BANDIT (Encylopdédie Anarchiste)


n. m. (de l’italien bandito)

Selon la définition bourgeoise du mot, un bandit est un individu en révolte ouverte contre les lois et qui vit d’attaques à main armée. La bourgeoisie ne manque d’ailleurs pas de cataloguer sous l’épithète de bandit tous les réfractaires, tous ceux qui ne veulent pas plier leur échine sous son joug. Cela pour attirer sur ces réfractaires la réprobation publique et les discréditer aux yeux d’une masse inconsciente. Parmi les individus que l’on désigne sous le nom de bandits, il faut faire une distinction. Il en est qui s’attaquent à la propriété bourgeoise dans le seul but de s’approprier cette propriété sans effort et qui sont animés des mêmes vices et des mêmes égoïsmes que la classe possédante. Ces bandits là ne sauraient pas nous intéresser énormément. Seuls les moyens employés pour jouir des richesses changent, mais la mentalité reste la même. Mais il est une autre catégorie de « bandits » dont nous sommes prêts à prendre la défense envers et contre tous : ce sont les malheureux qui, pour manger à leur faim ou pour se soustraire à une tyrannie intolérable, entrent en guerre contre la société. Ceux-là sont des victimes de l’état actuel des choses et on ne saurait les blâmer à la légère d’avoir recours à des solutions extrêmes.

Pour les anarchistes ce ne sont plus des « bandits », mais des infortunés qui défendent leur droit à la vie, leur part de soleil et de lumière. Ce sont des victimes qui se révoltent et ne veulent plus accepter leur fardeau de misère. Ils sont à plaindre, à aider, et non à condamner comme des bêtes féroces – Est-ce à dire qu’il n’existe, somme toute, pas de « bandits » sur notre planète, de véritables bandits ? Non, loin de là. La société est malheureusement infestée de vautours sans scrupules qui sèment la misère et le deuil : ce sont les exploiteurs de tout acabit, bandits légaux qui détroussent leurs contemporains sous l’œil complice des gendarmes. Bandit : le directeur d’usine qui s’enrichit sur le dos d’ouvriers qui trimeront pendant toute leur existence et qu’on laissera crever comme des chiens le jour où, vieillis et usés, ils ne pourront plus résister à la fatigue de l’atelier. Bandit : le banquier qui berne de pauvres diables, leur arrache des économies durement acquises et les ruine dans des spéculations de bourse. Bandit : l’homme d’état qui déclenche une guerre où seront massacrés de naïfs travailleurs. Voilà les véritables bandits, ceux qu’il ne faut pas cesser de démasquer.

Tags: , , , , , ,

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (5 votes, moyenne: 5,00 sur 5)
Loading...

Imprimer cet article Imprimer cet article

Envoyer par mail Envoyer par mail


Laisser un commentaire

  • Pour rester connecté

    Entrez votre adresse email

  • Étiquettes

  • Archives

  • Menus


  • Alexandre Jacob, l'honnête cambrioleur