L’honnête au pays des frelons 7


Voilà trois heures que j’écris. La lettre qu’Alexandre Jacob envoie à sa mère après la tenue du procès d’Orléans parait fort longue. Et pour cause. L’honnête cambrioleur, vaincu de guerre sociale, entend donner sa version et son analyse de sa comparution devant la cour d’assises du Loiret. Avec force de détail et un humour des plus féroces, le cabotin supérieur raconte une véritable comédie dramatique de ses préparatifs jusqu’à sa conclusion et nous fait voir un spectacle judiciaire dans lequel il tient le premier rôle. La narration du procès par la presse locale (le Républicain Orléanais entre autres) le confirme : c’est bien Jacob qui a rédigé un scénario que l’on peut suivre sur cinq jours de rédaction, du 22 au 26 juillet 1905.

L’accusé est bien évidemment attendu depuis son extraordinaire comparution à Amiens quatre mois plus tôt. Il crée l’évènement. La salle d’audience est comble. Le public veut voir la bête curieuse qui, fruit selon elle de l’évolution darwinienne, refuse de « lécher la main qui le frappe ou va le frapper ». L’homme se moque bien d’un verdict joué d’avance. Il est déjà condamné aux travaux forcés à perpétuité et sait fort improbable une sanction capitale. Il aime se faire prier pour faire monter la pression mais surtout pour venger la mort de Royères, son ami et complice arrêté en 1901 et dont il apprend le décès survenu à la prison de Fontevraud le 06 février 1905.

Dialectique et oratoire, la vengeance de l’illégaliste frappe l’agent Couillot, blessé en 1901 et qualifié quatre ans plus tard de moitié de héros. Le serviteur de l’ordre bourgeois n’est pas le seul à faire les frais de la vindicte et de la haine sociale de l’accusé. Le Voleur Volé s’en prend tout aussi bien au public, dans lequel se côtoient selon lui les maîtres et leurs valets, qu’au président des assises, qu’à ses assesseurs, au procureur et à la mollusque gendarmesque chargée de sa surveillance. Jacob ne dit mot toutefois d la tentative d’évasion avortée entre deux séances, péripétie que l’on ne connait d’ailleurs que par la biographie d’Alain Sergent commise en 1950.

Le résultat convient à l’épistolaire qui sait en outre que ses courriers sont lus par l’Administration Pénitentiaire. Pour la presse, justice est dite une nouvelle fois. Pour Jacob le procès ne fut que l’expression d’une justice certes, mais de classe à n’en point douter. Il a servi un monument de cynisme et de causticité ; il est sorti vainqueur de la joute verbale engagé. Il n’a donc cure des vingt ans de travaux forcés prononcés qu’il analyse forcément sous l’angle d’une incompatibilité de l’égalité et de la loi.

Le 26 juillet 1905 au soir, Alexandre Jacob est un forçat en partance. Il n’a désormais plus qu’à attendre son transfert sur le dépôt pénitentiaire de Saint Martin de Ré.

Le palais de justice d\'Orléans vers 190022 juillet 1905

Chère maman,

Il ne te manquait plus que cela : être malade. Mais, tonnerre de Dieu ! il faut écrire au préfet pour lui demander l’autorisation de consulter un docteur à tes frais, si ce Goudron in-douze te refuse des soins et des médicaments. C’est une terrible maladie que la gravelle ; elle fait cruellement souffrir. Pauvre maman !

C’est comme pour le papier, je ne m’explique pas qu’on te l’ait pris, alors que tu en as besoin pour tes moyens de défense. À cet égard, écris à M. le procureur général d’Amiens (c’est le ressort). C’est un homme des plus raisonnable qui, j’en suis sûr, t’accordera satisfaction. Du reste, c’est ce qu’il fit à Abbeville et à Amiens où pareille mandarinade s’était produite. La Chine, te dis-je, toujours la Chine !

