Le Père Peinard au populo


Le Père Peinard au populo

Paroles et musique de François Brunel, Paris, imp. Brunel, [1889].

In Gaetano Manfredonia, Libres ! Toujours …, Atelier de Création Libertaire, 2011, p.75-76

J’ai soupé d’leur politique ;

Les politiciens

Nous font une république

Bonne à foutre aux chiens.

Peuple, n’sois donc plus si flemme,

Au lien d’êtr’ votard,

Faut fair’ tes affair’s toi même :

Te dit l’pèr’ Peinard. (bis)

Pendant qu’ton patron se gave,

Toi, t’as l’ventre creux ;

Tu rest’s toujours son esclave ;

Il t’appelle gueux.

À turbiner tu t’esquintes,

T’es toujours déchard ;

Le riche se fout d’tes plaintes :

Te dit l’pèr’ Peinard. (bis)

Le comble de l’ironie,

Quand tu crèv’s de faim :

C’est d’entendr’ la Bourgeoisie

T’app’ler Souverain.

Celui qui veut ton suffrage

T’prend pour un jobard,

Fouts-lui ton poing su’l’visage :

Te dit l’pèr’ Peinard. (bis)

Le député que tu nommes

Pour te fair’ des lois,

S’rait-il le meilleur des hommes,

Il n’en vaut pas trois ;

Nuit et jour il fait ripaille,

Et se fait du lard ;

Envoi’ fair’ foutr’ cett’ val’taille :

Te dit l’pèr’ Peinard. (bis)

Voter, c’est s’donner un maître

Pour le décorum,

Qui, bientôt deviendra traître,

Dans l’Aquarium.

C’est kif-kif pour un’ brav’ fille,

Dans un lupanar ;

Ell’ sera bientôt pourrie :

Te dit l’pèr’ Peinard. (bis)

Un copain passant contr’ maître

Sera plus salop ;

Un soldat parle en grand maître,

Quand il est cabot ;

À l’usine ou la caserne,

On d’vient plus rossard,

Du moment que l’on gouverne :

Te dit l’pèr’ Peinard. (bis)

Si tu cessais de produire

Et d’payer l’impôt,

Il crèverait ce vampire.

D’bourgeois salopiot !

Prends la terre et la machine

Des mains du richard ;

Produits, pour toi, dans l’usine :

Te dit l’pèr’ Peinard. (bis)

Si quelqu’un te caus’ patrie

D’un ton convaincu,

Devant c’tte cafarderie,

Fouts-lui l’pied dans l’cul !

Mais n’attends pas qu’on te perde,

En t’faisant soudard,

Fouts-les plutôt dans la merde :

Te dit l’pèr’ Peinard. (bis)

Ah ! nom de dieu ! faut qu’ça change,

Assez d’perroquets !

Y’ faut sortir de c’tte fange,

Ouvrons les quinquets !

Gouvernant, patron, jésuite,

Tout ça sent l’mouchard ;

Faut leur foutr’ d’la dynamite !

Te dit l’pèr’ Peinard. (bis)

Tags: , , , ,

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (7 votes, moyenne: 5,00 sur 5)
Loading...

Imprimer cet article Imprimer cet article

Envoyer par mail Envoyer par mail


Laisser un commentaire

  • Pour rester connecté

    Entrez votre adresse email

  • Étiquettes

  • Archives

  • Menus


  • Alexandre Jacob, l'honnête cambrioleur