Marius et le sport


Beijing 2008C’est à Helsinki que se déroulèrent les Jeux Olympiques de 1952 ; l’URSS de Staline y participe pour la première fois ; la guerre froide oppose deux grandes nations sportives. Le tchécoslovaque Emile Zatopek fait vibrer le stade olympique. Deux ans plus tard, un vieux marchand forain à la retraite, dans le Berry, revient sur cette compétition mondiale et écrit à son amante son dégoût pour les vertus socialement et politiquement anesthésiantes du sport de masse. Loin de nous la volonté de faire parler Marius Jacob à notre place. Mais ses analyses pourraient aujourd’hui  fort bien être reproduites à l’heure du clap de fin de la mascarade universelle, musculaire, médiatique et soi-disant apolitique. Beijing 2008, Berlin 1936 même combat. Mexico 1968, c’est autre chose. Rien n’a changé dans le meilleur des mondes possibles.

 

dernière photographie de JacobLettre d’Alexandre Jacob à Josette Passas

Samedi 19 juin 1954

Ton engouement pour les jeux olympiques ne me surprend pas. (…) Là où je ne te suis pas, c’est lorsque tu veux inclure tes sensations dans le (devenir) et l’histoire en comparant les athlètes modernes aux Grecs. Blabla. (…) Il est vrai que la Grèce antique eu de brillants athlètes. Chez eux, le sport est un art qui vise la beauté de la forme. Ce n’était pas une compétition. Le muscle n’était pas roi comme aujourd’hui. Il y avait aussi le cerveau, des cerveaux. Alors qu’aujourd’hui le muscle surclasse le cerveau. Toute la jeunesse se rue vers le sport. Décadence, avachissement. Les hommes ne réagissent plus contre les coups de l’autorité, ils se pâment en hurlant des bravos au Parc des Princes ou ailleurs. (…)

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