Point d’orgue. À l’instant, je viens de recevoir la visite de mon dévoué et sympathique défenseur Me Séjourné, qui m’a appris que Royère Marius, condamné à cinq ans de prison en 1901, était cité comme témoin dans mon affaire. Je change donc d’idées et me résous à me rendre à la cour d’assises, ne serait-ce que pour protester contre cette erreur judiciaire. Cependant, voilà qui est embêtant. Je vais ressembler à une mûre qui n’est pas mûre. Que vais-je leur dire ? Je n’en sais trop rien. Depuis trois mois que je me frictionne l’embouligou, j’aurais bien pu leur préparer quelque chose. Bah ! je vais commander du café en cantine, et à l’aide de cette force excitatrice, à moi la fine fleur de Provence ! Tu m’excuseras donc si je m’arrête. Je continuerai ma lettre après-demain lundi, au retour de l’audience. Je vais préparer un canevas.

Dimanche soir

Je n’ai pas perdu mon temps. J’ai fini. En d’autres termes, par d’autres comparaisons et de nouveaux exemples, je leur répéterai ce que je leur ai dit à Amiens. La forme changera, mais le sujet sera le même. Que veux-tu ? je ne sais dire que cela et le dis sur tous les tons. J’ai bu du café et en boirai encore demain. Je sens déjà les vapeurs de la liqueur exotique qui s’infiltrent dans mon encéphale. Gare à la fine fleur de Provence ! Je m’arrête. Je n’y vois plus. À demain soir. Ce sera un verdict à perpétuité, je crois.

Lundi, 6 h 30 du soir

Ça y est. La pièce est jouée. Vingt ans de travaux forcés et aux dépens. Les dépens, quelle blague ! Les prolétaires en paieront les frais avec la sueur de leur front et moi avec la peau et les os. En route pour le bagne… Tu parles d’une audience!… Mais n’anticipons pas. La cloche sonne, il faut se coucher. À demain.

Mardi

Sommeil agité. Forte fièvre. J’ai encore une migraine épouvantable. Depuis trois mois que j’étais enfermé entre quatre murs comme une huître dans une réserve, l’exhibition d’hier m’a énervé. Je t’écrirai demain.

Mercredi

Toujours un peu de migraine, mais supportable. Je reviens à l’audience, à la pièce : drame et comédie sociale, tout à la fois. Dans les couloirs du théâtre je rencontre mon avocat – ne crois pas parce que je te dis « rencontre » que je me promenais seul. Non. Tel un astre supérieur j’avais six satellites qui suivaient mes évolutions. – Tiens ! me dit-il ironiquement. Vous êtes beau à peindre avec vos lunettes. Vous semblez un pasteur protestant.

– Le vicaire de Wakefield[1].

– Juste.

Et, cependant, toute plaisanterie à part, il ne se trompait pas, ou presque pas. Si je ne suis pas un pasteur, je suis un révolté protestant et je protesterai jusqu’à mon dernier souffle de vie contre le contrat social, comme l’appelle Jean-Jacques.

Contrairement à l’usage commun, le tirage des jurés ne se fait pas en public. Nous allons assister à cette formalité dans la chambre des délibérations. Quelques instants après, le rideau se lève.

La recette promet. La salle est comble. Le public se divise en deux genres bien distincts : les maîtres et les serviteurs. Parmi les premiers : M. Rabier, député (nuance lilas), Mme la préfète (pas mal, Mme la préfète ; elle porte bien la toilette pour une provinciale), ainsi que plusieurs autres notabilités locales ; des magistrats entre autres, facilement reconnaissables à leur physionomie intelligente et rusée de diplomates et d’évêques.

Parmi les autres, des domestiques, beaucoup de domestiques, rien que des domestiques. À Amiens, il y avait des charrons, des serruriers, des boulangers, des maçons ; à Orléans, il n’y a que des concierges, des valets de chambre, des sacristains et des nourrices en retraite. Effet de milieu.

– Accusé, levez-vous.

– Levez-vous vous-même, mon bon.

– Je m’attendais un peu à votre réponse. Néanmoins, je vous croyais assez intelligent pour ne pas user de redites, me réplique le président, un compatriote en manière de coups de patte.

