Je veux bien croire que ces boîtes ne soient pas réglementaires, mais alors doit-on donner des gamelles à ceux qui n’en ont pas d’abord et ensuite donner une seconde gamelle à ceux qui ont du lait. Généralement proscrit car la distribution du lait ayant lieu à la même heure que celle de la ration, il en résulte qu’un malade ne peut pas mettre du lait soit avec du bouillon ou avec du lard.

Je suis allé en réclamation pour ce fait et monsieur le commandant, avec son sens habituel, n’a pas manqué de me donner satisfaction en ordonnant à son subordonné la restitution des objets qu’il m’avait confisqués. Mais il faut croire que monsieur le chef de camp fait peu de cas des ordres de monsieur le commandant car aujourd’hui, vendredi, rien ne m’a encore été rendu. Lorsqu’un transporté contrevient au règlement, on a tôt fait de lui infliger une punition, mais lorsqu’un surveillant-chef ne les observe pas, il ne reste au transporté que la ressource de se plaindre ou de se taire, ce qui à franchement parler est à peu près la même chose. Que dis-je ? il faut quelquefois mieux se taire que de réclamer, car dire tout haut ce que la plupart pensent tout bas a pour conséquence une punition disciplinaire, bien que tous les faits que je viens de relater soient l’expression de la plus précise des vérités. Ce sera à mon avis la seule solution donnée à ma lettre. N’en attendant point d’autre, j’aurai l’avantage de ne subir aucune désillusion.

Recevez, Monsieur le ministre, l’hommage de ma parfaite considération,

Jacob

Vue des îles du Salut8 mars 1907

Îles du Salut

Note à monsieur le directeur de Saint-Laurent

En transmettant à Monsieur le directeur la lettre ci-jointe, que le transporté 34777, Jacob, adresse au ministère des Colonies, je juge utile de l’accompagner de renseignements suivants : le plaignant est arrivé dans la colonie le 13 janvier 1906 et n’a pas toujours été à Saint-Joseph. Je me demande donc comment il peut affirmer que les cases de Saint-Joseph n’ont pas été blanchies depuis avril 1905, alors surtout qu’il reconnaît que l’on en assure la propreté quotidiennement, bien qu’il déclare les lavages insuffisants.

J’ai montré la case des malades justement à monsieur le procureur général qui venait de recevoir les doléances de Jacob. Le chef du service judiciaire a pu se convaincre que si la couverture en bardeaux ne payait pas de mine, il n’y avait à l’intérieur qu’une gouttière qui rendait inhabitable une superficie d’un mètre carré, alors que la case a 24 mètres de long et 8 de large. Au surplus, les malades n’y sont isolés que lorsqu’il ne pleut pas. Lorsque des fouilles sont effectuées dans les cases, les surveillants militaires confisquent tous les objets qui ne sont pas réglementaires. C’est la commission disciplinaire qui décide ensuite s’ils doivent être détruits ou rendus, et elle ne siège généralement que le samedi, c’est pourquoi Jacob n’a pu avoir son bibelot le vendredi.

Il est inexact que les malades soient laissés sans eau, qu’on les oblige à se baigner quand ils ont la fièvre. Ils ont des porteurs d’eau comme tous les hommes du camp et jouissent d’une liberté presque absolue pour assurer leur propreté corporelle. Je n’affirmerai pas que le service s’accomplit toujours d’une façon parfaite, car il s’exécute plus ou moins convenablement suivant l’agent qui en a la charge, mais il est manifeste que Jacob qui veut faire de l’esprit se saisit de quelques incidents de peu de gravité ou de négligences commises par les hommes de corvée pour exagérer ou dénaturer les faits à sa fantaisie, pour faire des effets de style.

Le commandant Lhuerre

Source : Archives Nationales de l’Outre-Mer, H1481/Jacob.

Tags: , , , , , , , , , , , , , , , , , , ,

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (6 votes, moyenne: 5,00 sur 5)
Loading...

Imprimer cet article Imprimer cet article

Envoyer par mail Envoyer par mail


Laisser un commentaire

  • Pour rester connecté

    Entrez votre adresse email

  • Étiquettes

  • Archives

  • Menus


  • Alexandre Jacob, l'honnête cambrioleur