Jacob dans l’Est Républicain


Est Républicain 07-06-08Est Républicain

Samedi 07 juin 2008-06-07

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LIVRES

« L’Anar » cambrioleur

Jean-Marc Delpech a écrit une passionnante biographie d’Alexandre Jacob, anarchiste réputé pour ses centaines de cambriolages.

La légende; contredite par Maurice Leblanc, dit que le père d’Arsène Lupin s’est inspire d’Alexandre Jacob pour créer la saga du «gent­leman cambrioleur». Jean-Marc Delpech, lui aus­si, distingue clairement les deux personnages et veut «casser l’image d’aventu­rier» que d’autres biogra­phes de Jacob lui ont par­fois collée à la peau. Pour comprendre la théorie du vol de Jacob – «le droit de vivre ne se mendie pas, il se prend» – notamment développée au procès d’Amiens en 1905, il faut d’abord sai­sir les différents courants qui forment le mouvement anarchiste français. Il y a les «insurrectionnalistes », dont fait partie Jacob, avec sa branche « illégaliste » qui souhaite, dit Jean-Marc Delpech, «hâter le grand soir». Il y a aussi les« éduca­tionnistes» et les «syndica­listes». Le nombre de cam­briolages commis par Alexandre Jacob oscille en­tre 150 et 500. C’est une démarche politique qui ani­mait «l’honnête cambrioleur», le fruit de ses vols ali­mentant des journaux, des locaux et des «compagnons anarchistes dans la misè­re».

Sept ans de travail

«Avec un personnage com­me ça, on touche à l’histoire de l’anarchie », explique Jean-Marc Delpech, lui-mê­me anarcho-syndicaliste, membre de la Confédéra­tion nationale du travail (CNT) et prof d’histoire au lycée Georges-Baumont de Saint-Dié. Mais, au-delà du récit historique, et n’en déplaise à l’auteur, celui-ci dépeint un vrai personnage de roman, haut en couleurs et, de surcroît, doté d’une plume remarquable, d’un humour décapant et d’un in­déniable talent de piégeur de coffre-fort.

Ce livre, édité par l’atelier de création libertaire (ACL), est un des témoins, selon l’auteur, de cet «anar­chisme aujourd’hui extrêmement vivant». «Et bien loin du mythe de la désorganisation» qui l’entoure souvent. Le livre s’appuie sur un pointilleux travail de recherches de sept ans dans la presse, dans les archives, et au gré de rencontres avec des proches de Jaboc, y compris la femme qui l’accompagna jusqu’à son suicide en.1954. Jean-Marc Delpech y parle même des Vosges. «L‘Anar» cambrioleur avait fait une halte, en 1901, à Epinal, où il s’était, fait passer pour un antiquai­re de la place. L’histoire, trop longue à raconter, est truculente. Bien au-delà de ces anecdotes, le livre est passionnant.

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