Croyait-il, ce brave homme, que j’allais me coucher sur le banc pour éviter une répétition. Me vois-tu en train de faire une sieste sur le banc de la cour d’assises…

En deux mots, je lui explique le pourquoi de mon attitude.

– Lorsque vous venez me voir à la prison, je me découvre parce que vous vous découvrez ; mais je me découvrirais encore si vous ne vous découvriez pas. Car je suis poli pour moi, avant de l’être pour les autres. Mais ici, ce n’est plus le même cas. C’est une question de dignité. Vous juge, vous magistrat, en me disant : «Accusé, levez-vous », «Accusé, découvrez-vous », tout en demeurant assis et couvert vous-même, vous prétendez être supérieur à moi : chose que je conteste. Vous avez beau vous draper dans une robe rouge, vous n’êtes ni plus ni moins qu’un homme en tout point semblable à moi. D’autre part, comme Darwin, je crois descendre du singe et non du chien. Or on n’a jamais vu un singe lécher la main qui le frappe ou qui le va frapper. Voilà, monsieur, les raisons pour lesquelles je demeure assis et couvert.

(La suite au prochain numéro.)

caricature parue dans l\'Assiette au BeurreTome 2

Au fond, pas mauvais diable, ce président. Beaucoup intelligent, érudit même et très impartial. Il a bien voulu me retirer la parole à quelques reprises ; mais je me suis fait «boulet de canon », comme dit l’autre, et j’ai parlé tout de même. J’ai employé la périphrase, la litote, l’euphémisme et le tour a été joué. Et puis, à te dire vrai, s’il ne s’était agi que de lui, je crois bien qu’il ne m’aurait jamais interrompu. Il m’a semblé que son voisin de droite lui faisait du pied. D’autre part, il y a aussi la question magnétique de l’autosuggestion. Tu comprends! les concierges, les sacristains et les nourrices en retraite… Aussi tout pesé, tout jugé, faut-il être juste. C’est pourquoi, je te répète : il a été impartial.

Je ne te dirai pas toutes les boutades, tous les coups de cravache que je leur ai offerts. Ce serait trop long. Qu’il me suffise de te dire que je leur ai servi du Juvénal en bouillabaisse et de l’Aristophane en aïoli. La fine fleur de Provence, quoi ! Après l’interrogatoire d’identité : nom, prénom, âge et profession (profession : entrepreneur de démolitions : c’est expressif et poétique), M. l’avocat des riches nous donne lecture d’une dépêche du ministère de l’Intérieur nous annonçant la mort de Royère. Mort en prison, et innocent ! Je proteste contre sa condamnation :

– Royère n’était pas une casserole, un mouchard. Royère n’a pas voulu me dénoncer. Voilà quel a été son crime.

– Bon, bon, me dit le président. S’il y a eu erreur judiciaire, sa famille pourra obtenir une révision et une réhabilitation.

Tu ne trouves pas qu’une résurrection ferait bien mieux son affaire ?

Pendant l’exposé des faits, le président aurait voulu que je fisse un cours de cambriologie. Mais je ne marche pas. D’ailleurs je suis loin d’avoir le talent que l’on me suppose. Ces braves gens s’imaginent que j’ouvre tous les coffres-forts. On est coffre-fort ou on ne l’est pas, que diable ! Et s’ils sont forts, pourquoi auraient-ils la faiblesse de succomber aux caresses des cambrioleurs ? Voilà qui est clair comme de l’eau de source, ce me semble. Craignant que j’usasse d’arguties en soutenant que j’ignorais la qualité des agents lorsqu’ils

vinrent chez moi, le vénérable président du troisième trimestre, à propos d’une phrase dite à l’instruction, de déduction en déduction, bâtit, échafauda, construisit tout un système. Certes, cela ne valait pas le système de Copernic, mais système. Le système de la pèlerine. Lorsque le témoin Chardon vint déposer, il convint de son erreur.

À propos du témoin Chardon – l’un des agents -, j’avais peur qu’il déposât qu’en 1901 j’avais voulu [manger]. Tu penses si j’aurais protesté. À l’audition du témoin Couillot, l’agent sur lequel je fis feu, le président le félicite comme un héros.

