Quoi le gaz ?


Une chanson, ça va forcément à l’essentiel. Une chanson, ça multiplie les stéréotypes plus ou moins heureux lorsqu’il s’agit de décrire un groupe social. Avec Quoi le gaz ?!, le groupe Les Plumeux rend bien évidemment hommage à l’auteur d’un texte initialement intitulé Les Pauvres. Plume La Traverse l’a enregistré en 1978. Le chanteur québécois dresse un inventaire des tares sociales qui caractérisent ceux d’en bas. Et qu’elle soit de France ou d’ailleurs, la horde des traîne-misère ne peut espérer s’arracher à son triste sort tant celui-ci est abrutissant. Le texte original se termine alors par la dénonciation du rôle moderne de la télévision, annihilatrice de révolte en utilisant le temps de cerveau disponible.

L’auteur a réédité en 1995 son album All Dressed dans lequel nous pouvons trouver Les Pauvres. Cette année-là, L’Insomniaque sortait les Ecrits de Jacob et les deux cd de chansons et de saynètes qui complètent l’ouvrage. Dans le deuxième disque, Quoi le gaz ?!, reprise de la chanson de Plume La traverse, finit d’illustrer la thématique qui a poussé Alexandre Jacob dans la voie anarchiste de l’illégalisme.

Quoi le gaz ?

Quoi le gaz ?!

Par Les Plumeux

Deuxième CD des Ecrits

L’Insomniaque 1995

Ici l’hiver les pauvres gèlent

Sont maigres comme des manches de pelle

Leur maison est pas isolée

Puis le gaz est coupé

Les pauvres n’ont pas d’argent

Les pauvres sont malades tout le temps

Les pauvres savent pas s’orgzaniser

Sont toujours cassés

Les pauvres vont pas voir de shows
Les pauvres sont ben qu’ trop nonos
En plus, les pauvres, n’ont pas d’argent
À mettre là-d’dans

Les pauvres sont sur le Bien-Être
Les pauvres regardent par la fenêtre
Les pauvres, n’ont pas l’eau chaude
Cherchent les pompiers qui rôdent
Les pauvres savent pas quoi faire
Pour sortir d’ la misère
ils voudraient bien qu’un jour
Qu’un jour, enfin, ce soit leur tour

Les pauvres ont du vieux linge sale
Les pauvres, ça s’habille bien mal
Les pauvres se font toujours avoir
Ils font pas d’affaires !

Les pauvres s’achètent jamais rien
Les pauvres ont toujours un chien
Les pauvres se font prendre à voler
Ils se font arrêter

Les pauvres, c’est de la vermine
Du trouble puis de la famine
Les pauvres, ça couche dehors
Les pauvres, c’est bien peu de chose
Ça boit de la rapine pis ça regarde les vitrines
Pis quand ça va trop mal
Ça se tape sa photo dans l’journal…

Les pauvres, ça mendie tout le temps
Les pauvres, c’est ben achalant
Si leur vie est si malaisée
Qui fassent pas de bébé

Les pauvres ont des grosses familles
Les pauvres s’promènent en béquilles
Les pauvres, ils sont tous pauvres de père en fils
C’est une manière de vice.

Les pauvres sortent dans la rue
C’est pour tomber sur le cul
Ils prennent des briques s’a tête
Pour eux, le temps s’arrête
Les pauvres ça mange le pain
Qu’on jette dans l’chemin
Les pauvres, c’est comme les oiseaux
C’est fait pour vivre dans les pays chauds

Ici, l’hiver, les pauvres gèlent
Sont maigres comme des manches de pelles
Leur maison est pas isolée
Et puis l’ gaz est coupé

Les pauvres prennent

Jamais d’vacances
Les pauvres n’ont pas de la chance
Les pauvres, restent toujours chez eux
C’est pas des sorteux

Les pauvres aiment la chicane
Ils vivent dans des cabanes
Y vont pas à l’école
C’est pas des grosses bois
Ça mange des semelles de bottes
Avec du beurre de peanuts
Ils sentent la pauvreté
Que c’en est une vraie calamité

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