Les Grands principes j’m’asseois d’ssus


Les Grands principes j’m’asseois d’ssus

Paroles et musique de F. Brunel, Paris, imp. Brunel, [1890].

In Gaetano Manfredonia, Libres ! Toujours …, Atelier de Création Libertaire, 2011, p.102-103

I

Pour être un homme honnête,

Il faut, à sa pip’lette,

Donner beaucoup d’gros sous

Et lui fair’ les yeux doux.

Si vous êt’s misérable

On est impitoyable :

Faut avoir le magot,

Pour être comme il faut.

Refrain

Bourgeois, tu nous constipes

Avec tes grands principes !

Tes lois et tes vertus :

J’m’asseois d’ssus ! (bis)

II

Quand il y’a convenance,

Y’a point d’indépendance ;

Ça fait agir en tout,

Contrair’ment à son goût.

Le gros capitaliste

Se croit grand moraliste,

Quand il connaît par coeur,

L’art de fair’ le poseur.

III

Sur les feuilles diverses,

On parl’ du Schah des Perses ;

« S’il n’a pas mal aux dents,

« S’il passe bien son temps. »

Tous les rois de la terre,

N’val’nt pas un’ pomm’ de terre,

Moi j’aim’ c’qu’on mang’, c’qu’on boit,

Ce que l’on touch’ du doigt.

IV

Encore un bel emplâtre,

C’est l’principe idolâtre ;

Qui fait qu’nous adorons

Un’ quantité d’couillons.

Ambitieux, marioles,

Vous content un tas d’colles :

Les grands homm’s ont vécu,

Pour y croir’, faut êtr’ cul !

V

Les religions d’tout âge

Ont sout’nu l’esclavage ;

Maint’nant, l’truc est trop vieux,

On ne croit plus aux dieux !

Mais, pour que rien ne change,

On nous fout la Boulange !

Ferry ! Carnot ! Joffrin !…

Toujours le mêm’ pétrin.

VI

C’est comm’ sur la patrie,

C’est encore un’ chirie :

S’il n’y’avait pas d’soldats,

Y’aurait jamais d’combats !

Qu’est-c’ qu’engendre la guerre ?

C’est l’ princip’ militaire

Canon, drapeaux, briscard,

Faut les foutre au rancard !

VII

L’princip’ quatre-vingt-treize,

Encore un’ bell’ foutaise,

Oûs-qu’on dit : « Citoyen !

« Moi j’ai tout, toi, t’as rien. »

D’après « Les Droits de l’Homme, »

L’ouvrier rest’ bêt’ de somme ;

Y’a d’homm’s que les bourgeois,

Puisqu’ils ont tous les droits !

VIII

En fait de politique,

Faudrait prendre un’ bell’ trique

Et détruire, entièr’ment,

L’princip’Gouvernement ;

Alors en Anarchie,

Tout marche en harmonie,

Car en brisant les lois

Y’a plus d’princip’s bourgeois.

Tags: , , , ,

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (7 votes, moyenne: 5,00 sur 5)
Loading...

Imprimer cet article Imprimer cet article

Envoyer par mail Envoyer par mail


Laisser un commentaire

  • Pour rester connecté

    Entrez votre adresse email

  • Étiquettes

  • Archives

  • Menus


  • Alexandre Jacob, l'honnête cambrioleur