– Mais, monsieur, un héros qui recule, ce n’est plus qu’une moitié de héros, lui fis-je observer.

Cette boutade ne fut pas du goût de la cour. Le président me répliqua vertement. Aussi pour ne pas m’attirer leur courroux ajoutai-je mes félicitations aux leurs, en disant :

– D’accord, messieurs. Il a bien mérité du Capital et de la Propriété.

Après l’audition des témoins, dix minutes d’entracte. Nous nous retirons, moi et les gendarmes, dans la coulisse. Oh! ces gendarmes ! Quelle mentalité, doux Jésus ! Orléans n’est pas située sur les rivages de la mer ; cependant les mollusques n’y font pas défaut. En regardant la lune, les yeux la voient plate ; ce n’est que par le raisonnement qu’on la comprend ronde. En regardant certains hommes, on leur voit une tête ; il suffit de parler avec eux pour s’apercevoir qu’ils sont acéphales. Il y a environ un mois qu’une exécution capitale a eu lieu à Orléans. Ils en étaient tout heureux. Braves gens !

Drrrrin !

Nous remontons en scène.

Le président, supposant sans doute qu’il n’avait fait les choses qu’à demi, me donne la parole. Puis c’est le tour de M. le défenseur du Capital. Je m’attendais à de la déclamation, à des mots, à des phrases creuses et vides. Point. Dans un discours bref, mais concis, simple et serré, M. l’avocat de la République, faisant un parallèle avec l’acte du camarade Duval, logique avec sa comparaison, demande aux jurés le même résultat : la peine de mort.

Cependant il a manqué de tact, et surtout de sincérité, en m’attaquant dans mes principes, dans mes convictions philosophiques. Je croyais qu’il pouvait haïr un homme sans le salir. Je me trompais. Aussi lui ai-je répliqué avec un peu d’esprit et beaucoup de mauvaise foi, en me moquant de son talent oratoire. J’ai été aussi caustique à d’autres égards ; mais plus vrai. Entre autres, celui-ci :

– Il m’est permis de croire, dis-je en m’adressant aux jurés, que dans cette salle se trouvent des personnes exerçant des professions diverses. Par exemple, le boulanger fait du pain, le cordonnier confectionne des chaussures, le meunier moud du blé, le maçon construit des maisons. Lui, messieurs, l’honorable avocat des riches, fait couper des têtes… Jolie besogne !

Ah!… J’oubliais de te dire qu’il m’avait appelé cabotin. Cabotin !… Certes, ce n’est pas moi qui le contredirai. Le monde n’est-il pas un immense théâtre où s’agitent toutes sortes de passions ; où chacun joue son rôle, rôle de dupe, de fripon ou de révolté ? Il y a des cabotins nuls, des cabotins médiocres, des cabotins moyens et des supérieurs, que dis-je ? j’oubliais les figurants, les inutilités comme on les appelle en argot de coulisse. Pour que j’aie été l’objet de la remarque de M. le représentant de la Bourgeoisie, il est de toute évidence que j’appartiens aux cabotins supérieurs. J’en suis donc très heureux, flatté, charmé : tout le monde ne peut pas en dire autant. Dans la comédie drame social Voleur et Volé qui s’est jouée lundi, combien étaient rares ceux qui pouvaient prétendre à ce titre…

Après ma réplique, mon dévoué et éminent défenseur prend la parole.

Tome 3

Te dire que le jury répo0ndit négativement à la question : intention de donner la mort, c’est lui faire le meilleur et le plus mérité des éloges.

La cour pouvait appliquer les travaux forcés à perpétuité. Mais pour une raison que je ne crois pas utile de te dire, elle fit preuve d’intelligence et d’habileté en baissant le chiffre à vingt ans.

Après la délibération du jury, le président m’invita à me lever pour en entendre la lecture.

Me lever pour recevoir des coups de trique ! Je demeurai assis.

Vraiment la loi a de ces charmes qu’on ne saurait deviner !

