La bande à Riquiqui


Toute ressemblance avec un haut personnage de l’état (sic) serait purement fortuite et nous ne pouvons que sourire devant un si bel anachronisme. Mindenhol vagyok ! Si L’Insomniaque a inclus La bande à Riquiqui dans le premier des deux cd accompagnant, en 1995, les Écrits de Jacob, c’est que le texte de Jean-Baptiste Clément, écrit en 1885,  illustre parfaitement le principe de lutte des classes opposant une bourgeoisie triomphante, arrogante et pourtant minoritaire, à la masse des prolétaires dont elle usurpe les fruits de son travail. Finalement, la chanson met en lumière les conséquences du principe proudhonien de propriété et désigne l’ennemi – victime à dévaliser pour les Travailleurs de la Nuit.

Préalablement, elle avait déjà été mise en musique par M. Debaisieux et chantée par Bernard Haillant en 1971 dans un double 45 tours consacré aux chansons ouvrières. La version de L’Insomniaque est orchestrée, dans un style free jazz, par le groupe Prout Ensemble et interprétée aux flûtes par Yannick Le Goff, aux clarinettes par Samuel Maître, à la caisse claire par Manuel Vidal et au chant par Jean-Claude Asselin.

Disc_1_-_02_-_La_bande_a_Riquiqui.mp3

La bande à Riquiqui

Bien qu’on nous dise en république

Qui tient encore comme autrefois

La finance et la politique,

Les hauts grades et les bons emplois,

Qui s’enrichit et fait ripaille,

Qui met le peuple sur la paille ?

C’est qui ? C’est qui ?

Toujours la bande à Riquiqui !

Qui fait l’assaut des ministères

pour s’engraisser à nos dépens,

Qui joue encore au militaire

avec la peau de nos enfants,

Qui ne rêve que plaies et bosses

Pourvu qu’on fasse bien la noce ?

C’est qui ? C’est qui ?

Toujours la bande à Riquiqui !

Qui conspire avec la calotte

Et tous les mangeurs de bon dieu,

Pour faire une France bigote,

Une république de gueux,

Qui rit avec la sainte clique

Au crochet de la république ?

C’est qui ? C’est qui ?

Toujours la bande à Riquiqui !

Qui se fait pitre et Saltimbanque

pour décrocher le plus de voix,

Qui fait du prêt et de la banque

Comme Cartouche au coin d’un bois,

Et par un train grande vitesse

Qui file un jour avec la caisse ?

C’est qui ? C’est qui ?

Toujours la bande à Riquiqui !

Qui possède toutes les mines,

l’outillage et les capitaux,

le sol fertile et les usines,

l’air, le soleil et les châteaux,

Et qui se moque à panse pleine

Que le peuple meure à la peine ?

C’est qui ? C’est qui ?

Toujours la bande à Riquiqui !

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