Du verdict d’Amiens et de celui d’Orléans, on peut en tirer cette conclusion : l’incompatibilité de l’égalité et de la loi. À Amiens, où j’étais poursuivi sous la même inculpation, pour un acte commis dans des circonstances analogues, identiques, pareilles en tous points, le jury répond : intention de donner la mort ; ici, à Orléans, il répond non. Ils me font rire. Ils veulent l’égalité dans la loi alors qu’elle n’existe pas dans la nature. Sur le même arbre il n’y a pas une seule feuille qui soit pareille à une autre. Il en est de même pour les hommes.

Dans une société où les intérêts sont séparés, les uns voient blanc ce que les autres voient noir. Je le leur ai écrit dans une lettre : « Il n’y a pas un article de loi, de règlement qui n’aboutisse à l’absurde. » La preuve c’est que pour un même délit un homme sera tué à Amiens alors qu’à Orléans il s’en tirera avec quelques années de prison. Voilà la justice ! Là, je ne parle que de la façon morale de voir les choses ; mais, comme en mécanique, la justice obéit aussi à une force.

En mécanique il y a les forces chimiques, physiques, musculaires ; la force centrifuge, la force centripète, la force d’inertie ; en justice il n’y a qu’une seule force, la force de l’argent. Comme dit l’autre : « selon que vous serez puissants ou misérables ». C’est, du reste, ce que je leur ai développé. Il y a des farceurs qui placent l’âge d’or à l’enfance de l’humanité et appelle notre siècle l’âge du fer. Erreur. Il y a huit ou neuf siècles on ne jugeait pas les causes dans une salle, mais dans une arène ; on ne luttait pas avec le flux labial, mais avec des armes. Le chevalier qui avait la meilleure armure, la meilleure lance, le meilleur bouclier était proclamé innocent. On l’acclamait. Les belles dames se le disputaient : c’était un dieu, un héros. Il avait les plaisirs, le pouvoir et la richesse. C’était l’honnête homme de ce temps-là. Aujourd’hui, époque de progrès et de lumière, plus d’armures, mais des pièces de cent sous ; plus de lances, mais des billets de banque ; plus de boucliers, mais des coffres emplis d’or. C’est te dire que l’âge du fer est passé et que nous sommes à l’âge d’or. Rien que d’y penser je me figure être un berger d’Arcadie[2]

Parlons d’autre chose.

J’ai envoyé mes deux pardessus, mes bottines, ainsi que quelques objets de lingerie dont je n’ai plus besoin, à M. Develay. J’ai fait l’expédition en port dû, grande vitesse. Si j’avais été plus riche, je l’aurais payé. Mais ça ne leur coûtera pas bien cher, 1,50 à 1,75 franc environ. Écris-leur qu’ils t’accusent réception.

Il est inutile que Rose écrive à sa soeur pour me faire envoyer du papier puisque je vais partir d’un jour à l’autre. Je ne tarderai pas à quitter Orléans.

J’ai passé trois mois bien tranquille dans cette prison. Tout le personnel a été des plus convenable autant que le permettaient les règles de la prison. Les bourgeois vont à Vichy, à Spa, à Plombières, à Baden-Baden ; moi je villégiature dans les capucinières de la République. Question de goût et… de moyens.

J’ai bien peur de passer encore un hiver en Europe en ne partant qu’en mars prochain. Je doute fort qu’il y ait un départ en octobre. Cela m’ennuierait fort, car comme les pommes d’amour je n’aime pas le froid.

Je parie que toi et Rose vous vous êtes chagrinées en ne recevant point de mes nouvelles. Vous ne vous plaindrez pas, j’aime à croire, je vous envoie de quoi lire. Voilà trois heures que j’écris.

Je t’embrasse bien affectueusement.

Mille baisers à Rose et mes amitiés aux époux Ferré, ainsi qu’aux camarades,

Alexandre


[1] Roman satirique d’Oliver Goldsmith, écrivain britannique, publié en 1766, mettant en scène un prêtre

anglican.

[2] Allusion à cette région de la Grèce antique représentée dans la tradition poétique comme un pays idyllique.

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